Prix Goncourt 1994 pour « Un aller simple », Didier van Cauvelaert a à son actif plus d'une vingtaine de romans, sans compter des récits, des essais ou encore des pièces de théâtre. Ce besoin de l'écriture arrive très jeune, dès 8 ans, il se sent des velléités d'écrivain. Il attendra tout de même l'âge de 22 ans pour concrétiser ce rêve. Mais depuis, il n'a jamais cessé d'écrire avec toujours le même plaisir. Si dans certains de ses livres, l'intrigue flirte avec la légèreté, l'humour, le romantisme, il n'en reste...
L'enfant qui sauva la terre de Didier van Cauwelaert - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Didier Van Cauwelaert Didier Van Cauwelaert :Bonjour. Philippe Chauveau :Un nouveau titre de Didier Van Cauwelaert, aux éditions Albin Michel, Jules. En ce qui vous concerne, un nouveau titre, c'est toujours un événement. Lorsque l'on a été primé, lorsque l'on a reçu le Goncourt comme ce fut le cas en 1994 pour Un aller simple. Est-ce qu'à chaque sortie d'un nouveau roman, c'est pour vous une sorte de challenge ? Est-ce que le Goncourt est une sorte d'épée de Damoclès au-dessus de la tête des...
L'enfant qui sauva la terre de Didier van Cauwelaert - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Dans ce nouveau titre, Didier Van Cauwelaert, nous allons avoir j'ai envie de dire trois personnages essentiels. Il va y avoir Zibal, Alice, puis Jules. On parlera aussi de Fred qui aura son importance au fil des pages. Il y un joli chien sur la couverture choisie par Albin Michel. C'est assez rare qu'un auteur fasse d'un chien un personnage central dans un roman. C'est un chien guide d'aveugle puisqu'Alice a perdu la vue dans sa jeunesse, on découvrira comment au fil des pages. Et ce chien va la guider jusqu'au jour...
L'enfant qui sauva la terre de Didier van Cauwelaert - Le livre - Suite
Nathalie Iris
Non seulement j'ai aimé le dernier roman de Didier Van Cauwelaert mais je l'ai dévoré. En fait j'ai rencontré des personnes de chez Albin Michel, ils m'ont donné les épreuves, je l'ai commencé en rentrant chez moi et puis je ne l'ai pas lâché.
Et ce roman m'a tellement conquise que j'ai demandé à Didier Van Cauwelaert d'être le parrain de la nuit blanche du livre, que j'organise fin juin à La Garennes-Colombes.
Je trouve ce livre très drôle, mais derrière cette apparente drôlerie, il y a aussi beaucoup de...
L'enfant qui sauva la terre de Didier van Cauwelaert - L'avis du libraire - Suite
Didier van Cauwelaert
Jules
Présentation 2'03"Prix Goncourt 1994 pour « Un aller simple », Didier van Cauvelaert a à son actif plus d’une vingtaine de romans, sans compter des récits, des essais ou encore des pièces de théâtre. Ce besoin de l’écriture arrive très jeune, dès 8 ans, il se sent des velléités d’écrivain.
Il attendra tout de même l’âge de 22 ans pour concrétiser ce rêve. Mais depuis, il n’a jamais cessé d’écrire avec toujours le même plaisir.
Si dans certains de ses livres, l’intrigue flirte avec la légèreté, l’humour, le romantisme, il n’en reste pas moins que Didier van Cauwelaert met toujours en scène des personnages fragilisés par la vie et aborde des thématiques sociétales qui lui sont chères.
C’est le cas dans Jules où nous allons faire connaissance avec ce bon gros chien dont la particularité est d’être guide d’aveugle. Depuis des années, il vit en binôme avec la jeune Alice, devenue aveugle accidentellement dans son enfance.
Quand Alice recouvre la vue, Jules se sent abandonné, désoeuvré. C’est sans compter sans un vendeur de macarons qui deviendra le meilleur allié de notre chien.
Vous l’aurez compris, il s’agit là d’une comédie romantique, d’un chassé-croisé amoureux plein d’humour de tendresse.
Mais au-delà de son talent de romancier, Didier van Cauwelaert aborde de nombreux thèmes de société : le handicap, l’homosexualité, les relations parents/enfants, le libéralisme économique, l’adoption, l’émigration… Le plaisir de la lecture n’empêche pas la réflexion !
