Elle est attachante Chloé Lambert, à la fois drôle et sensible, fragile et sincère.

Très tôt, elle a su que le théâtre serait sa vie et prend des cours de comédie. La caméra l’appelle également et on la découvre dans le film « Chaos » de Coline Serreau. Elle a 25 ans.

Depuis, sa filmographie s’est étoffée, tantôt dans un registre intimiste, tantôt dans des comédies à succès. « Mariages ! » aux côtés de Jean Dujardin et Mathilde Seigner, « Disco » de Fabien Onteniente ou plus récemment « Mystère à St Tropez » où elle donne la réplique à Christian Clavier et Benoit Poelvorde. Et puis la télévision, avec des séries ou des téléfilms.

Mais la scène dans tout ça. Car c’est sans doute quand elle est face au public que Chloé Lambert se dévoile réellement, que ce soit sur des textes du répertoire, de Shakespeare à Feydeau ou des auteurs contemporains comme Amanda Sthers ou Florian Zeller. Début 2023, elle sera sur la scène du théâtre des Nouveautés à Paris avec Francis Huster et Michel dans « Les pigeons » mis en scène par Jean-

Louis Benoit. On l’aura compris, que ce soit sur un plateau ou une scène, Chloé Lambert excelle aussi bien dans le drame que dans le rire.

En parallèle, n’oublions pas qu’on lui doit aussi des textes de théâtre comme « La veillée » en 2012, « La médiation » trois ans plus tard qui reçoit deux Molières. Enfin, elle s’est essayée avec succès à la mise en scène avec « Le misanthrope » présentée sur la scène du Ranelagh en 2020.

Dans cette vie déjà bien remplie, Chloé Lambert avait envie de s’essayer à une écriture au long cours. L’écriture romanesque lui a semblé la plus appropriée pour raconter l’histoire de Margot.

Elle a 14 ans, elle vit à Paris. Sa famille est certes un peu étrange dans ses relations mais la jeune fille n’y voit rien de mal intentionnée. Mais un soir, seule avec son oncle de dix ans son ainé, une situation qui dérape et n’aurait jamais dû exister. Margot enfouit tout dans sa mémoire mais le mal revient quelques années plus tard. C’est là, quand elle a 17 ans, que le lecteur rencontre Margot. Sur les recommandations de sa mère qui ne sait rien du traumatisme de sa fille, la jeune femme entame une thérapie avec un psychiatre, le Dr Achille Donnelheur. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et le médecin va très vite se révéler ambigu et mystérieux. Sur 220 pages, Chloé Lambert nous fait entrer dans l’intimité de ce cabinet où la bienveillance va bientôt se transformer en emprise, où le cadre médical va prendre des contours insoupçonnés.

L’écriture est bien tenue, littéraire sans être outrancière, l’intrigue bien ficelée jusqu’à la dernière page. On passe de scènes drôles à des passages d’une violence psychologique inouïe et le roman trouvera résonnance chez nombre de lecteurs.

Une belle découverte donc que ce premier roman de Chloé Lambert.

« Nous en resterons là » est publié aux éditions du Rocher.

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Philippe Chauveau

Bonjour Chloé Lambert, vous êtes dans l'actualité. Vous êtes en librairie avec ce qui est votre premier roman. Nous en resterons là aux éditions du Rocher. On vous découvre en tant que romancière, mais on vous connaissez déjà en tant que dramaturge, en tant que comédienne. Le théâtre, c'est votre vie. Le théâtre, c'est ce qui c'est votre moteur ?

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Chloé Lambert

Oui, oui, en tout cas, c'est ma vie de comédienne. C'est pour le théâtre, pour faire du théâtre que j'ai voulu devenir comédienne. Et c'est parce que j'aime le théâtre que j'ai eu envie d'écrire pour le théâtre. Oui, c'est ma vie, oui.

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Philippe Chauveau

Comment découvrez vous justement le théâtre et comment ? Comment cela devient il une passion ? Et pourquoi cette envie d'écrire pour le théâtre ?

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Chloé Lambert

Alors, j'ai découvert le théâtre par les textes, par en allant au théâtre, en lisant du théâtre et en rêvant de. Enfin, en imaginant, transmettre ces mots que je lisais tout de suite, je me suis imaginée, mais sans beaucoup de réflexion, me projeter en tout cas dans cette position de transmettre, d'avoir le texte, de transmettre le texte aux autres sur scène, d'être applaudi pour ça et très jeune.

