Claire Bauchart est une jeune journaliste. Formée à Sciences Po Paris, après la télévision, elle a choisi la presse écrite et plus spécialement le domaine de l’économie et des faits de société. On la retrouve ainsi dans les pages de « L’Opinion, » ou « Les echos » et aujourd’hui dans le magazine « Elle ».
Si le journalisme correspond à un rêve de gosse, l’écriture a toujours été aussi une évidence.
Le journalisme et l’écriture romanesque sont deux univers distincts, Claire Bauchard a su néanmoins...
Le crépuscule du paon de Claire Bauchart - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Claire Bauchart. Merci d'avoir accepté notre invitation. Vous êtes dans l'actualité avec cette sortie en librairie aux Éditions du Rocher, « Le crépuscule du paon ». C'est déjà vôtre, votre cinquième titre. Faisons un peu connaissance. Il y a Claire Bauchart, l'auteur, la romancière mais aussi Claire Bauchart, la femme journaliste. Je résume en disant que vous avez fait Sciences Po Paris, que vous avez travaillé pour Les Echos pour L'Opinion et aujourd'hui, on vous retrouve dans le magazine...
Le crépuscule du paon de Claire Bauchart - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Nous retrouvons ce personnage de Pascaline Helbert dans votre nouveau roman Claire Bauchart, « Le crépuscule du paon ». On la connaissait déjà un peu puisqu'elle était l'héroïne de votre précédent titre, « Ambitions assassines ». C'est une journaliste, une femme d'aujourd'hui qui aime enquêter, qui aime bien aller chercher les choses que l'on voudrait cacher. Elle aime être un peu poil à gratter. Parlons de sa vie privée, brièvement. Là, c'est un peu la bérézina. Son compagnon l'a quittée. La...
Le crépuscule du paon de Claire Bauchart - Livre - Suite
Claire Bauchart
Le crépuscule du paon
Présentation 00'02'33"Claire Bauchart est une jeune journaliste. Formée à Sciences Po Paris, après la télévision, elle a choisi la presse écrite et plus spécialement le domaine de l’économie et des faits de société. On la retrouve ainsi dans les pages de « L’Opinion, » ou « Les echos » et aujourd’hui dans le magazine « Elle ».
Si le journalisme correspond à un rêve de gosse, l’écriture a toujours été aussi une évidence.
Le journalisme et l’écriture romanesque sont deux univers distincts, Claire Bauchard a su néanmoins faire le lien en créant le personnage de Pascaline Elbert, journaliste d’investigation pour un hebdomadaire. Nous avions déjà rencontré Pascaline dans le précédent roman de Claire Bauchart, « Ambitions assassines ». Passionnée par son métier de journaliste auquel elle a sacrifié son couple, Pascaline Elbert mène une existence chaotique, entre la garde alternée de sa fille Lucie avec son ex-compagnon Gabriel, et les soirées arrosées avec ses copines, pour noyer sa solitude.
Dans ce nouveau titre « Le crépuscule du paon », Pascaline Elbert se trouve à enquêter sur une affaire mêlant les intérêts de grands groupes du BTP, des marchés publics arrangés, des rivalités politiques et un ministre prêt à tout pour arriver au somment de la pyramide. Toutes ressemblances avec des personnages et des situations existants ou ayant existés est ici complètement assumée et le lecteur, embarqué dans une enquête pleine de rebondissements, se régale à tenter de remettre de vrais noms sur les personnages fictifs dépeints par l’auteur. Salle de rédaction où est exacerbée la rivalité entre vieux briscards et jeunes journalistes ambitieux, salons feutrés des ministères où se joue le grand théâtre de la politique, bureaux hightech des ténors de l’économie se déchirant entre deux poignées de main, sans oublier l’appartement déprimant de cette journaliste, Pascaline, où le frigo est vide et où les jouets de sa fille trainent dans le salon quand elle est en garde chez son père… les ambiances sont l’une des grandes réussites de ce roman. Le lecteur est en pleine immersion.
L’écriture est maitrisée, l’intrigue tient la route, en gardant sa part de mystère, de coups bas et de chausse-trappes, les personnages sont finement campés et à travers l’intrigue qu’elle développe et les situations qu’elle crée, l’auteur nous invite aussi à une réflexion sur notre société contemporaine. Quant à ce titre énigme, le voile ne sera levé qu’à la dernière page…
« Le crépuscule du paon » de Claire Bauchart est publié aux éditions du Rocher.
