Si Jean-Michel Riou est aujourd'hui un habitué du roman historique, il n'en oublie pas pour autant que ses premières publications tournaient autour du polar et du roman noir, comme « Le boîtier rouge » en 1995, « Le mille-pattes » en 98 ou « Les voleurs d'ouragan » en 2000. Intrigues qui prenaient place dans notre époque contemporaine. Mais à partir de 2005, changement de décors. Avec « Le secret de Champollion », Jean-Michel Riou séduit un nouveau public. Et c'est désormais dans le roman historique qu'il faudra...
Les glorieux de Versailles de Jean-Michel Riou - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Jean-Michel Riou. Merci d'avoir accepté notre invitation. Voilà le troisième tome de cette trilogie « Versailles, le palais de toutes les promesses » - « Les glorieux de Versailles ». Le roman historique et notamment celui-ci, on va en reparler bien sûr. Mais j'aimerais remonter le fil du temps parce que finalement vous arrivez dans l'univers littéraire, dans le monde de l'édition dans les années 90 avec « Le boîtier rouge » et on était plus dans le roman noir, on était dans le polar....
Les glorieux de Versailles de Jean-Michel Riou - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Dans ce nouveau livre Jean-Michel Riou, on va retrouver les personnages que vous aviez déjà présenté dans les deux précédents tomes « Versailles, le palais de toutes les promesses ». On avait évoqué le roi noir et puis il y a cette famille Pontgallet que l'on va suivre. Qu'est ce qui vous a donné envie de nous entraîner dans cette époque du Grand siècle avec la construction de Versailles ?Jean-Michel Riou :J'avoue que c'est un siècle passionnant. C'est le Grand siècle. C'est quand même un siècle qui...
Les glorieux de Versailles de Jean-Michel Riou - Le livre - Suite
Jean-Michel Riou
Les glorieux de Versailles
Présentation 1'52Si Jean-Michel Riou est aujourd'hui un habitué du roman historique, il n'en oublie pas pour autant que ses premières publications tournaient autour du polar et du roman noir, comme « Le boîtier rouge » en 1995, « Le mille-pattes » en 98 ou « Les voleurs d'ouragan » en 2000.
Intrigues qui prenaient place dans notre époque contemporaine. Mais à partir de 2005, changement de décors. Avec « Le secret de Champollion », Jean-Michel Riou séduit un nouveau public.
Et c'est désormais dans le roman historique qu'il faudra compter sur lui. La force de Jean-Michel Riou est de savoir raconter des histoires, créer un suspense et placer ses personnages dans des périodes historiques passionnantes
et les héros de ses romans ne sont jamais loin des grands noms du pouvoir de l'époque. Les amateurs d'aventures romanesques y trouveront leur compte et les passionnés d'Histoire avec un « H » majuscule aussi,
car les livres de Jean-Michel Riou sont toujours très documentés et nous apprennent multitude de choses sur les époques choisies. En 2011, avec « Un jour je serai roi », Jean-Michel Riou nous propose le premier tome de ce qui sera une trilogie « Le palais de toutes les promesses ».
Suivra « Le roi noir de Versailles » et aujourd'hui « Les glorieux de Versailles » qui vient clore cette passionnante saga historique. Rebondissements en tout genre, intrigues, meurtres, romances, nos héros vont côtoyer Colbert, Le Nôtre, Mansart ou Louis XIV
ou les petites gens qui mourront à l'ouvrage sous les marbres et les pierres du palais impossible. Une grande saga historique palpitante, passionnante qui nous apprend tout un tas de choses sur le Grand siècle
et sur les vicissitudes de la construction du château du Roi Soleil. « Les glorieux de Versailles » de Jean-Michel Riou, aux éditions Flammarion. Dernier volet de cette trilogie « Le palais de toutes les promesses » et Jean-Michel Riou est avec nous sur Web TV Culture.