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Chloé Lambert

Ça, c'est très jeune. Après, je l'ai fait un peu tardivement parce que ma mère voulait pas trop que je fasse ça. Après, ça a été nourri de spectacles que j'ai vus. Et puis un jour, je me suis inscrite dans un cours sans rien dire à personne.

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Philippe Chauveau

Et c'était le début de l'aventure.

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Chloé Lambert

Oui, mais c'était vraiment à un moment ou je cherchais aussi oui, ou j'allais pouvoir m'inscrire, ou ça avait du sens pour moi. Dans quel domaine j'allais pouvoir avoir envie de me dépasser ? Et après l'écriture, en revanche.

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Philippe Chauveau

Oui, parce que c'est ce qui est important, c'est que vous découvrez le théâtre par les textes. Certes, ça vous donne envie de prendre des cours et peut être d'être sur scène en tant que comédienne. Mais un jour, vous passez le pas aussi, c'est vous. Vous prenez vous même la plume pour écrire des textes de théâtre. Il y a la veillée, il y a de la médiation.

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Chloé Lambert

J'en ai écrit une autre qui va peut être bientôt se monter, j'espère. Il y a eu le confinement au milieu, donc.

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Philippe Chauveau

Ça a été la médiation nommée aux Molières ?

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Chloé Lambert

Oui, non, dans la médiation. Et là, on est en train d'en faire une adaptation.

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Philippe Chauveau

Justement, pourquoi cette envie de l'écriture théâtrale ?

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Chloé Lambert

Ecoutez, j'ai rencontré dans mon parcours de comédienne des auteurs assez rapidement. En fait, au bout de quelques années, comme Florian Zeller, comme Martin McDonagh, c'est devenu des amis. J'ai eu beaucoup d'échanges, ensuite aussi avec des romanciers et ça m'intéressait beaucoup la manière dont je travaillais. Et puis on échangeait beaucoup sur le processus de l'écriture, etc Et c'est vrai que, en tant qu'actrice, j'avais l'expérience des dialogues, l'expérience de la situation théâtrale.

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Chloé Lambert

Donc je suis allée vers là.

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Philippe Chauveau

Et donc, au delà du métier de comédienne, du métier de dramaturge, en tant que de théâtre, vous devenez aussi metteuse en scène. C'est le cas, entre autres, pour Le Misanthrope. Ça représente quoi pour vous, ces différentes casquettes autour du monde du théâtre ?

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Chloé Lambert

Les choses se sont faites assez naturellement. J'ai l'impression que c'est le même fil de curiosité ou en tout cas de travail, que des loupes que je déploie. La mise en scène, c'est aussi un mode de lecture, c'est un point de vue proposé. Et c'est vrai que d'être comédienne, ça permet de comprendre aussi ce qui se passe sur le plateau.

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Chloé Lambert

Je, c'est un outil de savoir qu'est ce qui se passe quand on interprète pour pouvoir diriger les autres. J'ai adoré. C'est une grande découverte, comme celle d'écrire le roman. J'ai adoré regarder les acteurs, voir ce qui est proposé, rebondir, travailler avec eux. Vraiment, j'ai beaucoup aimé.

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Philippe Chauveau

Et puis, parallèlement, on parle du théâtre. Mais vous êtes aussi actrice.

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Chloé Lambert

Pour surtout.

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Philippe Chauveau

Le cinéma, pour la télévision, c'est à dire que votre votre palette est très très large. Mais à chaque fois, ça veut dire que vous entrez dans la peau d'autres personnages, vous interprétez des rôles. Avez vous l'impression que c'est une façon de vous protéger, de vous cacher, de vous mettre en retrait par rapport au personnage que vous interprétez ?

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Chloé Lambert

C'est un peu. C'est toujours les deux. C'est toujours une manière de s'exposer, de se montrer en réalité, mais sous des masques. Ce que je trouve d'intéressant dans ce métier d'actrice d'explorer des part des situations ou des personnalités différentes et de voir à quel moment on croit qu'on n'a qu'une identité. Mais en fait, on est souvent multiple selon les moments de notre vie.

