Marianne Maury-Kaufmann

Marianne Maury-Kaufmann

Dédé, enfant de salaud

Le livre 3'46

Marianne Maury Kaufmann, un premier roman, est-ce un peu comme un premier enfant ?
C'est apparenté oui. Je pense qu'on vous l'a souvent dit.
Non, non !
Oui, un livre c'est un peu comme un bébé. Et au moment où on le donne à l'éditeur on a vraiment un déchirement, comme quand on laisse un bébé à la crèche. Là, mon livre c'est un ado. Je vois bien qu'il se détache de moi. C'est affreux.
Justement, parlons de cet enfant, de ce « Dédé, enfant de salaud ». Pour planter le décors, nous sommes en pleine campagne, dans la région Centre, dans une campagne qu'on ne nomme pas d'ailleurs. Au coeur des années 75, quelque chose comme ça ?
Oui, années 70. Je nomme à un moment la campagne quand même. Je parle du Poitou.
Dédé vit dans une ferme entre une mère qui ne l'aime pas et une grand-mère qui l'adore. Il se partage entre les deux, cherchant un peu d'amour là où on veut bien lui en donner. Qu'est ce qui vous a donné envie de parler de Dédé ?
J'ai croisé un homme qui a passé son enfance à la campagne, qui me racontait des choses que je trouvais, pour moi qui suis de la ville, très exotiques et très romanesques.
D'autre part comme j'avais envie d'écrire quelque chose qui ne soit pas autobiographique, je me suis dit tiens voilà le cadre idéal pour écrire un livre et ça me permettra d'être totalement libre d'écrire sur la campagne puisque je ne la connais pas.
Un mot sur l'environnement familial de Dédé. Il y a sa grand-mère avec laquelle il entretient un rapport très affectueux, très fusionnel.
En revanche, avec sa mère et son beau-père ça ne va pas du tout. Il a une soeur, c'est un peu moyen. On peut revenir sur tous ces personnages ?
Quand j'ai commencé l'écriture, je pensais que je parlais d'un gamin et tout d'un coup, je ne sais pas pourquoi, son histoire s'est dessinée. Et dans la foulée sa mère s'est dessinée, elle a pris de plus en plus d'importance.
Elle est devenue presque le personnage principal. Ce que je me suis aperçu que je disais c'est que l'amour maternel ne va pas de soi. Selon moi l'amour maternel ne coule pas de source. On n'aime pas forcément son enfant.
On va suivre Dédé sur trois saisons. On va le retrouver à l'école, l'école du village. Ensuite il y aura la période estivale avec son copain Laurent et puis il partira en pension.
Ce sont des jeux de gamin, ils font à la pêche, ils se font coller par l'institutrice. Et puis il y a aussi les problèmes des grands qui interviennent dans leur vie, il y a la mort qui s'impose à eux. C'est l'adolescence avec une certaine noirceur ?
Mon désir était de décrire la façon qu'ont les adolescents de tout prendre à coeur. Alors les choses violentes comme les choses belles.
Une partie de pêche réussie peut prendre des proportions, laisser un souvenir d'eden. Et un événement malheureux devenir un drame terrible.
Est-ce que Dédé vous auriez eu envie de le protéger, car vous le laisser partir. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
Comment ça je le laisse partir ?
Comme si vous n'aviez pas envie de nous faire partager la suite d'une vie potentielle.
Oh lala Philippe ! Mais vous vous faites des illusions. Je viendrai ici parler de la suite de Dédé dans quelques temps.
C'est vrai ?
Mais bien sûr, j'imagine. Je me laisse cette possibilité. C'est vrai que je suis très attachée à lui.
Merci beaucoup Marianne Maury Kaufmann. C'est votre premier roman, votre actualité. Un roman lumineux. Bien sûr il y a des passages qui sont bouleversants.
Ce Dédé je crois qu'on va le garder assez longtemps en soi. Ca s'appelle « Dédé, enfant de salaud », c'est votre livre aux éditions Fayard.

Philippe Chauveau :
Marianne Maury Kaufmann, un premier roman, est-ce un peu comme un premier enfant ?

Marianne Maury Kaufmann :
C'est apparenté oui. Je pense qu'on vous l'a souvent dit.

Philippe Chauveau :
Non, non !

Marianne Maury Kaufmann :
Oui, un livre c'est un peu comme un bébé. Et au moment où on le donne à l'éditeur on a vraiment un déchirement, comme quand on laisse un bébé à la crèche. Là, mon livre c'est un ado. Je vois bien qu'il se détache de moi. C'est affreux.

Philippe Chauveau :
Justement, parlons de cet enfant, de ce « Dédé, enfant de salaud ». Pour planter le décors, nous sommes en pleine campagne, dans la région Centre, dans une campagne qu'on ne nomme pas d'ailleurs. Au coeur des années 75, quelque chose comme ça ?

Marianne Maury Kaufmann :
Oui, années 70. Je nomme à un moment la campagne quand même. Je parle du Poitou.

Philippe Chauveau :
Dédé vit dans une ferme entre une mère qui ne l'aime pas et une grand-mère qui l'adore. Il se partage entre les deux, cherchant un peu d'amour là où on veut bien lui en donner. Qu'est ce qui vous a donné envie de parler de Dédé ?

