Le nom d’Anne-Dauphine Julliand ne vous est sans doute pas inconnu. En 2011, son livre « Deux petits pas sur le sable mouillé » a été un vrai succès de librairie avec plus de 500 000 exemplaires vendus. Dans ce livre, suivi de « Une journée particulière », Anne-Dauphine Julliand racontait, avec justesse et pudeur, la maladie et la mort de sa petite fille Thaïs. Journaliste de formation, elle écrit en presse quotidienne et en presse professionnelle avant de réaliser son premier film documentaire, « Et les mistrals...
Jules-César d'Anne-Dauphine Julliand - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Anne-Dauphine Julliand.
Vous êtes dans l'actualité avec ce livre « Jules-César », publié aux éditions Les Arènes. Non, ce n'est pas une biographie de Jules César, chef romain ! C'est bien un roman. On va en parler dans un instant mais faisons un peu plus connaissance. On vous connaît déjà en librairie puisqu'il y avait eu deux précédents titres, « Deux petits pas sur le sable mouillé » suivi d’« Une journée particulière » dans lesquels vous racontiez le décès de vos deux...
Jules-César d'Anne-Dauphine Julliand - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Avec ce qui est donc votre premier roman, Anne-Dauphine Julliand, nous faisons connaissance avec Jules-César. Quel drôle de nom pour ce petit bonhomme qui nous vient du Sénégal. Il vit là-bas avec son frère Simon, avec son père Augustin et sa maman Suzanne, et la grand-mère aussi, dont on reparlera. Toute cette petite famille vit au Sénégal, mais il y a la maladie qui plane sur eux, sur Jules-César. C'est le point de départ de votre roman. Présentation de Jules César et de sa famille. Qui sont-ils...
Jules-César d'Anne-Dauphine Julliand - Livre - Suite
Anne-Dauphine Julliand
Jules-César
Présentation 00'01'51"Le nom d’Anne-Dauphine Julliand ne vous est sans doute pas inconnu. En 2011, son livre « Deux petits pas sur le sable mouillé » a été un vrai succès de librairie avec plus de 500 000 exemplaires vendus. Dans ce livre, suivi de « Une journée particulière », Anne-Dauphine Julliand racontait, avec justesse et pudeur, la maladie et la mort de sa petite fille Thaïs. Journaliste de formation, elle écrit en presse quotidienne et en presse professionnelle avant de réaliser son premier film documentaire, « Et les mistrals gagnants », toujours sur le thème de la maladie et de l’enfant, vu par plus de 300 000 spectateurs.
Dans cette même veine, mais choisissant cette fois-ci l’écriture romanesque, Anne-Sophie Julliand nous raconte cette fois-ci l’histoire de Jules-César, qui donne d’ailleurs son titre au livre. Mais attention, ne vous y trompez pas. Il ne s’agit pas du Jules César, empereur romain, mais bien de ce gamin de 7 ans qui vit au Sénégal avec ses parents et son frère. Son quotidien, ce sont les copains, le baby-foot et l’affection de sa grand-mère qu’il voit en cachette. Mais Jules César est en sursis, ses reins ne fonctionnent plus, seule une greffe pourrait le sauver. Or, au Sénégal, on ne pratique pas de genre d’opération.
Jules César et son père s’envolent alors pour la France, dans l’espoir de trouver un donneur.
Voilà le point de départ de ce joli roman, plein de fraicheur, de tendresse et d’humour où l’on parle de choses graves avec des mots pleins de lumière.
Le déracinement, le poids de la tradition, la relation père-fils, la maladie, l’appréhension de l’opération, autant de thèmes abordés avec délicatesse pour évoquer la force et la fragilité qui se cachent en chacun de nous.
« Jules-César » d’Anne-Dauphine Julliand est publié aux éditions Les Arènes.
Anne-Dauphine Julliand
Jules-César
Portrait 00'06'35"Philippe Chauveau :
Bonjour Anne-Dauphine Julliand.