On s’attache très vite à cette galerie de personnages, Alice, Zibal, Fred, sans oublier les habitants de Trouville qui donnent vie à cette histoire.
Quant à Jules, ce bon gros toutou, vous l’entendrez aboyer et réclamer des caresses bien après avoir refermé le livre. Voilà un nouveau cabot dans le monde littéraire !
Un coup de coeur que ce nouveau roman de Didier van Cauwelaert. « Jules » est publié par Albin Michele et Didier van Cauwelaert est sur WTC.
Prix Goncourt 1994 pour « Un aller simple », Didier van Cauvelaert a à son actif plus d'une vingtaine de romans, sans compter des récits, des essais ou encore des pièces de théâtre. Ce besoin de l'écriture arrive très jeune, dès 8 ans, il se sent des velléités d'écrivain. Il attendra tout de même l'âge de 22 ans pour concrétiser ce rêve. Mais depuis, il n'a jamais cessé d'écrire avec toujours le même plaisir. Si dans certains de ses livres, l'intrigue flirte avec la légèreté, l'humour, le romantisme, il n'en reste pas moins que Didier van Cauwelaert met toujours en scène des personnages fragilisés par la vie et aborde des thématiques sociétales qui lui sont chères.
C'est le cas dans Jules où nous allons faire connaissance avec ce bon gros chien dont la particularité est d'être guide d'aveugle. Depuis des années, il vit en binôme avec la jeune Alice, devenue aveugle accidentellement dans son enfance. Quand Alice recouvre la vue, Jules se sent abandonné, désoeuvré. C'est sans compter sans un vendeur de macarons qui deviendra le meilleur allié de notre chien.
Vous l'aurez compris, il s'agit là d'une comédie romantique, d'un chassé-croisé amoureux plein d'humour de tendresse. Mais au-delà de son talent de romancier, Didier van Cauwelaert aborde de nombreux thèmes de société : le handicap, l'homosexualité, les relations parents/enfants, le libéralisme économique, l'adoption, l'émigration... Le plaisir de la lecture n'empêche pas la réflexion !
On s'attache très vite à cette galerie de personnages, Alice, Zibal, Fred, sans oublier les habitants de Trouville qui donnent vie à cette histoire. Quant à Jules, ce bon gros toutou, vous l'entendrez aboyer et réclamer des caresses bien après avoir refermé le livre. Voilà un nouveau cabot dans le monde littéraire !
Un coup de coeur que ce nouveau roman de Didier van Cauwelaert.
« Jules » est publié par Albin Michele et Didier van Cauwelaert est sur WTC.
Didier van Cauwelaert
Jules
Portrait 6'00"Bonjour Didier Van Cauwelaert
Bonjour.
Un nouveau titre de Didier Van Cauwelaert, aux éditions Albin Michel, Jules. En ce qui vous concerne, un nouveau titre, c'est toujours un événement. Lorsque l'on a été primé, lorsque l'on a reçu le Goncourt comme ce fut le cas en 1994 pour Un aller simple.
Est-ce qu'à chaque sortie d'un nouveau roman, c'est pour vous une sorte de challenge ? Est-ce que le Goncourt est une sorte d'épée de Damoclès au-dessus de la tête des auteurs ?
Non, c'est un merveilleux cadeau le Goncourt. C'est tout. Le challenge, c'est : est-ce que les gens seront encore présents à ce rendez-vous ? J'ai le privilège d'avoir un public fidèle, qui m'attend, et ça c'est appréciable.
Parce qu'il pourrait y avoir un phénomène d'usure. Il y a des phénomènes de mode qui retombent, d'autres qui arrivent. Ca fait longtemps le Goncourt, les gens auraient pu se lasser.
Et je trouve ça formidable que, dès le premier jour, avant qu'il y ait des papiers tout ça, les gens répondent à ce rendez-vous. Pour moi c'est même plus important que le plus beau des prix, c'est la durée. Un public qui vous suit et se renouvelle en même temps.
Justement, depuis vos premiers romans à Jules aujourd'hui, avez-vous l'impression Didier, qu'il y ait un fil rouge, une continuité même si ce sont des sujets, des personnages différents ?
