Gilles Legardinier

Gilles Legardinier

Pour un instant d'éternité

Portrait 00'05'42"

Philippe Chauveau : Bonjour Gilles Legardinier. Votre actualité « Pour un instant d'éternité » chez Flammarion. C'est déjà le douzième titre en librairie ce qui veut dire que maintenant, vous êtes bien installé. C'est une belle aventure ! J'ai l'impression qu'à chaque fois, c'est un émerveillement. Lorsque vous sortez votre livre, que vous le présentez à la presse, aux libraires, à vos lecteurs, vous avez le sourire. C'est la banane ! C'est la jubilation lorsque vous sortez un livre ?

Gilles Legardinier : Ce n'est pas la jubilation, c'est l'aboutissement général. Toutes mes histoires vieillissent sur plusieurs années. Par exemple, cette histoire là, je la porte depuis huit ans. Donc, il y a une espèce de joie à voir enfin se concrétiser ce que j'ai imaginé depuis des années. Et puis la deuxième chose, c'est que je ne m'y habitue pas parce que c'est toujours un miracle pour moi d'écrire ! Je me surprends encore à écrire des livres, à rencontrer les gens et à rencontrer du succès aussi. C'est quelque chose qui, pour moi, n'est ni acquis, ni inné. Donc, oui je savoure !

Philippe Chauveau : J'aimerais qu'on revienne sur cet échange bien particulier que vous avez su créer avec vos lecteurs. Vous êtes très généreux en librairie ou en rencontres littéraires. Vous aimez aller à la rencontre de vos lecteurs et ils vous le rendent bien. Comment pourriez-vous qualifier cette relation ?

Gilles Legardinier : Je suis leur symbiote. Grosso modo, j'ai besoin d'eux pour vivre. Il y a une espèce de rencontre à la base. Je ne conçois pas d'écrire juste pour écrire ou écrire pour moi-même. En fait, chaque fois que je fabrique une histoire, je la fabrique avec l'idée de faire passer un bon moment ou un vrai sentiment aux gens qui vont la lire. Donc, je sais pour qui je travaille et j'ai envie de ça. C’est comme une notion de service mais quotidienne. Oui, je sais pour qui je travaille et je suis heureux de les voir quand ils sont là.

Philippe Chauveau : Comment nait ce goût de raconter des histoires ? Pourquoi cette envie ?

Gilles Legardinier : C'est une vraie question mais elle est presque psychologique parce que la vie est dure. On a tous des difficultés, on traverse une période difficile, on le sait dès qu'on a un peu d'expérience, on se rend compte que la vie est dure et qu'elle ne correspond pas forcément aux espoirs qu’on a quand on est plus jeune. La littérature est l’un des secteurs intimes qui permet d'élever la réalité. Quelque chose de plus joli que ce qu'il est et de redonner de l'espoir. C'est dans ce sens-là que je travaille. Pour moi, ce n'est pas une échappatoire mais un ascenseur vers le haut.

Philippe Chauveau : Y-a-t’il aussi un peu de l'âme d'enfant que vous avez gardé dans ce que vous écrivez ?

Gilles Legardinier : Toujours ! Dans ce que je vis, dans ce que je suis… Je plains ceux qui perdent cette part d'eux-mêmes. C'est vital de pas se déconnecter de l'enfant qu'on a été, des rêves qu'on a eus, de cette capacité à se remettre en cause, à imaginer et à croire au possible. Bien sûr ! C'est vital !

Philippe Chauveau : Vous ne m'en voudrez pas si je vous pose une question qu'on vous a déjà posée cent fois. Il y a eu « Demain, j'arrête ! », puis « Complètement cramé », etc… toutes ces comédies que vous avez écrites précédemment. Et puis, vous êtes revenu à vos premières amours avec le roman d'aventures, d'espionnage. Ce fut « Le premier miracle » qui faisait résonance à vos premiers titres. Aujourd’hui, à nouveau un roman d'aventures. Ce qui veut dire que vous décidez d'abandonner la comédie, que vous vous autorisez à faire un pas de côté ? Pourquoi ce choix ? Aves vous peur parfois de perdre certains de vos lecteurs ?