Vous êtes dans l'actualité avec ce livre « Jules-César », publié aux éditions Les Arènes. Non, ce n'est pas une biographie de Jules César, chef romain ! C'est bien un roman. On va en parler dans un instant mais faisons un peu plus connaissance. On vous connaît déjà en librairie puisqu'il y avait eu deux précédents titres, « Deux petits pas sur le sable mouillé » suivi d’« Une journée particulière » dans lesquels vous racontiez le décès de vos deux enfants, Thaïs et Azylis. Et aujourd'hui, il y a le roman, l'écriture romanesque. Mais si je remonte encore le fil du temps, je dirais que l'écriture, c'est un peu votre ADN, votre raison de vivre, puisque vous êtes journaliste. Pourquoi ce goût de l'écrit ?
Anne-Dauphine Julliand :
Je ne sais pas. Ça ne s'explique pas. Depuis que je suis toute petite, j'aime écrire.
A l'école, je n'étais pas forcément bon élève mais j’étais bonne en français. Ma prof de maths, en terminale, a dit qu'elle n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi nul et je pense qu'elle avait raison. Ce n'était pas une critique méchante, c'était une réalité. Mais j'ai toujours aimé la littérature. J'ai toujours aimé lire. J'ai toujours aimé écrire. J'écrivais des petits textes depuis aussi longtemps que je me souvienne.
Philippe Chauveau :
En tant que lectrice, lorsque vous étiez ado, jeune adulte, avec quels auteurs avez-vous grandi ?
Anne-Dauphine Julliand :
Les classiques ! Victor Hugo, Stendhal… « Le rouge et le noir » m'a édifiée. Ma sœur trouvait ça soporifique mais moi, je ne rêvais que d'une seule chose, retourner dans mon livre ! Vraiment, j'ai été bercée par les grands classiques et j'en suis très heureuse aussi parce que je trouve que c'est une belle nourriture. En fait, c'est assez inégalé. C'est totalement intemporel et ça nous apprend quand même le goût du bien et du beau.
Philippe Chauveau :
Y-avait-il une frustration lorsque vous étiez journaliste, lorsque vous écriviez pour La presse magazine, par rapport à votre appétence pour l'écriture ?
Anne-Dauphine Julliand :
Non, parce que je me réalisais quand même. C'est sûr que j'étais meilleure dans les portraits que dans les enquêtes de terrain ! J'avais tout à fait la façon de réaliser et je n'avais jamais pensé être auteur en fait, je n'avais jamais pensé écrire un livre jusqu'à ce que la vie m'y invite ou m'y conduise. En tout cas, je ne m'étais jamais dit que j'écrirais un livre.
Philippe Chauveau :
Justement, parlons de ce que la vie vous a imposé avec la maladie de deux de vos enfants, Thaïs et Azylis, avec deux deuils successifs à quelques années d'intervalle. Et puis, ce besoin de témoigner, non pas de vous apitoyer sur votre sort, mais d'expliquer ce que ce drame vous a peut-être apporté à vous, votre époux, ou vos autres enfants. Pourquoi avoir eu besoin de retranscrire tout cela, de le partager avec le grand public ?
Anne-Dauphine Julliand :
A l'origine de tout, je l'ai écrit non pas pour le grand public mais pour le petit garçon que j'ai eu après la mort de ma première fille, Thaïs. Ce petit garçon n'a pas connu sa sœur. Et, au-delà de ne pas connaître sa sœur, surtout, il n'a pas connu tout ce qu'on avait traversé, cette ascension vertigineuse où, quand on arrive au sommet, on voit les choses aussi différemment. Donc j'ai écrit ce texte car j’ai pensé que ce serait plus facile pour lui de le lire. Je lui raconterai tant que je peux mais, peut-être qu'à l'adolescence, il en aura marre. Mais je l'ai écrit pour lui. Et puis après, une circonstance, quelqu'un m'a dit de publier le texte, de le partager. J’y suis allé un peu timidement parce que c'est compliqué de se livrer. C'était quand même assez personnel. Je n'avais rien livré d'intime, mais c'était quand même ma vie. Finalement, je l'ai présenté à deux éditeurs qui l'ont accepté.
