Marianne Maury-Kaufmann
Gloria va à l'essentiel
Marianne Maury-Kaufmann est illustratrice. Après des études d'architecture et passionnée par la peinture, le dessin, elle décide de percer dans cet univers et devient donc illustratrice. On la retrouve en presse magazine et dans l'édition, que ce soit l'édition jeunesse ou encore l'édition d'ouvrages de vulgarisation scientifique sans oublier également des peintures personnelles.
Depuis plus de deux ans maintenant, Marianne Maury-Kaufmann propose chaque semaine dans l'hebdomadaire Femina un personnage récurrent qui s'appelle Gloria. Gloria est une jeune femme d'une quarantaine d'années, une jeune femme d'aujourd'hui avec ses tracas, avec ses soucis, avec ses bonnes copines aussi. Un personnage à la fois drôle, tendre, émouvant. Les éditions Delcourt proposent, aujourd'hui, un recueil de quelques unes des aventures de Gloria et puis aussi quelques inédits, dans un titre, Gloria va à l'essentiel. Pour nous parler de son travail et pour nous présenter son personnage, Gloria, Marianne Maury-Kaufmann nous reçoit pour WebTVCulture sur les toits de Paris.
Marianne Maury-Kaufmann
Gloria va à l'essentiel
Présentation 1'00Depuis plus de deux ans maintenant, Marianne Maury-Kaufmann propose chaque semaine dans l’hebdomadaire Femina un personnage récurrent qui s’appelle Gloria. Gloria est une jeune femme d’une quarantaine d’années, une jeune femme d’aujourd’hui avec ses tracas, avec ses soucis, avec ses bonnes copines aussi. Un personnage à la fois drôle, tendre, émouvant. Les éditions Delcourt proposent, aujourd’hui, un recueil de quelques unes des aventures de Gloria et puis aussi quelques inédits, dans un titre, Gloria va à l’essentiel. Pour nous parler de son travail et pour nous présenter son personnage, Gloria, Marianne Maury-Kaufmann nous reçoit pour WebTVCulture sur les toits de Paris.
Depuis plus de deux ans maintenant, Marianne Maury-Kaufmann propose chaque semaine dans l’hebdomadaire Femina un personnage récurrent qui s’appelle Gloria. Gloria est une jeune femme d’une quarantaine d’années, une jeune femme d’aujourd’hui avec ses tracas, avec ses soucis, avec ses bonnes copines aussi. Un personnage à la fois drôle, tendre, émouvant. Les éditions Delcourt proposent, aujourd’hui, un recueil de quelques unes des aventures de Gloria et puis aussi quelques inédits, dans un titre, Gloria va à l’essentiel. Pour nous parler de son travail et pour nous présenter son personnage, Gloria, Marianne Maury-Kaufmann nous reçoit pour WebTVCulture sur les toits de Paris.
Marianne Maury-Kaufmann
Gloria va à l'essentiel
Portrait 4'38Marianne Maury-Kaufmann, Bonjour.
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci de nous accueillir ici, chez vous, en plein coeur de Paris avec cette vue superbe sur les toits de Paris. Vous publiez aux éditions Delcourt, Gloria va à l’essentiel. On reviendra sur cet album. Vous êtes illustratrice, aujourd’hui avec un personnage récurrent, c’est Gloria. Quel a été votre parcours, votre cheminement pour en arriver jusque-là ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
J’avais un père qui était persuadé qu’on ne pouvait pas gagner sa vie en dessinant donc je me suis tapée sept ans d’architecture ; j’ai été jusqu’au diplôme. Le jour où j’ai eu le diplôme, je me suis mis à dessiner. J’ai mis un certain temps à arriver jusqu’à Gloria en fait. Ça été pendant très longtemps, beaucoup de dessins documentaires plutôt, de dessins sans mots, des animaux, beaucoup de dessins culinaires, pas mal dans la presse mais aussi dans l’édition. Et puis j’ai peint, pas mal.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Vous arrivez à garder une certaine liberté ? Vous le disiez, il y a parfois des commandes, vous restez quand même libre dans votre travail ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Ça dépend des commandes. Il y a des fois où on est beaucoup contraint, ce qui n’empêche pas le plaisir d’ailleurs. Par exemple, je fais pas mal de couvertures de bouquins et étonnamment beaucoup sur des thèmes scientifiques et ce n’est pas du tout ma tasse de thé ! Donc, je suis obligée de me faire un petit peu expliquer le topo et puis j’ai un format, j’ai un public que je ne connais pas. Et tout ça, ça m’aide en fait. Et dans ce petit périmètre-là, oui, je fais ce que je veux.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Lorsque l’on voit par exemple les portraits ou que l’on regarde maintenant Gloria ou ce que vous avez fait pour la presse jeunesse, la technique n’est pas la même.