Si Jean-Michel Riou est aujourd'hui un habitué du roman historique, il n'en oublie pas pour autant que ses premières publications tournaient autour du polar et du roman noir, comme « Le boîtier rouge » en 1995, « Le mille-pattes » en 98 ou « Les voleurs d'ouragan » en 2000. Intrigues qui prenaient place dans notre époque contemporaine. Mais à partir de 2005, changement de décors. Avec « Le secret de Champollion », Jean-Michel Riou séduit un nouveau public. Et c'est désormais dans le roman historique qu'il faudra compter sur lui. La force de Jean-Michel Riou est de savoir raconter des histoires, créer un suspense et placer ses personnages dans des périodes historiques passionnantes et les héros de ses romans ne sont jamais loin des grands noms du pouvoir de l'époque. Les amateurs d'aventures romanesques y trouveront leur compte et les passionnés d'Histoire avec un « H » majuscule aussi, car les livres de Jean-Michel Riou sont toujours très documentés et nous apprennent multitude de choses sur les époques choisies. E, 2011, avec « Un jour je serai roi », Jean-Michel Riou nous propose le premier tome de ce qui sera une trilogie « Le palais de toutes les promesses ». Suivra « Le roi noir de Versailles » et aujourd'hui « Les glorieux de Versailles » qui vient clore cette passionnante saga historique. Rebondissements en tout genre, intrigues, meurtres, romances, nos héros vont côtoyer Colbert, Le Nôtre, Mansart ou Louis XIV ou les petites gens qui mourront à l'ouvrage sous les marbres et les pierres du palais impossible. Une grande saga historique palpitante, passionnante qui nous apprend tout un tas de choses sur le Grand siècle et sur les vicissitudes de la construction du château du Roi Soleil. « Les glorieux de Versailles » de Jean-Michel Riou, aux éditions Flammarion. Dernier volet de cette trilogie « Le palais de toutes les promesses » et Jean-Michel Riou est avec nous sur Web TV Culture.
Jean-Michel Riou
Les glorieux de Versailles
Portrait 3'50Bonjour Jean-Michel Riou. Merci d'avoir accepté notre invitation. Voilà le troisième tome de cette trilogie « Versailles, le palais de toutes les promesses » - « Les glorieux de Versailles ». Le roman historique et notamment celui-ci, on va en reparler bien sûr.
Mais j'aimerais remonter le fil du temps parce que finalement vous arrivez dans l'univers littéraire, dans le monde de l'édition dans les années 90 avec « Le boîtier rouge » et on était plus dans le roman noir, on était dans le polar.
Pourquoi avez-vous commencé votre carrière d'écrivain par le polar ?
Le roman noir c'est un formidable exercice pour maîtriser ses idées, maîtriser l'intrigue, conduire une action avec du nerf, de la chair, du sang.
Je pense que c'est une très bonne école, parce que dans le polar, le lecteur, le critique, ne pardonne rien. Ni incertitude, ni situation rocambolesque ou impossible, ni contresens dans le récit.
On retrouve l'auteur de polar et de roman noir puisque vos intrigues sont très bien ficelées. Il y a toujours des meurtres, des enquêtes où on va essayer d'en savoir un peu plus,
mais vous vous mettez en danger car les historiens regardent les romans historiques avec un air parfois un peu dédaigneux et scrutent la moindre petite erreur. Alors comment travaillez-vous pour tous ces romans qui nous entraînent dans des périodes historiques ?
Je peux vous dire que la première que vous recevez : « Monsieur, je note page 241 etc... » c'est vrai que vous la prenez un peu dans le foie. Je me souviens de ma première erreur. J'avais parlé d'une marquise en disant que c'était une duchesse.
Vous voyez, l'erreur était gravissime. D'abord je dis que j'aime l'histoire, mais je ne suis pas historien. C'est un registre particulier. En revanche, j'essaie de respecter l'histoire.