Philippe Chauveau :
Vous avez fait le choix d’une autre forme d'écriture avec l'image et ce film documentaire dont on a aussi beaucoup parlé, « Et les Mistrals gagnants » où là, ce sont les enfants que vous mettez à l'honneur. Un film tourné à hauteur d'enfant, justement. Quelle était la genèse de ce projet audiovisuel ?
Anne-Dauphine Julliand :
Il est né d'une frustration, comme quoi les frustrations sont parfois positives. Moi, j'ai vécu la vie de mes deux filles qui étaient extraordinaire. Et puis, j'ai réalisé que ce qu'elles m'avaient proposé, cette façon de vivre l'instant tel qu'il est à savoir on pleure quand c'est triste et on est capable de rire quand c'est joyeux, c'est le propre de tous les enfants, malades ou pas malades. Mais ce n'était pas juste mes filles qui avaient cette capacité là. J'ai eu envie que les enfants nous le disent, que les enfants nous le racontent et donc, je les ai filmés en m’effaçant le plus possible. Je n'apparais pas dans le film. On ne m'entend pas. On ne voit pas d'adultes ou presque pas, seulement ceux qui interagissent. Quand on entend les enfants parler et nous expliquer la vie, d'un coup, on la comprend mieux.
Philippe Chauveau :
Avec vos deux premiers titres et avec les interviews que vous avez accordées lors de la présentation de ces deux ouvrages, vous n'avez jamais caché votre foi chrétienne et catholique, votre engagement, votre implication. Pourquoi est-ce important dans votre vie de témoigner aussi de votre foi ?
Anne-Dauphine Julliand :
En fait, je témoigne quand on me demande d'en témoigner. Mais je ne l'impose jamais. J'ai quelques petits mots dans les livres ou je fais allusion aux prêtres qui nous accompagnent ou à une autre dimension de la vie. C'est important parce que, pour moi, c'est l'essence de tout amour. En fait, je crois que c'est ça la foi. Ce n'est pas un ascenseur à savoir que croire en Dieu n’empêche pas de souffrir. Mais pour moi, la différence, c'est que dans cette terrible épreuve qui bouleverse tout, qui nous met à mal et qui fait trembler toutes les certitudes que l'on a, je me suis dit que j'avais un allié, c'était Dieu qui m'aimait quoiqu'il arrive. Je trouve ça important dans ce monde qui a tellement soif d'amour. On peut bien sûr trouver de l'amour humain ailleurs et heureusement parce que l'amour se transmet autrement. Mais moi, j'ai trouvé cette source d'amour aussi dans la religion et j'avais envie de le partager.
Philippe Chauveau :
« Deux petits pas sur le sable mouillé », « Une journée particulière » des témoignages qui vous touchent de près. Et puis aujourd'hui, voilà un roman. Pourquoi ce besoin de tourner une page, de passer à autre chose, de nous raconter une histoire qui, cette fois ci, s'éloigne de votre propre vie ? Cela veut dire que maintenant, vous êtes romancière ?
Anne-Dauphine Julliand :
Tout à fait ! C'est plus qu'un besoin, c'est vraiment une envie, cette envie d'écrire. J'ai trouvé ça magnifique de voir à quel point on peut partager quand on écrit. Mais j'avais encore envie de partager plus que d'écrire. Mais évidemment, je n'avais plus envie de raconter ma vie. Je me suis dit l'imaginaire peut aussi servir parfaitement ce que l'on a envie de dire, d'où ce roman dans lequel je garde ma source d'inspiration. Je reste proche du sujet qui est le mien à savoir la maladie de l'enfant, mais qui, là, n'est qu'un prétexte.
Philippe Chauveau :
Le premier titre en tant que romancière d'Anne-Dauphine Julliand, « Jules-César », aux éditions Les Arènes.
