Tatiana de Rosnay

Tatiana de Rosnay

Rose

Le livre 5'24
Philippe Chauveau :
Tatiana de Rosnay, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Héloïse d'Ormesson, votre éditrice, de Rose, votre nouveau roman. Une belle histoire mais une triste histoire aussi, qui nous emmène au cœur du Second empire lorsque le baron et le préfet Haussmann décide de modifier la ville de Paris avec l'aval de Napoléon III. Et puis, cette femme, Rose, qui va lutter seule contre tous. Comment est née cette histoire ?

Tatiana de Rosnay :
D'abord, j'aime ma ville. Je suis parisienne et je suis toujours fascinée par son histoire et c'est vrai qu'on a tendance à croire que Paris a toujours été ce Paris haussmannien. En fait, non. Quand on se penche sur l'histoire de Paris et quand on voit les fameuses photos de Charles Marville qui sont d'avant et pendant Haussmann, on se rend compte qu'il y avait toute une série de petites rues charmantes, certes malsaines, pas d'égout, pas d'éclairage, pas de large passage, qui existaient dans Paris. Je me suis demandée comment les parisiens ont dû vivre ces 17 ans de travaux, et surtout les parisiens dont les maisons étaient sur les tracés des futurs boulevards. Rose, sa maison est sur le tracé du futur boulevard Saint-Germain, elle va recevoir cette lettre fatidique et le roman démarre là.

Philippe Chauveau :
Vous nous emmenez donc en 1868, avec ce personnage de Rose, avec le baron Haussmann ; on évoque aussi l'empereur Napoléon III. Pourtant, j'ai l'impression que ce roman, vous l'avez voulu très actuel.

Tatiana de Rosnay :
Mais il est très actuel et je vous remercie de dire cela car je ne voudrais pas que mes lecteurs pensent que j'ai écrit un livre historique et poussiéreux, d'ailleurs j'en serais bien incapable car je ne suis pas historienne. J'ai juste choisi cette problématique de ce remodelage d'une ville où les gens perdent leurs repères parce que leurs quartiers d'enfance sont complètement détruits et ça, effectivement, c'est quelque chose qui peut nous arriver aujourd'hui. Donc c'est vrai que, même si cela se passe au siècle dernier, c'est un roman moderne, c'est un roman qui aurait pu se passer aujourd'hui.

Philippe Chauveau :
Dans ce roman, on retrouve des ingrédients qui vous sont chers. On retrouve une intrigue parce qu'il y a une sorte de secret de famille que l'on découvre à la fin, il y a ce roman historique puisque nous sommes en plein Second empire et puis c'est une belle histoire d'amour entre Rose et son mari.

Tatiana de Rosnay :
C'est une histoire d'amour puisque Rose va évoquer ce mariage qu'elle a eu avec Armand mais c'est vrai que c'est un roman, même s'il est très différent parce que c'est un roman épistolaire et que je n'en avais jamais écrit, on retrouve effectivement, si je peux dire, ma « patte » : les secrets de famille, il y en a un, on ne va pas dire ce que c'est bien sûr, et puis mon obsession pour les lieux. Il y a cet intérêt pour les murs et comment les murs gardent en eux ce qui s'est passé. Je pense que je ne suis pas au bout de cette obsession et que je vais continuer à l'explorer.

Philippe Chauveau :
Roman épistolaire, vous le disiez. Comment travaille t'on sur un roman épistolaire parce c'est différent. J'imagine que la technique n'est pas la même et lorsque l'on est dans votre roman, on est face à des lettres que l'on découvre avec un côté un peu voyeur puisqu'elles ne sont pas censées être lues normalement. Alors, ce roman épistolaire, comment l'avez-vous construit ?

Tatiana de Rosnay :
C'est intéressant ce que vous dites. C'est vrai que ça a été une façon très intimiste d'aborder ce quotidien de Rose, cette longue lettre qu'elle écrit parce qu'il y a non seulement, la longue lettre qu'elle écrit à son mari et où elle va dévoiler son secret, son combat contre Haussmann, sa description de ce Paris qui change, mais il y a aussi toutes ces lettres préférées qui sont là, il y a une dizaine de lettres qu'elle garde près d'elle. Et donc, pour écrire ce roman un peu différent, je l'ai écrit à la main. Au début, c'était très déconcertant pour moi parce que je n'avais pas l'habitude car je tape à l'ordinateur comme beaucoup de romanciers, et là, tout à coup, il fallait revenir au stylo et j'ai ressenti un certain plaisir en faisant cela. J'ai remarqué que le rythme était très différent ; c'est-à-dire qu'on écrit peut-être plus lentement qu'on ne tape et donc, les mots passent d'une façon différente, j'imagine, du cerveau à la plume. J'y ai pris du plaisir et pour augmenter encore ma symbiose avec Rose, j'écrivais à la lueur d'une bougie parce que Rose est dans sa cave, elle écrit cette longue lettre à Armand, dans sa cave, à la lueur d'une bougie et j'ai voulu faire comme elle. Cela a un peu fait rire mon entourage, mais au moins, je l'ai fait !