Donc je me force à un travail de documentation et de préparation qui est très important. Je suis d'abord le documentaliste du roman que j'ai envie d'écrire. Donc je fais un travail en parallèle.
Je prends des bases historiques prouvées, certaines. Je vais puiser à la source même, à la manne que représente le travail des historiens et ensuite je me raconte mon histoire.
Pensez-vous que par rapport à votre travail d'auteur vous avez pu être influencé par des écrivains qui vous ont précédés ?
Bien sûr. Dumas c'est quand même un auteur de romans qui taquine l'histoire un peu. « Les trois mousquetaires », « Monté-Cristo » pour moi c'est extraordinaire. Deuxième source d'inspiration qui est plus dans l'imaginaire, c'est Jules Verne.
Donc ce sont quand même deux auteurs populaires. J'aime cette littérature digne et ouverte au grand public, parce que je pense qu'il n'y a pas de mauvaise littérature. Il y a la littérature qu'on lit et celle qu'on ne lit pas. Ce sont deux maîtres qui sont à imiter.
Lorsque vous prenez la plume pour commencer un nouveau roman, pensez-vous déjà au lecteur ou écrivez-vous d'abord pour vous, pour votre propre plaisir ?
J'écris pour mon plaisir. Je suis désolé, c'est un peu égoïste. Je ne pense pas au lecteur. J'y pense beaucoup après, je me fais beaucoup de soucis, j'espère plaire et surtout qu'il ait du plaisir, c'est le plus important.
Mais je dois dire qu'au moment de l'écriture, je suis avec mes personnages, mes tableaux, mes fonds de décors, mes dialogues, la trame de l'histoire, l'intrigue qu'il faut tenir, tenir, tenir,
serrer les rennes de la plume ou du cheval qui vous conduit vers la fin pour être tendu dans l'écriture. Donc je ne cherche pas à faire plaisir à d'autres qu'à moi-même et puis après vogue la galère, le bateau et l'histoire continue par l'opinion que s'en font les lecteurs.
Votre actualité Jean-Michel Riou, c'est donc le troisième tome de cette trilogie « Versailles, le palais de toutes les promesses ». Ca s'appelle « Les glorieux de Versailles » et c'est chez Flammarion.
Philippe Chauveau :
Bonjour Jean-Michel Riou. Merci d'avoir accepté notre invitation. Voilà le troisième tome de cette trilogie « Versailles, le palais de toutes les promesses » - « Les glorieux de Versailles ». Le roman historique et notamment celui-ci, on va en reparler bien sûr. Mais j'aimerais remonter le fil du temps parce que finalement vous arrivez dans l'univers littéraire, dans le monde de l'édition dans les années 90 avec « Le boîtier rouge » et on était plus dans le roman noir, on était dans le polar. Pourquoi avez-vous commencé votre carrière d'écrivain par le polar ?
Jean-Michel Riou :
Le roman noir c'est un formidable exercice pour maîtriser ses idées, maîtriser l'intrigue, conduire une action avec du nerf, de la chair, du sang. Je pense que c'est une très bonne école, parce que dans le polar, le lecteur, le critique, ne pardonne rien. Ni incertitude, ni situation rocambolesque ou impossible, ni contresens dans le récit.
Philippe Chauveau :
On retrouve l'auteur de polar et de roman noir puisque vos intrigues sont très bien ficelées. Il y a toujours des meurtres, des enquêtes où on va essayer d'en savoir un peu plus, mais vous vous mettez en danger car les historiens regardent les romans historiques avec un air parfois un peu dédaigneux et scrutent la moindre petite erreur. Alors comment travaillez-vous pour tous ces romans qui nous entraînent dans des périodes historiques ?