Claire Bauchart
Le crépuscule du paon
Portrait 00'06'14"Philippe Chauveau :
Bonjour Claire Bauchart. Merci d'avoir accepté notre invitation. Vous êtes dans l'actualité avec cette sortie en librairie aux Éditions du Rocher, « Le crépuscule du paon ». C'est déjà vôtre, votre cinquième titre. Faisons un peu connaissance. Il y a Claire Bauchart, l'auteur, la romancière mais aussi Claire Bauchart, la femme journaliste. Je résume en disant que vous avez fait Sciences Po Paris, que vous avez travaillé pour Les Echos pour L'Opinion et aujourd'hui, on vous retrouve dans le magazine Elle, essentiellement dans les pages Economie et Société. Le goût du journalisme, pourquoi ?
Claire Bauchart :
J'ai toujours voulu être journaliste depuis que j'ai 11/12 ans et je pense que ce qui m'a poussé vers ce métier, c'est l'envie d'échanger avec des personnes auxquelles on n'a pas forcément accès dans la vie de tous les jours. C'est ce qui fait le véritable sel et la véritable richesse de ce métier selon moi. C’est ce que j'ai pu vivre, comme vous l'avez dit aux Echos, à L'Opinion, ou maintenant au magazine Elle, lors des forums éditoriaux organisés par le magazine.
Philippe Chauveau :
Ce qui est intéressant, c'est de préciser qu'au début de votre parcours de journaliste, vous vous êtes plutôt orientée vers la télévision, l'écriture pour la télévision. Puis après, vous vous êtes dit que finalement, la presse écrite, c'était bien aussi. Et aujourd'hui, vous vous consacrez entièrement à la presse écrite. Ce qui veut dire que l'écriture était aussi en lien avec l'envie du journalisme ?
Claire Bauchart :
Oui, moi, j'ai toujours aimé écrire. J'ai toujours beaucoup lu quand j'étais adolescente, je lisais énormément de romans. J'ai toujours eu une passion pour la lecture et c'est comme ça que je suis venue à l'écriture. Je trouve que lorsqu'on écrit, ça demande une certaine discipline dans la réflexion. Et c'est un exercice qui me plaît et qui m'a toujours plu.
Philippe Chauveau :
Curieusement, vous passez de l'écriture journalistique à l'écriture romanesque, mais là où il y a quand même un fil rouge, c'est qu'il y a ce personnage que l'on va découvrir ensemble dans « Le crépuscule du paon », mais qu'on avait déjà vu dans votre précédent titre, « Ambitions assassines », cette journaliste Pascaline, Vous faites donc de votre de votre héroïne une journaliste. Pourquoi ? Est-ce un peu vous à travers ce personnage ?
Claire Bauchart :
Alors, Pascaline, est ce que c'est moi ? Je dirais oui et non. C'est un personnage qui a une petite dizaine d'années de plus que moi, qui a une vie personnelle assez éloignée de la mienne. Pour la construire, pour la façonner, je dirais que je me suis inspirée de différentes consœurs que j'ai pu rencontrer dans diverses rédactions. Voilà des femmes fortes, avec une personnalité bien affirmée, qui aiment enquêter et qui, en même temps, comme beaucoup de femmes, journalistes ou non dans le monde professionnel, jonglent avec ces histoires de doubles journées, de charge mentale, pour employer une expression à la mode. Toutes ces femmes là m'ont inspirée.
Philippe Chauveau :
Quelles ont été vos influences ? Vous nous dites que vous avez lu pas mal depuis votre adolescence jusqu'à aujourd'hui. Quels ont été les livres qui vous ont construite ? Que trouve-t-on aujourd'hui sur votre table de chevet ?
Claire Bauchart :
Je lis un petit peu de tout. J'aime des auteurs très différents. Par exemple, j'ai adoré toute la saga de « La bicyclette bleue » de Régine Desforges, avec un personnage central féminin assez fort. J'aime également beaucoup Robert Galbraith, qu'on connaît aussi sous le nom de J.K. Rowling parce que c'est une auteure qui, dans ses romans, sait captiver le lecteur, l'emmener au bout d'une intrigue. Et puis, en même temps, s'attarder sur la psychologie des personnages avec des personnages loufoques, drôles, torturés, voilà toute une gamme de personnages dans ses livres et avec la construction d'univers complexes qu'on peut aussi retrouver chez Philip Pullman par exemple. J'aime également Benoîte Groult. L'année dernière, j'ai eu un énorme coup de cœur pour « Journal à quatre mains », qu'elle a écrit avec sa sœur Flora. Et ce journal à quatre mains dresse les portraits croisés de deux jeunes femmes pendant la Seconde Guerre mondiale aux personnalités très différentes. J'ai trouvé ça très intéressant. J'ai également beaucoup aimé La touche étoile, où les vaisseaux du cœur et des lectures très diverses.
