Discrètement, Olivier Bleys s'installe dans le paysage littéraire en créant un monde qui lui est propre. Auteur d'une vingtaine de livres, on le retrouve aussi bien dans l'univers romanesque que dans la BD, les essais, les récits de voyage ou d'anticipation.S'il aime parcourir le monde, Oliver Bleys aime aussi voyager dans le temps et ses romans ont cette particularité de nous offrir un focus sur une époque révolue à travers une thématique bien précise. C'est ainsi qu'avec « Pastel » en 2000, pour lequel il reçut le Prix...
Du 28 au 29 Mai 2016 d'Olivier Bleys - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Olivier Bleys. Merci de nous accorder un petit instant. Je sais que vous voyagez beaucoup entre Bordeaux, où vous vivez, et Paris où vous venez régulièrement. Vous nous avez donné rendez-vous ici dans ce bel endroit qu'est le Café Verlet. Le café étant le thème de votre nouveau titre. Déjà une vingtaine de titres à votre actif, que ce soit des romans, de la science-fiction ou de la bande dessinée. J'ai envie de dire que vous êtes un touche-à-tout de l'écriture. L'écriture et Olivier Bleys c'est...
Du 28 au 29 Mai 2016 d'Olivier Bleys - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Olivier Bleys, un nouveau titre chez Albin Michel « Le maître de café ». Nous sommes un beau matin de juillet 1954, le président de la République italienne est dans son palais. Il attend son café que lui fait chaque jour son maître torréfacteur Massimo Pietrangeli et ce matin là, le café n'arrive pas parce que le maître n'a pas pu venir travailler et c'est l'une des premières fois d'ailleurs. Comment cette histoire de ce fameux maître de café est-elle née ? Ce personnage de Massimo Pietrangeli ou...
Du 28 au 29 Mai 2016 d'Olivier Bleys - Le livre - Suite
Olivier Bleys
Le maitre de café
Présentation 2'02Discrètement, Olivier Bleys s'installe dans le paysage littéraire en créant un monde qui lui est propre. Auteur d'une vingtaine de livres, on le retrouve aussi bien dans l'univers romanesque que dans la BD, les essais, les récits de voyage ou d'anticipation.
S'il aime parcourir le monde, Oliver Bleys aime aussi voyager dans le temps et ses romans ont cette particularité de nous offrir un focus sur une époque révolue à travers une thématique bien précise.
C'est ainsi qu'avec « Pastel » en 2000, pour lequel il reçut le Prix François Mauriac de l'Académie française, il racontait, l'histoire, au XVème siècle, d'un jeune compagnon découvrant le bleu dans une atelier de teinture de la région d'Albi où l'on ne travaillait que la couleur rouge.
Il y eut aussi « Semper augustus » qui nous entrainait dans la Hollande du XVIIème siècle où la tulipe était considérée comme une pierre précieuse au point de créer des jalousies au sein même des familles bourgeoises marchandes.
Enfin, avec « Le fantôme de la Tour Eiffel », Olivier Bleys nous faisait revivre les frasques du Paris des années 1890 alors que le génial Gustave construisait sa tour.
Avec le nouveau titre d'Olivier Bleys, « Le maître de café », nous suivons un maître torréfacteur qui va mener sa drôle de famille dans un ultime voyage de l'Italie des années 50 aux pentes d'un volcan en éruption du Costa Rica.
Un périple fellinien sous forme de conte philosophique qui va nous apprendre tout un tas d'anecdotes sur le café mais va surtout nous permettre de côtoyer des personnages hauts en couleurs,
les membres d'une famille, unis par les cerises de café, et qui entre deux crises chercheront surtout à se dire qu'ils s'aiment.
Un roman plein d'humour et d'images lumineuses à savourer avec une bonne tasse de café. Mais rassurez-vous, même si vous n'êtes pas amateur du précieux breuvage, le livre saura aussi vous séduire.
Olivier Bleys nous donne rendez-vous à Paris, chez le célèbre torréfacteur Verlet, pour Web TV Culture.