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Quand j’ai une commande ou quand je démarre un nouveau projet, je ne sais pas exactement ce qui me guide jusqu’au choix d’une technique ou d’un support… J’ai l’impression que quand on me parle de quelque chose et que j’aborde un nouveau territoire, naturellement, me vient l’envie de travailler, ou bien avec de la gravure ou bien avec de la peinture. C’est vrai que j’aime bien n’importe quelle technique.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Lorsque l’on voit vos portraits de femmes africaines, ou lorsque l’on voit un ouvrage comme celui de Gloria, est-ce que finalement, c’est la même Marianne Maury-Kaufmann ou est-ce que vous êtes différente en fonction du travail que vous êtes en train de réaliser ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
C’est difficile à dire parce que j’ai du mal à avoir ce recul-là par rapport à ce que je fais. Moi, je sais que c’est la même Marianne Maury-Kaufmann mais d’un autre côté, ça me trouble moi-même de constater que je peux aller dans des directions aussi diamétralement opposées. D’ailleurs ce qui m’a amenée à Gloria, c’est la constatation que dans le travail que je faisais jusqu’à ce que je la mette au point, il y avait une certaine partie de moi qui ne rentrait pas du tout, qui est celle que j’offrais, par exemple, à mes amis quand on se rencontrait. Je leur racontais, essentiellement des petites bêtises, des choses qui nous faisaient rigoler. On m’a dit : « C’est quand même très dommage que ça n’apparaisse pas dans ton travail ». Et tout naturellement, j’ai commencé à dessiner des petites bonnes femmes. Au début, je crois qu’elles étaient toutes différentes les unes des autres. Et petit à petit, elles se sont modelées et c’est devenu Gloria.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Comment vous vient l’inspiration, comment travaillez-vous ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Les idées viennent de deux manières différentes. Il y a des moments où je sens que je suis un petit peu comme une éponge. Effectivement, il me vient des envies de jeter des petits crobards et puis il y a d’autres moments où je me dis : « Bon, là, il faut que je bosse un peu ». Je m’installe pour ça, je m’isole, j’ai besoin de m’isoler. Et puis je… j’aillais dire je m’inflige, je m’impose des thèmes.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
J’ai lu dans un dossier de presse que vous auriez parfois des envies de livres sans images, avec uniquement du texte.
Marianne Maury-Kaufman (Gloria va à l’essentiel) :
C’est une envie que j’ai et comme un aboutissement puisque finalement, au début, je dessinais simplement et puis avec Gloria, j’ai eu la possibilité d’écrire un peu plus parce que j’en ai très envie depuis longtemps. J’écris depuis longtemps, dans mon coin, des petits machins que je planque. C’est vrai que si j’arrivais un jour à traduire par des mots, à donner avec des mots autant de réalité à une histoire qu’avec des images, ça me plairait bien.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Marianne Maury-Kaufmann. Je rappelle le titre de votre album, Gloria, Gloria va à l’essentiel, c’est aux éditions Delcourt.
Marianne Maury-Kaufmann, Bonjour.
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci de nous accueillir ici, chez vous, en plein coeur de Paris avec cette vue superbe sur les toits de Paris. Vous publiez aux éditions Delcourt, Gloria va à l’essentiel. On reviendra sur cet album. Vous êtes illustratrice, aujourd’hui avec un personnage récurrent, c’est Gloria. Quel a été votre parcours, votre cheminement pour en arriver jusque-là ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
J’avais un père qui était persuadé qu’on ne pouvait pas gagner sa vie en dessinant donc je me suis tapée sept ans d’architecture ; j’ai été jusqu’au diplôme. Le jour où j’ai eu le diplôme, je me suis mis à dessiner. J’ai mis un certain temps à arriver jusqu’à Gloria en fait. Ça été pendant très longtemps, beaucoup de dessins documentaires plutôt, de dessins sans mots, des animaux, beaucoup de dessins culinaires, pas mal dans la presse mais aussi dans l’édition. Et puis j’ai peint, pas mal.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Vous arrivez à garder une certaine liberté ? Vous le disiez, il y a parfois des commandes, vous restez quand même libre dans votre travail ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Ça dépend des commandes. Il y a des fois où on est beaucoup contraint, ce qui n’empêche pas le plaisir d’ailleurs. Par exemple, je fais pas mal de couvertures de bouquins et étonnamment beaucoup sur des thèmes scientifiques et ce n’est pas du tout ma tasse de thé ! Donc, je suis obligée de me faire un petit peu expliquer le topo et puis j’ai un format, j’ai un public que je ne connais pas. Et tout ça, ça m’aide en fait. Et dans ce petit périmètre-là, oui, je fais ce que je veux.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Lorsque l’on voit par exemple les portraits ou que l’on regarde maintenant Gloria ou ce que vous avez fait pour la presse jeunesse, la technique n’est pas la même.
