Sur Web TV Culture nous suivons depuis plusieurs années déjà Marianne Maury Kaufmann. Découverte avec Gloria, son personnage que l'on retrouve chaque semaine dans le magazine Fémina, Marianne Maury Kaufmann s'est avant tout illustrée comme dessinatrice, mais l'envie d'écriture était déjà là. Après un recueil de nouvelles « Pas de chichis » en 2013, elle signe son premier roman, chez Fayard, « Dédé, enfant de salaud ». Nous sommes dans les années 75 au coeur du Poitou, Dédé, un gamin mal aimé, découvre la vie...
Ciment de Marianne Maury-Kaufmann - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Marianne Maury Kaufmann. J'ai grand plaisir à vous accueillir. Sur Web TV Culture, on prend plaisir à suivre votre évolution littéraire. On vous a rencontré pour votre personnage de Gloria, ce petit bout de bonne femme que l'on retrouve chaque dimanche dans « Version Fémina ». Ensuite il y a eu « Pas de chichis », c'était un recueil de nouvelles. Et aujourd'hui, votre premier roman « Dédé, enfant de salaud ». Est-ce la même Marianne Maury Kaufmann que l'on retrouve derrière ces différents...
Ciment de Marianne Maury-Kaufmann - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Marianne Maury Kaufmann, un premier roman, est-ce un peu comme un premier enfant ?Marianne Maury Kaufmann :C'est apparenté oui. Je pense qu'on vous l'a souvent dit.Philippe Chauveau :Non, non !Marianne Maury Kaufmann :Oui, un livre c'est un peu comme un bébé. Et au moment où on le donne à l'éditeur on a vraiment un déchirement, comme quand on laisse un bébé à la crèche. Là, mon livre c'est un ado. Je vois bien qu'il se détache de moi. C'est affreux.Philippe Chauveau :Justement, parlons de cet enfant, de ce...
Ciment de Marianne Maury-Kaufmann - Le livre - Suite
« La boucherie »Jean-Paul Collet6 Rue Monge, 75005 Paristél : 01 42 17 08 80www.laboucherie.comC'est assez gonflé d'écrire un roman comme ça parce que ça secoue tous les poncifs. C'est un roman un peu de terroir. Ca se passe à la campagne. C'est un peu frustre. Le premier chapitre, on est un peu désarçonné. Il y a une violence. C'est un roman assez déstabilisant. Il y a une énergie, une force, un impact et on a envie d'en lire un deuxième, la suite.Je dirais presque que ce sont des mots déssinés, sa façon d'écrire. On...
Ciment de Marianne Maury-Kaufmann - L'avis du libraire - Suite
Marianne Maury-Kaufmann
Dédé, enfant de salaud
Présentation 1'03Sur Web TV Culture nous suivons depuis plusieurs années déjà Marianne Maury Kaufmann. Découverte avec Gloria, son personnage que l'on retrouve chaque semaine dans le magazine Fémina,
Marianne Maury Kaufmann s'est avant tout illustrée comme dessinatrice, mais l'envie d'écriture était déjà là. Après un recueil de nouvelles « Pas de chichis » en 2013, elle signe son premier roman, chez Fayard, « Dédé, enfant de salaud ».
Nous sommes dans les années 75 au coeur du Poitou, Dédé, un gamin mal aimé, découvre la vie entre les balades à vélo dans la campagne et les parties de pêche avec son copain Laurent, les premiers émois amoureux,
les brimades de son beau-père et le rejet de sa mère et la mort qui s'invite dans cet univers. Drôle, tendre, bouleversant, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier ce premier roman
dont on appréciera aussi le rythme, la délicatesse de l'écriture et l'émotion que Marianne Maury Kaufmann sait mettre derrière ses mots.
« Dédé, enfant de salaud » de Marianne Maury Kaufmann aux éditions Fayard, c'est un coup de coeur et Marianne Maury Kaufmann est avec nous sur Web TV Culture.