Marianne Maury Kaufmann :
J'ai croisé un homme qui a passé son enfance à la campagne, qui me racontait des choses que je trouvais, pour moi qui suis de la ville, très exotiques et très romanesques. D'autre part comme j'avais envie d'écrire quelque chose qui ne soit pas autobiographique, je me suis dit tiens voilà le cadre idéal pour écrire un livre et ça me permettra d'être totalement libre d'écrire sur la campagne puisque je ne la connais pas.

Philippe Chauveau :
Un mot sur l'environnement familial de Dédé. Il y a sa grand-mère avec laquelle il entretient un rapport très affectueux, très fusionnel. En revanche, avec sa mère et son beau-père ça ne va pas du tout. Il a une soeur, c'est un peu moyen. On peut revenir sur tous ces personnages ?

Marianne Maury Kaufmann :
Quand j'ai commencé l'écriture, je pensais que je parlais d'un gamin et tout d'un coup, je ne sais pas pourquoi, son histoire s'est dessinée. Et dans la foulée sa mère s'est dessinée, elle a pris de plus en plus d'importance. Elle est devenue presque le personnage principal. Ce que je me suis aperçu que je disais c'est que l'amour maternel ne va pas de soi. Selon moi l'amour maternel ne coule pas de source. On n'aime pas forcément son enfant.

Philippe Chauveau :
On va suivre Dédé sur trois saisons. On va le retrouver à l'école, l'école du village. Ensuite il y aura la période estivale avec son copain Laurent et puis il partira en pension. Ce sont des jeux de gamin, ils font à la pêche, ils se font coller par l'institutrice. Et puis il y a aussi les problèmes des grands qui interviennent dans leur vie, il y a la mort qui s'impose à eux. C'est l'adolescence avec une certaine noirceur ?

Marianne Maury Kaufmann :
Mon désir était de décrire la façon qu'ont les adolescents de tout prendre à coeur. Alors les choses violentes comme les choses belles. Une partie de pêche réussie peut prendre des proportions, laisser un souvenir d'eden. Et un événement malheureux devenir un drame terrible.

Philippe Chauveau :
Est-ce que Dédé vous auriez eu envie de le protéger, car vous le laisser partir. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?

Marianne Maury Kaufmann :
Comment ça je le laisse partir ?

Philippe Chauveau :
Comme si vous n'aviez pas envie de nous faire partager la suite d'une vie potentielle.

Marianne Maury Kaufmann :
Oh lala Philippe ! Mais vous vous faites des illusions. Je viendrai ici parler de la suite de Dédé dans quelques temps.

Philippe Chauveau :
C'est vrai ?

Marianne Maury Kaufmann :
Mais bien sûr, j'imagine. Je me laisse cette possibilité. C'est vrai que je suis très attachée à lui.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Marianne Maury Kaufmann. C'est votre premier roman, votre actualité. Un roman lumineux. Bien sûr il y a des passages qui sont bouleversants. Ce Dédé je crois qu'on va le garder assez longtemps en soi. Ca s'appelle « Dédé, enfant de salaud », c'est votre livre aux éditions Fayard.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Sur Web TV Culture nous suivons depuis plusieurs années déjà Marianne Maury Kaufmann. Découverte avec Gloria, son personnage que l'on retrouve chaque semaine dans le magazine Fémina, Marianne Maury Kaufmann s'est avant tout illustrée comme dessinatrice, mais l'envie d'écriture était déjà là. Après un recueil de nouvelles « Pas de chichis » en 2013, elle signe son premier roman, chez Fayard, « Dédé, enfant de salaud ». Nous sommes dans les années 75 au coeur du Poitou, Dédé, un gamin mal aimé, découvre la vie...Ciment de Marianne Maury-Kaufmann - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau :Marianne Maury Kaufmann, un premier roman, est-ce un peu comme un premier enfant ?Marianne Maury Kaufmann :C'est apparenté oui. Je pense qu'on vous l'a souvent dit.Philippe Chauveau :Non, non !Marianne Maury Kaufmann :Oui, un livre c'est un peu comme un bébé. Et au moment où on le donne à l'éditeur on a vraiment un déchirement, comme quand on laisse un bébé à la crèche. Là, mon livre c'est un ado. Je vois bien qu'il se détache de moi. C'est affreux.Philippe Chauveau :Justement, parlons de cet enfant, de ce...Ciment de Marianne Maury-Kaufmann - Le livre - Suite
    « La boucherie »Jean-Paul Collet6 Rue Monge, 75005 Paristél : 01 42 17 08 80www.laboucherie.comC'est assez gonflé d'écrire un roman comme ça parce que ça secoue tous les poncifs. C'est un roman un peu de terroir. Ca se passe à la campagne. C'est un peu frustre. Le premier chapitre, on est un peu désarçonné. Il y a une violence. C'est un roman assez déstabilisant. Il y a une énergie, une force, un impact et on a envie d'en lire un deuxième, la suite.Je dirais presque que ce sont des mots déssinés, sa façon d'écrire. On...Ciment de Marianne Maury-Kaufmann - L'avis du libraire - Suite