Gilles Legardinier : Je ne raisonne pas. Je ne suis pas clientéliste. J'ai un contrat de confiance avec les lecteurs. Je ne leur propose que des histoires auxquelles je crois à 100% et qui m'emballent. Ce métier enferme les gens dans une petite étiquette. Je serais celui qui écrit comme une femme je serais les couvertures avec les chats, je serai des comédies... Je ne vois pas ça comme ça. Hugo, c'est Hugo ! Je ne me compare pas à Victor Hugo ou à Dumas. Mais aujourd'hui, par exemple Stephen King ou d’autres auteurs qui ont su durer, le sont parce qu'ils sont restés fidèles à eux-mêmes. Ils n'ont pas toujours écrit la même chose. Ceux qui font toujours la même chose ou qui répondent à une recette font des produits. Je ne fais pas de produits. Moi, je ne travaille des produits frais, des produits de saison, de saison affective. Il est pour moi important de proposer des choses sincères. Maintenant, mes livres ont tous un point commun : on a qualifié de comédie l'histoire d'une adolescente qui meurt, d'une femme qui ne veut plus aimer, d'un vieux monsieur qui ne croit plus en la vie… Ce ne sont pas des sujets de comédie, c'est ce que j'en fais qui peut passer effectivement pour une comédie. Après, dans cette recherche de petites cases dans laquelle on essaie tous de nous faire rentrer, il y a des raccourcis intellectuels. Moi, la seule dynamique que je vois, commune à tous mes livres et qui est ma dynamique, c'est qu'à chaque fois, il est question de personnages, hommes ou femmes, qui sont à un moment de leur vie où tout peut casser, où il tombent. En fait, c'est la façon dont ils vont se relever qui va les définir. Tous mes personnages ! Pour moi, c'est cette histoire-là. Si je dois avoir une case, c'est celle-là : les gens qui se relèvent.

Philippe Chauveau : Nous évoquions les relations que vous aviez avec eux avec vos lecteurs. Quel est le compliment ou le message qui vous a le plus touché, qui vous a confirmé dans votre intention d’écrire ?

Gilles Legardinier : Le fait que les gens se sentent ailleurs en se rapprochant d'eux-mêmes, des histoires qui les emmènent loin, leur parlent de personnages qui ne sont pas et qui les ramènent à ce qu'ils sont vraiment ? Ce que j'aime vraiment entendre, c'est ce que les gens se disent en lisant votre livre : « Je me suis posé des questions sur moi » où bien « J’ai trouvé des réponses pour moi ». Je suis une fable ! Mes histoires promènent, inventent, amusent mais l'idée, c'est vraiment de passer quelque chose d'humain.

Philippe Chauveau : Trouver la clé de ce que l'on est, c'est ce que vous nous proposez dans votre roman et il y en a des clés dans votre nouveau roman, « Pour un instant d'éternité » c'est votre nouveau titre Gilles Gardiner, vous êtes publié chez Flammarion.

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  • En 2011, le grand succès de librairie était signé Gilles Legardinier avec « Demain j’arrête », comédie désopilante qui donna le sourire à des milliers de lecteurs qui se ruèrent avec autant de bonheur sur les titres suivants, comme « Complètement cramé », « Ca peut pas rater » ou « Quelqu’un pour qui trembler ». Mais parce que Gilles Legardinier ne cherche pas à rester dans sa zone de confort, parce qu’il aime surprendre et parce que lui aussi cherche à diversifier ses projets, il offrit à ses lecteurs...Mardi soir, 19h de Gilles Legardinier - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : « Pour un instant d'éternité », c'est votre actualité, Gilles le Gardiner. Nous voici en 1889. Paris est en effervescence. Il y a déjà eu les travaux d’Haussmann qui ont pas mal modifié le visage de la capitale. Surtout, 1889 c'est l'exposition universelle c'est la tour Eiffel qui est en train d'être érigée pour célébrer en quelque sorte le centenaire de la Révolution. Et puis, il y a ce fameux Vincent qui est le héros de votre nouveau roman. Gilles Legardinier :Vincent est un créateur de passages...Mardi soir, 19h de Gilles Legardinier - Livre - Suite