Sur Web TV Culture nous suivons depuis plusieurs années déjà Marianne Maury Kaufmann. Découverte avec Gloria, son personnage que l'on retrouve chaque semaine dans le magazine Fémina, Marianne Maury Kaufmann s'est avant tout illustrée comme dessinatrice, mais l'envie d'écriture était déjà là. Après un recueil de nouvelles « Pas de chichis » en 2013, elle signe son premier roman, chez Fayard, « Dédé, enfant de salaud ». Nous sommes dans les années 75 au coeur du Poitou, Dédé, un gamin mal aimé, découvre la vie entre les balades à vélo dans la campagne et les parties de pêche avec son copain Laurent, les premiers émois amoureux, les brimades de son beau-père et le rejet de sa mère et la mort qui s'invite dans cet univers. Drôle, tendre, bouleversant, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier ce premier roman dont on appréciera aussi le rythme, la délicatesse de l'écriture et l'émotion que Marianne Maury Kaufmann sait mettre derrière ses mots. « Dédé, enfant de salaud » de Marianne Maury Kaufmann aux éditions Fayard, c'est un coup de coeur et Marianne Maury Kaufmann est avec nous sur Web TV Culture.
Marianne Maury-Kaufmann
Dédé, enfant de salaud
Portrait 3'48Bonjour Marianne Maury Kaufmann. J'ai grand plaisir à vous accueillir. Sur Web TV Culture, on prend plaisir à suivre votre évolution littéraire.
On vous a rencontré pour votre personnage de Gloria, ce petit bout de bonne femme que l'on retrouve chaque dimanche dans « Version Fémina ». Ensuite il y a eu « Pas de chichis », c'était un recueil de nouvelles.
Et aujourd'hui, votre premier roman « Dédé, enfant de salaud ». Est-ce la même Marianne Maury Kaufmann que l'on retrouve derrière ces différents aspects de livres ?
Oui, c'est la même Marianne Maury Kaufmann. Déjà la Marianne qui dessine Gloria, s'imaginait au début qu'elle dessinait des aventures rigolotes et puis elle a réalisé que parfois,
avec l'aide de ses lecteurs et lectrices – car mes lecteurs et lectrices me rapportent que parfois ils trouvent certaines aventures de Gloria désespérées, un peu déprimasses. J'ai réalisé que ce n'était pas que drôle.
Dans « Dédé », il y a des choses qui sont profondes, des choses qui sont légères. Je suis étonnée moi-même de constater que mes humeurs ne sont pas toujours égales et que l'écriture suit.
Quel rapport entretenez-vous avec le livre, avec la littérature ? Comment l'avez-vous découverte ?
On m'a incité à lire en famille. On n'a pas eu besoin de faire beaucoup d'effort parce que j'aimais ça. Mes parents étaient intellos, ils lisaient beaucoup. Mon père avalait beaucoup de livre.
Lorsque vous étiez vous-même enfant ou ado, un peu comme Dédé, est-ce que le livre a pu vous aider à avancer, à grandir ?
Le livre m'a rassuré sur mes gouffres. J'ai eu assez rapidement le goût de lectures plutôt sombre. J'ai le goût de lectures plutôt sombre et aussi de choses qui sont faites vraiment pour détendre. Le juste-milieu ce n'est pas trop mon truc dans la vie de toute façon.
Quand j'étais petite, j'ai attaqué avec Dostoievski, des choses comme ça. Il me semblait du coup que c'était moins bizarroïde que j'ai des crises de larmes, de doute, que j'ai collectionné assez tôt.
Vous vous êtes fait assez rapidement un nom dans le domaine de l'illustration. Il y a le personnage de Gloria, mais pas que, puisque vous avez aussi d'autres productions. Est-ce que l'envie de l'écriture était déjà là ?
Est-ce que ça vous titillait ? Est-ce que vous vous disiez « demain j'ai envie d'écrire autre chose, de faire autre chose que de l'illustration » ?
J'aimais écrire. Ensuite, j'ai oublié tout ça pendant trsè longtemps et je me suis souvenu de cette envie d'écrire tout d'un coup, à force d'écrire pour le dessin d'humour et à force d'ultiliser les mots qui petit à petit ont pris le dessus sur le dessin.
Est-ce difficile quand on s'est fait un nom dans le domaine de l'illustration de changer de registre, de passer dans un autre monde ?
