Irène Frain

Irène Frain

Sorti de rien

Portrait 4'14

Bonjour Irène Frain, merci de nous recevoir. Votre actualité : « Sorti de rien » aux éditions du Seuil. C'est un livre qui prend place dans une bibliographie déjà conséquente.
Est-ce que le livre, c'était pour vous une évidence dans votre vie, est-ce que vous avez toujours su que vous alliez écrire ?
Non, je ne l'ai pas su. J'ai su que la clef était dans les livres, cela m'avait été transmis par mon père. En fait, je savais aussi que la clef était dans les mots.
Donc je me préparais à être enseignante, c'est-à-dire à transmettre à des enfants, ou des adolescents ou à des étudiants mon amour des mots.
Je n'étais pas un enfant écrivain, j'étais plutôt un enfant écrivant. C'est-à-dire que je réécrivais le monde dans ma tête, dans cette petite maison où nous habitions à Lorient. Je savais que la solution passait par les mots.
Vous utilisez le mot transmission. Vous pensez que, par vos romans, par vos essais, par vos articles, vous êtes journalistes, il y a une transmission quelque part ?
Je crois que l'écrivain est un passeur. Il emmène le lecteur sur un bateau vers d'autres rivages, des rivages inconnus, le pays des mots, le pays du sens. Ca peut être des pays géographiques, la découverte d'une autre culture.
Tout embarquement dans un livre est un passage vers un autre monde. Et cet autre monde va nous aider à supporter celui où nous vivons, qui est sensé être le réel et qui est parfois un peu insoutenable, incompréhensible. Les mots font sens.
Nombre de vos romans se situent à des périodes historiques différentes. Si l'on prend les trois derniers titres, « Les naufragés de l'île Tromelin », « La foret des 29 » ou plus récemment « Beauvoir in love », donc des époques révolues.
Est-ce que vous êtes bien dans votre époque contemporaine ou est-ce que l'écriture vous sert aussi à vous échapper de notre monde ?
Je crois que j'y suis bien parce que ces livres sont autant de clefs. Simplement, l'époque contemporaine a tendance à penser que seule le présent compte, donc à s'éparpiller. Et le futur se résume à des technologies.
Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient. Le passé comme nostalgie ne m'intéresse absolument pas. Il m'intéresse comme trésor de clefs; et pour reprendre les exemples que vous avez cités, j'ai trouvé des clefs par exemple dans « Les naufragés de l'ile Tromelin ».
Comment construit-on la fraternité humaine au-delà des races ? On avait les clefs dans ce qui s'est passé sur cette petite île, où noirs et blancs ont dû cohabiter pour survivre. Et cette tragédie a donné naissance à l'abolition de l'esclavage.
C'est une clef contre le racisme actuellement. Une des clefs. Savoir d'où est née cette révolte contre le racisme. Le racisme renait, on a des clefs.
Est-ce que notre époque contemporaine peut parfois vous effrayer ? Est-ce que la lecture et l'écriture peuvent être un barrage, un rempart pour se préserver ?
Ce n'est pas un rempart pour moi, ni une fuite. Je vais frapper à une porte, je rentre dans un autre monde et encore une fois, j'y cherche des clefs pour le présent.
Je crois que si nous nions nos racines, si nous n'apprenons plus l'histoire avec un grand H à nos enfants, nous ne saurons vraiment plus où nous allons, et nous irons vers des catastrophes.
Les livres qui m'environnent sont un trésor de signaux envoyés sur un océan très tourmentés. Ce sont des phares qui continuent, quelles que soient les tempêtes, à envoyer des signaux dans la nuit. C'est formidable.
Les livres sont des phares envoyés dans la nuit... C'est joli, je garde. Merci Irène Frain. Votre actualité, « Sorti de rien », c'est aux éditions du Seuil.

