Lorraine Fouchet

Lorraine Fouchet

Couleur champagne

Portrait 3'57

Philippe Chauveau :
Bonjour Lorraine Fouchet. C'est à Epernay, dans les caves Mercier que vous nous avez donné rendez-vous. Les caves Mercier pour deux raisons. D'abord parce que c'est le sujet de votre dernier roman « Couleur champagne » et puis aussi parce que vous êtes affiliée à la famille Mercier. Eugène Mercier, le fondateur, était votre arrière-arrière grand-père, c'est bien ça ?

Lorraine Fouchet :
Exactement. Mon arrière-arrière grand-père maternel.

Philippe Chauveau :
Nous nous retrouvons ici dans ce que l'on appelle le Caveau de Bacchus. Lorsque vos parents, vos grand-parents vous parlaient du champagne Mercier, quel souvenir d'enfance en avez-vous ?

Lorraine Fouchet :
Ma grand-mère me racontait cette histoire incroyable mais vrai de son grand-père, qui a vingt ans a fondé sa maison de champagne et qui l'a surtout démocratisé. Alors à l'époque elle disait qu'il a partagé le champagne entre tous les hommes et toutes les femmes de son époque et c'était révolutionnaire parce que c'était réservé à une élite. Ca peut paraître complètement incroyable, mais c'était le vin des rois, les Français n'en buvaient pas. Et grâce à Eugène, c'est devenu le vin des fêtes partout dan le monde. Ce qui fait que aujourd'hui, quelque soit la marque de champagne que nous avons une flûte ou une coupe en main, c'est grâce à Eugène Mercier et ça commence dans ces caves.

Philippe Chauveau :
Ce Caveau de Bacchus ou il y a parfois de belles réceptions. En découvrant la vie de votre aïlleul, Eugène Mercier, il y a un petit point en commun avec vous. Lui comme vous, vous avez pris votre destin en main. Vous avez fait des choix et il y a deux vie dans la votre Lorraine Fouchet, puisque vous avez été médecin pendant plusieurs années et puis un jour vous vous êtes dit « maintenant, c'est l'écriture ». Comment s'est fait la transition et pourquoi ?

Lorraine Fouchet :
Eugène a basculé à vingt ans, moi à quarante ans. Ce qui nous différencie, c'est que j'avais un père, qui s'appelait Christian Fouchet, qui était ministre du général De Gaulle – c'est pour ça que je m'appelle Lorraine. Pas à cause de la quiche, à cause de la croix de Lorraine – et quand mon père est mort – j'avais dix-sept ans, juste après mon bac – la dernière fois que je l'ai eue au téléphone, il m'a dit « mais pourquoi ne fais-tu pas médecine ? C'est le plus beau métier du monde.» Il venait de faire un infarctus et donc j'ai fait médecine. J'ai pratiqué la médecine d'urgence pendant quinze ans et puis l'année de mes quarante ans, j'ai établi le certificat de décès de Marguerite Duras. C'tait un moment très important, très émouvant et j'ai pris cette décision de partir vers le milieu plutôt littéraire où j'étais - les meilleurs amis de papa étaient Malraux, Maurois et Mauriac – et je suis devenue écrivain à plein temps. J'étais un médecin qui écrivait et je suis devenue un écrivain qui a été médecin.

Philippe Chauveau :
Ce n'est pas la première fois que votre famille, votre expérience, votre parcours de façon plus ou moins directe apparaissent dans vos ouvrages. Dans vos premiers romans il était beaucoup question de la médecine, des aventures de médecin, c'était un rappel de votre vie passée. Vous aimez vous raccrocher à des choses que vous connaissez ?

Lorraine Fouchet :
J'aime les émotions et j'aime partager les émotions. Chaque fois que nous écrivons une cérémonie d'enterrement, une histoire d'amour, on revit nos propres peines et nos propres étreintes, donc, oui, c'est vrai, il y a toujours un médecin dans mes histoires, il y a toujours du champagne Mercier, caché plus ou moins, quelque fois c'est du rosé, du blanc, du demi-sec... Il y a toujours de l'espoir parce que nous ne savons pas le temps qui nous est imparti, mais nous savons que nous allons faire pétiller la vie le temps de notre présence là, oui, je mets de moi et je partage.

Philippe Chauveau :
Merci Lorraine Fouchet. Votre actualité « Couleur champagne » et c'est aux éditions Robert Laffont.

Philippe Chauveau :
Bonjour Lorraine Fouchet. C'est à Epernay, dans les caves Mercier que vous nous avez donné rendez-vous. Les caves Mercier pour deux raisons. D'abord parce que c'est le sujet de votre dernier roman « Couleur champagne » et puis aussi parce que vous êtes affiliée à la famille Mercier. Eugène Mercier, le fondateur, était votre arrière-arrière grand-père, c'est bien ça ?

Lorraine Fouchet :
Exactement. Mon arrière-arrière grand-père maternel.