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Quand j’ai une commande ou quand je démarre un nouveau projet, je ne sais pas exactement ce qui me guide jusqu’au choix d’une technique ou d’un support… J’ai l’impression que quand on me parle de quelque chose et que j’aborde un nouveau territoire, naturellement, me vient l’envie de travailler, ou bien avec de la gravure ou bien avec de la peinture. C’est vrai que j’aime bien n’importe quelle technique.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Lorsque l’on voit vos portraits de femmes africaines, ou lorsque l’on voit un ouvrage comme celui de Gloria, est-ce que finalement, c’est la même Marianne Maury-Kaufmann ou est-ce que vous êtes différente en fonction du travail que vous êtes en train de réaliser ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
C’est difficile à dire parce que j’ai du mal à avoir ce recul-là par rapport à ce que je fais. Moi, je sais que c’est la même Marianne Maury-Kaufmann mais d’un autre côté, ça me trouble moi-même de constater que je peux aller dans des directions aussi diamétralement opposées. D’ailleurs ce qui m’a amenée à Gloria, c’est la constatation que dans le travail que je faisais jusqu’à ce que je la mette au point, il y avait une certaine partie de moi qui ne rentrait pas du tout, qui est celle que j’offrais, par exemple, à mes amis quand on se rencontrait. Je leur racontais, essentiellement des petites bêtises, des choses qui nous faisaient rigoler. On m’a dit : « C’est quand même très dommage que ça n’apparaisse pas dans ton travail ». Et tout naturellement, j’ai commencé à dessiner des petites bonnes femmes. Au début, je crois qu’elles étaient toutes différentes les unes des autres. Et petit à petit, elles se sont modelées et c’est devenu Gloria.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Comment vous vient l’inspiration, comment travaillez-vous ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Les idées viennent de deux manières différentes. Il y a des moments où je sens que je suis un petit peu comme une éponge. Effectivement, il me vient des envies de jeter des petits crobards et puis il y a d’autres moments où je me dis : « Bon, là, il faut que je bosse un peu ». Je m’installe pour ça, je m’isole, j’ai besoin de m’isoler. Et puis je… j’aillais dire je m’inflige, je m’impose des thèmes.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
J’ai lu dans un dossier de presse que vous auriez parfois des envies de livres sans images, avec uniquement du texte.
Marianne Maury-Kaufman (Gloria va à l’essentiel) :
C’est une envie que j’ai et comme un aboutissement puisque finalement, au début, je dessinais simplement et puis avec Gloria, j’ai eu la possibilité d’écrire un peu plus parce que j’en ai très envie depuis longtemps. J’écris depuis longtemps, dans mon coin, des petits machins que je planque. C’est vrai que si j’arrivais un jour à traduire par des mots, à donner avec des mots autant de réalité à une histoire qu’avec des images, ça me plairait bien.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Marianne Maury-Kaufmann. Je rappelle le titre de votre album, Gloria, Gloria va à l’essentiel, c’est aux éditions Delcourt.
Marianne Maury-Kaufmann
Gloria va à l'essentiel
Le livre 4'41Marianne Maury-Kaufmann, merci de nous recevoir, ici, chez vous en plein cœur de Paris avec cette vue superbe. Gloria, c’est votre personnage, personnage récurrent que l’on retrouve chaque semaine dans le magazine Femina. Dans cet album, il y a des planches que l’on a pu lire dans Femina et il y a aussi des inédits. Alors ce personnage de Gloria, je vous laisse le présenter, c’est une jeune femme d’aujourd’hui.
