Agnès Laurent

Agnès Laurent

Rendors-toi, tout va bien

Portrait 00'05'09"

Philippe Chauveau :

Bonjour Agnès Laurent,

Agnès Laurent :

Bonjour

Philippe Chauveau :

Votre actualité aux éditions Plon, Rendors-toi tout va bien. C'est votre premier roman de nous dont nous avons parlé. Vous êtes journaliste à la base. Vous êtes aujourd'hui à L'Express. Il y a eu L'usine nouvelle. Il y a eu La Tribune aujourd'hui à L'Express. Vous êtes notamment en charge des faits de société. C'est comme ça que l'on dit. Pourquoi ce goût pour le journalisme ?

Agnès Laurent :

Je suis extrêmement curieuse et je pense que je suis très curieuse depuis que je suis toute petite. Et donc, en fait, j'ai toujours eu envie d'être journaliste pour assouvir cette curiosité. Ce n'est pas de la curiosité malsaine, c'est l'envie de découvrir de nouvelles personnes, l'envie de découvrir de nouveaux univers. Quand j'étais au collège, déjà, j'avais dit je serais journaliste, donc j'ai fait mes études pour être journaliste et j'y suis arrivé.

Philippe Chauveau :

Alors vous avez privilégié la presse nationale, vous n'aviez pas eu d'envie sur la presse régionale, par exemple ? Ou ce sont les hasards de la vie qui ont fait que ?

Agnès Laurent :

Ce sont un peu les hasards de la vie. Parce que quand j'étais à l'école, j'ai fait plusieurs stages en Presse Quotidienne Régionale et ça ne posait pas de problème. Je suis allé en Lorraine, je suis allé à Sud Ouest, etc. Simplement, j'habitais à Paris, ma vie était à Paris, donc j'ai cherché d'abord dans la presse nationale.

Philippe Chauveau :

Et la littérature dans tout ça, me direz vous, lorsque vous étiez enfant ou adolescent ou jeune adulte, quels ont été les auteurs, quels ont été les livres qui vous ont fait grandir et qui, peut être aussi, vous ont donné envie du journalisme ?

Agnès Laurent :

J'ai toujours été une très, très grosse lectrice. Ça rendait hystérique ma mère qui avait acheté un livre à midi, et le soir, il était fini et en fait, j'ai toujours eu des goûts très éclectiques. Alors j'ai quand même un petit prisme sur la littérature anglo saxonne. J'adore ça parce que je trouve qu'ils ont une manière de raconter des histoires, de vous emporter, de vous faire entrer dans un univers extraordinaire. J'aime vraiment la littérature américaine et anglaise. J'aime aussi beaucoup les romans policiers. J'ai toujours alterné entre la littérature blanche comme on dit, et des polars parce que c'est la même chose. Ça vous fait rentrer dans un univers, ça vous emporte, ça vous intrigue. C'est tout ça qui a fait que j'ai toujours aimé lire et que ça fait partie de ma vie.

Philippe Chauveau :

Plutôt des romans contemporains ?

Agnès Laurent :

Oui, en fait, essentiellement.

Philippe Chauveau :

Et qui racontent notre époque ?

Agnès Laurent :

Oui, alors, après ça peut être tout le vingtième siècle. J'aime bien ceux qui racontent une époque.

Philippe Chauveau :

Et qui racontent aussi l'évolution de la société ? C'est peut être là le parallèle avec le journalisme que vous avez choisi.

Agnès Laurent :

Ou est sans doute qu'il y a des idées. Il y a des points communs à ce moment là, c'est à dire que c'est la même curiosité et le même la même envie de découvrir des univers, des choses que je connais pas, des personnages, etc.

Philippe Chauveau :

Et lorsque l'on est journaliste en presse écrite et en presse magazine notamment, à quel moment se sent-on autorisé, se sent-on légitime à prendre la plume pour devenir romancière?

Agnès Laurent :

Alors c'est moins la question du journalisme que de la lectrice, c'est à dire que j'aime tellement lire, et je trouve qu'il y a des choses tellement formidables déjà dans les bibliothèques et dans les librairies, que je me suis longtemps dit "Mais qu'est ce que je peux apporter aux lecteurs?" C'était plutôt de ce point de vue là que j'avais un petit...