Il n'y a rien à voir entre Jules et L'évangile selon Jimmy par exemple et pourtant, est-ce qu'il y a quand même un fil rouge ?
Et pourtant si. Vous avez dans les deux cas un personnage qui est un peu installé dans une routine, qui n'est pas très haut dans la société, qu'on ne remarque pas et à qui il arrive tout à coup quelque chose d'extraordinaire qui va agir comme un révélateur pour lui.
Moi aussi, j'ai l'impression que je me renouvelle à chaque fois. Alors, on n'est jamais dans le même milieu. Souvent je dis « je » à travers mes personnages donc ce n'est jamais le même niveau de langage selon leur âge, leur position sociale, leur sexe. Là, il y a de la nouveauté.
Mais sinon, c'est vrai que mes thèmes très souvent, je m'en rends compte en cours de route ou après coup, c'est la seconde chance, la réparation de l'autre ou de soi même, la reconstruction.
Que représente l'écriture dans votre vie ? Est-ce que l'écriture est pour vous un outil pour mieux communiquer ? Pour peut-être vous cacher, donner votre vision de la société ?
Me cacher certainement pas. D'abord, c'est une respiration. Quand on me dit « Vous écrivez tout le temps ? » Je dis « Oui, mais je respire tout le temps aussi. » Essayez d'arrêter de respirer pour gagner des records d'apnée, ce n'est pas mon but sur Terre.
Quand je parle de respiration, c'est comme les arbres qui absorbent le gaz carbonique et envoient de l'oxygène et rendent l'air un peu plus respirable. C'est ce dont j'ai profondément besoin. Je ne vais pas employer le terme de mission...
Mais en tous cas, c'est ce qui me rend heureux et ce qui, j'espère, fait du bien autour de moi.
Mais dans vos romans, vous pointez souvent, parfois sous le couvert d'une certaine légèreté comme c'est le cas avec Jules, vous pointez souvent des dysfonctionnements de notre société, des problèmes de sociabilité entre les êtres humains.
Et puis je pense que pour traiter les sujets graves, il faut une apparence de légèreté, sinon, on est ton sur ton. Et tout le monde s'en fout. On vit dans une époque suffisamment pesante pour ne pas en rajouter dans cette pesanteur qui nous entoure.
Donc, montrer des personnages qui sont plus forts que les événements qui leur arrivent, c'est à dire, pas la force, la puissance, pas le rapport de force, mais le pouvoir de décalage, l'humour, le fait de rester intact soi même émotionnellement quand vous en avez pris plein la gueule.
Lorsque vous construisez vos personnages comme les héros de votre dernier roman, vous avez conscience de la résonance qu'ils peuvent avoir sur vos lecteurs ?
Alors d'abord, je sens la résonance qu'ils ont en moi, parce que ce sont des personnages avec lesquels je vis longtemps avant de les coucher sur le papier. Il faut vraiment que je ne puisse pas faire autrement pour me lancer dans la rédaction.
C'est-à-dire que les personnages sont tellement mûrs qu'ils demandent : « allez, c'est quand , c'est maintenant ! ».
Et je ne peux plus faire autrement que d'écrire la situation, parce que tout ce que je fais par ailleurs me tombe des mains, je deviens désagréable pour tout le monde et pour moi même donc il vaut mieux que je cède à l'appel des personnages.
Lorsque vous êtes en salon ou en librairie pour des signatures, avez-vous un souvenir de rencontre, le témoignage d'un lecteur ou d'une lectrice qui vous ait particulièrement marqué, et où vous avez trouvé finalement la justification de votre travail d'auteur ?
Tout le temps. Quelle que soit la nature. Il y a une chose qui revient souvent qui me touche beaucoup.
Là encore, il y a quelques jours, une jeune femme qui me dit : je détestais lire pendant mes études, et c'est dans un de vos livres que j'ai retrouvé le goût de la lecture, avec vous et Romain Gary.
Elle dit ça dans cet ordre, je ne me permettrais pas de le citer comme ça, Romain Gary étant l'un de mes auteurs préférés, sous toutes ses coutures, et peut-être même avant tout le versant Emile Ajar. Voilà le genre de choses qui vous fait terriblement plaisir à entendre.
