Rien ne prédestinait Christine Avel à être présente dans les rayons des librairies. Des études de commerce, un emploi dans le domaine bancaire, la collaboration avec une ONG pour du micro-financement dans des pays en voie de développement. On est loin de l’écriture. Et pourtant, la littérature faisait déjà partie de la vie de Christine Avel, depuis qu’enfant elle dévorait les livres qui s’offraient à elle. Aujourd’hui, l’écriture représente l’essentiel de son quotidien et Christine Avel a la particularité de...
Autoportrait à la valise de Christine Avel - Présentation - Suite
Philippe Chauveau : Bonjour Christine Avel. Vous êtes dans l'actualité aux éditions du Seuil, pour ce nouveau roman « Autoportrait d'une valise », c'est votre troisième titre en littérature générale, il y a eu aussi des ouvrages pour la jeunesse, on va faire un petit peu plus connaissance. Finalement devenir auteur ce n'était pas vraiment une vocation. Christine Avel : Plus exactement j'ai toujours aimé écrire et lire mais en vérité je connaissais personne qui écrivais, je pensais pas que ça pouvait être un métier...
Autoportrait à la valise de Christine Avel - Portrait - Suite
Philippe Chauveau : Votre troisième roman, autoportrait à la valise. Le titre on le comprend lorsque l'on est dans l'ouvrage, nous allons faire connaissance d'une jeune femme, d'une narratrice. Elle a toujours le besoin de partir, elle a toujours besoin d'être ailleurs, elle ne tient pas en place, c'était le cas, quand elle était petite fille, c'est le cas lorsqu'elle devient une jeune adulte, une femme en ménage, d'où vient-elle cette femme ?Christine Avel : La genèse du livre, j'étais en Asie et je lisais des nouvelles...
Autoportrait à la valise de Christine Avel - Livre - Suite
Christine Avel
Autoportrait à la valise
Présentation 2'08Rien ne prédestinait Christine Avel à être présente dans les rayons des librairies. Des études de commerce, un emploi dans le domaine bancaire, la collaboration avec une ONG pour du micro-financement dans des pays en voie de développement. On est loin de l'écriture. Et pourtant, la littérature faisait déjà partie de la vie de Christine Avel, depuis qu'enfant elle dévorait les livres qui s'offraient à elle. Aujourd'hui, l'écriture représente l'essentiel de son quotidien et Christine Avel a la particularité de travailler aussi bien pour la jeunesse qu'en littérature générale. « Le creux des maths », « Ulysse 15 » ou « Brigitte fait peur aux frites » ont déjà séduit un public junior.
Quant aux deux précédents romans de Christine Avel « Double foyer » et « L'apocalypse sans peine », ils ont laissé entrevoir la plume originale de l'auteur.
Avec « Autoportrait à la valise », nous avons face à nous une jeune femme d'aujourd'hui toujours entre deux avions pour son travail. Mais ce qui lui importe n?est pas tant le rendez-vous professionnel qu'elle aura à l'autre bout du monde que ce besoin incontrôlable de toujours partir, d'être loin de chez elle. Mais d'ailleurs, où est-ce chez elle ? Coincée dans un aéroport en Birmanie pour une histoire de papiers officiels mal tamponnés, notre narratrice essaie de comprendre pourquoi, depuis son enfance, elle a toujours besoin de partir. Et pourquoi cette impression d'avoir été une étrangère dans sa propre famille ? Et pourquoi cette difficulté à construire une relation sentimentale stable ? Et pourquoi cette absence de fibre maternelle alors que la naissance de son premier enfant approche et qu'elle continue à sillonner le monde là où son entourage lui dit de se reposer. Avec humour, légèreté, nostalgie aussi parfois, Christine Avel nous dresse le portrait d'une femme qui ne ressemble en rien aux codes que la société impose. Plus largement, ce roman parfaitement maitrisé nous incite à nous pencher sur nos propres besoins de courses effrénés, de départs permanents, de mouvement perpétuel. Et si l'on posait un peu nos valises ?.
A découvrir, le nouveau roman de Christine Avel « Autoportrait à la valise » aux éditions du Seuil.
Rien ne prédestinait Christine Avel à être présente dans les rayons des librairies. Des études de commerce, un emploi dans le domaine bancaire, la collaboration avec une ONG pour du micro-financement dans des pays en voie de développement. On est loin de l’écriture. Et pourtant, la littérature faisait déjà partie de la vie de Christine Avel, depuis qu’enfant elle dévorait les livres qui s’offraient à elle. Aujourd’hui, l’écriture représente l’essentiel de son quotidien et Christine Avel a la particularité de travailler aussi bien pour la jeunesse qu’en littérature générale. « Le creux des maths », « Ulysse 15 » ou « Brigitte fait peur aux frites » ont déjà séduit un public junior.
