Après deux titres contemporains, Theresa Révay a choisi le roman historique dont elle est devenue l’une des meilleures représentantes. Avec « Valentine ou le temps des adieux » en 2002, les lecteurs découvrent alors une jeune auteur dont le travail d’écriture, le romanesque des situations, la psychologie des personnages et le cadre historique n’est pas sans rappeler Henri Troyat, Maurice Druon ou Françoise Chandernagor. Pour ma part, j’aime à dire que Theresa Révay peut être considérée comme la petite cousine de Ken...
Ce parfum rouge de Theresa Révay - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Thérésa,
Theresa Revay :
Bonjour Philippe,
Philippe Chauveau :
Vous êtes dans l'actualité avec ce nouveau titre chez Albin Michel, « la nuit du premier jour », c'est déjà votre deuxième roman, votre dixième livre en librairie. Si vous deviez analyser votre parcours d'auteur, que diriez-vous? Comment avez-vous vécu toutes ces années?
Theresa Revay :
Je pense que j'ai trouvé ce que j'appelle ma distance, c'est à dire le terrain de jeu ou l'échiquier sur lequel je veux emmener mes personnages,...
Ce parfum rouge de Theresa Révay - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Cette femme sur la couverture nous invite au voyage et à la réflexion, que pense-t-elle, cette femme sur la couverture? Elle symbolise Blanche. Blanche, c'est votre héroïne dans votre nouveau titre Theresa Revay, « la nuit du premier jour ». Nous sommes à la toute fin du 19ème siècle. Blanche vit à Lyon, dans le milieu des soyeux. Elle a épousé Victor, qui est un grand spécialiste de la soierie. Qui est-elle, cette femme qui vient de bien plus loin que la région lyonnaise ?
Theresa Revay :
C'est une...
Ce parfum rouge de Theresa Révay - Livre - Suite
Theresa Revay
La nuit du premier jour
Présentation 00'02'22"Après deux titres contemporains, Theresa Révay a choisi le roman historique dont elle est devenue l’une des meilleures représentantes. Avec « Valentine ou le temps des adieux » en 2002, les lecteurs découvrent alors une jeune auteur dont le travail d’écriture, le romanesque des situations, la psychologie des personnages et le cadre historique n’est pas sans rappeler Henri Troyat, Maurice Druon ou Françoise Chandernagor. Pour ma part, j’aime à dire que Theresa Révay peut être considérée comme la petite cousine de Ken Follett !
Après la révolution bolchevique dans « La louve blanche », l’Angleterre des années 20 dans « Dernier été à Mayfair », le Berlin de 1945 dans « Tous les rêves du monde » ou la fin de l’empire ottoman dans « L’autre rive du Bosphire », Theresa Révay n’a pas son égale pour nous faire voyager dans le temps et dans le monde. Par un sens de l’intrigue parfaitement construit, elle sait inventer des destins romanesques aux prises avec la grande histoire, sans rien sacrifier à la qualité de l’écriture.
Voici le 10ème roman de Theresa Révay, « La nuit du premier jour ». Nous sommes à Lyon à la toute fin du XIXème siècle, où Blanche s’étiole dans la bourgeoisie locale des soyeux, auprès de son mari Victor. De ce mariage arrangé sont nés deux enfants, Oriane et Aurélien que chérit leur mère. Et pourtant, par amour pour Salim, venu de son Orient natal pour affaires avec les soyeux, Blanche va tout quitter.
Au-delà de cette intrigue romanesque et des rebondissements liés à des secrets de famille bien enfouis, Theresa Révay nous entraine dans un formidable tourbillon de sentiments et de larmes, au cœur du premier conflit mondial mais aussi dans le soleil de la Syrie et du Liban, où le sang va couler également. Face à une Europe qui se déchire, à l’autre bout de la Méditerranée, Blanche va devoir affronter la révolte arabe face à l’empire Ottoman de Jamel Pacha.
Magnifique portrait de femme luttant par amour, pour ses enfants comme pour l’homme de son cœur, le nouveau roman de Theresa Révay est une grande fresque qui résonne avec notre époque contemporaine et nous offre un magnifique moment de lecture.
« La nuit du premier jour » de Theresa Révay est publié chez Albin Michel.
Theresa Revay
La nuit du premier jour
Portrait 00'06'11"Philippe Chauveau :
Bonjour Thérésa,
Theresa Revay :
Bonjour Philippe,
Philippe Chauveau :
Vous êtes dans l'actualité avec ce nouveau titre chez Albin Michel, « la nuit du premier jour », c'est déjà votre deuxième roman, votre dixième livre en librairie. Si vous deviez analyser votre parcours d'auteur, que diriez-vous? Comment avez-vous vécu toutes ces années?
