Tatiana de Rosnay
Rose
Elle est l'un des auteurs français contemporains les plus lus au monde. Avec Boomerang, Moka, ou encore Le voisin, Tatiana de Rosnay a conquis un public qui ne connait pas de frontières. Mêlant habilement intrigue, secrets de famille, psychologie des personnages et importances des lieux, Tatiana de Rosnay a su créer un univers qui lui est propre et qui séduit aussi les réalisateurs puisqu'après le succès sur grand écran de Elle s'appelait Sarah avec Kristin Scott Thomas, plusieurs de ses titres feront aussi l'objet d'adaptation cinématographiques.
Férue de nouvelles technologies, elle n'est autre que la fille du futurologue Joel de Rosnay, c'est pourtant au stylo et à la chandelle qu'elle a écrit son nouveau roman, Rose, qui entraîne le lecteur au coeur du 2nd Empire, lors des grandes transformations de Paris, voulues par Napoléon III et imaginées par le baron Haussmann. Rose, c'est l'histoire de cette femme, qui à l'automne de sa vie, va se battre contre le pouvoir pour sauver sa maison et ses souvenirs. Un roman mêlant habilement intrigue, secret de famille, suspense et émotion et qui bien que situé à la fin du XIXème siècle n'en est pas moins furieusement contemporain.
Rose, le nouveau roman de Tatiana de Rosnay, est publié aux éditions Héloïse d'Ormesson.
Tatiana de Rosnay est sur WTC.
Tatiana de Rosnay
Rose
Présentation 1'16Férue de nouvelles technologies, elle n'est autre que la fille du futurologue Joel de Rosnay, c'est pourtant au stylo et à la chandelle qu'elle a écrit son nouveau roman, Rose, qui entraîne le lecteur au cœur du 2nd Empire, lors des grandes transformations de Paris, voulues par Napoléon III et imaginées par le baron Haussmann. Rose, c'est l'histoire de cette femme, qui à l'automne de sa vie, va se battre contre le pouvoir pour sauver sa maison et ses souvenirs. Un roman mêlant habilement intrigue, secret de famille, suspense et émotion et qui bien que situé à la fin du XIXème siècle n'en est pas moins furieusement contemporain.
Rose, le nouveau roman de Tatiana de Rosnay, est publié aux éditions Héloïse d'Ormesson.
Tatiana de Rosnay est sur WTC.
Férue de nouvelles technologies, elle n'est autre que la fille du futurologue Joel de Rosnay, c'est pourtant au stylo et à la chandelle qu'elle a écrit son nouveau roman, Rose, qui entraîne le lecteur au cœur du 2nd Empire, lors des grandes transformations de Paris, voulues par Napoléon III et imaginées par le baron Haussmann. Rose, c'est l'histoire de cette femme, qui à l'automne de sa vie, va se battre contre le pouvoir pour sauver sa maison et ses souvenirs. Un roman mêlant habilement intrigue, secret de famille, suspense et émotion et qui bien que situé à la fin du XIXème siècle n'en est pas moins furieusement contemporain.
Rose, le nouveau roman de Tatiana de Rosnay, est publié aux éditions Héloïse d'Ormesson.
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Tatiana de Rosnay
Rose
Portrait 5'11Bonjour Tatiana de Rosnay. Moka, Le voisin, Elle s'appelait Sarah, et puis aujourd'hui votre actualité, Rose aux éditions Héloïse d'Ormesson. Lorsque vous vous penchez un petit peu sur votre parcours, c'est de la satisfaction, de l'interrogation sur ce que vous allez écrire demain ? Comment vivez-vous tout ce qui vous est arrivé depuis toutes ces années ?
Tatiana de Rosnay :
D'abord, c'est vrai qu'Elle s'appelait Sarah a complètement bouleversé ma vie d'auteur puisque ça a été mon premier gros succès mais je dirais que cela ne change pas ma façon d'écrire. Je me remets toujours autant en question et chaque livre est un challenge, chaque livre est une nouvelle aventure à laquelle je me prête avec beaucoup de plaisir et de travail.