Philippe Chauveau :
Que vous apporte aujourd'hui l'écriture, en plus de votre métier de journaliste ? Pourquoi ce besoin de l'écriture ? Est-ce une façon de vous accomplir, de vivre pleinement votre vie de femme. Pourquoi ce besoin de vous isoler pour produire des livres et des romans, en l'occurrence?
Claire Bauchart :
comme j'écris de la fiction, je pense que l'écriture m'apporte une bonne dose de fantaisie dans ma vie. C'est vraiment un espace à moi où je peux laisser libre cours à mon imagination, c'est une sorte de besoin, puis c'est un moyen de m'exprimer et de m'amuser. Disons que c'est un loisir qui me prend énormément de temps et c'est une passion qui me procure beaucoup de joie.
Philippe Chauveau :
On a évoqué ce personnage de Pascaline, découvert dans « Ambitions assassines » que l'on retrouve donc dans ce nouveau titre. Ce personnage récurrent, allez vous continuer à faire vivre ou bien était ce la femme de deux roman.
Claire Bauchart :
Oui, c'est vrai que Pascaline, sa première enquête c'était dans « Ambitions assassines », qui est également sorti aux Éditions du Rocher il y a deux ans. C'est un personnage que j'ai envie de faire évoluer à la fois dans sa vie professionnelle et dans sa vie personnelle. C'est un personnage auquel je me suis attaché. Ayant écrit deux livres avec elle, cela fait maintenant presque quatre ans que je cohabite avec elle. Donc non, j'ai envie de la faire évoluer et de la faire grandir. Je pense qu'elle va continuer à enquêter.
Philippe Chauveau :
On va suivre ça de près ! Votre actualité, Claire Bauchard « Le crépuscule du paon », aux Éditions du Rocher.
Claire Bauchart
Le crépuscule du paon
Livre 00'06'31"Philippe Chauveau :
Nous retrouvons ce personnage de Pascaline Helbert dans votre nouveau roman Claire Bauchart, « Le crépuscule du paon ». On la connaissait déjà un peu puisqu'elle était l'héroïne de votre précédent titre, « Ambitions assassines ». C'est une journaliste, une femme d'aujourd'hui qui aime enquêter, qui aime bien aller chercher les choses que l'on voudrait cacher. Elle aime être un peu poil à gratter. Parlons de sa vie privée, brièvement. Là, c'est un peu la bérézina. Son compagnon l'a quittée. La petite Lucie est en garde partagée. Pour vous, c'est la peinture d'une femme d'aujourd'hui Pascaline ?
Claire Bauchart :
Oui, alors même si sa vie personnelle n'est pas très joyeuse, comme vous venez de le décrire, c'est ce que vivent un certain nombre de femmes, mais surtout à travers Pascaline, ce que j'ai voulu illustrer, c'est ce que j'ai pu observer autour de moi, à la fois en interviewant beaucoup de femmes actives dans le cadre de mon travail ou en discutant avec des consoeurs. C'est la difficulté qu'ont encore les femmes aujourd'hui, malheureusement, à concilier leur vie professionnelle, parfois prenante, avec leur vie de famille. Et Pascaline, en l'occurrence, a payé le prix fort puisque son compagnon Gabriel l'a quittée, estimant que son travail d'enquêtrice, de grand reporter, empiétait trop sur leur vie de couple.
Philippe Chauveau :
Et c'est vrai qu'il y a des pages assez terrifiantes avec ces soirées de solitude où Pascaline se demande un peu ce qu'elle a fait de sa vie. Mais l'envie d'être journaliste est toujours la plus forte et c'est ce qui va l'emmener dans cette dans cette drôle d'enquête. Parce que ça va être ça, la teneur de votre roman, Pascaline va être plongée dans un maelström à la fois politique et économique où il va se passer pas mal de choses. Comment est née cette histoire qui ressemble très étrangement à des choses que l'actualité nous raconte de temps en temps?