Theresa Revay :
Je pense que j'ai trouvé ce que j'appelle ma distance, c'est à dire le terrain de jeu ou l'échiquier sur lequel je veux emmener mes personnages, l'Europe au XXIe siècle. Et donc je me promène depuis maintenant un certain nombre d'années dans l'Europe au XXIe siècle. Entre les deux guerres mondiales, avec la Révolution russe, avec les bouleversements et en mettant en scène des familles d'origines diverses qui affrontent tous ces événements et qui ont leur vie personnelle chahutée par l'histoire avec un grand H.
Philippe Chauveau :
C'est vrai que vous avez commencé par deux romans dans notre époque contemporaine. Et puis, très vite, vous avez été estampillé romancière historique. Je dis souvent en parlant de vous, je sais que ça vous énerve, mais je dis souvent que vous êtes une Ken Follett en jupons. Et c'est vrai que vous avez trouvé cette alchimie, parler de la grande Histoire toute en y incluant des personnages romanesques, des personnages qui pourraient faire partie de nos familles. C'est ça, la recette, finalement?
Theresa Revay :
Pour moi, oui. Je trouve ça très flatteur, évidemment. Ken Follett est quand même formidable. Et puis, je suis une héritière des Henri Troyat, des auteurs anglo-saxons ou français qui dépeignent la grande histoire à travers des personnages dont je m'inscris totalement dans cette lignée. Et c'est ça qui m'intéresse, c'est qu’ à travers mes personnages, je peux apporter à mes lecteurs une connaissance des événements historiques qui ne sont peut être pas les plus connus. Je cherche toujours le prisme un peu particulier pour apporter quelque chose d'inédit à l'histoire.
Philippe Chauveau :
Ce que l'on apprécie dans vos romans, au delà de l'aspect romanesque, c'est aussi de la véracité des faits. C'est le travail sur l'histoire que vous nous proposez. Vous nous avez emmené dans la révolution bolchévique. Vous nous avez emmené dans le Londres des suffragettes. Vous nous avez emmené sur les rives du Bosphore. Cette fois-ci, nous sommes dans les remous de l'Empire ottoman dans les années 1915-1920. Comment travaillez-vous? Comment faites-vous vos recherches? Allez-vous sur les lieux que vous dépeignez dans vos romans?
Theresa Revay :
Alors, je vais dans certains lieux, pas tous, parce que le monde que je reconstitue est au XXIe siècle, donc il y a un siècle et n'existe plus. Je choisis des lieux incontournables Rome dans le dernier livre, Berlin dans d'autres histoires que j'avais écrites avant. Mais c'est un travail surtout livresque, à la bibliothèque nationale, avec beaucoup de lectures, de documentation, de journaux intimes, de mémoires. Et puis des entretiens, des rencontres avec des gens qui me racontent l'histoire de leurs parents, de leurs grands parents et à travers eux, je tisse, comme dans ce livre, une tapisserie d'une époque et c'est une reconstitution historique. Ce qui surprend les gens c’est que je ne suis pas nécessairement obligée d'aller, par exemple, dans le Beyrouth d'aujourd'hui pour vous décrire et pour me décrire à moi même le Beyrouth de 1910, puisque celui-là n'existe plus, bien sûr.
Philippe Chauveau :
C'est-à-dire, lorsque je vous entends parler de votre façon de travailler et qu'au delà du roman, vous faites aussi un témoignage puisque effectivement, vous utilisez ces interviews que vous faites avec certaines personnalités. Vous rapportez un témoignage de l'histoire?
Theresa Revay :
Oui, oui, je pense. Et puis je n'invente quasiment rien. Donc il m'arrive que mon éditrice me dise « mais non, non, là, tu exagères, ses troupes ». Je lui ai dit mais « c'est comme ça que ça s'est passé ». J'invente très, très peu et en revanche, je tisse à travers souvent des anecdotes appartenant à différentes personnes. Mais les rebondissements dans l'histoire ne sont quasiment jamais inventés. C'est ce qui est arrivé à telle ou telle personne. Donc c'est un témoignage, oui, un témoignage d'événements souvent dramatiques, souvent tragiques, et que les personnes ont dû affronter au siècle dernier.
Philippe Chauveau :
Il me semble que vos romans, votre travail repose sur trois piliers. On l'a dit, il y a toute la fougue romanesque avec les personnages que vous inventez. Il y a aussi toute la véracité historique avec les situations que vous rappelez et les décors que vous dépeignez. Et puis, le troisième point qui est essentiel, c'est aussi le style, c'est votre écriture. Vous l'avez dit, vous avez une passion pour ces auteurs de la première moitié du XXe siècle, Henri Troyat en tête. Mais on sent que vous aimez la belle langue, vous aimez la belle écriture.