Philippe Chauveau :
Vous évoquiez Elle s'appelait Sarah. Un mot, à la fois sur le roman et sur le film, énorme succès il y a quelques mois avec Kristin Scott-Thomas dans le rôle principal. Pour un auteur, voir une adaptation au cinéma et voir le public suivre avec satisfaction ce film, on le vit comment ?
Tatiana de Rosnay :
Ca a été une aventure inouïe !
Philippe Chauveau :
On ne se sent pas un peu dépossédé de son enfant ?
Tatiana de Rosnay :
Oui, c'est vrai. On a une petite inquiétude mais en même temps, j'avais lu le scénario, j'avais rencontré Gilles Paquet-Brenner. C'est Serge Joncour qui a fait le scénario et que je connais bien. Donc, je n'ai pas eu peur. Ensuite, j'ai fait partie du tournage puisque j'ai tourné dans le film et j'ai appris à bien connaître Mélusine Mayance qui joue Sarah. Toute cette aventure a été vraiment pour moi un souvenir inoubliable qui me marquera à jamais et même en entendant la musique du film, de Max Richter, je verse quelques petites larmes...
Philippe Chauveau :
Vous êtes un auteur qui n'est pas très médiatisé et j'ai l'impression que votre succès s'est fait beaucoup par le « bouche à oreille », petit à petit. Du coup, vous êtes l'un des auteurs les plus lus en France et extrêmement lu aux Etats-Unis. Comment l'avez-vous vécu cette médiatisation ? Est-ce que vous regrettez par exemple de ne pas être présente sur les plateaux de télévision, dans les émissions littéraires ?
Tatiana de Rosnay :
Non, je trouve que ce chemin lent, de « bouche à oreille », de rencontres avec mes lecteurs sur les salons a été plus paisible. Je sais que là, maintenant, les plateaux de télé vont m'attendre ; je sais que je vais devoir y aller. Cela m'effraie un petit peu parce que je pense que ce n'est pas facile pour un auteur d'aller parler de ses livres devant des millions de téléspectateurs mais ça fait partie de jeu aussi. Moi, je suis assez contente que les choses aient démarré comme ça, petit à petit, jusqu'à maintenant.
Philippe Chauveau :
Avez-vous l'impression qu'en France et notamment dans le milieu littéraire et peut-être plus le milieu littéraire parisien, les auteurs qui se vendent bien font un peu peur ?
Tatiana de Rosnay :
Non, je ne dirais pas qu'ils font peur. Je dirais qu'on peut, peut-être, plus facilement les critiquer et dire : « Ah, ce livre se vend bien, c'est un best-seller, donc c'est un mauvais livre, donc c'est mal écrit !». Je ne suis pas d'accord avec ça. Très souvent, on a tendance à juger un auteur par ses ventes; je trouve ça injuste et pour connaître un auteur, il faut le lire. Ouvrez ce livre et lisez-le !
Philippe Chauveau :
Vous-même, aujourd'hui, dans les auteurs contemporains, français ou étrangers, quels sont vos coups de cœur ?
Tatiana de Rosnay :
Moi, j'aime beaucoup le travail de Karine Tuil, je la suis depuis ses débuts, Véronique Olmi aussi. J'aime beaucoup le travail de Serge Joncour qui est en plus un ami. Mais je vous avoue aussi, Philippe, que je lis aussi beaucoup d'auteurs étrangers, notamment les anglais, puisque je suis moitié anglaise, et donc j'aime beaucoup le travail de Ian Mac Ewan et aussi l'américaine Tracy Chevalier, que j'ai eu la chance de rencontrer récemment.
Philippe Chauveau :
Cette double culture vous a aidé dans votre parcours d'écrivain ?
Tatiana de Rosnay :
Oui, absolument ! Je pense qu'elle me permet d'abord de passer d'une langue à l'autre sans vraiment même le réaliser moi-même puisque de toute façon, j'écris en anglais, c'est vrai. Je pense que cela me met à part, cela me met dans une case. D'ailleurs, je sais que pour les libraires français, je suis un peu un casse-tête : ils ne savent jamais sur quelle table ou quelle étagère me mettre puisqu'il y a écrit sur mes livres, « traduit de l'anglais ». Du coup, je me retrouve à côté de Douglas Kennedy ou Paul Auster, ce qui n'est pas pour me déplaire...