Discrètement, Olivier Bleys s'installe dans le paysage littéraire en créant un monde qui lui est propre. Auteur d'une vingtaine de livres, on le retrouve aussi bien dans l'univers romanesque que dans la BD, les essais, les récits de voyage ou d'anticipation.
S'il aime parcourir le monde, Oliver Bleys aime aussi voyager dans le temps et ses romans ont cette particularité de nous offrir un focus sur une époque révolue à travers une thématique bien précise. C'est ainsi qu'avec « Pastel » en 2000, pour lequel il reçut le Prix François Mauriac de l'Académie française, il racontait, l'histoire, au XVème siècle, d'un jeune compagnon découvrant le bleu dans une atelier de teinture de la région d'Albi où l'on ne travaillait que la couleur rouge.
Il y eut aussi « Semper augustus » qui nous entrainait dans la Hollande du XVIIème siècle où la tulipe était considérée comme une pierre précieuse au point de créer des jalousies au sein même des familles bourgeoises marchandes.
Enfin, avec « Le fantôme de la Tour Eiffel », Olivier Bleys nous faisait revivre les frasques du Paris des années 1890 alors que le génial Gustave construisait sa tour.
Avec le nouveau titre d'Olivier Bleys, « Le maître de café », nous suivons un maître torréfacteur qui va mener sa drôle de famille dans un ultime voyage de l'Italie des années 50 aux pentes d'un volcan en éruption du Costa Rica. Un périple fellinien sous forme de conte philosophique qui va nous apprendre tout un tas d'anecdotes sur le café mais va surtout nous permettre de côtoyer des personnages hauts en couleurs, les membres d'une famille, unis par les cerises de café, et qui entre deux crises chercheront surtout à se dire qu'ils s'aiment.
Un roman plein d'humour et d'images lumineuses à savourer avec une bonne tasse de café. Mais rassurez-vous, même si vous n'êtes pas amateur du précieux breuvage, le livre saura aussi vous séduire.
Olivier Bleys nous donne rendez-vous à Paris, chez le célèbre torréfacteur Verlet, pour WTC .
Olivier Bleys
Le maitre de café
Portrait 3'52Bonjour Olivier Bleys. Merci de nous accorder un petit instant. Je sais que vous voyagez beaucoup entre Bordeaux, où vous vivez, et Paris où vous venez régulièrement.
Vous nous avez donné rendez-vous ici dans ce bel endroit qu'est le Café Verlet. Le café étant le thème de votre nouveau titre. Déjà une vingtaine de titres à votre actif, que ce soit des romans, de la science-fiction ou de la bande dessinée.
J'ai envie de dire que vous êtes un touche-à-tout de l'écriture. L'écriture et Olivier Bleys c'est une histoire d'amour qui remonte à longtemps ?
Histoire d'amour, le mot est peut-être un peu fort. C'est une histoire d'amour tumultueuse, c'est plutôt une passion...
… Donc c'est une histoire d'amour...
Voilà ! Avec des hauts et des bas avec son quotidien parfois orageux. Comme la plus part des adolescents, j'ai d'abord commis des petits poèmes, puis des manuscrits un peu plus long.
La chance que j'ai eu, c'est de trouver assez tôt, vers 17-18 ans, des soutiens dans le milieu de l'édition, des gens à qui je portais mon manuscrit, puisque dans un premier temps j'avais un sac de sport qui était rempli de manuscrits
et les maisons parisiennes ayant le bon goût d'être rassemblées dans le même quartier, je tapais à toutes les portes « j'ai écrit un roman »... J'ai fait ça pendant deux-trois ans au sortir de l'adolescence.
Et la chance a été de rencontrer un certain nombre de personnes. Gérard Bourgadier chez L'Arpenteur ou Jean Grosjean chez Gallimard qui m'ont dit « on ne peut pas le publier en état, mais il y a un talent, une écriture, continuez »
et c'était l'impulsion initiale qu'il me fallait pour persévérer.