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Chloé Lambert

Donc ça permet comme ça d'avoir de flirter ou de découvrir des pans de sa propre personnalité ou de ses possibilités psychiques.

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Philippe Chauveau

Mais le fait d'endosser un costume pour vous n'est pas forcément une protection.

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Chloé Lambert

Ou ? Non, pas du tout, au contraire.

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Philippe Chauveau

Au contraire.

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Chloé Lambert

Oui. Je trouve que parfois, dans un costume, on peut, on peut se dévoiler beaucoup plus. C.C. Je trouve pas que du tout que ça soit une protection. La protection, c'est le travail, la protection, c'est c'est d'avoir un cadre, c'est d'avoir une direction, c'est d'avoir une langue, surtout au théâtre. La Merveille, c'est ça. Quand vous jouez Molière, par exemple, vous avez cette langue qui en fait, dirige tout.

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Chloé Lambert

Qui est le grand chef d'orchestre ? Ça reste Molière. Ça reste son rythme, sa vitalité. Tout ça, c'est ça qui vous nourrit ? C'est ça qui vous guide et c'est ça la vraie protection. Mais après, c'est c'est Artaud qui disait qu'on était des athlètes émotifs et c'est vrai. Et cette forme de performance, en tout cas, il y a quand même toujours une mise à nu.

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Philippe Chauveau

La mise à nu, elle continue peut être avec ce nouveau talent que vous mettez votre corps à votre arc. Cette nouvelle corde à votre accepte de romancière, nous en resterons là. Pourquoi l'envie de passer au roman après l'écriture théâtrale, après tout ce que vous êtes amené à jouer sur scène ou face à une caméra ? Pourquoi ce besoin d'entrer en librairie ?

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Chloé Lambert

Je n'avais pas pensé à l'entrée en librairie. En revanche, quand j'ai eu l'idée d'écrire ça, il m'est apparu que le roman se prêtait mieux que la pièce, par exemple. J'étais d'ailleurs parti sur l'idée d'une pièce, pas avec ce sujet là. Je travaillais sur un autre sujet. En réalité d'écriture. Et puis j'ai eu l'idée d'inverser. Je me suis dit Mais après tout, les médecins écrivent beaucoup les cas de leurs patients.

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Chloé Lambert

Pourquoi on a encore pas vu la patiente écrire le cas de son médecin ? Et cette histoire me faisait beaucoup rire, ce cadre, en tout cas d'écriture. Et je me suis dit il faudrait une voix intérieure et donc la voix intérieure. Ça va orienter tout de suite vers le roman.

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Philippe Chauveau

Ce premier roman est là, avec un succès qui se confirme. Ça veut dire que le virus de l'écriture romanesque est pris, qu'il y a déjà d'autres envies, d'autres projets. Ou avez vous l'impression que ça restera peut être un one shot et que vous reviendrez plus tôt à l'écriture théâtrale ?

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Chloé Lambert

J'ai vraiment envie de poursuivre. Après, j'ai peur de ne pas y arriver, donc j'ai du mal à vous dire rendez vous dans deux ans. Mais mais oui, j'ai déjà commencé à travailler autre chose et je crois que c'était plus pour moi que de sera. Je n'ai pas besoin de rajouter des cordes en fait, mais il s'est passé quelque chose en écrivant ce livre que je n'avais pas prévu par rapport à l'écriture du roman que j'ai découvert et que je voulais que j'ai vraiment envie de poursuivre.

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Philippe Chauveau

Je suis sûr qu'on va très vite vous retrouver avec un nouveau titre en librairie. Chloé Lambert, c'est votre actualité

cette aux éditions du Rocher, nous en resteront là.

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Philippe Chauveau
Nous n'en resteront pas là. Chloé Lambert, c'est le titre de votre roman. Nous en resteront là, c'est aux éditions du Rocher. On va faire connaissance avec une jeune femme. On va la suivre sur plusieurs années, mais au tout début du roman, elle a 17 ans. Elle s'appelle Elle s'appelle Margaux et elle va démarrer une thérapie pour une raison que vous allez très vite nous expliquer dans le roman.

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Philippe Chauveau
Qui est elle, cette ? Cette jeune femme qui est un peu paumée et qui vit dans une famille qui est un peu particulière ? Qui est elle, Margaux ?