Bonjour Irène Frain, merci de nous recevoir. Votre actualité : « Sorti de rien » aux éditions du Seuil. C'est un livre qui prend place dans une bibliographie déjà conséquente.
Est-ce que le livre, c'était pour vous une évidence dans votre vie, est-ce que vous avez toujours su que vous alliez écrire ?
Non, je ne l'ai pas su. J'ai su que la clef était dans les livres, cela m'avait été transmis par mon père. En fait, je savais aussi que la clef était dans les mots.
Donc je me préparais à être enseignante, c'est-à-dire à transmettre à des enfants, ou des adolescents ou à des étudiants mon amour des mots.
Je n'étais pas un enfant écrivain, j'étais plutôt un enfant écrivant. C'est-à-dire que je réécrivais le monde dans ma tête, dans cette petite maison où nous habitions à Lorient. Je savais que la solution passait par les mots.
Vous utilisez le mot transmission. Vous pensez que, par vos romans, par vos essais, par vos articles, vous êtes journalistes, il y a une transmission quelque part ?
Je crois que l'écrivain est un passeur. Il emmène le lecteur sur un bateau vers d'autres rivages, des rivages inconnus, le pays des mots, le pays du sens. Ca peut être des pays géographiques, la découverte d'une autre culture.
Tout embarquement dans un livre est un passage vers un autre monde. Et cet autre monde va nous aider à supporter celui où nous vivons, qui est sensé être le réel et qui est parfois un peu insoutenable, incompréhensible. Les mots font sens.
Nombre de vos romans se situent à des périodes historiques différentes. Si l'on prend les trois derniers titres, « Les naufragés de l'île Tromelin », « La foret des 29 » ou plus récemment « Beauvoir in love », donc des époques révolues.
Est-ce que vous êtes bien dans votre époque contemporaine ou est-ce que l'écriture vous sert aussi à vous échapper de notre monde ?
Je crois que j'y suis bien parce que ces livres sont autant de clefs. Simplement, l'époque contemporaine a tendance à penser que seule le présent compte, donc à s'éparpiller. Et le futur se résume à des technologies.
Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient. Le passé comme nostalgie ne m'intéresse absolument pas. Il m'intéresse comme trésor de clefs; et pour reprendre les exemples que vous avez cités, j'ai trouvé des clefs par exemple dans « Les naufragés de l'ile Tromelin ».
Comment construit-on la fraternité humaine au-delà des races ? On avait les clefs dans ce qui s'est passé sur cette petite île, où noirs et blancs ont dû cohabiter pour survivre. Et cette tragédie a donné naissance à l'abolition de l'esclavage.
C'est une clef contre le racisme actuellement. Une des clefs. Savoir d'où est née cette révolte contre le racisme. Le racisme renait, on a des clefs.
Est-ce que notre époque contemporaine peut parfois vous effrayer ? Est-ce que la lecture et l'écriture peuvent être un barrage, un rempart pour se préserver ?
Ce n'est pas un rempart pour moi, ni une fuite. Je vais frapper à une porte, je rentre dans un autre monde et encore une fois, j'y cherche des clefs pour le présent.
Je crois que si nous nions nos racines, si nous n'apprenons plus l'histoire avec un grand H à nos enfants, nous ne saurons vraiment plus où nous allons, et nous irons vers des catastrophes.
Les livres qui m'environnent sont un trésor de signaux envoyés sur un océan très tourmentés. Ce sont des phares qui continuent, quelles que soient les tempêtes, à envoyer des signaux dans la nuit. C'est formidable.
Les livres sont des phares envoyés dans la nuit... C'est joli, je garde. Merci Irène Frain. Votre actualité, « Sorti de rien », c'est aux éditions du Seuil.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Romancière, essayiste, historienne, journaliste, Irène Frain est surtout une femme passionnée et une grande voyageuse. Comme tous les bretons vous répondra-t-elle.Née à Lorient, ses racines bretonnes sont très présentes dans son parcours littéraire. Son premier roman, le Nabab, était d'ailleurs inspiré de la vie d'un jeune mousse de Quimper. Ce fut un énorme succès vendu à plus de 1 600 000 exemplaires.Son intérêt pour la condition féminine, son goût de l'enquête et sa passion pour les voyages et notamment pour...Ecrire est un roman d'Irène Frain - Présentation - Suite
    Bonjour Irène Frain, merci de nous recevoir. Votre actualité : « Sorti de rien » aux éditions du Seuil. C'est un livre qui prend place dans une bibliographie déjà conséquente.Est-ce que le livre, c'était pour vous une évidence dans votre vie, est-ce que vous avez toujours su que vous alliez écrire ? Non, je ne l'ai pas su. J'ai su que la clef était dans les livres, cela m'avait été transmis par mon père. En fait, je savais aussi que la clef était dans les mots.Donc je me préparais à être enseignante, c'est-à-dire à...Ecrire est un roman d'Irène Frain - Portrait - Suite
    Dans ce nouveau livre, Irène Frain, « Sorti de rien » aux éditions du Seuil, vous vous racontez, vous vous dévoilez. Ce n'est pas la première fois. Il y avait déjà eu un récit autobiographique, « La maison de la source ».« Sorti de rien », c'est quelque chose que l'on vous a lancé un jour, comme ça, au visage, et c'est ce qui vous a donné envie de partir sur les traces de vos origines, de vos racines. Cela a été un besoin ? Oui, un besoin viscérale... Je suis quasiment partie du jour au lendemain. Pourquoi le rien,...Ecrire est un roman d'Irène Frain - Le livre - Suite
    Pascalle Perrot – Librairie Chapitre à LorientJe dirais que c'est un beau récit, d'une belle légende familiale, d'une magnifique histoire d'amour entre un père et sa fille. Un récit touchant, très fort en émotion, qui m'a énormément émue, avec lequel on peut se faire plaisir en passant un très bon moment.C'était quand même une très belle histoire. Une histoire que j'aurais peut-être eu envie de vivre moi aussi, de faire cette recherche sur les origines et l'histoire de mon père.Ce roman peut intéresser tous ceux qui...Ecrire est un roman d'Irène Frain - L'avis du libraire - Suite