Theresa Revay :
Merci. J'ai une écriture classique, je crois. J'ai une écriture classique très, me semble-t-il, visuelle. C'est ce qu'on me dit et il y a une sensualité qui m'intéresse dans l'écriture. Je suis très attachée à décrire les émotions et les lieux aussi, et les personnages par tout ce qui toute une sensorialité. Les couleurs, les odeurs, ça, c'est une écriture un peu à l'ancienne. Elle est assez, je pense, baroque, mais c'est mon tempérament. Mes cheveux sont baroques aussi. J'ai un tempérament baroque qu'on retrouve dans mon style est dans mon écriture et je pense que c'est cohérent avec l'histoire et le souffle romanesque que j'apporte dans les romans.
Philippe Chauveau :
Vous-vous complaisez dans cet univers du roman historique? Est-ce une protection aussi par rapport à notre époque contemporaine?
Theresa Revay :
Une protection, oui, peut-être. Mais je trouve que on s'ennuie un peu notre époque contemporaine. En tout cas, moi, quand je lis un livre, j'ai envie de m'évader, de partir plus loin et une analyse psychologique trop contemporaine. Pour l'instant, je ne dis pas que je le ferai pas un jour, m'ennuie un peu. J'ai envie de voyager, j'ai envie de comprendre. J'ai envie de comprendre ce que des personnes comme nous ressentaient il y a 50 ans ou 100 ans. Donc peut-être qu'un jour je ferais un roman contemporain. Mais ce n'est pas prévu pour les deux prochains, en tout cas.
Philippe Chauveau :
Un grand roman d'aventures, roman sentimental s'il en est, mais aussi roman, roman historique. Nous sommes dans les années 20, mais c'est vrai que ce roman nous parle aussi de notre époque contemporaine. On y reviendra. Ça s'appelle « La nuit du premier jour », c'est votre actualité Theresa Revay, chez Albin Michel.
Theresa Revay
La nuit du premier jour
Livre 00'07'43"Philippe Chauveau :
Cette femme sur la couverture nous invite au voyage et à la réflexion, que pense-t-elle, cette femme sur la couverture? Elle symbolise Blanche. Blanche, c'est votre héroïne dans votre nouveau titre Theresa Revay, « la nuit du premier jour ». Nous sommes à la toute fin du 19ème siècle. Blanche vit à Lyon, dans le milieu des soyeux. Elle a épousé Victor, qui est un grand spécialiste de la soierie. Qui est-elle, cette femme qui vient de bien plus loin que la région lyonnaise ?
Theresa Revay :
C'est une fleur de l'Orient transplantée. C'est à dire qu'elle est française, mais elle est née au Liban, au mont Liban, puisque sa mère était partie là bas. Une petite fileuse de la Drôme qui était partie au milieu du 19ème siècle. Et elle est mariée. Son mariage est arrangé, voulu par ses parents à cet homme, Victor, qui est un soyeux, donc un fabricant négociant de Lyon qui est fou amoureux d'elle. Blanche se retrouve à 18 ans sur les quais de Saône et au pied de la colline de Fourvière et de la Croix-Rousse. Elle est profondément malheureuse.
Philippe Chauveau :
Elle entre dans une grande famille de soyeux, de soyeux lyonnais, mais elle ne va jamais réussir à vivre dans ce carcan de la bourgeoisie lyonnaise.
Theresa Revay :
Oui, parce que, comme souvent dans les villes, partout ailleurs dans le monde, il y a aussi des castes et la caste des soyeux est une armature de la société. Donc, il y a un certain nombre de familles qui se marient entre elles, qui perpétuent des traditions qui perpétuent une façon de voir la vie et le monde. Et tout cela est symbolisé par sa belle mère. Blanche ne peut pas s'intégrer parce qu'elle est indépendante d'esprit. Elle vient de loin et elle n'est pas du même milieu social. Elle est malheureuse en dépit de l'amour de son de son mari. Et d'ailleurs, elle dit qu'en fait, elle ne peut rien lui reprocher, excepté d'être lui même.
Philippe Chauveau :
Je vais donner quelques éléments de départ. Blanche et Victor sont donc mariés. Ils ont deux enfants, Oriane et Aurélien. Très souvent, Blanche va se réfugier chez un chez un tisserand dont elle est l'amie, qui lui même a un fils, Maxence, qui est le meilleur copain de Aurélien. Et puis, il y a la belle mère, la mère de Victor, qui règne en despote sur cette petite famille. Et puis, un jour, il y a cette rencontre avec Salim et pendant tout le roman, on va voyager entre Lyon et l'autre bout de la Méditerranée. Vous allez nous emmener à Damas, vous allez nous emmener à Beyrouth. Comment est née cette envie de parler des soyeux lyonnais et de toute cette histoire des bords de la Méditerranée?