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
C’est une mère de famille, d’aujourd’hui, oui, exactement, dont j’ai l’impression d’autant plus forte qu’elle est un petit peu représentative de pas mal de femmes aujourd’hui qui viennent me voir et disent se reconnaître. Donc oui, ça m’a l’air d’être une femme d’aujourd’hui.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Vous avez eu un parcours avec des choses très diverses en termes d’illustration. Quand on arrive à un personnage récurrent comme celui-ci, on tourne la page de ce que l’on a fait avant ou ce personnage, il germait peut-être déjà dans votre esprit depuis un petit moment ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Je ne crois pas que ce personnage germait dans mon esprit, je ne crois pas. Je me suis prise au jeu, je me suis attachée à Gloria. Et en plus, j’aime beaucoup le système de la série, du petit rendez-vous, en l’occurrence il est hebdomadaire ce rendez-vous, et c’est délicieux. Je peux faire des petits clins d’œil, de semaine en semaine ou d’un mois à l’autre ce qui est très agréable. Je trouve ça aussi agréable, de retrouver toutes ces pages dans un bouquin. Ça donne une pérennité. C’est agréable, ça me donne l’occasion aussi de faire des petits inédits pour agrémenter la sauce.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Alors contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, votre lectorat n’est pas essentiellement féminin, il y a des hommes aussi qui lisent beaucoup le personnage de Gloria, qui aiment ce personnage de Gloria. Vous l’expliquez comment ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Une fois j’ai eu un commentaire d’un viticulteur, de Bourgogne, un monsieur qui était quand même d’un certain âge, dont je n’aurais pas pensé qu’il était la cible de Femina qui m’a dit qu’il aimait beaucoup « ma p’tite bonne femme » comme il a dit et puis il a rajouté « Ne le prenez pas mal mais elle est quand même un peu déjantée ! » Et donc voilà, j’ai l’impression que c’est juste une sorte de petite Bécassine moderne.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Gloria est un peu déjantée, je vais reprendre le même terme que ce monsieur, un peu déjantée ; elle adore chopiner avec ses copines, elle adore passer du temps au téléphone. Elle a un peu de mal à communiquer avec son grand fils d’ado, elle a aussi un peu de mal à communiquer avec sa mère même si elles s’appellent beaucoup. Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) : Je n’ai pas l’impression de raconter une chronique familiale mais plutôt la difficulté qu’ont les êtres humains à communiquer entre eux.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Justement, est-ce que c’est une peinture de la société selon vous ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Selon moi, oui. J’espère que ce n’est pas trop prétentieux mais c’est plus une peinture de ce que je perçois autour de moi qu’une peinture d’une femme précise avec un enfant. C’est plutôt, effectivement, des petits billets d’humeur sur ce que je ressens de ce qui se passe en 2010.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est-à-dire que sous le couvert du dessin humoristique, on va dire billets d’humeur parfois, on met le doigt là où ça fait mal pour montrer que ce n’est pas forcément évident d’être une femme d’une quarantaine d’années avec un ado, bosser, etc… au quotidien, c’est parfois compliqué ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Je ne décide pas à priori de raconter des choses sérieuses. Mais je me suis aperçue, quand je me suis dit « les trucs rigolos que je raconte à mes copines, je vais les mettre sur du papier », que ce n’était pas toujours juste rigolo.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce que Gloria pourrait un jour exister au cinéma ou pourquoi pas un personnage de feuilleton télé ? Est-ce que c’est quelque chose qui ferait envie ça ou pas du tout.
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Il y a un truc qui me ferait très envie. Je crois que ce serait formidable que Gloria existe sous forme de tout petit « shoot », comme ça à la télé, de la taille d’une planche.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
La satisfaction, j’imagine qu’elle est double. C’est à la fois une satisfaction personnelle, en tant qu’illustratrice, dessinatrice et puis la satisfaction d’avoir su créer un rendez-vous avec les lecteurs ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
C’est complètement dingue. Tous les matins, quand je me mets à travailler, ça me fait plaisir. Mais le bonheur principal de toute cette aventure, c’est quand une femme vient voir et me dit un truc ahurissant du genre : « J’ai perdu mon fils et ça me fait du bien de vous lire toutes les semaines.» Alors là, ça me scotche au plafond, durablement et ça me fait vachement de bien.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Alors en attendant de retrouver Gloria dans les pages de Femina, on va pouvoir savourer ou savourer à nouveau quelques unes de ses aventures, Gloria va à l’essentiel. Merci Marianne Maury-Kaufmann, c’est votre album et c’est aux éditions Delcourt.
Marianne Maury-Kaufmann, merci de nous recevoir, ici, chez vous en plein cœur de Paris avec cette vue superbe. Gloria, c’est votre personnage, personnage récurrent que l’on retrouve chaque semaine dans le magazine Femina. Dans cet album, il y a des planches que l’on a pu lire dans Femina et il y a aussi des inédits. Alors ce personnage de Gloria, je vous laisse le présenter, c’est une jeune femme d’aujourd’hui.
