C’est en 2003 que l’on découvre Thibault de Montaigu en librairie avec son 1er roman, « Les anges brûlent », un livre qui séduit la critique. Il confirme en 2007 avec « Un jeune homme triste » tout le bien qu’on pensait de lui.

Même si c’est par Sciences Po puis des études de journalisme que le jeune Thibault a suivi ses études, la littérature était pour lui comme une évidence. On est pas le petit-fils de Gaston Gallimard pour rien…

L’écriture de Thibault de Montaigu est fulgurante, incisive, allant de la désinvolture à la désespérance, crue aussi parfois depuis que ses romans se sont transformés en récits plus introspectifs avec « Voyage autour de mon sexe » ou « La grâce ».

Son histoire personnelle et familiale est d’ailleurs la base du nouveau titre que nous propose Thibault de Montaigu avec « Cœur » paru chez Albin Michel, quand son père, diminué par la maladie, lui demande de travailler sur le grand-père paternel, Tassin de Montaigu, tué dans une charge de cavalerie en 1914. S’engageant à contrecœur dans ce projet d’écriture, l’auteur va finalement découvrir l’étrange destin de cet aïeul méconnu, mais il va surtout révéler des facettes insoupçonnées de la personnalité de son propre père et, par là-même, se révéler à lui-même.

Ce qui fait la réussite de ce livre, c’est de passer de l’histoire du grand-père dans la France des années 1910 mais de revenir régulièrement à notre époque contemporaine avec la relation complexe entre Thibault de Montaigu et son propre père, ce père qu’il trouve épouvantable mais à qui il a tellement envie de ressembler. Au final, voilà un formidable livre sur l’amour filial et sur la relation père-fils, une histoire à laquelle chacun pourra d’une façon ou d’une autre s’identifier. Si l’écriture s’apparente à une enquête, elle est aussi très belle, ponctuée de beaux moments d’émotion qui viennent vous cueillir là où vous ne vous y attendez pas.

C’est un coup de cœur !

Le nouveau titre de Thibault de Montaigu, « Cœur » est publié chez Albin Michel.