Parfois des choses très intimes, des gens qui se sont rencontrés autour d'un de mes livres, et qui après, viennent me raconter leur histoire personnelle à laquelle à mon insu, je suis lié. Je connais un type qui a dragué avec mes bouquins une fille qui était une de mes fans.
Et puis après, ils ont des enfants qui me lisent à leur tour. C'est merveilleux quand on publie depuis plus de 30 ans, il y a cette continuité, ce renouvellement.
Mes lecteurs me rendent très heureux, donc tout va bien. Après, pourquoi j'écris, c'est par insatisfaction de la réalité. Donc j'ai envie de la modifier cette réalité, de secouer un petit peu des gens qui en sont prisonniers.
Didier Van Cauwelaert, votre nouveau titre chez Albin Michel, Jules.
Philippe Chauveau :
Bonjour Didier Van Cauwelaert
Didier Van Cauwelaert :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Un nouveau titre de Didier Van Cauwelaert, aux éditions Albin Michel, Jules. En ce qui vous concerne, un nouveau titre, c'est toujours un événement. Lorsque l'on a été primé, lorsque l'on a reçu le Goncourt comme ce fut le cas en 1994 pour Un aller simple. Est-ce qu'à chaque sortie d'un nouveau roman, c'est pour vous une sorte de challenge ? Est-ce que le Goncourt est une sorte d'épée de Damoclès au-dessus de la tête des auteurs ?
Didier Van Cauwelaert :
Non, c'est un merveilleux cadeau le Goncourt. C'est tout. Le challenge, c'est : est-ce que les gens seront encore présents à ce rendez-vous ? J'ai le privilège d'avoir un public fidèle, qui m'attend, et ça c'est appréciable. Parce qu'il pourrait y avoir un phénomène d'usure. Il y a des phénomènes de mode qui retombent, d'autres qui arrivent. Ca fait longtemps le Goncourt, les gens auraient pu se lasser. Et je trouve ça formidable que, dès le premier jour, avant qu'il y ait des papiers tout ça, les gens répondent à ce rendez-vous. Pour moi c'est même plus important que le plus beau des prix, c'est la durée. Un public qui vous suit et se renouvelle en même temps.
Philippe Chauveau :
Justement, depuis vos premiers romans à Jules aujourd'hui, avez-vous l'impression Didier, qu'il y ait un fil rouge, une continuité même si ce sont des sujets, des personnages différents ? Il n'y a rien à voir entre Jules et L'évangile selon Jimmy par exemple et pourtant, est-ce qu'il y a quand même un fil rouge ?
Didier Van Cauwelaert :
Et pourtant si. Vous avez dans les deux cas un personnage qui est un peu installé dans une routine, qui n'est pas très haut dans la société, qu'on ne remarque pas et à qui il arrive tout à coup quelque chose d'extraordinaire qui va agir comme un révélateur pour lui. Moi aussi, j'ai l'impression que je me renouvelle à chaque fois. Alors, on n'est jamais dans le même milieu. Souvent je dis « je » à travers mes personnages donc ce n'est jamais le même niveau de langage selon leur âge, leur position sociale, leur sexe. Là, il y a de la nouveauté. Mais sinon, c'est vrai que mes thèmes très souvent, je m'en rends compte en cours de route ou après coup, c'est la seconde chance, la réparation de l'autre ou de soi même, la reconstruction.
Philippe Chauveau :
Que représente l'écriture dans votre vie ? Est-ce que l'écriture est pour vous un outil pour mieux communiquer ? Pour peut-être vous cacher, donner votre vision de la société ?
Didier Van Cauwelaert :
Me cacher certainement pas. D'abord, c'est une respiration. Quand on me dit « Vous écrivez tout le temps ? » Je dis « Oui, mais je respire tout le temps aussi. » Essayez d'arrêter de respirer pour gagner des records d'apnée, ce n'est pas mon but sur Terre. Quand je parle de respiration, c'est comme les arbres qui absorbent le gaz carbonique et envoient de l'oxygène et rendent l'air un peu plus respirable. C'est ce dont j'ai profondément besoin. Je ne vais pas employer le terme de mission... Mais en tous cas, c'est ce qui me rend heureux et ce qui, j'espère, fait du bien autour de moi.