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Chloé Lambert
Mais c'est une jeune adolescente de 17 ans qui vient de passer une adolescence, malheureusement dans sa famille dysfonctionnelle, c'est à dire qui, je le sais dès le prologue, s'est dit donc il y a eu un problème d'inceste, d'abus et en fait, on la trouve là, elle est tombée malade, elle ne sait pas pourquoi. Manifestement, elle a oublié ce qui s'est passé ou en tout cas s'est recouvert.

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Chloé Lambert
Et donc on la retrouve comme on retrouve beaucoup de jeunes qui sortent de situations comme ça ou qui essayent de s'en sortir chez un thérapeute. Et je voulais justement qu'on saisisse cette jeune adolescente, qu'on la retrouve justement là après. Après les faits, après le traumatisme, après ce dont on parle partout en ce moment d'inceste, abus, etc, je me disais qu'est ce qui se passe ?

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Philippe Chauveau
Alors on va à la rencontre de la retrouver dans le cabinet de son psy qui n'est pas n'importe qui. Il s'appelle H. Il donne l'heure, c'est le titre, le nom que vous lui avez donné. Et puis c'est la. C'est l'occasion pour pour Margaux de découvrir cet univers là, la première que la première consultation et même pour elle, assez traumatisante.

00:01:41:13 - 00:01:57:18
Philippe Chauveau
Elle ne sait pas très bien comment on se comporte. Est ce que c'est comme chez le généraliste ? Elle ne comprend pas pourquoi le médecin ne lui parle pas assez. C'est parfois très amusant, même dans votre, dans votre écriture. Et puis on va la suivre sur ça, sur sa thérapie, sur un sacré bout de temps. Qui est il ? Il donne l'heure.

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Chloé Lambert
Un spécialiste ? Non, mais je vous dis ça parce que ce que j'avais envie de montrer, c'était justement quelqu'un qui ne s'est pas une, comme c'est souvent le cas quand même. Un ado qui débarque chez un psy, il a rarement lu tout Freud, il n'est pas au courant de cette méthode. Donc j'avais envie que le lecteur puisse immédiatement s'identifier à cette position et à cette situation de celui qui ne sait pas qui vient parce qu'il a besoin d'aide et qui voudrait aller mieux, mais qui connaît rien du tout de ce rite en fait, de ce mode de soin.

00:02:35:22 - 00:02:39:02
Philippe Chauveau
À tel point que, par goût, ne sait finalement même pas pourquoi elle est là bas.

00:02:39:03 - 00:02:58:02
Chloé Lambert
Elle sait qu'elle a mal et qu'elle a vu des médecins divers, des médecins classiques. Elle a mal au ventre, elle s'évanouit et ne peut plus aller à l'école. Alors, on est sur quelque chose. Je voulais vraiment que ça soit un tableau très classique dans lequel tout le monde puisse se retrouver. Aujourd'hui, les consultations de psy sont remplies d'ados qui vont mal, donc les parents ne savent pas.

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Chloé Lambert
Tout le monde est un peu perdu. J'avais envie qu'on commence sur Si vous voulez. Un cas typique, enfin quelque chose de banal.

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Philippe Chauveau
l'Univers de Margot va se fissurer finalement, au fil des rencontres avec son médecin. C'est un huis clos puisque la plupart du temps, nous sommes dans le cabinet de ce psychiatre. On l'a dit, il y a des moments qui sont assez savoureux, pas forcément drôles. Mais en tout cas, il y a quand même une pointe, une pointe d'humour dans certains passages de votre écriture.

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Philippe Chauveau
Mais en parallèle, c'est aussi une forme de fraîcheur psychologique. Et puis, plus le roman, puisqu'on va parler de roman, plus le roman va avancer. Plus de Margot, c'est le personnage de Dashiell de l'heure qui va prendre de l'importance. Parce que, finalement, ce n'est pas un simple psychiatre. Comment avez vous construit cette histoire ? Est ce que, dès le départ, vous saviez ou vous vouliez aller ?

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Philippe Chauveau
Est ce que peut être à donnez vous un peu manipulé ? Comment analysez vous aujourd'hui le travail d'écriture que vous avez fait autour de Marco et Dashiell ?