Vous avez cette particularité, c'est un peu votre carte de visite, c'est « d'utiliser » l'Histoire pour nous créer des intrigues. Alors il y avait eu « Pastel » où on était dans l'univers des teinturiers, de la couleur, qui avait été primé par l'Académie française.
Avec « Semper Augustus », c'était la tulipe que vous aviez choisi, cette fleur emblématique hollandaise du 17e siècle. Aujourd'hui, avec « Le maître de café », vous nous racontez l'histoire du café.
Pourquoi choisir toujours comme ça une thématique et construire votre intrigue autour de cette intrigue historique ?
Effectivement, j'ai cette singularité. Certains de vos confrères ou consoeurs me décrivent comme un dénicheur de thèmes ou de sujets parce que je raconte mes histoires à travers une anecdote, une lecture,
parfois c'est simplement dans une brochure touristique. C'est ce qui est arrivé pour « Pastel » qui est cette plante qui servait à teindre en bleu au Moyen-Age. Et dans une brochure touristique j'apprends qu'en Midi-Pyrénées a été tracée une route du Pastel
qui relie les lieux de production de cette plante. Lieu à l'état de vestige... Et je me suis dit que ça ferait un fabuleux sujet de roman.
Si vous deviez vous définir en quelques mots Olivier Bleys, par rapport à votre écriture, vous diriez quoi ? Chercheur ? Romancier ?
Oui, je suis romancier, écrivain, mais je ne pense pas que ça soit constitutif de ma personnalité. Il y a des gens qui sont avant tout cérébraux, qui évoluent dans un monde d'idées.
Il se trouve que j'ai créé des livres, mais je pense que si j'avais le talent ou l'opportunité, je pourrai tourner des films ou faire autre chose. C'est avant tout une posture de curiosité je pense, par rapport au monde qui nous entoure, qui m'anime
et qui me conduit assez souvent à délaisser ma pièce de travail puisque entre autre aventures, je poursuis depuis deux ans un tour du monde à pied par étapes.
Je marche un mois chaque année et je reprends le chemin là où je l'ai laissé l'année précédente. Donc j'ai besoin de sortir de chez moi et je ne suis pas seulement un voyageur autour de sa chambre.
Je crois que vous n'avez pas fini de nous surprendre. En tout cas merci de nous faire voyager avec vos livres. Votre actualité c'est « Le maître de café » chez Albin Michel. Merci Olivier Bleys.
Philippe Chauveau :
Bonjour Olivier Bleys. Merci de nous accorder un petit instant. Je sais que vous voyagez beaucoup entre Bordeaux, où vous vivez, et Paris où vous venez régulièrement. Vous nous avez donné rendez-vous ici dans ce bel endroit qu'est le Café Verlet. Le café étant le thème de votre nouveau titre. Déjà une vingtaine de titres à votre actif, que ce soit des romans, de la science-fiction ou de la bande dessinée. J'ai envie de dire que vous êtes un touche-à-tout de l'écriture. L'écriture et Olivier Bleys c'est une histoire d'amour qui remonte à longtemps ?
Olivier Bleys :
Histoire d'amour, le mot est peut-être un peu fort. C'est une histoire d'amour tumultueuse, c'est plutôt une passion...
Philippe Chauveau :
… Donc c'est une histoire d'amour...
Olivier Bleys :
Voilà ! Avec des hauts et des bas avec son quotidien parfois orageux. Comme la plus part des adolescents, j'ai d'abord commis des petits poèmes, puis des manuscrits un peu plus long. La chance que j'ai eu, c'est de trouver assez tôt, vers 17-18 ans, des soutiens dans le milieu de l'édition, des gens à qui je portais mon manuscrit, puisque dans un premier temps j'avais un sac de sport qui était rempli de manuscrits et les maisons parisiennes ayant le bon goût d'être rassemblées dans le même quartier, je tapais à toutes les portes « j'ai écrit un roman »... J'ai fait ça pendant deux-trois ans au sortir de l'adolescence. Et la chance a été de rencontrer un certain nombre de personnes. Gérard Bourgadier chez L'Arpenteur ou Jean Grosjean chez Gallimard qui m'ont dit « on ne peut pas le publier en état, mais il y a un talent, une écriture, continuez » et c'était l'impulsion initiale qu'il me fallait pour persévérer.