Philippe Chauveau :
Mais dans vos romans, vous pointez souvent, parfois sous le couvert d'une certaine légèreté comme c'est le cas avec Jules, vous pointez souvent des dysfonctionnements de notre société, des problèmes de sociabilité entre les êtres humains.
Didier Van Cauwelaert :
Et puis je pense que pour traiter les sujets graves, il faut une apparence de légèreté, sinon, on est ton sur ton. Et tout le monde s'en fout. On vit dans une époque suffisamment pesante pour ne pas en rajouter dans cette pesanteur qui nous entoure. Donc, montrer des personnages qui sont plus forts que les événements qui leur arrivent, c'est à dire, pas la force, la puissance, pas le rapport de force, mais le pouvoir de décalage, l'humour, le fait de rester intact soi même émotionnellement quand vous en avez pris plein la gueule.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous construisez vos personnages comme les héros de votre dernier roman, vous avez conscience de la résonance qu'ils peuvent avoir sur vos lecteurs ?
Dider Van Cauwelaert :
Alors d'abord, je sens la résonance qu'ils ont en moi, parce que ce sont des personnages avec lesquels je vis longtemps avant de les coucher sur le papier. Il faut vraiment que je ne puisse pas faire autrement pour me lancer dans la rédaction. C'est-à-dire que les personnages sont tellement mûrs qu'ils demandent : « allez, c'est quand , c'est maintenant ! ». Et je ne peux plus faire autrement que d'écrire la situation, parce que tout ce que je fais par ailleurs me tombe des mains, je deviens désagréable pour tout le monde et pour moi même donc il vaut mieux que je cède à l'appel des personnages.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous êtes en salon ou en librairie pour des signatures, avez-vous un souvenir de rencontre, le témoignage d'un lecteur ou d'une lectrice qui vous ait particulièrement marqué, et où vous avez trouvé finalement la justification de votre travail d'auteur ?
Didier Van Cauwelaert :
Tout le temps. Quelle que soit la nature. Il y a une chose qui revient souvent qui me touche beaucoup. Là encore, il y a quelques jours, une jeune femme qui me dit : je détestais lire pendant mes études, et c'est dans un de vos livres que j'ai retrouvé le goût de la lecture, avec vous et Romain Gary. Elle dit ça dans cet ordre, je ne me permettrais pas de le citer comme ça, Romain Gary étant l'un de mes auteurs préférés, sous toutes ses coutures, et peut-être même avant tout le versant Emile Ajar. Voilà le genre de choses qui vous fait terriblement plaisir à entendre. Parfois des choses très intimes, des gens qui se sont rencontrés autour d'un de mes livres, et qui après, viennent me raconter leur histoire personnelle à laquelle à mon insu, je suis lié. Je connais un type qui a dragué avec mes bouquins une fille qui était une de mes fans. Et puis après, ils ont des enfants qui me lisent à leur tour. C'est merveilleux quand on publie depuis plus de 30 ans, il y a cette continuité, ce renouvellement. Mes lecteurs me rendent très heureux, donc tout va bien. Après, pourquoi j'écris, c'est par insatisfaction de la réalité. Donc j'ai envie de la modifier cette réalité, de secouer un petit peu des gens qui en sont prisonniers.
Philippe Chauveau :
Didier Van Cauwelaert, votre nouveau titre chez Albin Michel, Jules.
Didier van Cauwelaert
Jules
Le livre 5'47"Dans ce nouveau titre, Didier Van Cauwelaert, nous allons avoir j'ai envie de dire trois personnages essentiels. Il va y avoir Zibal, Alice, puis Jules. On parlera aussi de Fred qui aura son importance au fil des pages. Il y un joli chien sur la couverture choisie par Albin Michel.
C'est assez rare qu'un auteur fasse d'un chien un personnage central dans un roman. C'est un chien guide d'aveugle puisqu'Alice a perdu la vue dans sa jeunesse, on découvrira comment au fil des pages.
Et ce chien va la guider jusqu'au jour où Alice va recouvrer la vue par une opération, et du coup le chien va se demander à quoi il peut servir. Et c'est là que Zibal entre en scène. Quelle drôle d'histoire !
C'est la pire chose qui puisse arriver à un chien d'aveugle : sa maîtresse recouvre la vue, donc il se retrouve au chômage technique. Et plus que cela, il perd ses repères, sa raison d'être, son fonctionnement quotidien, son empathie, son rôle de dominant altruiste.