Anne-Dauphine Julliand
Jules-César
Livre 00'07'03"Philippe Chauveau :
Avec ce qui est donc votre premier roman, Anne-Dauphine Julliand, nous faisons connaissance avec Jules-César. Quel drôle de nom pour ce petit bonhomme qui nous vient du Sénégal. Il vit là-bas avec son frère Simon, avec son père Augustin et sa maman Suzanne, et la grand-mère aussi, dont on reparlera. Toute cette petite famille vit au Sénégal, mais il y a la maladie qui plane sur eux, sur Jules-César. C'est le point de départ de votre roman. Présentation de Jules César et de sa famille. Qui sont-ils ?
Anne-Dauphine Julliand :
C'est une famille de Casamance, du sud du Sénégal, une famille heureuse. Jules-César a presque sept ans, c'est un petit garçon plutôt épanoui, plutôt joyeux dans la vie, si ce n'est qu'il a les reins qui ne fonctionnent plus. Cela le contraint quand même beaucoup parce qu'il va souvent à l'hôpital et n'a pas beaucoup d'espoir de guérison. Il est accompagné en effet de sa maman, pour laquelle il a une passion dévorante et qui le lui rend bien parce qu'elle se consacre complètement à cet enfant malade. Il a un grand frère, Simon, pour lequel il a une grande admiration. Simon, qui a 11 ans, qui joue au foot comme lui aimerait jouer au foot et qui, du coup fait, lui, l'admiration de son père Augustin. Augustin n’a même pas 30 ans, c'est un tout jeune papa qui a gravi les échelons petit à petit d'une entreprise. Il en est très fier et est très fier de sa réussite sociale. Tout cet équilibre va être bouleversé par la maladie et la nécessité pour Jules-César de se faire soigner en France.
Philippe Chauveau :
Justement, vous faites le choix de placer le début du roman en Casamance, au Sénégal. Jules-César est pris en charge par les hôpitaux locaux. Il a la dialyse régulièrement, mais il sait qu'au Sénégal, il ne pourra jamais avoir une greffe de rein. Pourquoi avoir choisi le Sénégal ? Est-ce lié à un souvenir personnel ? Avez- vous eu l'occasion d'aller là-bas, d'être confrontée au milieu médical sénégalais ? Pourquoi le choix de ce pays ?
Anne-Dauphine Julliand :
C'est un pays que je connais bien pour y avoir été plusieurs fois. Et puis, pendant toute ma vie difficile, toutes les années avec mes filles, j'ai été accompagnée par une femme qui s'appelle Thérèse, qui s'est occupée de mes filles comme personne ne pouvait envisager de le faire, avec un amour incroyable et aussi avec sa culture africaine, cette façon de prendre soin, même de toucher les malades. C'est vraiment quelque chose. Elle m'a ouvert complètement le cœur à l'Afrique et aux traditions africaines, à tout ce que l'Afrique a de beau, à ses limites également. Donc, je me sentais suffisamment familière du Sénégal pour en parler. Et puis, parce que le Sénégal a justement cette particularité de ne pas avoir d'accord avec la France pour les soins et de ne pas pouvoir greffer du tout. Donc, cela complexifiait un peu la situation de Jules-César et d'Augustin et ça la rendait intéressante.
Philippe Chauveau :
On a parlé de Jules-César, de son frère et de ses parents. Il y est aussi la grand-mère qui est importante. Dans les premières pages, nous sommes vraiment dans l'ambiance du Sénégal, dans l'ambiance africaine, avec ses traditions, ses couleurs et ses senteurs. On est dans le quotidien de cette famille. Pourquoi la grand-mère est-elle importante dans l'histoire ?
Anne-Dauphine Julliand :
Pour moi, la grand-mère représente la spiritualité, la sagesse. Elle représente les racines aussi, les racines de Jules-César et bien plus que celles de Jules-César d'ailleurs. Augustin veut s'en émanciper de tout ça mais Mam l'incarne encore. Elle a toutes ses croyances, elle a même des rites locaux. Elle est attachée à la nature et à différents dieux auxquels elle croit. Elle mélange un peu la foi catholique et la foi de ses ancêtres. Ce sont ces racines qu’elle transmet à Jules-César, l’ancrant dans son pays alors qu'il va devoir se déraciner.