Philippe Chauveau :
Vous avez cette particularité, c'est un peu votre carte de visite, c'est « d'utiliser » l'Histoire pour nous créer des intrigues. Alors il y avait eu « Pastel » où on était dans l'univers des teinturiers, de la couleur, qui avait été primé par l'Académie française. Avec « Semper Augustus », c'était la tulipe que vous aviez choisi, cette fleur emblématique hollandaise du 17e siècle. Aujourd'hui, avec « Le maître de café », vous nous racontez l'histoire du café. Pourquoi choisir toujours comme ça une thématique et construire votre intrigue autour de cette intrigue historique ?
Olivier Bleys :
Effectivement, j'ai cette singularité. Certains de vos confrères ou consoeurs me décrivent comme un dénicheur de thèmes ou de sujets parce que je raconte mes histoires à travers une anecdote, une lecture, parfois c'est simplement dans une brochure touristique. C'est ce qui est arrivé pour « Pastel » qui est cette plante qui servait à teindre en bleu au Moyen-Age. Et dans une brochure touristique j'apprends qu'en Midi-Pyrénées a été tracée une route du Pastel qui relie les lieux de production de cette plante. Lieu à l'état de vestige... Et je me suis dit que ça ferait un fabuleux sujet de roman.
Philippe Chauveau :
Si vous deviez vous définir en quelques mots Olivier Bleys, par rapport à votre écriture, vous diriez quoi ? Chercheur ? Romancier ?
Olivier Bleys :
Oui, je suis romancier, écrivain, mais je ne pense pas que ça soit constitutif de ma personnalité. Il y a des gens qui sont avant tout cérébraux, qui évoluent dans un monde d'idées. Il se trouve que j'ai créé des livres, mais je pense que si j'avais le talent ou l'opportunité, je pourrai tourner des films ou faire autre chose. C'est avant tout une posture de curiosité je pense, par rapport au monde qui nous entoure, qui m'anime et qui me conduit assez souvent à délaisser ma pièce de travail puisque entre autre aventures, je poursuis depuis deux ans un tour du monde à pied par étapes. Je marche un mois chaque année et je reprends le chemin là où je l'ai laissé l'année précédente. Donc j'ai besoin de sortir de chez moi et je ne suis pas seulement un voyageur autour de sa chambre.
Philippe Chauveau :
Je crois que vous n'avez pas fini de nous surprendre. En tout cas merci de nous faire voyager avec vos livres. Votre actualité c'est « Le maître de café » chez Albin Michel. Merci Olivier Bleys.
Olivier Bleys
Le maitre de café
Le livre 4'29Olivier Bleys, un nouveau titre chez Albin Michel « Le maître de café ». Nous sommes un beau matin de juillet 1954, le président de la République italienne est dans son palais.
Il attend son café que lui fait chaque jour son maître torréfacteur Massimo Pietrangeli et ce matin là, le café n'arrive pas parce que le maître n'a pas pu venir travailler et c'est l'une des premières fois d'ailleurs.
Comment cette histoire de ce fameux maître de café est-elle née ? Ce personnage de Massimo Pietrangeli ou êtes-vous allé le chercher ?
Je suis allé le chercher nulle part ou uniquement le replis de ma matière grise parce qu'il est totalement fictif. Massimo Pietrangeli est un homme de 71 ans qui est à la tête d'un empire de café.
Il a un infarctus que certains attribuent au café et dont d'autres disent au contraire que le café l'a sauvé puisqu'après quelques jours où il paraît aux affres dernières, il se réveille entouré de sa famille qui a couru à son chevet de toute l'Italie.