Claire Bauchart :
Mais vous avez raison ! C'est vrai que la vie politique a parfois plus d'imagination que nous ! En fait, de la même manière que pour « Ambitions assassines », je m'étais inspirée de l'affaire Bygmalion, pour ce livre-là, je me suis inspirée d'une affaire qui a eu lieu il y a quelques années, l'affaire des marchés truqués d'Ile de France, qui était une affaire de détournement de fonds publics liés à la rénovation des lycées en région parisienne. Et donc, je me suis inspirée du mécanisme de cette affaire en le remaniant pas mal pour faire ce roman, en l'actualisant pour que ce soit raccord avec les années 2010. Mais c'est vrai que j'aime bien m'inspirer d'affaires qui ont réellement eu lieu.
Philippe Chauveau :
Dans votre livre, on va avoir des patrons d'entreprises prêts à toutes les compromissions qui travaillent dans le BTP notamment. On va avoir un ministre de l'Economie qui, peut-être, à des dents un peu longues et qui a des envies d'aller voir un peu plus haut ce qui s'y passe, toute ressemblance avec des personnages existants ne serait peut-être pas fortuite. On a aussi des femmes qui se lancent dans la politique avec beaucoup de souffrance comme le personnage d'Inès, qui est très attachant. Pourquoi avoir fait un focus sur cette femme politique?
Claire Bauchart :
Inès Lenencourt est la vice-présidente du Conseil régional d'Ile de France. Mais en fait, je me suis donc inspirée de cette affaire des marchés truqués d'Ile de France, et dans cette affaire, c'est une femme qui travaillait au Conseil régional d'Ile de France qui a fait remonter les anomalies. Du coup, c'est comme ça que j'ai eu l'idée de forger ce personnage d'Ines Lenancourt qui est celle qui, justement, va gratter un petit peu et se rendre compte qu'il y a des problèmes dans l'attribution des marchés publics.
Philippe Chauveau :
Vous êtes vous-même journaliste spécialisée dans tout ce qui touche à l'économie et à la société. Y-a-t-il parfois un peu d'appréhension à aborder des sujets, des affaires qui ont fait l'actualité ou qui ressemblent à des affaires de l'actualité d'aujourd'hui ? Pourriez parfois avoir peur de certaines remontrances, de certaines pressions ?
Claire Bauchart :
Non, ce n'est pas quelque chose qui me traverse l'esprit.
Philippe Chauveau :
Ce qui veut dire que votre attachée de presse n'a pas envoyé le livre ni au ministère de l'Economie, ni à l'Elysée, ni aux grands du BTP, ni au conseil régional d'Ile de France ? Ce serait peut être une bonne idée ?
Claire Bauchart :
Peut-être oui !
Philippe Chauveau :
Pascaline va donc vivre cette nouvelle aventure. Vous nous avez laissé entendre que ce personnage, nous pourrions peut-être le retrouver dans d’autres romans. Pascaline va-t-elle uniquement continuer à évoluer dans ce monde de la politique, de l'économie où pourrait elle, de temps en temps, aller vers d'autres thèmes d'actualité?
Claire Bauchart :
Non, elle peut tout à fait aller vers d'autres thèmes d'actualité, ça va dépendre un peu de mes sources d'inspiration. Ce livre, comme le précédent, « Ambitions assassines », j'ai eu l'idée vers 2016-2017. J'ai eu l'idée de ces deux histoires et des personnages à ce moment-là, qui était une période politique assez faste en France avec une élection présidentielle rocambolesque, et c'est ça à l'époque, qui m'a donné l'idée de ces histoires. Après, je peux être inspirée par d'autres événements, ça dépend.
Philippe Chauveau :
J'aimerais que vous nous parliez aussi du personnage du romancier, Gaël Laurentin. C’est un auteur qui a eu un certain succès mais ça commence à s'émousser un petit peu. Il est donc devenu écrivain fantôme, notamment pour un ministre. Pourquoi avoir eu envie de placer ce personnage maintenant que vous connaissez le monde de l'édition ? Pourquoi avoir eu envie de mettre ce personnage d'écrivain fantôme, ancien auteur à succès?
Claire Bauchart :
Ecoutez, en fait je m'inspire des milieux que je connais. La première scène du livre se passe sur un salon du livre. Je fais énormément de salons du livre et cela m'amusait de recréer cette ambiance que j'ai pu connaître. J'ai moi-même été plume pour certaines personnes. Donc voilà, ça m'a amusé de jouer un petit peu avec tout ça.
Philippe Chauveau :
Une intrigue bien menée, une écriture maîtrisée, des personnages bien campés, c'est une belle réussite ! C'est votre nouveau livre Claire Bauchart, « Le crépuscule du paon » aux Éditions du Rocher.