Et il ne mange plus, il déprime, à tel point que le vétérinaire dit à Alice « Vous pouvez le garder comme simple animal de compagnie mais il n'est pas fait pour ça. Dans trois mois, il est mort. »
Mais expliquez-nous Didier, pourquoi avoir eu envie de mettre ce chien en personnage principal ? Les chiens guides d'aveugle, c'est quelque chose que vous connaissez bien, vous l'expliquez dans la page de remerciements en fin d'ouvrage.
On sent que c'est un sujet qui vous tenait à coeur. Vous aviez envie d'en parler depuis longtemps.
C'est une vieille passion. J'avais 12-13 ans quand j'ai commencé à faire du théâtre dans des pièces amateurs destinées à financer les chiens guides d'aveugle, parce que ça coûte très cher aujourd'hui, c'est entre 20 et 50 000 euros le coût d'un chien.
La formation du chien seule c'est 20 000 mais comme il y a 40% des chiens qui pendant la première année sont réformés durant l'éducation, si on répercute le coût, on arrive à 50 000. Donc j'ai connu très tôt ce binôme formidable.
Je n'avais pas de chien à la maison donc j'ai fantasmé sur ce couple... Et je suis devenu copain avec des aveugles pour profiter de leurs chiens, c'était un peu filou.
Je me suis dit, il faut vraiment que je raconte une histoire mais je ne voulais pas juste une histoire d'un maître et de son chien, je cherchais une situation que j'ai mis beaucoup de temps à trouver. Et puis un jour, la situation était là.
Pour montrer la force d'un lien, il faut souvent partir du moment où ce lien se brise et quel lien va se reconstruire sur la base du lien perdu. Ce chien d'aveugle... Comment va-t-il réussir à reconquérir sa maîtresse devenue voyante ?
Ce que j'ai apprécié dans votre ouvrage c'est que l'on court à toutes les pages, on suit le chien, on court avec lui. C'est tendre, c'est émouvant. Il y a cette histoire d'amour qui va avoir du mal à se construire, on le découvrira au fil des pages.
Et puis il y a des thématiques un peu plus difficiles que vous souhaitez aborder au fil des chapitres. On sent que vous avez envie de poser des petits cailloux pour que le lecteur, non seulement prenne du plaisir, mais aussi soit interpelé et réfléchisse sur les sujets que vous abordez.
Oui. Je suis un homme de mon époque. Dans mes romans, il y a la vie telle qu'elle est aujourd'hui, mais pas que. C'est à dire à partir de ce décor dans lequel nous évoluons avec des points de repère dans lesquels chacun peut, hélas, s'identifier.
Après, comme vous dites, l'énergie de ce chien va tout bousculer. Et surtout, les fatalités dans lesquelles nous avons tous tendances malheureusement à être enfermés par le monde actuel.
Fatalité du chômage, du handicap ou, lorsque, comme Alice, les progrès de la médecine, de la science vous enlèvent ce handicap, en même temps, vous perdez peut-être quelque chose qui est votre force, votre singularité.
Il y a aussi, j'ai l'impression, dans cet ouvrage, et ça c'est la chance de l'écrivain, l'importance du décor. Il y a une sorte de déclaration d'amour à la Normandie, et notamment à Trouville.
La première partie se passe à Paris mais très vite, on part à Trouville, et on sent que c'est un coin de Normandie que vous aimez, que vous connaissez bien.
Oui, et c'est le paradis d'un chien. Je me suis branché sur Jules pour témoigner. Chaque année, c'est le rituel de vacances avec sa maîtresse, et là, il peut se reposer, parce que quand ils nagent ensemble, c'est beaucoup moins dangereux que sur la route.
Il faut éviter les autres baigneurs, les jet-skis, mais le chien peut jouer tranquillement avec elle. Donc pour le chien, qui va être séparé d'elle juste avant les vacances, c'est un truc terrible.
Vous avez vous même un chien Didier ?
Des chiens m'ont eu. J'ai été choisi deux fois par des chiens errants qui ont passé un bout de temps avec moi. Et ça pose une question intéressante que se pose Zibal dans le roman. Pourquoi moi ? Pourquoi il vient vers moi, pourquoi il tape l'incruste ?