Pour moi, ça n'a pas été difficile, ça a été très naturel de passer de l'un à l'autre. J'arrête pas de passer de l'un à l'autre parce que j'écris le matin, l'après-midi je fais du dessin. Les deux disciplines sont présentes dans ma vie et c'est très agréable.
En revanche, il n'y a pas d'échelle de valeur pour vous. Ecrire un roman, ce n'est pas plus prestigieux que de faire de la BD ou de l'illustration ?
Non, mais j'ai constaté qu'il y a des choses plus intimes qui passent et donc plus délivrantes. Pour moi c'est un travail qui est plus en profondeur.
Gloria vous enfermait ?
Non, mais je n'ai pas le droit de dire tout ce que je veux dans Gloria puisque je travaille pour un magazine et que j'ai des employeurs. C'est pareil pour tout ce que je fais dans la presse. Là, c'est la liberté. Je dis ce que je veux.
Ca vous fait du bien d'écrire ?
Oui.
Merci Marianne Maury Kaufmann. Votre actualité, c'est donc ce premier roman. « Dédé, enfant de salaud ». C'est aux éditions Fayard.
Philippe Chauveau :
Bonjour Marianne Maury Kaufmann. J'ai grand plaisir à vous accueillir. Sur Web TV Culture, on prend plaisir à suivre votre évolution littéraire. On vous a rencontré pour votre personnage de Gloria, ce petit bout de bonne femme que l'on retrouve chaque dimanche dans « Version Fémina ». Ensuite il y a eu « Pas de chichis », c'était un recueil de nouvelles. Et aujourd'hui, votre premier roman « Dédé, enfant de salaud ». Est-ce la même Marianne Maury Kaufmann que l'on retrouve derrière ces différents aspects de livres ?
Marianne Maury Kaufmann :
Oui, c'est la même Marianne Maury Kaufmann. Déjà la Marianne qui dessine Gloria, s'imaginait au début qu'elle dessinait des aventures rigolotes et puis elle a réalisé que parfois, avec l'aide de ses lecteurs et lectrices – car mes lecteurs et lectrices me rapportent que parfois ils trouvent certaines aventures de Gloria désespérées, un peu déprimasses. J'ai réalisé que ce n'était pas que drôle. Dans « Dédé », il y a des choses qui sont profondes, des choses qui sont légères. Je suis étonnée moi-même de constater que mes humeurs ne sont pas toujours égales et que l'écriture suit.
Philippe Chauveau :
Quel rapport entretenez-vous avec le livre, avec la littérature ? Comment l'avez-vous découverte ?
Marianne Maury Kaufmann :
On m'a incité à lire en famille. On n'a pas eu besoin de faire beaucoup d'effort parce que j'aimais ça. Mes parents étaient intellos, ils lisaient beaucoup. Mon père avalait beaucoup de livre.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous étiez vous-même enfant ou ado, un peu comme Dédé, est-ce que le livre a pu vous aider à avancer, à grandir ?
Marianne Maury Kaufmann :
Le livre m'a rassuré sur mes gouffres. J'ai eu assez rapidement le goût de lectures plutôt sombre. J'ai le goût de lectures plutôt sombre et aussi de choses qui sont faites vraiment pour détendre. Le juste-milieu ce n'est pas trop mon truc dans la vie de toute façon. Quand j'étais petite, j'ai attaqué avec Dostoievski, des choses comme ça. Il me semblait du coup que c'était moins bizarroïde que j'ai des crises de larmes, de doute, que j'ai collectionné assez tôt.
Philippe Chauveau :
Vous vous êtes fait assez rapidement un nom dans le domaine de l'illustration. Il y a le personnage de Gloria, mais pas que, puisque vous avez aussi d'autres productions. Est-ce que l'envie de l'écriture était déjà là ? Est-ce que ça vous titillait ? Est-ce que vous vous disiez « demain j'ai envie d'écrire autre chose, de faire autre chose que de l'illustration » ?
Marianne Maury Kaufmann :
J'aimais écrire. Ensuite, j'ai oublié tout ça pendant trsè longtemps et je me suis souvenu de cette envie d'écrire tout d'un coup, à force d'écrire pour le dessin d'humour et à force d'ultiliser les mots qui petit à petit ont pris le dessus sur le dessin.
Philippe Chauveau :
Est-ce difficile quand on s'est fait un nom dans le domaine de l'illustration de changer de registre, de passer dans un autre monde ?