Theresa Revay :
Alors, elle est venue parce que je voulais évoquer les liens entre la France et le Proche-Orient. J'ai découvert à ce moment le lien là entre le monde de la soie lyonnais et tout ce qui était la Grande Syrie. Et il se trouve que ma famille maternelle est lyonnaise et que mon arrière arrière grand-père était un soyeux et qu'il avait des magnanerie dans la Drôme. Et en fait, je rends hommage à toute ma famille lyonnaise à travers ce livre. Mais ce qui n'était pas du tout prévu quand j'ai eu envie, quand j'ai eu l'idée de cette histoire.
Philippe Chauveau :
Il y a bien sûr, comme dans tous vos précédents titres, le côté romanesque avec cette rencontre entre Blanche, Blanche et Salim, tous ces personnages qui vont être emportés par le vent de l'histoire. Mais justement, la grande histoire, elle est très importante dans ce roman, vous évoquez il y a Lyon et les soyeux. Il y a ces liens avec le Proche-Orient et c'est de soie qui vient, notamment de Syrie ou du Liban. Nous allons être au milieu du premier conflit mondial, mais pas que, puisque vous allez nous raconter aussi les difficultés de l'Empire ottoman avec l'indépendance de la Syrie, entre autres. Et curieusement, il y a une réflexion avec notre époque contemporaine. Là encore, comment avez-vous travaillé pour retrouver ces éléments sur Djamel Pacha, etc ? Comment avez-vous travaillé pour inclure tout ça dans votre histoire?
Theresa Revay :
D'après les livres d'histoire, les historiens, les mémorialistes, les amis libanais ou syriens que j'ai rencontrés qui m'ont parlé. C’est un travail de documentation, tout simplement, qui me prend toujours une bonne année, une année, une année et demie. Et à partir de là, je retire les éléments qui ne correspondent pas vraiment à mes personnages et j'essaye de conserver vraiment, l'armature et la substantifique moelle de toute cette immense documentation qui est en arrière plan. Et parce qu'il faut que le lecteur, ce n'est pas un livre d'histoire, c'est un roman avec des personnages, des histoires d'amour, des choix impossibles, mais le lecteur est transposé dans un autre univers. Il apprend en effet des choses que j'apprends moi-même quand je fais la documentation. Mais à partir de là, il faut que ça reste agréable à lire et divertissant.
Philippe Chauveau :
On va parler de la Première Guerre mondiale, mais je le disais, vous nous parlez aussi de ce conflit qui a peut-être moins de résonance pour nous qui sommes nous, qui sommes européens. Ce sont ces déchirements de l'Empire ottoman dans les années 1915-1920. Et qui conduise peut-être au fil des décennies, aux situations que l'on connaît aujourd'hui, il y avait cette volonté aussi peut-être, de faire écho à notre époque contemporaine racontant cette histoire.
Theresa Revay :
On ne peut pas comprendre aujourd'hui si on ne sait pas ce qui s'est passé hier. Et le hier en question, c'est surtout la Première et l'après Première Guerre mondiale. On ne peut pas comprendre le conflit monstrueux et dramatique au Proche-Orient si on ne se penche pas sur ce qui est arrivé en 1915, en 1916 et ensuite les traités de paix de 1918. Et la résonance aujourd'hui est en effet incroyable puisque la vie contemporaine, le monde contemporain ne fait que refléter les décisions qui ont été prises à l'époque.
Philippe Chauveau :
Il y a une double lecture dans ce roman. Parfois, nous sommes dans l'austérité de la bourgeoisie lyonnaise. Et puis, à d'autres moments, nous sommes dans le soleil de cet Orient que vous aimez tant. Il y a un côté très, très envoûtant. Il y a des pages de grande poésie puisque je ne trahit aucun secret. Blanche et Salim vont s'aimer. Blanche va le suivre à l'autre bout de la Méditerranée. Il y a cette fascination pour ce qui vous concerne de deux de ces pays du monde, ces pays de la Méditerranée.
Theresa Revay :
Oui, l'Orient fascine, c'est vrai. Et puis, pour une romancière, c'est un patchwork formidable à décrire et je crois que c'est ce qui m'attire dans mes livres. Et c'est vrai que l'Orient est fascinant. Et puis, c'est le cœur du monde. Nous, en Occident, on croit qu'on a toujours tout décidé et qu'on a toujours été au cœur du monde, mais pas du tout. Tout vient d'Orient. C'est la terre de l'origine du monde. Philosophiquement, d'un point de vue métaphysique, philosophique, donc, parlons en.
Philippe Chauveau :
Blanche, Salim, Oriane, Maxence, Aurélien, Armand et tous les autres. Voilà une histoire formidable. Un roman plein d'aventures, plein de panache, d'histoires très romanesques, avec la grande histoire en toile de fond, tout cela porté par une plus grande sensibilité. Ça s'appelle la nuit du premier jour. C'est votre actualité Theresa Revay, vous êtes publié chez Albin Michel. Merci beaucoup.