Quant aux deux précédents romans de Christine Avel « Double foyer » et « L’apocalypse sans peine », ils ont laissé entrevoir la plume originale de l’auteur.
Avec « Autoportrait à la valise », nous avons face à nous une jeune femme d’aujourd’hui toujours entre deux avions pour son travail. Mais ce qui lui importe n’est pas tant le rendez-vous professionnel qu’elle aura à l’autre bout du monde que ce besoin incontrôlable de toujours partir, d’être loin de chez elle. Mais d’ailleurs, où est-ce chez elle ? Coincée dans un aéroport en Birmanie pour une histoire de papiers officiels mal tamponnés, notre narratrice essaie de comprendre pourquoi, depuis son enfance, elle a toujours besoin de partir. Et pourquoi cette impression d’avoir été une étrangère dans sa propre famille ? Et pourquoi cette difficulté à construire une relation sentimentale stable ? Et pourquoi cette absence de fibre maternelle alors que la naissance de son premier enfant approche et qu’elle continue à sillonner le monde là où son entourage lui dit de se reposer. Avec humour, légèreté, nostalgie aussi parfois, Christine Avel nous dresse le portrait d’une femme qui ne ressemble en rien aux codes que la société impose. Plus largement, ce roman parfaitement maitrisé nous incite à nous pencher sur nos propres besoins de courses effrénés, de départs permanents, de mouvement perpétuel. Et si l’on posait un peu nos valises….
A découvrir, le nouveau roman de Christine Avel « Autoportrait à la valise » aux éditions du Seuil.
Christine Avel
Autoportrait à la valise
Portrait 6'09Philippe Chauveau : Bonjour Christine Avel. Vous êtes dans l'actualité aux éditions du Seuil, pour ce nouveau roman « Autoportrait d'une valise », c'est votre troisième titre en littérature générale, il y a eu aussi des ouvrages pour la jeunesse, on va faire un petit peu plus connaissance. Finalement devenir auteur ce n'était pas vraiment une vocation.
Christine Avel : Plus exactement j'ai toujours aimé écrire et lire mais en vérité je connaissais personne qui écrivais, je pensais pas que ça pouvait être un métier envisageable. Donc je n'ai pas d'études de lettre, j'ai choisit une voie un petit peu par défaut. Je voulais pas faire vraiment des sciences, pas vraiment de lettre. J'avais envie de faire autre chose qu'un cursus lambda.
Philippe Chauveau : Vous avez aussi des envies d'ailleurs. Vous avez parcouru le monde, puisque vous avez travaillé pour une ONG. Qu'est ce qui vous a donné envie d'aller voir ailleurs ?
Christine Avel : J'ai eu la chance grâce aux études de pouvoir voyager. Dans le cadre de l'ONG j'ai visité beaucoup et surtout l'Asie du Sud-Est et l'Afrique.
Philippe Chauveau : Quel souvenir gardez-vous de cette période, de ces contacts ? Comment l'avez-vous vécu ?
Christine Avel : D'abord je faisais enfin un métier qui me plaisait, je pouvais écrire en parallèle mais surtout je pouvais quand même … J'avais la curiosité de tous ces pays là, de rencontrer ces gens, c'est vraiment un métier de rencontre avant tout.
Philippe Chauveau : Alors l'écriture ? Pourquoi ? Comment ? Pourquoi cette envie quand même qui vous hante, et vous arrivez à concrétiser cette envie d'écriture...
Christine Avel : On ne sait pas très bien pourquoi on écrit en général. Moi je crois que j'ai surtout eu envie d'écrire parce que j'adorais lire, je rêvais d'écrire des livres qui me plaisaient. J'ai commencé assez jeune mais j'ai mis beaucoup de temps à écrire un livre qui me convienne. Un moment je me suis rendue compte qu j'écrivais toujours un peu le même livre, et qu'il était temps que je ressorte, j'ai envoyé le livre à un éditeur.
Philippe Chauveau : Ily a eu « Double Foyer », « L'apocalypse sans peine » mais en parallèle vous êtes aussi auteur pour jeunesse. Il y a un titre que je trouve formidable, c'est « Brigitte fait peur aux frites ». Comment être auteur de littérature jeunesse et de littérature générale ?
Christine Avel : Je pense qu'on aime la littérature. Je considère que la littérature jeunesse c'est de la littérature avant tout. Moi j'ai eu envie d'écrire pour la jeunesse, j'ai découvert qu'aujourd'hui qu'il y avait bien autre chose que quand j'étais petite.
C'est venu très facilement. Y compris à partir du projet que j'avais initialement eu pour de la littérature générale.
Philippe Chauveau : Ecrivez-vous en parallèle pour la littérature jeunesse et la littérature générale ou bien est-ce des travailles que vous faites les uns après les autres ?