Philippe Chauveau :
Jules-César et son père Augustin vont se déraciner tous les deux. Ils vont prendre d'abord un taxi puis ensuite l'avion pour arriver en France. Il y a les premiers jours d'émerveillement durant lesquels la tante Rosalie les emmène visiter Paris et voir la tour Eiffel. Puis après, il y a le quotidien, l'hôpital, une nouvelle école, etc… C'était important pour vous de montrer la difficulté pour ces deux hommes africains arrivés sur le territoire ?
Anne-Dauphine Julliand :
Ce livre, pour moi, interroge beaucoup notre humanité à plein d'égards. Qu'est-on prêt à faire pour soigner celui que l'on aime et qui est malade ? Car Augustin le fait plus par amour pour sa femme que par amour pour son petit garçon, dont il ne se sent pas du tout proche et qui l'effraie. En fait, c’est la maladie qui l'effraie. Mais cette histoire, c'est aussi notre humanité. Qu'est-on est prêt à faire pour aider celui qui va mourir parce qu'il ne peut pas être soigné chez lui ? C'est un peu ça.
Philippe Chauveau :
Il est important de parler de la relation compliquée entre Augustin et son fils Jules-César. Il y a de l'affection certes, mais, vous le disiez, la maladie a creusé un fossé. Jules-César quête l'amour de son père là où son père a beaucoup de mal à lui témoigner son affection.
Anne-Dauphine Julliand :
Exactement. Car la maladie transforme les relations, on le voit très fréquemment. Là encore, j'ai voulu interroger la paternité face à la maladie. On est beaucoup de mères à nous exprimer sur la maladie mais on interroge rarement les hommes. Là, j'ai campé un père confronté à la maladie de son fils, qui va presque donner sa vie pour sauver celle de son fils. En fait, ce qui dérange le plus Augustin, ce n'est pas que Jules-César soit mauvais au foot ou qu'il n'arrive pas à courir, c'est que Jules- César le met face à ses propres fragilités à lui. Jules-César confronte Augustin à ses limites de père, à la souffrance et la peur de le perdre également. Et plutôt que de d’accueillir sa fragilité, il se barricade. Il ne veut pas souffrir.
Philippe Chauveau :
Il y a donc ces deux personnages, ce père et ce fils, Augustin et Jules-César. Mais il y a beaucoup d'autres personnages qui gravitent autour d'eux. Un petit mot sur monsieur Jean-Jean ? C'est le voisin de Tata Rosy, un homme âgé, un peu bougon, toujours un peu revêche, qui va se prendre d'affection pour le petit Jules-César. Pourquoi est-ce important qu'il y ait aussi ce personnage ? Etait-ce une façon de camper la société française ?
Anne-Dauphine Julliand :
Oui, c'est nous ce personnage, vraiment ! Mais j'ai beaucoup d'affection pour monsieur Jean-Jean. En fait, c'est un peu chacun de nous. Monsieur Jean n'est pas méchant, il est aigri parce que la vie ne lui a pas apporté ce qu'il voulait. Il voit ce petit garçon arriver chez sa voisine. Il est tout le temps à observer. Il est très malade, atteint d'un cancer et se balade avec son chariot à oxygène. Finalement, il va s'attacher à Jules-César aussi parce qu'ils sont tous les deux malades, parce qu'ils sont tous les deux atteints. Et puis, parce qu'il va découvrir que le bonheur est possible et que Jules-César l'invite à être heureux, même si sa vie touche à sa fin. Jules-César semble lui dire : « Soyez heureux quand même, maintenant, il vous reste un peu de temps pour l'être ».
Philippe Chauveau :
Voilà un livre, un roman, qui est un gros coup de cœur et un grand rayon de soleil. Un livre qui fait du bien, même si, effectivement, vous parlez de choses graves et de choses douloureuses. Vous nous parlez surtout d'humanité, d'amour, cet amour entre un entre un père et son fils. « Jules-César », le premier roman d'Anne-Dauphine Julliand est publié aux éditions Les Arènes. Merci beaucoup.