Et il leur dit cette chose étrange « je pense que je suis prêt de la fin. Accomplissez avec moi un dernier voyage vers une destination que je ne peux pas vous révéler;
mais vous allez me suivre comme une sorte de long cortège mortuaire mais qui s'allongerai jusqu'au bout de la terre.
On ne va pas dévoiler quelle est cette destination. Le roman démarre à Rome en Italie, mais l'esprit italien est bien là pendant tout le roman. Il y a un côté très fellinien dans votre histoire avec des personnages qui ont une gouaille
et puis c'est aussi une grande saga familiale avec des secrets de famille avec des personnages qui s'aiment et se détestent à la fois.
Comment avez-vous fait pour emmener votre lecteur dans cette intrigue tout en nous apprenant énormément de chose sur l'histoire du café ?
Je me réjoui que votre référence soit cinématographique parce que ça a été mon principal moyen d'immersion dans l'Italie des années 50.
Là on a la chance, les années 50, c'est une grande période pour le cinéma italien, donc il y a multitude de films qui ont été tournés dans cet esprit de comédie qui est un peu celui du livre.
Et puis rechercher un peu l'histoire du café... C'est un roman aussi l'histoire du café.
L'histoire du café est romanesque et comme tous les romans elle a une base quasi légendaire. C'est-à-dire qu'on est incapable aujourd'hui de déterrer les racines du café.
C'est une sorte de conte philosophique ce « Maitre de café » avec ce personnage emblématique de Massimo qui réunit toute sa famille autour de cette boisson qu'on va dire magique.
Vous aviez envie aussi de délivrer cette sorte de message, de nous dire « voilà, essayons de nous retrouver autour d'une passion commune ». Là en l'occurrence c'est le café. C'est important d'avoir quelque chose de fédérateur comme ça ?
D'une part, j'avais envie d'écrire une histoire familiale – la plupart de mes romans sont familiaux – ce qui est assez étrange car je suis fils unique
et je ne sais pas ce que c'est un frère, une soeur, ni même un intérieur bruyant et animé. Donc ce sont des projections d'imagination....
C'est réussi !
Mais j'aime ces atmosphères là et je voulais dépeindre une famille italienne, volubile, toutes fenêtres ouvertes avec le soleil, et même si quelque part il y a une goûte d'amertume dans le café avec cette mort qui approche, en même temps on la prépare
et on l'accueil dans la joie. Donc effectivement, la notion de famille était importante et j'ai voulu qu'il y ait un rapprochement, un assortiment très étroit entre le café et cette famille là et d'ailleurs l'un des personnages emploie cette image qui paraît très parlante
et peut-être même une synthèse du livre. Elle dit que eux, membre de la famille Pietrangeli sont comme des grains de café qui voisinent dans le sachet sans vraiment se connaître et qui finalement ne se mêlent qu'aux jours de douleur,
lorsque les grains sont broyés ensemble pour faire un café. Dans une tasse de café il y a 57 grains qui sont broyés donc on ne sait pas d'où vient tel ou tel arôme et c'est un peu la façon dont j'ai voulu dépeindre cette famille là.
Merci beaucoup Olivier Bleys. Merci pour ce roman, cette histoire flamboyante qui séduira aussi bien les amateurs de café que ceux qui ne boivent pas de café, parce que le roman est tout à fait palpitant. Ca s'appelle « le maître de café » et c'est chez Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Olivier Bleys, un nouveau titre chez Albin Michel « Le maître de café ». Nous sommes un beau matin de juillet 1954, le président de la République italienne est dans son palais. Il attend son café que lui fait chaque jour son maître torréfacteur Massimo Pietrangeli et ce matin là, le café n'arrive pas parce que le maître n'a pas pu venir travailler et c'est l'une des premières fois d'ailleurs. Comment cette histoire de ce fameux maître de café est-elle née ? Ce personnage de Massimo Pietrangeli ou êtes-vous allé le chercher ?