Philippe Chauveau :
Lorsque vous pensez à votre travail, au contact avec vos lecteurs, quel est le mot qui vous vient spontanément à l'esprit, pour résumer ce que vous faites et ce que vous vivez ?
Tatiana de Rosnay :
Echange ! J'ai l'impression qu'un livre, c'est comme une bouteille qu'on lance à la mer et on ne sait jamais qui va ramasser cette bouteille, qui va lire ce qu'il y a à l'intérieur et comment on va vous renvoyer ce que l'on a reçu. Donc, c'est cet échange, ce partage qui me plaît avec mes lecteurs, et que j'ai envie de continuer le plus longtemps possible.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Tatiana de Rosnay de nous avoir offert ce partage, cette rencontre. Rose, c'est votre nouveau roman. C'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.
Bonjour Tatiana de Rosnay. Moka, Le voisin, Elle s'appelait Sarah, et puis aujourd'hui votre actualité, Rose aux éditions Héloïse d'Ormesson. Lorsque vous vous penchez un petit peu sur votre parcours, c'est de la satisfaction, de l'interrogation sur ce que vous allez écrire demain ? Comment vivez-vous tout ce qui vous est arrivé depuis toutes ces années ?
Tatiana de Rosnay :
D'abord, c'est vrai qu'Elle s'appelait Sarah a complètement bouleversé ma vie d'auteur puisque ça a été mon premier gros succès mais je dirais que cela ne change pas ma façon d'écrire. Je me remets toujours autant en question et chaque livre est un challenge, chaque livre est une nouvelle aventure à laquelle je me prête avec beaucoup de plaisir et de travail.
Philippe Chauveau :
Vous évoquiez Elle s'appelait Sarah. Un mot, à la fois sur le roman et sur le film, énorme succès il y a quelques mois avec Kristin Scott-Thomas dans le rôle principal. Pour un auteur, voir une adaptation au cinéma et voir le public suivre avec satisfaction ce film, on le vit comment ?
Tatiana de Rosnay :
Ca a été une aventure inouïe !
Philippe Chauveau :
On ne se sent pas un peu dépossédé de son enfant ?
Tatiana de Rosnay :
Oui, c'est vrai. On a une petite inquiétude mais en même temps, j'avais lu le scénario, j'avais rencontré Gilles Paquet-Brenner. C'est Serge Joncour qui a fait le scénario et que je connais bien. Donc, je n'ai pas eu peur. Ensuite, j'ai fait partie du tournage puisque j'ai tourné dans le film et j'ai appris à bien connaître Mélusine Mayance qui joue Sarah. Toute cette aventure a été vraiment pour moi un souvenir inoubliable qui me marquera à jamais et même en entendant la musique du film, de Max Richter, je verse quelques petites larmes...
Philippe Chauveau :
Vous êtes un auteur qui n'est pas très médiatisé et j'ai l'impression que votre succès s'est fait beaucoup par le « bouche à oreille », petit à petit. Du coup, vous êtes l'un des auteurs les plus lus en France et extrêmement lu aux Etats-Unis. Comment l'avez-vous vécu cette médiatisation ? Est-ce que vous regrettez par exemple de ne pas être présente sur les plateaux de télévision, dans les émissions littéraires ?
Tatiana de Rosnay :
Non, je trouve que ce chemin lent, de « bouche à oreille », de rencontres avec mes lecteurs sur les salons a été plus paisible. Je sais que là, maintenant, les plateaux de télé vont m'attendre ; je sais que je vais devoir y aller. Cela m'effraie un petit peu parce que je pense que ce n'est pas facile pour un auteur d'aller parler de ses livres devant des millions de téléspectateurs mais ça fait partie de jeu aussi. Moi, je suis assez contente que les choses aient démarré comme ça, petit à petit, jusqu'à maintenant.
Philippe Chauveau :
Avez-vous l'impression qu'en France et notamment dans le milieu littéraire et peut-être plus le milieu littéraire parisien, les auteurs qui se vendent bien font un peu peur ?