Marianne Maury Kaufmann :
Pour moi, ça n'a pas été difficile, ça a été très naturel de passer de l'un à l'autre. J'arrête pas de passer de l'un à l'autre parce que j'écris le matin, l'après-midi je fais du dessin. Les deux disciplines sont présentes dans ma vie et c'est très agréable.
Philippe Chauveau :
En revanche, il n'y a pas d'échelle de valeur pour vous. Ecrire un roman, ce n'est pas plus prestigieux que de faire de la BD ou de l'illustration ?
Marianne Maury Kaufmann :
Non, mais j'ai constaté qu'il y a des choses plus intimes qui passent et donc plus délivrantes. Pour moi c'est un travail qui est plus en profondeur.
Philippe Chauveau :
Gloria vous enfermait ?
Marianne Maury Kaufmann :
Non, mais je n'ai pas le droit de dire tout ce que je veux dans Gloria puisque je travaille pour un magazine et que j'ai des employeurs. C'est pareil pour tout ce que je fais dans la presse. Là, c'est la liberté. Je dis ce que je veux.
Philippe Chauveau :
Ca vous fait du bien d'écrire ?
Marianne Maury Kaufmann :
Oui.
Philippe Chauveau :
Merci Marianne Maury Kaufmann. Votre actualité, c'est donc ce premier roman. « Dédé, enfant de salaud ». C'est aux éditions Fayard.
Marianne Maury-Kaufmann
Dédé, enfant de salaud
Le livre 3'46Marianne Maury Kaufmann, un premier roman, est-ce un peu comme un premier enfant ?
C'est apparenté oui. Je pense qu'on vous l'a souvent dit.
Non, non !
Oui, un livre c'est un peu comme un bébé. Et au moment où on le donne à l'éditeur on a vraiment un déchirement, comme quand on laisse un bébé à la crèche. Là, mon livre c'est un ado. Je vois bien qu'il se détache de moi. C'est affreux.
Justement, parlons de cet enfant, de ce « Dédé, enfant de salaud ». Pour planter le décors, nous sommes en pleine campagne, dans la région Centre, dans une campagne qu'on ne nomme pas d'ailleurs. Au coeur des années 75, quelque chose comme ça ?
Oui, années 70. Je nomme à un moment la campagne quand même. Je parle du Poitou.
Dédé vit dans une ferme entre une mère qui ne l'aime pas et une grand-mère qui l'adore. Il se partage entre les deux, cherchant un peu d'amour là où on veut bien lui en donner. Qu'est ce qui vous a donné envie de parler de Dédé ?
J'ai croisé un homme qui a passé son enfance à la campagne, qui me racontait des choses que je trouvais, pour moi qui suis de la ville, très exotiques et très romanesques.
D'autre part comme j'avais envie d'écrire quelque chose qui ne soit pas autobiographique, je me suis dit tiens voilà le cadre idéal pour écrire un livre et ça me permettra d'être totalement libre d'écrire sur la campagne puisque je ne la connais pas.
Un mot sur l'environnement familial de Dédé. Il y a sa grand-mère avec laquelle il entretient un rapport très affectueux, très fusionnel.
En revanche, avec sa mère et son beau-père ça ne va pas du tout. Il a une soeur, c'est un peu moyen. On peut revenir sur tous ces personnages ?
Quand j'ai commencé l'écriture, je pensais que je parlais d'un gamin et tout d'un coup, je ne sais pas pourquoi, son histoire s'est dessinée. Et dans la foulée sa mère s'est dessinée, elle a pris de plus en plus d'importance.
Elle est devenue presque le personnage principal. Ce que je me suis aperçu que je disais c'est que l'amour maternel ne va pas de soi. Selon moi l'amour maternel ne coule pas de source. On n'aime pas forcément son enfant.
On va suivre Dédé sur trois saisons. On va le retrouver à l'école, l'école du village. Ensuite il y aura la période estivale avec son copain Laurent et puis il partira en pension.
Ce sont des jeux de gamin, ils font à la pêche, ils se font coller par l'institutrice. Et puis il y a aussi les problèmes des grands qui interviennent dans leur vie, il y a la mort qui s'impose à eux. C'est l'adolescence avec une certaine noirceur ?