Olivier Bleys :
Je suis allé le chercher nulle part ou uniquement le replis de ma matière grise parce qu'il est totalement fictif. Massimo Pietrangeli est un homme de 71 ans qui est à la tête d'un empire de café. Il a un infarctus que certains attribuent au café et dont d'autres disent au contraire que le café l'a sauvé puisque après quelques jours où il paraît aux affres dernières, il se réveille entouré de sa famille qui a couru à son chevet de toute l'Italie. Et il leur dit cette chose étrange « je pense que je suis prêt de la fin. Accomplissez avec moi un dernier voyage vers une destination que je ne peux pas vous révéler; mais vous allez me suivre comme une sorte de long cortège mortuaire mais qui s'allongerai jusqu'au bout de la terre.
Philippe Chauveau :
On ne va pas dévoiler quelle est cette destination. Le roman démarre à Rome en Italie, mais l'esprit italien est bien là pendant tout le roman. Il y a un côté très fellinien dans votre histoire avec des personnages qui ont une gouaille et puis c'est aussi une grande saga familiale avec des secrets de famille avec des personnages qui s'aiment et se détestent à la fois. Comment avez-vous fait pour emmener votre lecteur dans cette intrigue tout en nous apprenant énormément de chose sur l'histoire du café ?
Olivier Bleys :
Je me réjoui que votre référence soit cinématographique parce que ça a été mon principal moyen d'immersion dans l'Italie des années 50. Là on a la chance, les années 50, c'est une grande période pour le cinéma italien, donc il y a multitude de films qui ont été tournés dans cet esprit de comédie qui est un peu celui du livre.
Philippe Chauveau :
Et puis rechercher un peu l'histoire du café... C'est un roman aussi l'histoire du café.
Olivier Bleys :
L'histoire du café est romanesque et comme tous les romans elle a une base quasi légendaire. C'est-à-dire qu'on est incapable aujourd'hui de déterrer les racines du café.
Philippe Chauveau :
C'est une sorte de conte philosophique ce « Maitre de café » avec ce personnage emblématique de Massimo qui réunit toute sa famille autour de cette boisson qu'on va dire magique. Vous aviez envie aussi de délivrer cette sorte de message, de nous dire « voilà;, essayons de nous retrouver autour d'une passion commune ». Là en l'occurrence c'est le café. C'est important d'avoir quelque chose de fédérateur comme ça ?
Olivier Bleys :
D'une part, j'avais envie d'écrire une histoire familiale – la plupart de mes romans sont familiaux – ce qui est assez étrange car je suis fils unique et je ne sais pas ce que c'est un frère, une soeur, ni même un intérieur bruyant et animé. Donc ce sont des projections d'imagination....
Philippe Chauveau :
C'est réussi !
Olivier Bleys :
Mais j'aime ces atmosphères là et je voulais dépeindre une famille italienne, volubile, toutes fenêtres ouvertes avec le soleil, et même si quelque part il y a une goûte d'amertume dans le café avec cette mort qui approche, en même temps on la prépare et on l'accueil dans la joie. Donc effectivement, la notion de famille était importante et j'ai voulu qu'il y ait un rapprochement, un assortiment très étroit entre le café et cette famille là et d'ailleurs l'un des personnages emploie cette image qui paraît très parlante et peut-être même une synthèse du livre. Elle dit que eux, membre de la famille Pietrangeli sont comme des grains de café qui voisinent dans le sachet sans vraiment se connaître et qui finalement ne se mêlent qu'aux jours de douleur, lorsque les grains sont broyés ensemble pour faire un café. Dans une tasse de café il y a 57 grains qui sont broyés donc on ne sait pas d'où vient tel ou tel arôme et c'est un peu la façon dont j'ai voulu dépeindre cette famille là.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Olivier Bleys. Merci pour ce roman, cette histoire flamboyante qui séduira aussi bien les amateurs de café que ceux qui ne boivent pas de café, parce que le roman est tout à fait palpitant. Ca s'appelle « le maître de café » et c'est chez Albin Michel.