Tatiana de Rosnay :
Non, je ne dirais pas qu'ils font peur. Je dirais qu'on peut, peut-être, plus facilement les critiquer et dire : « Ah, ce livre se vend bien, c'est un best-seller, donc c'est un mauvais livre, donc c'est mal écrit !». Je ne suis pas d'accord avec ça. Très souvent, on a tendance à juger un auteur par ses ventes; je trouve ça injuste et pour connaître un auteur, il faut le lire. Ouvrez ce livre et lisez-le !
Philippe Chauveau :
Vous-même, aujourd'hui, dans les auteurs contemporains, français ou étrangers, quels sont vos coups de cœur ?
Tatiana de Rosnay :
Moi, j'aime beaucoup le travail de Karine Tuil, je la suis depuis ses débuts, Véronique Olmi aussi. J'aime beaucoup le travail de Serge Joncour qui est en plus un ami. Mais je vous avoue aussi, Philippe, que je lis aussi beaucoup d'auteurs étrangers, notamment les anglais, puisque je suis moitié anglaise, et donc j'aime beaucoup le travail de Ian Mac Ewan et aussi l'américaine Tracy Chevalier, que j'ai eu la chance de rencontrer récemment.
Philippe Chauveau :
Cette double culture vous a aidé dans votre parcours d'écrivain ?
Tatiana de Rosnay :
Oui, absolument ! Je pense qu'elle me permet d'abord de passer d'une langue à l'autre sans vraiment même le réaliser moi-même puisque de toute façon, j'écris en anglais, c'est vrai. Je pense que cela me met à part, cela me met dans une case. D'ailleurs, je sais que pour les libraires français, je suis un peu un casse-tête : ils ne savent jamais sur quelle table ou quelle étagère me mettre puisqu'il y a écrit sur mes livres, « traduit de l'anglais ». Du coup, je me retrouve à côté de Douglas Kennedy ou Paul Auster, ce qui n'est pas pour me déplaire...
Philippe Chauveau :
Lorsque vous pensez à votre travail, au contact avec vos lecteurs, quel est le mot qui vous vient spontanément à l'esprit, pour résumer ce que vous faites et ce que vous vivez ?
Tatiana de Rosnay :
Echange ! J'ai l'impression qu'un livre, c'est comme une bouteille qu'on lance à la mer et on ne sait jamais qui va ramasser cette bouteille, qui va lire ce qu'il y a à l'intérieur et comment on va vous renvoyer ce que l'on a reçu. Donc, c'est cet échange, ce partage qui me plaît avec mes lecteurs, et que j'ai envie de continuer le plus longtemps possible.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Tatiana de Rosnay de nous avoir offert ce partage, cette rencontre. Rose, c'est votre nouveau roman. C'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.
Tatiana de Rosnay
Rose
Le livre 5'24Tatiana de Rosnay, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Héloïse d'Ormesson, votre éditrice, de Rose, votre nouveau roman. Une belle histoire mais une triste histoire aussi, qui nous emmène au cœur du Second empire lorsque le baron et le préfet Haussmann décide de modifier la ville de Paris avec l'aval de Napoléon III. Et puis, cette femme, Rose, qui va lutter seule contre tous. Comment est née cette histoire ?
Tatiana de Rosnay :
D'abord, j'aime ma ville. Je suis parisienne et je suis toujours fascinée par son histoire et c'est vrai qu'on a tendance à croire que Paris a toujours été ce Paris haussmannien. En fait, non. Quand on se penche sur l'histoire de Paris et quand on voit les fameuses photos de Charles Marville qui sont d'avant et pendant Haussmann, on se rend compte qu'il y avait toute une série de petites rues charmantes, certes malsaines, pas d'égout, pas d'éclairage, pas de large passage, qui existaient dans Paris. Je me suis demandée comment les parisiens ont dû vivre ces 17 ans de travaux, et surtout les parisiens dont les maisons étaient sur les tracés des futurs boulevards. Rose, sa maison est sur le tracé du futur boulevard Saint-Germain, elle va recevoir cette lettre fatidique et le roman démarre là.
Philippe Chauveau :
Vous nous emmenez donc en 1868, avec ce personnage de Rose, avec le baron Haussmann ; on évoque aussi l'empereur Napoléon III. Pourtant, j'ai l'impression que ce roman, vous l'avez voulu très actuel.