Jean-Michel Riou :
Je peux vous dire que la première que vous recevez : « Monsieur, je note page 241 etc... » c'est vrai que vous la prenez un peu dans le foie. Je me souviens de ma première erreur. J'avais parlé d'une marquise en disant que c'était une duchesse. Vous voyez, l'erreur était gravissime. D'abord je dis que j'aime l'histoire, mais je ne suis pas historien. C'est un registre particulier. En revanche, j'essaie de respecter l'histoire. Donc je me force à un travail de documentation et de préparation qui est très important. Je suis d'abord le documentaliste du roman que j'ai envie d'écrire. Donc je fais un travail en parallèle. Je prends des bases historiques prouvées, certaines. Je vais puiser à la source même, à la manne que représente le travail des historiens et ensuite je me raconte mon histoire.
Philippe Chauveau :
Pensez-vous que par rapport à votre travail d'auteur vous avez pu être influencé par des écrivains qui vous ont précédés ?
Jean-Michel Riou :
Bien sûr. Dumas c'est quand même un auteur de romans qui taquine l'histoire un peu. « Les trois mousquetaires », « Monté-Cristo » pour moi c'est extraordinaire. Deuxième source d'inspiration qui est plus dans l'imaginaire, c'est Jules Verne. Donc ce sont quand même deux auteurs populaires. J'aime cette littérature digne et ouverte au grand public, parce que je pense qu'il n'y a pas de mauvaise littérature. Il y a la littérature qu'on lit et celle qu'on ne lit pas. Ce sont deux maîtres qui sont à imiter.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous prenez la plume pour commencer un nouveau roman, pensez-vous déjà au lecteur ou écrivez-vous d'abord pour vous, pour votre propre plaisir ?
Jean-Michel Riou :
J'écris pour mon plaisir. Je suis désolé, c'est un peu égoïste. Je ne pense pas au lecteur. J'y pense beaucoup après, je me fais beaucoup de soucis, j'espère plaire et surtout qu'il ait du plaisir, c'est le plus important. Mais je dois dire qu'au moment de l'écriture, je suis avec mes personnages, mes tableaux, mes fonds de décors, mes dialogues, la trame de l'histoire, l'intrigue qu'il faut tenir, tenir, tenir, serrer les rennes de la plume ou du cheval qui vous conduit vers la fin pour être tendu dans l'écriture. Donc je ne cherche pas à faire plaisir à d'autres qu'à moi-même et puis après vogue la galère, le bateau et l'histoire continue par l'opinion que s'en font les lecteurs.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Jean-Michel Riou, c'est donc le troisième tome de cette trilogie « Versailles, le palais de toutes les promesses ». Ça s'appelle « Les glorieux de Versailles » et c'est chez Flammarion.
Jean-Michel Riou
Les glorieux de Versailles
Le livre 3'55Dans ce nouveau livre Jean-Michel Riou, on va retrouver les personnages que vous aviez déjà présenté dans les deux précédents tomes « Versailles, le palais de toutes les promesses ».
On avait évoqué le roi noir et puis il y a cette famille Pontgallet que l'on va suivre. Qu'est ce qui vous a donné envie de nous entraîner dans cette époque du Grand siècle avec la construction de Versailles ?
J'avoue que c'est un siècle passionnant. C'est le Grand siècle. C'est quand même un siècle qui est assez désinhibé, du moins dans sa première partie, ou tout semble possible. Les Américains ont connu la Conquête de l'Ouest
et bien la France a connu ce moment où pratiquement on pouvait imaginer être capable ou faire à peu près tout ce que l'on voulait. Parce qu'il y avait un roi, jeune à l'époque, Louis XIV, qui lui-même s'interdisait peu de choses, qui aimait les fêtes,
l'amour, les danses, la musique, qui s'entourait de très jolies femmes. Lui-même donnait une espèce d'exemple que tout était possible.
Et parmi les choses qu'il s'est autorisé, il y a cette histoire invraisemblable qu'est la construction de Versailles.