Philippe Chauveau :
Lorsque vous vous promenez aujourd'hui dans Paris, ou dans tout autre lieu historique notamment, est-ce que vous pensez toujours à ce personnage de Rose ou aux autres personnages qui ont flâné avant vous sur les grands boulevards ou dans des petites ruelles parisiennes ?

Tatiana de Rosnay :

Vous savez, depuis que j'ai écrit Rose, parce que j'aime beaucoup marcher à pied dans ma ville, je ne peux pas m'empêcher à chaque fois que je lève les yeux de me dire « Ah, il est passé par là ! » où « Ah non, il n'est pas passé par là ! ». J'arrive à repérer tout de suite quelles sont les parties de cette ville qui ont été épargnées par Haussmann et puis celles où il est passé et où il a eu parfois la main très lourde, par exemple l'île de la Cité.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Tatiana de Rosnay. Rose, c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.
Philippe Chauveau :
Tatiana de Rosnay, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Héloïse d'Ormesson, votre éditrice, de Rose, votre nouveau roman. Une belle histoire mais une triste histoire aussi, qui nous emmène au cœur du Second empire lorsque le baron et le préfet Haussmann décide de modifier la ville de Paris avec l'aval de Napoléon III. Et puis, cette femme, Rose, qui va lutter seule contre tous. Comment est née cette histoire ?

Tatiana de Rosnay :
D'abord, j'aime ma ville. Je suis parisienne et je suis toujours fascinée par son histoire et c'est vrai qu'on a tendance à croire que Paris a toujours été ce Paris haussmannien. En fait, non. Quand on se penche sur l'histoire de Paris et quand on voit les fameuses photos de Charles Marville qui sont d'avant et pendant Haussmann, on se rend compte qu'il y avait toute une série de petites rues charmantes, certes malsaines, pas d'égout, pas d'éclairage, pas de large passage, qui existaient dans Paris. Je me suis demandée comment les parisiens ont dû vivre ces 17 ans de travaux, et surtout les parisiens dont les maisons étaient sur les tracés des futurs boulevards. Rose, sa maison est sur le tracé du futur boulevard Saint-Germain, elle va recevoir cette lettre fatidique et le roman démarre là.

Philippe Chauveau :
Vous nous emmenez donc en 1868, avec ce personnage de Rose, avec le baron Haussmann ; on évoque aussi l'empereur Napoléon III. Pourtant, j'ai l'impression que ce roman, vous l'avez voulu très actuel.

Tatiana de Rosnay :
Mais il est très actuel et je vous remercie de dire cela car je ne voudrais pas que mes lecteurs pensent que j'ai écrit un livre historique et poussiéreux, d'ailleurs j'en serais bien incapable car je ne suis pas historienne. J'ai juste choisi cette problématique de ce remodelage d'une ville où les gens perdent leurs repères parce que leurs quartiers d'enfance sont complètement détruits et ça, effectivement, c'est quelque chose qui peut nous arriver aujourd'hui. Donc c'est vrai que, même si cela se passe au siècle dernier, c'est un roman moderne, c'est un roman qui aurait pu se passer aujourd'hui.

Philippe Chauveau :
Dans ce roman, on retrouve des ingrédients qui vous sont chers. On retrouve une intrigue parce qu'il y a une sorte de secret de famille que l'on découvre à la fin, il y a ce roman historique puisque nous sommes en plein Second empire et puis c'est une belle histoire d'amour entre Rose et son mari.

Tatiana de Rosnay :
C'est une histoire d'amour puisque Rose va évoquer ce mariage qu'elle a eu avec Armand mais c'est vrai que c'est un roman, même s'il est très différent parce que c'est un roman épistolaire et que je n'en avais jamais écrit, on retrouve effectivement, si je peux dire, ma « patte » : les secrets de famille, il y en a un, on ne va pas dire ce que c'est bien sûr, et puis mon obsession pour les lieux. Il y a cet intérêt pour les murs et comment les murs gardent en eux ce qui s'est passé. Je pense que je ne suis pas au bout de cette obsession et que je vais continuer à l'explorer.

Philippe Chauveau :
Roman épistolaire, vous le disiez. Comment travaille t'on sur un roman épistolaire parce c'est différent. J'imagine que la technique n'est pas la même et lorsque l'on est dans votre roman, on est face à des lettres que l'on découvre avec un côté un peu voyeur puisqu'elles ne sont pas censées être lues normalement. Alors, ce roman épistolaire, comment l'avez-vous construit ?