Philippe Chauveau :
Nous nous retrouvons ici dans ce que l'on appelle le Caveau de Bacchus. Lorsque vos parents, vos grand-parents vous parlaient du champagne Mercier, quel souvenir d'enfance en avez-vous ?

Lorraine Fouchet :
Ma grand-mère me racontait cette histoire incroyable mais vrai de son grand-père, qui a vingt ans a fondé sa maison de champagne et qui l'a surtout démocratisé. Alors à l'époque elle disait qu'il a partagé le champagne entre tous les hommes et toutes les femmes de son époque et c'était révolutionnaire parce que c'était réservé à une élite. Ca peut paraître complètement incroyable, mais c'était le vin des rois, les Français n'en buvaient pas. Et grâce à Eugène, c'est devenu le vin des fêtes partout dan le monde. Ce qui fait que aujourd'hui, quelque soit la marque de champagne que nous avons une flûte ou une coupe en main, c'est grâce à Eugène Mercier et ça commence dans ces caves.

Philippe Chauveau :
Ce Caveau de Bacchus ou il y a parfois de belles réceptions. En découvrant la vie de votre aïlleul, Eugène Mercier, il y a un petit point en commun avec vous. Lui comme vous, vous avez pris votre destin en main. Vous avez fait des choix et il y a deux vie dans la votre Lorraine Fouchet, puisque vous avez été médecin pendant plusieurs années et puis un jour vous vous êtes dit « maintenant, c'est l'écriture ». Comment s'est fait la transition et pourquoi ?

Lorraine Fouchet :
Eugène a basculé à vingt ans, moi à quarante ans. Ce qui nous différencie, c'est que j'avais un père, qui s'appelait Christian Fouchet, qui était ministre du général De Gaulle – c'est pour ça que je m'appelle Lorraine. Pas à cause de la quiche, à cause de la croix de Lorraine – et quand mon père est mort – j'avais dix-sept ans, juste après mon bac – la dernière fois que je l'ai eue au téléphone, il m'a dit « mais pourquoi ne fais-tu pas médecine ? C'est le plus beau métier du monde.» Il venait de faire un infarctus et donc j'ai fait médecine. J'ai pratiqué la médecine d'urgence pendant quinze ans et puis l'année de mes quarante ans, j'ai établi le certificat de décès de Marguerite Duras. C'tait un moment très important, très émouvant et j'ai pris cette décision de partir vers le milieu plutôt littéraire où j'étais - les meilleurs amis de papa étaient Malraux, Maurois et Mauriac – et je suis devenue écrivain à plein temps. J'étais un médecin qui écrivait et je suis devenue un écrivain qui a été médecin.

Philippe Chauveau :
Ce n'est pas la première fois que votre famille, votre expérience, votre parcours de façon plus ou moins directe apparaissent dans vos ouvrages. Dans vos premiers romans il était beaucoup question de la médecine, des aventures de médecin, c'était un rappel de votre vie passée. Vous aimez vous raccrocher à des choses que vous connaissez ?

Lorraine Fouchet :
J'aime les émotions et j'aime partager les émotions. Chaque fois que nous écrivons une cérémonie d'enterrement, une histoire d'amour, on revit nos propres peines et nos propres étreintes, donc, oui, c'est vrai, il y a toujours un médecin dans mes histoires, il y a toujours du champagne Mercier, caché plus ou moins, quelque fois c'est du rosé, du blanc, du demi-sec... Il y a toujours de l'espoir parce que nous ne savons pas le temps qui nous est imparti, mais nous savons que nous allons faire pétiller la vie le temps de notre présence là, oui, je mets de moi et je partage.

Philippe Chauveau :
Merci Lorraine Fouchet. Votre actualité « Couleur champagne » et c'est aux éditions Robert Laffont.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Lorraine Fouchet a eu deux vies. Pour plaire à son père, Christian Fouchet, ministre de l'Intérieur du général de Gaulle, elle fait médecine. Elle travaillera aux urgences, sera médecin de nuit et partagera aussi l'aventure des médecins volants, portant secours aux victimes d'accident à l'autre bout du monde, pour le compte de compagnies d'assurance. Et puis un jour, alors qu'elle a 40 ans, c'est le déclic. Lorraine Fouchet prend conscience que sa vie est ailleurs et lui reviennent alors ses envies d'écriture enfouies en elle...L'écriture est une île de Lorraine Fouchet - Présentation - Suite
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    « L'Apostrophe »(Epernay)Sylvain DanielL'auteur est à l'image du ton de ses livres qui est pétillant, qui communique une certaine joie de vivre et c'est ce que l'on retrouve dans ce dernier ouvrage « Couleur champagne ».Ce livre pour moi, c'et la découverte d'un nom, l'histoire d'une maison, connue et réputée dans la région. L'histoire de la ville puisque Eugène Mercier est né au milieu du XIXe siècle et donc à travers son histoire c'est donc Epernay, la région, la façon dont on faisait le champagne, la façon dont on...L'écriture est une île de Lorraine Fouchet - L'avis du libraire - Suite