Vous nous parlez de Versailles, de la grandeur du palais du Roi Soleil, mais vous n'oubliez pas aussi toutes ces petites gens, tout ces ouvriers qui venaient de Bretagne, qui venaient du Limousin pour construire et vous nous emmenez aussi dans les bas-fonds de Paris,
dans les premières pages, puis dans les bas-fonds de Versailles puisqu'il y avait toute une ville qui s'était construite autour et vous nous épargnez rien de la dureté de l'époque.
Versailles, au départ, c'est un petit hameau qui n'a aucune raison d'avoir un destin. Louis XIV s'en empare à la suite de son père et décide de construire ce qui deviendra Versailles.
Fermez les yeux. Imaginez un marais, rien, une bosse, un moulin aux ailes déchirées, ouvrez les yeux et regardez Le Nôtre, Hardouin-Mansart et Le Vau pour la construction du château.
Ca va attirer des milliers de gens, même ce qu'on appelle des sans-aveux à l'époque, c'est-à-dire des sans-papiers. Des gens qui sont paria ou qui n'ont pas en principe à faire au royaume de France.
Mais qui viennent en se disant « on va trouver du travail ».
Et oui. L'argent, la réussite ou même le vol; la corruption, les jeux, les filles etc... Dans la première partie de la construction il y a toute une vie qui est comparable, et on en parlait, à la Conquête de l'Ouest. C'est l'Eldorado.
C'est un pays nouveau. C'est un royaume dans le royaume. C'est une ville nouvelle, une ville royale ou on va dépenser sans compter.
Là nous suivons la famille Pontgallet. Y-a-t-il eu vraiment des familles qui se sont emparées des chantiers de Versailles ?
Pontgallet, voilà une invention. Je ne promets pas que la famille Pontgallet ait existé en tant que telle. Ce sont des gens qui étaient fils de laboureurs et dont les petits-fils pouvaient être notaire, architecte
et peut-être que l'arrière-petit-fils aurait son banc à Notre-Dame avec son nom gravé et pourquoi ne serait-il pas un jour anobli par le roi ? Il y a cet ascenseur social, pour employer un terme d'aujourd'hui, qui fonctionne à Versailles. Et cette promesse est réelle.
Toussaint Delaforge, Amandine, Marguerite Pontgallet, Léon, Jean, tous ces personnages, vous avez réussi à les quitter une fois que vous avez mis le point final à ce troisième tome ou avez-vous l'impression qu'ils sont encore un peu avec vous ?
Je vais vous faire une confidence que vous ne répéterez pas, c'est qu'ils ne m'ont pas quitté
et donc j'envisage d'écrire une espèce d'épilogue pour boucler cette histoire et pouvoir peut-être m'en échapper. Versailles c'est une histoire sans fin. Donc je pense que ça serait amusant d'imaginer que l'histoire perdure et continue.
On va suivre ça de très près. Merci beaucoup Jean-Michel Riou. C'est votre actualité. « Les glorieux de Versailles », c'est donc le troisième tome de cette trilogie « Versailles, le palais de toutes les promesses » chez Flammarion.
Si vous aimez les grandes sagas, les grandes fresques historiques, si vous aimez l'Histoire, ce livre est pour vous. Absolument.
Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau livre Jean-Michel Riou, on va retrouver les personnages que vous aviez déjà présenté dans les deux précédents tomes « Versailles, le palais de toutes les promesses ». On avait évoqué le roi noir et puis il y a cette famille Pontgallet que l'on va suivre. Qu'est ce qui vous a donné envie de nous entraîner dans cette époque du Grand siècle avec la construction de Versailles ?