Tatiana de Rosnay :
Mais il est très actuel et je vous remercie de dire cela car je ne voudrais pas que mes lecteurs pensent que j'ai écrit un livre historique et poussiéreux, d'ailleurs j'en serais bien incapable car je ne suis pas historienne. J'ai juste choisi cette problématique de ce remodelage d'une ville où les gens perdent leurs repères parce que leurs quartiers d'enfance sont complètement détruits et ça, effectivement, c'est quelque chose qui peut nous arriver aujourd'hui. Donc c'est vrai que, même si cela se passe au siècle dernier, c'est un roman moderne, c'est un roman qui aurait pu se passer aujourd'hui.
Philippe Chauveau :
Dans ce roman, on retrouve des ingrédients qui vous sont chers. On retrouve une intrigue parce qu'il y a une sorte de secret de famille que l'on découvre à la fin, il y a ce roman historique puisque nous sommes en plein Second empire et puis c'est une belle histoire d'amour entre Rose et son mari.
Tatiana de Rosnay :
C'est une histoire d'amour puisque Rose va évoquer ce mariage qu'elle a eu avec Armand mais c'est vrai que c'est un roman, même s'il est très différent parce que c'est un roman épistolaire et que je n'en avais jamais écrit, on retrouve effectivement, si je peux dire, ma « patte » : les secrets de famille, il y en a un, on ne va pas dire ce que c'est bien sûr, et puis mon obsession pour les lieux. Il y a cet intérêt pour les murs et comment les murs gardent en eux ce qui s'est passé. Je pense que je ne suis pas au bout de cette obsession et que je vais continuer à l'explorer.
Philippe Chauveau :
Roman épistolaire, vous le disiez. Comment travaille t'on sur un roman épistolaire parce c'est différent. J'imagine que la technique n'est pas la même et lorsque l'on est dans votre roman, on est face à des lettres que l'on découvre avec un côté un peu voyeur puisqu'elles ne sont pas censées être lues normalement. Alors, ce roman épistolaire, comment l'avez-vous construit ?
Tatiana de Rosnay :
C'est intéressant ce que vous dites. C'est vrai que ça a été une façon très intimiste d'aborder ce quotidien de Rose, cette longue lettre qu'elle écrit parce qu'il y a non seulement, la longue lettre qu'elle écrit à son mari et où elle va dévoiler son secret, son combat contre Haussmann, sa description de ce Paris qui change, mais il y a aussi toutes ces lettres préférées qui sont là, il y a une dizaine de lettres qu'elle garde près d'elle. Et donc, pour écrire ce roman un peu différent, je l'ai écrit à la main. Au début, c'était très déconcertant pour moi parce que je n'avais pas l'habitude car je tape à l'ordinateur comme beaucoup de romanciers, et là, tout à coup, il fallait revenir au stylo et j'ai ressenti un certain plaisir en faisant cela. J'ai remarqué que le rythme était très différent ; c'est-à-dire qu'on écrit peut-être plus lentement qu'on ne tape et donc, les mots passent d'une façon différente, j'imagine, du cerveau à la plume. J'y ai pris du plaisir et pour augmenter encore ma symbiose avec Rose, j'écrivais à la lueur d'une bougie parce que Rose est dans sa cave, elle écrit cette longue lettre à Armand, dans sa cave, à la lueur d'une bougie et j'ai voulu faire comme elle. Cela a un peu fait rire mon entourage, mais au moins, je l'ai fait !
Philippe Chauveau :
Lorsque vous vous promenez aujourd'hui dans Paris, ou dans tout autre lieu historique notamment, est-ce que vous pensez toujours à ce personnage de Rose ou aux autres personnages qui ont flâné avant vous sur les grands boulevards ou dans des petites ruelles parisiennes ?
Tatiana de Rosnay :
Vous savez, depuis que j'ai écrit Rose, parce que j'aime beaucoup marcher à pied dans ma ville, je ne peux pas m'empêcher à chaque fois que je lève les yeux de me dire « Ah, il est passé par là ! » où « Ah non, il n'est pas passé par là ! ». J'arrive à repérer tout de suite quelles sont les parties de cette ville qui ont été épargnées par Haussmann et puis celles où il est passé et où il a eu parfois la main très lourde, par exemple l'île de la Cité.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Tatiana de Rosnay. Rose, c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.