Mon désir était de décrire la façon qu'ont les adolescents de tout prendre à coeur. Alors les choses violentes comme les choses belles.
Une partie de pêche réussie peut prendre des proportions, laisser un souvenir d'eden. Et un événement malheureux devenir un drame terrible.
Est-ce que Dédé vous auriez eu envie de le protéger, car vous le laisser partir. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
Comment ça je le laisse partir ?
Comme si vous n'aviez pas envie de nous faire partager la suite d'une vie potentielle.
Oh lala Philippe ! Mais vous vous faites des illusions. Je viendrai ici parler de la suite de Dédé dans quelques temps.
C'est vrai ?
Mais bien sûr, j'imagine. Je me laisse cette possibilité. C'est vrai que je suis très attachée à lui.
Merci beaucoup Marianne Maury Kaufmann. C'est votre premier roman, votre actualité. Un roman lumineux. Bien sûr il y a des passages qui sont bouleversants.
Ce Dédé je crois qu'on va le garder assez longtemps en soi. Ca s'appelle « Dédé, enfant de salaud », c'est votre livre aux éditions Fayard.
Philippe Chauveau :
Marianne Maury Kaufmann, un premier roman, est-ce un peu comme un premier enfant ?
Marianne Maury Kaufmann :
C'est apparenté oui. Je pense qu'on vous l'a souvent dit.
Philippe Chauveau :
Non, non !
Marianne Maury Kaufmann :
Oui, un livre c'est un peu comme un bébé. Et au moment où on le donne à l'éditeur on a vraiment un déchirement, comme quand on laisse un bébé à la crèche. Là, mon livre c'est un ado. Je vois bien qu'il se détache de moi. C'est affreux.
Philippe Chauveau :
Justement, parlons de cet enfant, de ce « Dédé, enfant de salaud ». Pour planter le décors, nous sommes en pleine campagne, dans la région Centre, dans une campagne qu'on ne nomme pas d'ailleurs. Au coeur des années 75, quelque chose comme ça ?
Marianne Maury Kaufmann :
Oui, années 70. Je nomme à un moment la campagne quand même. Je parle du Poitou.
Philippe Chauveau :
Dédé vit dans une ferme entre une mère qui ne l'aime pas et une grand-mère qui l'adore. Il se partage entre les deux, cherchant un peu d'amour là où on veut bien lui en donner. Qu'est ce qui vous a donné envie de parler de Dédé ?
Marianne Maury Kaufmann :
J'ai croisé un homme qui a passé son enfance à la campagne, qui me racontait des choses que je trouvais, pour moi qui suis de la ville, très exotiques et très romanesques. D'autre part comme j'avais envie d'écrire quelque chose qui ne soit pas autobiographique, je me suis dit tiens voilà le cadre idéal pour écrire un livre et ça me permettra d'être totalement libre d'écrire sur la campagne puisque je ne la connais pas.
Philippe Chauveau :
Un mot sur l'environnement familial de Dédé. Il y a sa grand-mère avec laquelle il entretient un rapport très affectueux, très fusionnel. En revanche, avec sa mère et son beau-père ça ne va pas du tout. Il a une soeur, c'est un peu moyen. On peut revenir sur tous ces personnages ?
Marianne Maury Kaufmann :
Quand j'ai commencé l'écriture, je pensais que je parlais d'un gamin et tout d'un coup, je ne sais pas pourquoi, son histoire s'est dessinée. Et dans la foulée sa mère s'est dessinée, elle a pris de plus en plus d'importance. Elle est devenue presque le personnage principal. Ce que je me suis aperçu que je disais c'est que l'amour maternel ne va pas de soi. Selon moi l'amour maternel ne coule pas de source. On n'aime pas forcément son enfant.
Philippe Chauveau :
On va suivre Dédé sur trois saisons. On va le retrouver à l'école, l'école du village. Ensuite il y aura la période estivale avec son copain Laurent et puis il partira en pension. Ce sont des jeux de gamin, ils font à la pêche, ils se font coller par l'institutrice. Et puis il y a aussi les problèmes des grands qui interviennent dans leur vie, il y a la mort qui s'impose à eux. C'est l'adolescence avec une certaine noirceur ?