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Chloé Lambert
Je pense que j'ai commencé du point de vue parce que on est dans le cadre du cabinet de l'analyste. Mais on est toujours dans la pensée de Marco, c'est à dire que c'est son point de vue à elle. Et je pense qu'au fur et à mesure, une fois que j'avais construit cette identification à l'héroïne, petit à petit ce que j'ai traité, en fait, c'est le cas du Docteur.

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Chloé Lambert
C'est un portrait en fait.

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Philippe Chauveau
Pourquoi avoir eu envie de raconter cette histoire pour votre premier roman.

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Chloé Lambert
Ce portrait du sauveur qui petit à petit, parce qu'il est mis en position de sauveur, aussi parce que la méthode de l'analyse joue avec beaucoup de projections de transfert, etc, dérape et devient en fait une figure angoissante et devient oui quelqu'un qui répète ce pourquoi il fait, ce qu'il était censé annuler.

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Philippe Chauveau
Parce que le donneur va avoir de plus en plus d'emprise.

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Chloé Lambert
Exact sur Marco.

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Philippe Chauveau
Justement, ce personnage de Margot, on va le voir évoluer. Il y a des moments pour elle d'abattement, d'incompréhension, de surprise, de révolte, d'angoisse. Dans quel état d'esprit étiez vous pendant l'écriture de ce roman ? L'écriture vous a t elle fait souffrir ?

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Chloé Lambert
Oui, au début. La première version, beaucoup de comprendre. Plus j'écrivais, plus je comprenais. Là, je vais dire un mot un peu fort, mais le cancer que peut représenter ou il empoisonne que l'inceste et l'abus mettent dans une vie. Et ça, c'était douloureux de le ressentir en l'écrivant. Après, je me suis énormément amusée et j'ai cette légèreté quand même parfois, ce jeu avec les mots et avec les situations.

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Chloé Lambert
Bizarrement, j'ai eu l'air d'une grande période de deuil. Oui, quand même de souffrance pour l'écrire. Et puis une deuxième version, une troisième version ou je prenais de plus en plus de plaisir. Vous avez de plus en plus de liberté dans l'écriture et je me dis que peut être j'aurais dû encore écrire une quatrième version, explique encore mieux. Donc voilà, c'était les deux.

00:06:18:20 - 00:06:33:15
Philippe Chauveau
Ce livre trouve son public. Vous avez eu de très beaux papiers et de belles critiques. Vous êtes en en salon, en librairie pour le présenter et vous avez des retours. Justement, que vous dit on ? Les lecteurs et lectrices qui se sont déjà emparés de ce roman, que viennent ils vous dire ?

00:06:34:08 - 00:07:01:13
Chloé Lambert
Ils se retrouvent beaucoup et c'est étonnant parce que des gens très différents, des hommes, des femmes. J'ai reçu des messages très émouvant de personnes qui me disent que j'ai mis des mots sur ce qu'il n'arrivait pas à formuler. Que ce soit dans cette expérience de la thérapie, mais aussi sur les traumatismes que cette pauvre Margo trimbale.

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Philippe Chauveau
Un livre à mettre entre toutes les mains. Un livre à partager qui peut peut être aussi libérer la parole et dit ce que l'on peut offrir à des psychiatres.

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Chloé Lambert
Je trouverai. Moi, je dis offert à plusieurs psychiatres, mais j'ai été très aidée dans mon écriture par des livres de psychiatres. Parce que, évidemment, il y a une partie autobiographique dans mon livre, mais j'ai fait toute une étude sur les relations entre le patient et et j'ai lu un livre, notamment qui s'appelle Rive et dérive du contre transfert de Paul Denis, qui est un livre remarquable, pas du tout jargonnant, contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire et qui m'a vraiment éclairé parce que c'est un sujet un peu tabou quand même.

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Chloé Lambert
Le psy qui.

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Philippe Chauveau
Ce psy qui dérape ?

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Chloé Lambert
Oui et c'est très très très intéressant. Et je pense que les psychiatres je le connais pas tous, mais je pense que c'est intéressant pour vous.

00:07:51:20 - 00:08:02:23
Philippe Chauveau
Si on vous invite à un congrès de psychiatres, vous y allez. Votre actualité, c'est ce premier roman que lui, Lambert, ce livre dont on parle beaucoup, c'est aux éditions du Rocher. Nous en resterons là. Merci beaucoup.

00:08:03:00 - 00:08:03:17
Chloé Lambert
Merci à vous.