Tatiana de Rosnay, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Héloïse d'Ormesson, votre éditrice, de Rose, votre nouveau roman. Une belle histoire mais une triste histoire aussi, qui nous emmène au cœur du Second empire lorsque le baron et le préfet Haussmann décide de modifier la ville de Paris avec l'aval de Napoléon III. Et puis, cette femme, Rose, qui va lutter seule contre tous. Comment est née cette histoire ?
Tatiana de Rosnay :
D'abord, j'aime ma ville. Je suis parisienne et je suis toujours fascinée par son histoire et c'est vrai qu'on a tendance à croire que Paris a toujours été ce Paris haussmannien. En fait, non. Quand on se penche sur l'histoire de Paris et quand on voit les fameuses photos de Charles Marville qui sont d'avant et pendant Haussmann, on se rend compte qu'il y avait toute une série de petites rues charmantes, certes malsaines, pas d'égout, pas d'éclairage, pas de large passage, qui existaient dans Paris. Je me suis demandée comment les parisiens ont dû vivre ces 17 ans de travaux, et surtout les parisiens dont les maisons étaient sur les tracés des futurs boulevards. Rose, sa maison est sur le tracé du futur boulevard Saint-Germain, elle va recevoir cette lettre fatidique et le roman démarre là.
Philippe Chauveau :
Vous nous emmenez donc en 1868, avec ce personnage de Rose, avec le baron Haussmann ; on évoque aussi l'empereur Napoléon III. Pourtant, j'ai l'impression que ce roman, vous l'avez voulu très actuel.
Tatiana de Rosnay :
Mais il est très actuel et je vous remercie de dire cela car je ne voudrais pas que mes lecteurs pensent que j'ai écrit un livre historique et poussiéreux, d'ailleurs j'en serais bien incapable car je ne suis pas historienne. J'ai juste choisi cette problématique de ce remodelage d'une ville où les gens perdent leurs repères parce que leurs quartiers d'enfance sont complètement détruits et ça, effectivement, c'est quelque chose qui peut nous arriver aujourd'hui. Donc c'est vrai que, même si cela se passe au siècle dernier, c'est un roman moderne, c'est un roman qui aurait pu se passer aujourd'hui.
Philippe Chauveau :
Dans ce roman, on retrouve des ingrédients qui vous sont chers. On retrouve une intrigue parce qu'il y a une sorte de secret de famille que l'on découvre à la fin, il y a ce roman historique puisque nous sommes en plein Second empire et puis c'est une belle histoire d'amour entre Rose et son mari.
Tatiana de Rosnay :
C'est une histoire d'amour puisque Rose va évoquer ce mariage qu'elle a eu avec Armand mais c'est vrai que c'est un roman, même s'il est très différent parce que c'est un roman épistolaire et que je n'en avais jamais écrit, on retrouve effectivement, si je peux dire, ma « patte » : les secrets de famille, il y en a un, on ne va pas dire ce que c'est bien sûr, et puis mon obsession pour les lieux. Il y a cet intérêt pour les murs et comment les murs gardent en eux ce qui s'est passé. Je pense que je ne suis pas au bout de cette obsession et que je vais continuer à l'explorer.
Philippe Chauveau :
Roman épistolaire, vous le disiez. Comment travaille t'on sur un roman épistolaire parce c'est différent. J'imagine que la technique n'est pas la même et lorsque l'on est dans votre roman, on est face à des lettres que l'on découvre avec un côté un peu voyeur puisqu'elles ne sont pas censées être lues normalement. Alors, ce roman épistolaire, comment l'avez-vous construit ?