Marianne Maury Kaufmann :
Mon désir était de décrire la façon qu'ont les adolescents de tout prendre à coeur. Alors les choses violentes comme les choses belles. Une partie de pêche réussie peut prendre des proportions, laisser un souvenir d'eden. Et un événement malheureux devenir un drame terrible.
Philippe Chauveau :
Est-ce que Dédé vous auriez eu envie de le protéger, car vous le laisser partir. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
Marianne Maury Kaufmann :
Comment ça je le laisse partir ?
Philippe Chauveau :
Comme si vous n'aviez pas envie de nous faire partager la suite d'une vie potentielle.
Marianne Maury Kaufmann :
Oh lala Philippe ! Mais vous vous faites des illusions. Je viendrai ici parler de la suite de Dédé dans quelques temps.
Philippe Chauveau :
C'est vrai ?
Marianne Maury Kaufmann :
Mais bien sûr, j'imagine. Je me laisse cette possibilité. C'est vrai que je suis très attachée à lui.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Marianne Maury Kaufmann. C'est votre premier roman, votre actualité. Un roman lumineux. Bien sûr il y a des passages qui sont bouleversants. Ce Dédé je crois qu'on va le garder assez longtemps en soi. Ca s'appelle « Dédé, enfant de salaud », c'est votre livre aux éditions Fayard.
Marianne Maury-Kaufmann
Dédé, enfant de salaud
L'avis du libraire 1'55C'est assez gonflé d'écrire un roman comme ça parce que ça secoue tous les poncifs. C'est un roman un peu de terroir. Ca se passe à la campagne. C'est un peu frustre. Le premier chapitre, on est un peu désarçonné.
Il y a une violence. C'est un roman assez déstabilisant. Il y a une énergie, une force, un impact et on a envie d'en lire un deuxième, la suite.
Je dirais presque que ce sont des mots dessinés, sa façon d'écrire. On reste dans l'impact. Je pense que c'est une façon d'assembler des mots, des phrases, de façon très directe. Il n'y a pas de fioriture.
Plus on écrit d'une façon concise, et c'est son cas, et plus c'est difficile. Ce n'est pas alambiqué. Il n'y a pas cinquante adjectifs quand elle décrit les personnages, la campagne, l'endroit, le lieu. Ce que j'aime chez elle, c'est que ça laisse part à l'imagination du lecteur.
J'avais été très séduit par le premier : « Pas de chichis ». On était dans un univers plus humoristique, plus léger. Pour « Dédé, enfant de salaud », il faut être plus costaud.
C'est une lecture très directe, qui va à l'essentiel sur le rapport humain, familial, sans forcément une prise de tête. C'est un auteur à découvrir. Roman ou nouvelle, les deux sont possibles.
« La boucherie »
Jean-Paul Collet
6 Rue Monge, 75005 Paris
tél : 01 42 17 08 80
www.laboucherie.com
C'est assez gonflé d'écrire un roman comme ça parce que ça secoue tous les poncifs. C'est un roman un peu de terroir. Ca se passe à la campagne. C'est un peu frustre. Le premier chapitre, on est un peu désarçonné. Il y a une violence. C'est un roman assez déstabilisant. Il y a une énergie, une force, un impact et on a envie d'en lire un deuxième, la suite.
Je dirais presque que ce sont des mots déssinés, sa façon d'écrire. On reste dans l'impact. Je pense que c'est une façon d'assembler des mots, des phrases, de façon très directe. Il n'y a pas de fioriture. Plus on écrit d'une façon concise, et c'est son cas, et plus c'est difficle. Ce n'est pas alambiqué. Il n'y a pas cinquante adjectifs quand elle décrit les personnages, la campagne, l'endroit, le lieu. Ce que j'aime chez elle, c'est que ça laisse part à l'imagination du lecteur.
J'avais été très séduit par le premier : « Pas de chichis ». On était dans un univers plus humoristique, plus léger. Pour « Dédé, enfant de salaud », il faut être plus costaud. C'est une lecture très directe, qui va à l'essentiel sur le rapport humain, familial, sans forcément une prise de tête. C'est un auteur à découvrir. Roman ou nouvelle, les deux sont possibles.