Christine Avel : Un petit peu des deux. Quand on a un livre en cour de travail, moi en tout cas, j'ai du mal à me concentrer sur plusieurs chose en même temps. Je vais être à fond sur le livre un moment donné.
Philippe Chauveau : Votre actualité Christine Avel, c'est votre nouveau roman aux éditions du Seuil, ça s'appelle « Autoportrait à la valise ».
Christine Avel
Autoportrait à la valise
Livre 7'00"Philippe Chauveau : Votre troisième roman, autoportrait à la valise. Le titre on le comprend lorsque l'on est dans l'ouvrage, nous allons faire connaissance d'une jeune femme, d'une narratrice. Elle a toujours le besoin de partir, elle a toujours besoin d'être ailleurs, elle ne tient pas en place, c'était le cas, quand elle était petite fille, c'est le cas lorsqu'elle devient une jeune adulte, une femme en ménage, d'où vient-elle cette femme ?
Christine Avel : La genèse du livre, j'étais en Asie et je lisais des nouvelles d'auteurs américains, ce que j'appréciais vraiment ce que c'était dans des pays en guerre, des contextes difficiles, des hommes perdus, mais justement des hommes, exclusivement des hommes presque exclusivement des hommes. Ca m'a frappé ! Moi je connais tellement de femmes qui voyagent, qui bougent, j'en ai rencontré tellement, je voudrai écrire sur ça, sur ces femmes qui sont très minoritaires. Et donc j'ai commencé à dresser des portraits de femmes, je me suis rendue compte assez vite que j'écrivais l'histoire d'une seule narratrice.
Philippe Chauveau : Et il y a deux histoires en une, on découvre la petite fille qu'elle a été et déjà enfant, le départ était important, et ça c'est toujours amusant passages, où elle nous raconte ses départs en vacances en famille.. Deux histoire en une mais une seule et même personne qui nous raconte.
Christine Avel : Oui j'avais envie d'y glisser des souvenirs éventuellement personnels. Je trouve que les départs en vacances qui virent au psychodrame, beaucoup de gens en ont connu, c'est vraiment une sorte de gags récurrent. J'avais beaucoup envie de raconter l'envie d'autre chose, c'est pour ça que c'était important de raconter l'épisode de l'enfance.
Philippe Chauveau : Cette narratrice est enceinte, jusqu'à 7 mois, 8 mois, elle ne veut pas s'arréter, elle veut partir. Et il y a de passages qui sont assez crus lorsqu'elle parle de cet enfant à naître. Elle n'a pas la fibre maternelle. Elle se demande ce qui va lui sortir du corps.
Christine Avel : oui je voulais pousser ça assez loin pour que justement la découvert d'un lien maternelle ne soit pas quelque chose d'inné. Elle va petit à petit tenter de l'apprivoiser, y compris lorsqu'elle est à distance, de capter son attention, en lui racontant ses voyages.
Philippe Chauveau : Vous nous présenter aussi une femme qui n'entre pas dans les codes, déjà enfant, elle ne faisait pas ce qu'on attendait d'elle. Elle n'est pas la femme qu'on attend d'elle,... C'est un portrait féminin assez hors norme que vous avez eu envie de nous présenter.
Christine Avel : Je pense que les femmes sont beaucoup soumises à beaucoup d'injonctions, je pense qu'on est soumis en terme d'image dans cette société. Et donc elle a envie de s'affranchir de ça. Elle est obsédé de sortir de la routine. Jusqu'à devenir routinière dans son envie d'échapper à la routine.
Philippe Chauveau : Est-ce votre volonté de montrer que les femmes ont des carcans à briser ?
Christine Avel : Je sais pas si c'était ma volonté, mais ça faisait partie de mon constat d'ensemble, qui était de penser que les femmes qui voyagent sont confrontées à des réactions spontanées de leur entourage, de leur famille.
Philippe Chauveau : Vous avez fait le choix d'une écriture très moderne, parfois drôle aussi. Mais on sent qu'il y a un propos que vous maîtrisez, c'est un livre qui incite à la réflexion, justement sur la place, sur le rôle dans notre société contemporaine. Comment avez-vous travaillé votre écriture ?
Christine Avel : J'écris au fur et à mesure, de manière posé, et pas énormément, j'ai plus retravaillé sur le montage que sur l'écriture elle même. Après c'est vrai que dans un livre on croit tenir un sujet au départ, mais cela nous échappe parfois un petit peu.
Parfois j'avais pas forcément envie d'aborder la maternité, et/ou le thème de la maladie, puisqu'elle en a eu une étant enfant. J'ai eu envie d'aller dans des directions qui n'était pas prévu, ça c'est certains.
Philippe Chauveau : C'est un très très beau moment de lecture, un joli coup de cœur pour ce troisième roman, « l'autoportrait à la valise », vous êtes publiés aux éditions du Seuil, merci.