Tatiana de Rosnay :
C'est intéressant ce que vous dites. C'est vrai que ça a été une façon très intimiste d'aborder ce quotidien de Rose, cette longue lettre qu'elle écrit parce qu'il y a non seulement, la longue lettre qu'elle écrit à son mari et où elle va dévoiler son secret, son combat contre Haussmann, sa description de ce Paris qui change, mais il y a aussi toutes ces lettres préférées qui sont là, il y a une dizaine de lettres qu'elle garde près d'elle. Et donc, pour écrire ce roman un peu différent, je l'ai écrit à la main. Au début, c'était très déconcertant pour moi parce que je n'avais pas l'habitude car je tape à l'ordinateur comme beaucoup de romanciers, et là, tout à coup, il fallait revenir au stylo et j'ai ressenti un certain plaisir en faisant cela. J'ai remarqué que le rythme était très différent ; c'est-à-dire qu'on écrit peut-être plus lentement qu'on ne tape et donc, les mots passent d'une façon différente, j'imagine, du cerveau à la plume. J'y ai pris du plaisir et pour augmenter encore ma symbiose avec Rose, j'écrivais à la lueur d'une bougie parce que Rose est dans sa cave, elle écrit cette longue lettre à Armand, dans sa cave, à la lueur d'une bougie et j'ai voulu faire comme elle. Cela a un peu fait rire mon entourage, mais au moins, je l'ai fait !
Philippe Chauveau :
Lorsque vous vous promenez aujourd'hui dans Paris, ou dans tout autre lieu historique notamment, est-ce que vous pensez toujours à ce personnage de Rose ou aux autres personnages qui ont flâné avant vous sur les grands boulevards ou dans des petites ruelles parisiennes ?
Tatiana de Rosnay :
Vous savez, depuis que j'ai écrit Rose, parce que j'aime beaucoup marcher à pied dans ma ville, je ne peux pas m'empêcher à chaque fois que je lève les yeux de me dire « Ah, il est passé par là ! » où « Ah non, il n'est pas passé par là ! ». J'arrive à repérer tout de suite quelles sont les parties de cette ville qui ont été épargnées par Haussmann et puis celles où il est passé et où il a eu parfois la main très lourde, par exemple l'île de la Cité.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Tatiana de Rosnay. Rose, c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.
Tatiana de Rosnay
Rose
L'avis du libraire 1'27Stanislas Rigot
118, rue de la Pompe
75016 Paris
Tél : 01-47-27-31-31
www.lamartine.fr
« Le nouveau roman de Tatiana de Rosnay, très attendu après le succès du film Elle s'appelait Sarah, tiré du livre de Tatiana de Rosnay, un énorme succès qui a fait d'elle l'écrivain français la plus lu en Europe. Ca ne risque pas de s'arrêter avec Rose, son nouveau roman qui est très réussi et qui va vous raconter l'histoire d'une femme, Rose, qui habite sur le tracé du boulevard Saint Germain. Nous sommes sous Napoléon III, Haussmann a commencé les travaux. La rue où habite Rose doit être entièrement démolie. Progressivement, on a donc le portrait de cette femme, au travers de son mari, ses enfants et l'avancée des travaux. On a une manière très intime de vivre l'histoire. C'est un livre qui est passionnant par rapport à ça parce que nous aujourd'hui, parisiens, nous bénéficions des avantages des fameux boulevards haussmanniens mais là, on va vous raconter comment ces boulevards ont, pendant 15 années, détruit des vies en plus de détruire des rues. Ce mélange de grand roman historique et d'intimité de cette femme fonctionne à merveille ».
Stanislas Rigot
118, rue de la Pompe
75016 Paris
Tél : 01-47-27-31-31
www.lamartine.fr
« Le nouveau roman de Tatiana de Rosnay, très attendu après le succès du film Elle s'appelait Sarah, tiré du livre de Tatiana de Rosnay, un énorme succès qui a fait d'elle l'écrivain français la plus lu en Europe. Ca ne risque pas de s'arrêter avec Rose, son nouveau roman qui est très réussi et qui va vous raconter l'histoire d'une femme, Rose, qui habite sur le tracé du boulevard Saint Germain. Nous sommes sous Napoléon III, Haussmann a commencé les travaux. La rue où habite Rose doit être entièrement démolie. Progressivement, on a donc le portrait de cette femme, au travers de son mari, ses enfants et l'avancée des travaux. On a une manière très intime de vivre l'histoire. C'est un livre qui est passionnant par rapport à ça parce que nous aujourd'hui, parisiens, nous bénéficions des avantages des fameux boulevards haussmanniens mais là, on va vous raconter comment ces boulevards ont, pendant 15 années, détruit des vies en plus de détruire des rues. Ce mélange de grand roman historique et d'intimité de cette femme fonctionne à merveille ».