Philippe Chauveau :

Vous ne vous autorisez pas?

Agnès Laurent :

Voilà je ne m'autorisais pas à écrire. Et puis, petit à petit, notamment quand je suis passé au service société parce que j'ai fait plus de reportages, plus de grandes enquêtes où on s'autorise à écrire davantage. Il y a eu cet effet là qui m'a permis, qui m'a libérée un peu. J'ai suivi des ateliers d'écriture aussi et je trouvais ça hyper intéressant parce que justement, il y avait un regard bienveillant et totalement neutre, c'est à dire que c'étaient des gens que je connaissais pas, qui n'étaient pas mon entourage, etc. Qui ont porté un regard intéressé sur mon travail. Et là, je me suis dit il y a peut être quelque chose à faire.

Philippe Chauveau :

Ca veut dire qu'il faut aussi savoir mettre de côté sa plume journalistique pour prendre une autre écriture ?

Agnès Laurent :

Oui, ce n'est pas le même travail. Enfin, et surtout, le travail est beaucoup plus approfondi quand on écrit un roman, c'est à dire que là, aujourd'hui, de toute façon, mon enquête en une semaine, il faut qu'elle soit écrite au final. Donc, même s'il y a des imperfections, s'il y a des répétitions, on la met de côté. Bon, dans un livre il y a toujours des imperfections et des répétitions, mais quand même, il y a un vrai travail sur la longue, sur comment on fait parler ses personnages. Dans mon livre, il y a beaucoup de personnages différents, donc, comme on le fait entendre la voix de chacun, ça dans la presse écrite, existe pas.

Philippe Chauveau :

Avez vous eu l'impression d'être une autre Agnès Laurent lorsque vous avez vu la couverture de votre livre en librairie? C'était le départ d'une autre vie ? Où, finalement, vous avez l'impression que c'est un fil continu avec votre votre travail de journaliste ?

Agnès Laurent :

Non, c'est quand même une autre vie. D'ailleurs, quand j'en parle à des gens que je connais assez peu, ils portent un regard différent sur moi que d'habitude. Quand je parle de mon livre, quand je parle du fait que j'écris, donc en fait, oui, je pense que c'est autre chose. Et d'ailleurs, dans ma vie, c'est un univers à part, c'est à dire qu'il y a des moments consacrés à ça, un plaisir qui vient de l'écriture, qui est différent, du plaisir que j'ai à écrire des articles.

Philippe Chauveau :

Donc oui, c'est un monde à part pour moi, donc c'est le début d'une nouvelle aventure.

Agnès Laurent :

J'espère.

Philippe Chauveau :

C'est votre premier titre, Agnès Laurent. Ça s'appelle Rendors-toi tout va bien, et vous êtes publiée chez Plon.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LIVRE
  • Les faits de société ou les faits divers ont toujours été source d’inspiration pour les écrivains. De par son métier de journaliste, Agnès Laurent avait toute matière pour écrire son premier roman. Au sein de la rédaction de « L’Express », elle est en charge des pages consacrées à l’évolution de la société. Mais depuis longtemps, l’envie de l’écriture romanesque était présente. Il fallait juste qu’elle s’y sente légitime. C’est chose faite avec ce roman « Rendors toi, tout va bien », paru aux...Un beau jour d'Agnès Laurent - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : Dans ce premier roman, Agnès Laurent, on va faire connaissance avec un jeune couple, c'est un couple d'aujourd'hui. Nous sommes à la fin du mois de juin. Vous allez nous présenter Christelle et Guillaume, et c'est Christelle qui va occuper les toutes premières pages. C'est cette jeune femme que l'on retrouve dans une voiture sur l'autoroute A31. Elle vient de quitter Sète, où son mari travaille sur le port en tant que directeur financier. Et on sent qu'il y a un drame qui se prépare. Qui sont ils, Guillaume et...Un beau jour d'Agnès Laurent - Livre - Suite