Tatiana de Rosnay :
C'est intéressant ce que vous dites. C'est vrai que ça a été une façon très intimiste d'aborder ce quotidien de Rose, cette longue lettre qu'elle écrit parce qu'il y a non seulement, la longue lettre qu'elle écrit à son mari et où elle va dévoiler son secret, son combat contre Haussmann, sa description de ce Paris qui change, mais il y a aussi toutes ces lettres préférées qui sont là, il y a une dizaine de lettres qu'elle garde près d'elle. Et donc, pour écrire ce roman un peu différent, je l'ai écrit à la main. Au début, c'était très déconcertant pour moi parce que je n'avais pas l'habitude car je tape à l'ordinateur comme beaucoup de romanciers, et là, tout à coup, il fallait revenir au stylo et j'ai ressenti un certain plaisir en faisant cela. J'ai remarqué que le rythme était très différent ; c'est-à-dire qu'on écrit peut-être plus lentement qu'on ne tape et donc, les mots passent d'une façon différente, j'imagine, du cerveau à la plume. J'y ai pris du plaisir et pour augmenter encore ma symbiose avec Rose, j'écrivais à la lueur d'une bougie parce que Rose est dans sa cave, elle écrit cette longue lettre à Armand, dans sa cave, à la lueur d'une bougie et j'ai voulu faire comme elle. Cela a un peu fait rire mon entourage, mais au moins, je l'ai fait !

Philippe Chauveau :
Lorsque vous vous promenez aujourd'hui dans Paris, ou dans tout autre lieu historique notamment, est-ce que vous pensez toujours à ce personnage de Rose ou aux autres personnages qui ont flâné avant vous sur les grands boulevards ou dans des petites ruelles parisiennes ?

Tatiana de Rosnay :

Vous savez, depuis que j'ai écrit Rose, parce que j'aime beaucoup marcher à pied dans ma ville, je ne peux pas m'empêcher à chaque fois que je lève les yeux de me dire « Ah, il est passé par là ! » où « Ah non, il n'est pas passé par là ! ». J'arrive à repérer tout de suite quelles sont les parties de cette ville qui ont été épargnées par Haussmann et puis celles où il est passé et où il a eu parfois la main très lourde, par exemple l'île de la Cité.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Tatiana de Rosnay. Rose, c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Héloïse d'Ormesson.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Elle est l'un des auteurs français contemporains les plus lus au monde. Avec Boomerang, Moka, ou encore Le voisin, Tatiana de Rosnay a conquis un public qui ne connait pas de frontières. Mêlant habilement intrigue, secrets de famille, psychologie des personnages et importances des lieux, Tatiana de Rosnay a su créer un univers qui lui est propre et qui séduit aussi les réalisateurs puisqu'après le succès sur grand écran de Elle s'appelait Sarah avec Kristin Scott Thomas, plusieurs de ses titres feront aussi l'objet d'adaptation...Poussière blonde de Tatiana Rosnay (de) - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau : Bonjour Tatiana de Rosnay. Moka, Le voisin, Elle s'appelait Sarah, et puis aujourd'hui votre actualité, Rose aux éditions Héloïse d'Ormesson. Lorsque vous vous penchez un petit peu sur votre parcours, c'est de la satisfaction, de l'interrogation sur ce que vous allez écrire demain ? Comment vivez-vous tout ce qui vous est arrivé depuis toutes ces années ? Tatiana de Rosnay : D'abord, c'est vrai qu'Elle s'appelait Sarah a complètement bouleversé ma vie d'auteur puisque ça a été mon premier gros succès mais...Poussière blonde de Tatiana Rosnay (de) - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Tatiana de Rosnay, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Héloïse d'Ormesson, votre éditrice, de Rose, votre nouveau roman. Une belle histoire mais une triste histoire aussi, qui nous emmène au cœur du Second empire lorsque le baron et le préfet Haussmann décide de modifier la ville de Paris avec l'aval de Napoléon III. Et puis, cette femme, Rose, qui va lutter seule contre tous. Comment est née cette histoire ? Tatiana de Rosnay : D'abord, j'aime ma ville. Je suis parisienne et je suis...Poussière blonde de Tatiana Rosnay (de) - Le livre - Suite
    Librairie Lamartine Stanislas Rigot 118, rue de la Pompe 75016 Paris Tél : 01-47-27-31-31 www.lamartine.fr « Le nouveau roman de Tatiana de Rosnay, très attendu après le succès du film Elle s'appelait Sarah, tiré du livre de Tatiana de Rosnay, un énorme succès qui a fait d'elle l'écrivain français la plus lu en Europe. Ca ne risque pas de s'arrêter avec Rose, son nouveau roman qui est très réussi et qui va vous raconter l'histoire d'une femme, Rose, qui habite sur le tracé du boulevard Saint Germain. Nous sommes sous...Poussière blonde de Tatiana Rosnay (de) - L'avis du libraire - Suite