Lorraine Fouchet

Lorraine Fouchet

J'ai rendez-vous avec toi

Le livre 4'49

Dans ce nouveau livre Lorraine Fouchet, c'est un message très personnel que vous faites partager aux lecteurs.
Vous parlez à votre père, vous donnez rendez-vous à votre père. Votre père qui était un grand monsieur, au propre comme au figuré.
Alors je rappelle brièvement pour planter le décor, votre père a été résistant, il a été gaulliste, il a travaillé aux cotés du général, il a été ministre.
Il a été son ami surtout.
Il a été son ami, et puis malheureusement la mort l'a emporté assez tôt lorsque vous étiez encore très jeune.
Et du coup, il y a une sorte de rendez-vous manqué avec votre père que vous essayé en quelque sorte de rattraper avec ce livre.
C'est ça. C'est à dire que l'histoire de ce livre n'est absolument pas trichée, ni fabriquée. Il y a un an et demi, dans un vide grenier, les petites brocantes de printemps dans ma rue, je suis tombée sur le livre de mon père qui était à vendre.
Donc un livre bleu avec ses mémoires. Il avait écrit ses mémoire en 71 et il est mort en 74, et je tombe sur ce livre bleu, avec son nom Christian Fouchet, sa photo...
Mon père m'avait offert ce livre, mais quand on est jeune, on ne lit pas les mémoires de son père. Et puis quand on est orphelin, on ne lit pas les mémoires de son père.
Donc j'ai acheté ce livre 1 euro, j'ai acheté sa vie, ses rêves 1 euro. Du coup, j'ai lu le livre, j'ai découvert un homme qui n'était pas mon papa, un monsieur de 63 ans, qui me disait de rentrer à minuit, parce que j'avais 17 ans, je venais de passer mon bac.
Mais j'ai découvert un jeune homme, puis un homme. Et maintenant, j'ai presque son âge, je suis devenue l'ami de mon père presque 40 ans après.
Comment expliquez-vous que vous n'avez jamais éprouvé le besoin de lire ce livre, puisqu'il était dans votre bibliothèque ?
Parce que ce n'était pas mon papa, c'était un homme politique qui avait écrit ce livre. Je suis allée à l’enterrement du général De Gaulle avec papa en 70.
Avec votre petite gabardine à Colombey comme vous racontez...
Absolument. Et en sortant, j'avais demandé en sortant à mon oncle Gaston Palewski : « Tiens, il y a les compagnons de la libération, pourquoi papa n'est pas compagnon ? »
Il m'avait dit : « j'avais demandé un jour à Charles » Tous ses hommes appelaient De Gaulle, « Charles ». Et il lui dit , alors je ne sais pas bien imiter De Gaulle : « Fouchet n'ai pas un compagnon, c'est un ami ».
Voilà, c'était l'ami du général De Gaulle. Un grand monsieur de 1m96. Sur les photos, sur les documents à la télévision, il y a toujours deux têtes qui dépassent, c'est Charles De Gaulle et Christian Fouchet.
L'époque est à la polémique, au règlement de compte en famille. Vous, il n'est pas question de cela. Vous étiez proche de votre père avec le respect et la pudeur de l'époque. Il n'y avait pas de conflit particulier.
Mais je n'ai pas eu le temps d'avoir de conflit.
A 17 ans, vous auriez pu être une adolescente rebelle, face à un père qui représentait l'ordre. Ministre de l’intérieur, ce n'est pas rien.
Il était ministre de l'intérieur, mais de Mai 68, le premier. Donc bien sûr, il devait rétablir l'ordre. Et mon père à la maison, c'était quelqu'un qui me parlait de littérature.
Il avait écrit un roman de jeunesse, que j'ai lu aussi. On ne s'était jamais fâché, mais j'ai vraiment eu l'impression de parler à mon père durant ces dernières années dans ce livre.
Je raconte l'histoire aux lecteurs, mais en effet, pas de règlement de compte, parce qu'on s'aimait. Je ne peux pas m’engueuler.
Vous pensez qu'après ce livre, très personnel, il y aura un avant et un après ? Est-ce que Lorraine Fouchet a changé ?
Est-ce que la romancière que vous êtes va avoir un regard différent après avoir écrit sur votre père ?
Je suis profondément heureuse de ce livre, ça m'a profondément chamboulé. Je suis certainement différente, peut-être que j'ai grandi
Le fait de ne pas avoir d'enfant fait que je ne suis pas mère de famille, donc j'étais encore libre, et pas célibataire puisque j'aime
Mais le fait d'avoir écrit ce livre fait que je suis une femme, ça fait très psy de garage mais j'ai monté l'escalier quatre à quatre, et là je suis arrivée en haut, et je vais pouvoir souffler un peu.
Merci beaucoup Lorraine Fouchet. Votre actualité donc, « J'ai rendez-vous avec toi» aux éditions « Héloïse d'Ormesson ».
Un récit, un témoignage, dans lequel vous vous livrez. On apprend aussi beaucoup sur vous. Un livre où l'histoire de votre famille rejoint la grande histoire.
C'est un très joli livre que nous vous recommandons particulièrement, merci.
Merci.

Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau livre Lorraine Fouchet, c'est un message très personnel que vous faites partager aux lecteurs. Vous parlez à votre père, vous donnez rendez-vous à votre père. Votre père qui était un grand monsieur, au propre comme au figuré. Alors je rappelle brièvement pour planter le décor, votre père a été résistant, il a été gaulliste, il a travaillé aux cotés du général, il a été ministre.

Lorraine Fouchet :
Il a été son ami surtout.

Philippe Chauveau :
Il a été son ami, et puis malheureusement la mort l'a emporté assez tôt lorsque vous étiez encore très jeune. Et du coup, il y a une sorte de rendez-vous manqué avec votre père que vous essayé en quelque sorte de rattraper avec ce livre.

Lorraine Fouchet :
C'est ça. C'est à dire que l'histoire de ce livre n'est absolument pas trichée, ni fabriquée. Il y a un an et demi, dans un vide grenier, les petites brocantes de printemps dans ma rue, je suis tombée sur le livre de mon père qui était à vendre. Donc un livre bleu avec ses mémoires. Il avait écrit ses mémoire en 71 et il est mort en 74, et je tombe sur ce livre bleu, avec son nom Christian Fouchet, sa photo... Mon père m'avait offert ce livre, mais quand on est jeune, on ne lit pas les mémoires de son père. Et puis quand on est orphelin, on ne lit pas les mémoires de son père. Donc j'ai acheté ce livre 1 euro, j'ai acheté sa vie, ses rêves 1 euro. Du coup, j'ai lu le livre, j'ai découvert un homme qui n'était pas mon papa, un monsieur de 63 ans, qui me disait de rentrer à minuit, parce que j'avais 17 ans, je venais de passer mon bac. Mais j'ai découvert un jeune homme, puis un homme. Et maintenant, j'ai presque son âge, je suis devenue l'ami de mon père presque 40 ans après.

Philippe Chauveau :
Comment expliquez-vous que vous n'avez jamais éprouvé le besoin de lire ce livre, puisqu'il était dans votre bibliothèque ?

Lorraine Fouchet :
Parce que ce n'était pas mon papa, c'était un homme politique qui avait écrit ce livre. Je suis allée à l’enterrement du général De Gaulle avec papa en 70.

Philippe Chauveau :
Avec votre petite gabardine à Colombey comme vous racontez...

Lorraine Fouchet :
Absolument. Et en sortant, j'avais demandé en sortant à mon oncle Gaston Palewski : « Tiens, il y a les compagnons de la libération, pourquoi papa n'est pas compagnon ? » Il m'avait dit : « j'avais demandé un jour à Charles » Tous ses hommes appelaient De Gaulle, « Charles ». Et il lui dit , alors je ne sais pas bien imiter De Gaulle : « Fouchet n'ai pas un compagnon, c'est un ami ». Voilà, c'était l'ami du général De Gaulle. Un grand monsieur de 1m96. Sur les photos, sur les documents à la télévision, il y a toujours deux têtes qui dépassent, c'est Charles De Gaulle et Christian Fouchet.