Jean-Michel Riou :
J'avoue que c'est un siècle passionnant. C'est le Grand siècle. C'est quand même un siècle qui est assez désinhibé, du moins dans sa première partie, ou tout semble possible. Les Américains ont connu la Conquête de l'Ouest et bien la France a connu ce moment où pratiquement on pouvait imaginer être capable ou faire à peu près tout ce que l'on voulait. Parce qu'il y avait un roi, jeune à l'époque, Louis XIV, qui lui-même s'interdisait peu de choses, qui aimait les fêtes, l'amour, les danses, la musique, qui s'entourait de très jolies femmes. Lui-même donnait une espèce d'exemple que tout était possible. Et parmi les choses qu'il s'est autorisé, il y a cette histoire invraisemblable qu'est la construction de Versailles.
Philippe Chauveau :
Vous nous parlez de Versailles, de la grandeur du palais du Roi Soleil, mais vous n'oubliez pas aussi toutes ces petites gens, tout ces ouvriers qui venaient de Bretagne, qui venaient du Limousin pour construire et vous nous emmenez aussi dans les bas-fonds de Paris, dans les premières pages, puis dans les bas-fonds de Versailles puisqu'il y avait toute une ville qui s'était construite autour et vous nous épargnez rien de la dureté de l'époque.
Jean-Michel Riou :
Versailles, au départ, c'est un petit hameau qui n'a aucune raison d'avoir un destin. Louis XIV s'en empare à la suite de son père et décide de construire ce qui deviendra Versailles. Fermez les yeux. Imaginez un marais, rien, une bosse, un moulin aux ailes déchirées, ouvrez les yeux et regardez Le Nôtre, Hardouin-Mansart et Le Vau pour la construction du château. Ça va attirer des milliers de gens, même ce qu'on appelle des sans-aveux à l'époque, c'est-à-dire des sans-papiers. Des gens qui sont paria ou qui n'ont pas en principe à faire au royaume de France.
Philippe Chauveau :
Mais qui viennent en se disant « on va trouver du travail ».
Jean-Michel Riou :
Et oui. L'argent, la réussite ou même le vol; la corruption, les jeux, les filles etc... Dans la première partie de la construction il y a toute une vie qui est comparable, et on en parlait, à la Conquête de l'Ouest. C'est l'Eldorado. C'est un pays nouveau. C'est un royaume dans le royaume. C'est une ville nouvelle, une ville royale ou on va dépenser sans compter.
Philippe Chauveau :
Là nous suivons la famille Pontgallet. Y-a-t-il eu vraiment des familles qui se sont emparées des chantiers de Versailles ?
Jean-Michel Riou :
Pontgallet, voilà une invention. Je ne promets pas que la famille Pontgallet ait existé en tant que telle. Ce sont des gens qui étaient fils de laboureurs et dont les petits-fils pouvaient être notaire, architecte et peut-être que l'arrière-petit-fils aurait son banc à Notre-Dame avec son nom gravé et pourquoi ne serait-il pas un jour anobli par le roi ? Il y a cet ascenseur social, pour employer un terme d'aujourd'hui, qui fonctionne à Versailles. Et cette promesse est réelle.
Philippe Chauveau :
Toussaint Delaforge, Amandine, Marguerite Pontgallet, Léon, Jean, tous ces personnages, vous avez réussi à les quitter une fois que vous avez mis le point final à ce troisième tome ou avez-vous l'impression qu'ils sont encore un peu avec vous ?
Jean-Michel Riou :
Je vais vous faire une confidence que vous ne répéterez pas, c'est qu'ils ne m'ont pas quitté et donc j'envisage d'écrire une espèce d'épilogue pour boucler cette histoire et pouvoir peut-être m'en échapper. Versailles c'est une histoire sans fin. Donc je pense que ça serait amusant d'imaginer que l'histoire perdure et continue.
Philippe Chauveau :
On va suivre ça de très près. Merci beaucoup Jean-Michel Riou. C'est votre actualité. « Les glorieux de Versailles », c'est donc le troisième tome de cette trilogie « Versailles, le palais de toutes les promesses » chez Flammarion. Si vous aimez les grandes sagas, les grandes fresques historiques, si vous aimez l'Histoire, ce livre est pour vous. Absolument.