Qu'est-ce qu'il a senti en moi ? Comment gérer ? En plus c'est intéressant, quelqu'un qui ne connait pas du tout les chiens, c'est le cas de Zibal,
il voit un labrador débouler dans sa vie, déjà dans son stand où il bousille tout en lui sautant au cou, donc il lui fait perdre son boulot en 24h, et son logement.
Mais en même temps, ce saccage apparent va être le début d'une reconstruction. Qu'est-ce qu'il reste ? La liberté.
Alors le risque bien sûr, l'éventuelle peur du lendemain, mais l'énergie d'un chien et l'objectif de retrouvailles avec une femme qui les a fait craquer, c'est le début de l'aventure pour lui.
Et l'énergie de Jules est vraiment palpable dans votre roman. C'est un gros coup de coeur en tous cas. Didier Van Cauwelaert, votre actualité chez Albin Michel, Jules. Merci beaucoup.
Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre, Didier Van Cauwelaert, nous allons avoir j'ai envie de dire trois personnages essentiels. Il va y avoir Zibal, Alice, puis Jules. On parlera aussi de Fred qui aura son importance au fil des pages. Il y un joli chien sur la couverture choisie par Albin Michel. C'est assez rare qu'un auteur fasse d'un chien un personnage central dans un roman. C'est un chien guide d'aveugle puisqu'Alice a perdu la vue dans sa jeunesse, on découvrira comment au fil des pages. Et ce chien va la guider jusqu'au jour où Alice va recouvrer la vue par une opération, et du coup le chien va se demander à quoi il peut servir. Et c'est là que Zibal entre en scène. Quelle drôle d'histoire !
Didier Van Cauwelaert :
C'est la pire chose qui puisse arriver à un chien d'aveugle : sa maîtresse recouvre la vue, donc il se retrouve au chômage technique. Et plus que cela, il perd ses repères, sa raison d'être, son fonctionnement quotidien, son empathie, son rôle de dominant altruiste. Et il ne mange plus, il déprime, à tel point que le vétérinaire dit à Alice « Vous pouvez le garder comme simple animal de compagnie mais il n'est pas fait pour ça. Dans trois mois, il est mort. »
Philippe Chauveau :
Mais expliquez-nous Didier, pourquoi avoir eu envie de mettre ce chien en personnage principal ? Les chiens guides d'aveugle, c'est quelque chose que vous connaissez bien, vous l'expliquez dans la page de remerciements en fin d'ouvrage. On sent que c'est un sujet qui vous tenait à coeur. Vous aviez envie d'en parler depuis longtemps.
Didier Van Cauwelaert :
C'est une vieille passion. J'avais 12-13 ans quand j'ai commencé à faire du théâtre dans des pièces amateurs destinées à financer les chiens guides d'aveugle, parce que ça coûte très cher aujourd'hui, c'est entre 20 et 50 000 euros le coût d'un chien. La formation du chien seule c'est 20 000 mais comme il y a 40% des chiens qui pendant la première année sont réformés durant l'éducation, si on répercute le coût, on arrive à 50 000. Donc j'ai connu très tôt ce binôme formidable. Je n'avais pas de chien à la maison donc j'ai fantasmé sur ce couple... Et je suis devenu copain avec des aveugles pour profiter de leurs chiens, c'était un peu filou. Je me suis dit, il faut vraiment que je raconte une histoire mais je ne voulais pas juste une histoire d'un maître et de son chien, je cherchais une situation que j'ai mis beaucoup de temps à trouver. Et puis un jour, la situation était là. Pour montrer la force d'un lien, il faut souvent partir du moment où ce lien se brise et quel lien va se reconstruire sur la base du lien perdu. Ce chien d'aveugle... Comment va-t-il réussir à reconquérir sa maîtresse devenue voyante ?
Philippe Chauveau :
Ce que j'ai apprécié dans votre ouvrage c'est que l'on court à toutes les pages, on suit le chien, on court avec lui. C'est tendre, c'est émouvant. Il y a cette histoire d'amour qui va avoir du mal à se construire, on le découvrira au fil des pages. Et puis il y a des thématiques un peu plus difficiles que vous souhaitez aborder au fil des chapitres. On sent que vous avez envie de poser des petits cailloux pour que le lecteur, non seulement prenne du plaisir, mais aussi soit interpelé et réfléchisse sur les sujets que vous abordez.