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
C’est une mère de famille, d’aujourd’hui, oui, exactement, dont j’ai l’impression d’autant plus forte qu’elle est un petit peu représentative de pas mal de femmes aujourd’hui qui viennent me voir et disent se reconnaître. Donc oui, ça m’a l’air d’être une femme d’aujourd’hui.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Vous avez eu un parcours avec des choses très diverses en termes d’illustration. Quand on arrive à un personnage récurrent comme celui-ci, on tourne la page de ce que l’on a fait avant ou ce personnage, il germait peut-être déjà dans votre esprit depuis un petit moment ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Je ne crois pas que ce personnage germait dans mon esprit, je ne crois pas. Je me suis prise au jeu, je me suis attachée à Gloria. Et en plus, j’aime beaucoup le système de la série, du petit rendez-vous, en l’occurrence il est hebdomadaire ce rendez-vous, et c’est délicieux. Je peux faire des petits clins d’œil, de semaine en semaine ou d’un mois à l’autre ce qui est très agréable. Je trouve ça aussi agréable, de retrouver toutes ces pages dans un bouquin. Ça donne une pérennité. C’est agréable, ça me donne l’occasion aussi de faire des petits inédits pour agrémenter la sauce.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Alors contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, votre lectorat n’est pas essentiellement féminin, il y a des hommes aussi qui lisent beaucoup le personnage de Gloria, qui aiment ce personnage de Gloria. Vous l’expliquez comment ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Une fois j’ai eu un commentaire d’un viticulteur, de Bourgogne, un monsieur qui était quand même d’un certain âge, dont je n’aurais pas pensé qu’il était la cible de Femina qui m’a dit qu’il aimait beaucoup « ma p’tite bonne femme » comme il a dit et puis il a rajouté « Ne le prenez pas mal mais elle est quand même un peu déjantée ! » Et donc voilà, j’ai l’impression que c’est juste une sorte de petite Bécassine moderne.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Gloria est un peu déjantée, je vais reprendre le même terme que ce monsieur, un peu déjantée ; elle adore chopiner avec ses copines, elle adore passer du temps au téléphone. Elle a un peu de mal à communiquer avec son grand fils d’ado, elle a aussi un peu de mal à communiquer avec sa mère même si elles s’appellent beaucoup. Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) : Je n’ai pas l’impression de raconter une chronique familiale mais plutôt la difficulté qu’ont les êtres humains à communiquer entre eux.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Justement, est-ce que c’est une peinture de la société selon vous ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Selon moi, oui. J’espère que ce n’est pas trop prétentieux mais c’est plus une peinture de ce que je perçois autour de moi qu’une peinture d’une femme précise avec un enfant. C’est plutôt, effectivement, des petits billets d’humeur sur ce que je ressens de ce qui se passe en 2010.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
C’est-à-dire que sous le couvert du dessin humoristique, on va dire billets d’humeur parfois, on met le doigt là où ça fait mal pour montrer que ce n’est pas forcément évident d’être une femme d’une quarantaine d’années avec un ado, bosser, etc… au quotidien, c’est parfois compliqué ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Je ne décide pas à priori de raconter des choses sérieuses. Mais je me suis aperçue, quand je me suis dit « les trucs rigolos que je raconte à mes copines, je vais les mettre sur du papier », que ce n’était pas toujours juste rigolo.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce que Gloria pourrait un jour exister au cinéma ou pourquoi pas un personnage de feuilleton télé ? Est-ce que c’est quelque chose qui ferait envie ça ou pas du tout.
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
Il y a un truc qui me ferait très envie. Je crois que ce serait formidable que Gloria existe sous forme de tout petit « shoot », comme ça à la télé, de la taille d’une planche.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
La satisfaction, j’imagine qu’elle est double. C’est à la fois une satisfaction personnelle, en tant qu’illustratrice, dessinatrice et puis la satisfaction d’avoir su créer un rendez-vous avec les lecteurs ?
Marianne Maury-Kaufmann (Gloria va à l’essentiel) :
C’est complètement dingue. Tous les matins, quand je me mets à travailler, ça me fait plaisir. Mais le bonheur principal de toute cette aventure, c’est quand une femme vient voir et me dit un truc ahurissant du genre : « J’ai perdu mon fils et ça me fait du bien de vous lire toutes les semaines.» Alors là, ça me scotche au plafond, durablement et ça me fait vachement de bien.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Alors en attendant de retrouver Gloria dans les pages de Femina, on va pouvoir savourer ou savourer à nouveau quelques unes de ses aventures, Gloria va à l’essentiel. Merci Marianne Maury-Kaufmann, c’est votre album et c’est aux éditions Delcourt.