Philippe Chauveau :
L'époque est à la polémique, au règlement de compte en famille. Vous, il n'est pas question de cela. Vous étiez proche de votre père avec le respect et la pudeur de l'époque. Il n'y avait pas de conflit particulier.

Lorraine Fouchet :
Mais je n'ai pas eu le temps d'avoir de conflit.

Philippe Chauveau :
A 17 ans, vous auriez pu être une adolescente rebelle, face à un père qui représentait l'ordre. Ministre de l’intérieur, ce n'est pas rien.

Lorraine Fouchet :
Il était ministre de l'intérieur, mais de Mai 68, le premier. Donc bien sûr, il devait rétablir l'ordre. Et mon père à la maison, c'était quelqu'un qui me parlait de littérature. Il avait écrit un roman de jeunesse, que j'ai lu aussi. On ne s'était jamais fâché, mais j'ai vraiment eu l'impression de parler à mon père durant ces dernières années dans ce livre. Je raconte l'histoire aux lecteurs, mais en effet, pas de règlement de compte, parce qu'on s'aimait. Je ne peux pas m’engueuler.

Philippe Chauveau :
Vous pensez qu'après ce livre, très personnel, il y aura un avant et un après ? Est-ce que Lorraine Fouchet a changé ? Est-ce que la romancière que vous êtes va avoir un regard différent après avoir écrit sur votre père ?

Lorraine Fouchet :
Je suis profondément heureuse de ce livre, ça m'a profondément chamboulé. Je suis certainement différente, peut-être que j'ai grandi. Le fait de ne pas avoir d'enfant fait que je ne suis pas mère de famille, donc j'étais encore libre, et pas célibataire puisque j'aime. Mais le fait d'avoir écrit ce livre fait que je suis une femme, ça fait très psy de garage mais j'ai monté l'escalier quatre à quatre, et là je suis arrivée en haut, et je vais pouvoir souffler un peu.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Lorraine Fouchet. Votre actualité donc, « J'ai rendez-vous avec toi» aux éditions « Héloïse d'Ormesson ». Un récit, un témoignage, dans lequel vous vous livrez. On apprend aussi beaucoup sur vous. Un livre où l'histoire de votre famille rejoint la grande histoire. C'est un très joli livre que nous vous recommandons particulièrement, merci.

Lorraine Fouchet :
Merci.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Lorraine Fouchet est un auteur que nous aimons recevoir sur WebTvCulture. Pétillante, pertinente, débordante de vitalité et d'une joie de vivre communicative, on se demande parfois où elle va puiser toute cette énergie. Et il faut surement chercher dans son histoire personnelle. Entre un père que la mort fauche brutalement et son premier métier médecin urgentiste où la vie ne tiens parfois qu'à un fil, Lorraine Fouchet connaît la fragilité de l’existence et l'importance des liens et des sentiments.C'est d'ailleurs ce qu'elle...L'écriture est une île de Lorraine Fouchet - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Lorraine FouchetLorraine Fouchet :BonjourPhilippe Chauveau :Merci d'être avec nous pour la sortie de votre nouveau livre qui n'est pas un roman, c'est un récit, c'est un témoignage. Vous racontez votre père dans « J'ai rendez-vous avec toi » aux éditions « Héloïse d'Ormesson ». Avant de parler de cette histoire de famille, l'écriture dans votre vie, est-ce un univers qui a toujours été très présent ? Est-ce qu'enfant, vous aviez tout un tas de livres autour de vous ?Lorraine...L'écriture est une île de Lorraine Fouchet - Portrait - Suite
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    L'Avis du LibraireLibrairie Librairie Fontaine Haussmann50 rue Laborde - Paris 8è. Tél : 01 45 22 21 73 / 06 36 96 70 60Philippe Aubier : Lorraine Fouchet signe làun livre qui est pour la première fois l'évocation de son père. Une rencontre qui est touchante, notamment parce que Lorraine Fouchet a une très belle écriture, d'une grande sobriété. Donc voilà, c'est un livre, qui à la fois, plait je pense à tous ceux qui sont attachés à la lecture d'un récit, mais aussi qui pourra plaire à tous ceux qui ont connu cette...L'écriture est une île de Lorraine Fouchet - L'avis du libraire - Suite