Didier Van Cauwelaert :
Oui. Je suis un homme de mon époque. Dans mes romans, il y a la vie telle qu'elle est aujourd'hui, mais pas que. C'est à dire à partir de ce décor dans lequel nous évoluons avec des points de repère dans lesquels chacun peut, hélas, s'identifier. Après, comme vous dites, l'énergie de ce chien va tout bousculer. Et surtout, les fatalités dans lesquelles nous avons tous tendances malheureusement à être enfermés par le monde actuel. Fatalité du chômage, du handicap ou, lorsque, comme Alice, les progrès de la médecine, de la science vous enlèvent ce handicap, en même temps, vous perdez peut-être quelque chose qui est votre force, votre singularité.
Philippe Chauveau :
Il y a aussi, j'ai l'impression, dans cet ouvrage, et ça c'est la chance de l'écrivain, l'importance du décor. Il y a une sorte de déclaration d'amour à la Normandie, et notamment à Trouville. La première partie se passe à Paris mais très vite, on part à Trouville, et on sent que c'est un coin de Normandie que vous aimez, que vous connaissez bien.
Didier Van Cauwelaert :
Oui, et c'est le paradis d'un chien. Je me suis branché sur Jules pour témoigner. Chaque année, c'est le rituel de vacances avec sa maîtresse, et là, il peut se reposer, parce que quand ils nagent ensemble, c'est beaucoup moins dangereux que sur la route. Il faut éviter les autres baigneurs, les jet-skis, mais le chien peut jouer tranquillement avec elle. Donc pour le chien, qui va être séparé d'elle juste avant les vacances, c'est un truc terrible.
Philippe Chauveau :
Vous avez vous même un chien Didier ?
Didier Van Cauwelaert :
Des chiens m'ont eu. J'ai été choisi deux fois par des chiens errants qui ont passé un bout de temps avec moi. Et ça pose une question intéressante que se pose Zibal dans le roman. Pourquoi moi ? Pourquoi il vient vers moi, pourquoi il tape l'incruste ? Qu'est-ce qu'il a senti en moi ? Comment gérer ? En plus c'est intéressant, quelqu'un qui ne connait pas du tout les chiens, c'est le cas de Zibal, il voit un labrador débouler dans sa vie, déjà dans son stand où il bousille tout en lui sautant au cou, donc il lui fait perdre son boulot en 24h, et son logement. Mais en même temps, ce saccage apparent va être le début d'une reconstruction. Qu'est-ce qu'il reste ? La liberté. Alors le risque bien sûr, l'éventuelle peur du lendemain, mais l'énergie d'un chien et l'objectif de retrouvailles avec une femme qui les a fait craquer, c'est le début de l'aventure pour lui.
Philippe Chauveau :
Et l'énergie de Jules est vraiment palpable dans votre roman. C'est un gros coup de coeur en tous cas. Didier Van Cauwelaert, votre actualité chez Albin Michel, Jules. Merci beaucoup.
Didier van Cauwelaert
Jules
L'avis du libraire 2'00Nathalie Iris
Non seulement j'ai aimé le dernier roman de Didier Van Cauwelaert mais je l'ai dévoré. En fait j'ai rencontré des personnes de chez Albin Michel, ils m'ont donné les épreuves, je l'ai commencé en rentrant chez moi et puis je ne l'ai pas lâché.
Et ce roman m'a tellement conquise que j'ai demandé à Didier Van Cauwelaert d'être le parrain de la nuit blanche du livre, que j'organise fin juin à La Garennes-Colombes.
Je trouve ce livre très drôle, mais derrière cette apparente drôlerie, il y a aussi beaucoup de réflexion sur la nature humaine, sur l'amour, c'est un livre très bien mené.
Je pense qu'on peut dire qu'il y a un style Didier Van Cauwelaert, parce qu'il sait allier tous les genres du roman, on trouve un peu de roman policier, un peu de roman psychologique, un peu de roman d'amour et chaque dose apportée en fait un roman réussi.
Je sur-recommande ce livre à mes clients, mes clients reviennent pour me dire qu'ils sont enchantés, c'est le livre parfait pour l'été et qui plaira à tous les publics.