Fatou Diome

Fatou Diome

Inassouvies, nos vies

Le livre 4'34
Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Nous sommes en compagnie de Fatou Diome sur Web TV Culture pour la sortie de son troisième roman, chez Flammarion ; « Inassouvies nos vies ». Fatou Diome merci d'être avec nous. Ce troisième roman, est-ce que c'était l'occasion d'écrire une histoire ou d'aborder certains thèmes qui vous sont chers ?

Fatou Diome : C'était l'envie de réfléchir justement sur ces « Inassouvies » qui traversent nos vies, parce qu'il nous manque à tous quelqu'un ou quelque chose. En tout cas ce petit détail qui empêche le cercle de notre vie d'être parfaitement rond, et je voulais réfléchir sur ça.

Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Betty c'est cette jeune femme qui passe son temps à observer ses voisins et finalement c'est tout un portrait de la société qu'on découvre !

Fatou Diome : Oui, Betty c'est une jeune femme d'une trentaine d'années qui se met à la fenêtre, qui regarde l'immeuble d'en face. Et elle va s'arrêter sur une vieille dame. Et un moment cette dame disparaît, et donc les repères de Betty vacillent, elle va se mettre à chercher, chercher puis elle va finir par trouver Félicité dans une maison de retraite. Ses neveux et ses nièces l'ont placée là, soi-disant pour son bien. Sauf qu'ils l'ont oubliée là ensuite pour son malheur. Et Betty va venir tout le temps rendre visite à Félicité, puis elle va s'attacher à elle. Elles vont devenir très amies et elle va découvrir aussi la vie des autres personnes âgées dans cette maison de retraite. Elle va consigner ses souvenirs dans un carnet.
Pour moi c'est la quête de la plénitude, comment vivre entre le plein et le vide entre la quiétude et les angoisses. Tout ce qu'elle peut traverser, elle sait que c'est passager. Que ce soit une histoire d'amour, une histoire amicale, un lien affectif avec l'entourage ! Quoi qu'on puisse vivre, ça doit se terminer un jour ! Et la conscience de cette réalité-là est terrible, donc le seul choix c'est de l'accepter à un moment donné, pour essayer que chaque histoire d'amour soit la plus belle, que chaque amitié soit la plus belle et que chaque journée vécue soit la plus pleine, la plus jolie possible.

Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Vous écrivez : « La société moderne fait tout pour garder ses dents de lait et ne supporte pas ceux qui ont perdu leurs dents de sagesse. »

Fatou Diome : Lorsque je suis arrivée du Sénégal, j'ai été étonnée, par les maisons de retraite ! Comment on pouvait mettre des gens du même âge à peu près, dans un coin de la ville. Les laisser vivre comme ça entre eux. Parce qu'en Afrique ce n'est pas dissocié, les personnes âgées restent dans la vie de tous les jours, occupent une certaine place assez honorable parce qu'on les respecte beaucoup, c'est vraiment les aînés de la famille. Et la en Europe j'ai eu le sentiment d'une cloison, qui séparait le monde des vieux, le monde des jeunes, et c'est ça qui m'a choqué.

Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Le livre est très musical par les constructions des phrases, des mots que vous employez. Très musical aussi parce que vous nous donnez quelques pistes, en première page, vous nous expliquez quels sont les titres à écouter en lisant !

Fatou Diome : C'est la première fois que je donne directement l'ambiance musicale du livre, mais j'écris toujours en musique. Je ne peux pas écrire sans un fond musical et je choisis toujours quelque chose qui est lié à l'humeur du livre. Et là c'était vraiment les instruments à corde, donc j'ai signalé les « Suites pour Violoncelles » de Bach parce que pour moi ça correspond à l'ambiance réflexive de Félicité. Et après j'ai signalé aussi la Kora : la musique classique de l'Afrique. Je voulais aussi que les Européens puissent découvrir ma musique classique . La musique qui plonge dans mes racines : c'est la Kora, la musique qui me berce pour réfléchir, c'est la Kora !

Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Lorsque le lecteur referme le livre, que voudriez-vous lui apporter avec ce roman ?

Fatou Diome : Qu'il soit obsédé par le mot « Inassouvis » ! E qu'il accepte peut-être que dans la vie, tous les trous ne sont pas comblés. Mais c'est parce qu'il y a des trous que la dentelle est belle ! Parce que, sans les trous il n'y aurait pas de dentelle ! Et la dentelle,tout le monde l'aime, elle est jolie, elle est esthétique ! Comme la vie ! Mais il y a des trous pour qu'elle soit belle, et il y a des manques à combler, qui nous motivent ! Si nous n'avons pas un manque à combler, nous ne faisons plus de projets. Si nous n'avons plus de rêves à réaliser, nous n'avançons plus. « Inassouvies nos vies », ce n'est pas un message de désespoir, c'est juste dire, quelque soit notre vie, si belle soit-elle, il y a une petite chose que nous aurions aimé faire ou réaliser. Cette petite chose là c'est notre volonté du lendemain qui nous permet de continuer.

Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Fatou Diome, merci pour votre sourire et merci pour ce très beau roman : « Inassouvies nos vies » de Fatou Diome, édité chez Flammarion.
Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Nous sommes en compagnie de Fatou Diome sur Web TV Culture pour la sortie de son troisième roman, chez Flammarion ; « Inassouvies nos vies ». Fatou Diome merci d'être avec nous. Ce troisième roman, est-ce que c'était l'occasion d'écrire une histoire ou d'aborder certains thèmes qui vous sont chers ?

Fatou Diome : C'était l'envie de réfléchir justement sur ces « Inassouvies » qui traversent nos vies, parce qu'il nous manque à tous quelqu'un ou quelque chose. En tout cas ce petit détail qui empêche le cercle de notre vie d'être parfaitement rond, et je voulais réfléchir sur ça.

Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Betty c'est cette jeune femme qui passe son temps à observer ses voisins et finalement c'est tout un portrait de la société qu'on découvre !

Fatou Diome : Oui, Betty c'est une jeune femme d'une trentaine d'années qui se met à la fenêtre, qui regarde l'immeuble d'en face. Et elle va s'arrêter sur une vieille dame. Et un moment cette dame disparaît, et donc les repères de Betty vacillent, elle va se mettre à chercher, chercher puis elle va finir par trouver Félicité dans une maison de retraite. Ses neveux et ses nièces l'ont placée là, soi-disant pour son bien. Sauf qu'ils l'ont oubliée là ensuite pour son malheur. Et Betty va venir tout le temps rendre visite à Félicité, puis elle va s'attacher à elle. Elles vont devenir très amies et elle va découvrir aussi la vie des autres personnes âgées dans cette maison de retraite. Elle va consigner ses souvenirs dans un carnet.
Pour moi c'est la quête de la plénitude, comment vivre entre le plein et le vide entre la quiétude et les angoisses. Tout ce qu'elle peut traverser, elle sait que c'est passager. Que ce soit une histoire d'amour, une histoire amicale, un lien affectif avec l'entourage ! Quoi qu'on puisse vivre, ça doit se terminer un jour ! Et la conscience de cette réalité-là est terrible, donc le seul choix c'est de l'accepter à un moment donné, pour essayer que chaque histoire d'amour soit la plus belle, que chaque amitié soit la plus belle et que chaque journée vécue soit la plus pleine, la plus jolie possible.

Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Vous écrivez : « La société moderne fait tout pour garder ses dents de lait et ne supporte pas ceux qui ont perdu leurs dents de sagesse. »

Fatou Diome : Lorsque je suis arrivée du Sénégal, j'ai été étonnée, par les maisons de retraite ! Comment on pouvait mettre des gens du même âge à peu près, dans un coin de la ville. Les laisser vivre comme ça entre eux. Parce qu'en Afrique ce n'est pas dissocié, les personnes âgées restent dans la vie de tous les jours, occupent une certaine place assez honorable parce qu'on les respecte beaucoup, c'est vraiment les aînés de la famille. Et la en Europe j'ai eu le sentiment d'une cloison, qui séparait le monde des vieux, le monde des jeunes, et c'est ça qui m'a choqué.

Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Le livre est très musical par les constructions des phrases, des mots que vous employez. Très musical aussi parce que vous nous donnez quelques pistes, en première page, vous nous expliquez quels sont les titres à écouter en lisant !

Fatou Diome : C'est la première fois que je donne directement l'ambiance musicale du livre, mais j'écris toujours en musique. Je ne peux pas écrire sans un fond musical et je choisis toujours quelque chose qui est lié à l'humeur du livre. Et là c'était vraiment les instruments à corde, donc j'ai signalé les « Suites pour Violoncelles » de Bach parce que pour moi ça correspond à l'ambiance réflexive de Félicité. Et après j'ai signalé aussi la Kora : la musique classique de l'Afrique. Je voulais aussi que les Européens puissent découvrir ma musique classique . La musique qui plonge dans mes racines : c'est la Kora, la musique qui me berce pour réfléchir, c'est la Kora !

Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Lorsque le lecteur referme le livre, que voudriez-vous lui apporter avec ce roman ?

Fatou Diome : Qu'il soit obsédé par le mot « Inassouvis » ! E qu'il accepte peut-être que dans la vie, tous les trous ne sont pas comblés. Mais c'est parce qu'il y a des trous que la dentelle est belle ! Parce que, sans les trous il n'y aurait pas de dentelle ! Et la dentelle,tout le monde l'aime, elle est jolie, elle est esthétique ! Comme la vie ! Mais il y a des trous pour qu'elle soit belle, et il y a des manques à combler, qui nous motivent ! Si nous n'avons pas un manque à combler, nous ne faisons plus de projets. Si nous n'avons plus de rêves à réaliser, nous n'avançons plus. « Inassouvies nos vies », ce n'est pas un message de désespoir, c'est juste dire, quelque soit notre vie, si belle soit-elle, il y a une petite chose que nous aurions aimé faire ou réaliser. Cette petite chose là c'est notre volonté du lendemain qui nous permet de continuer.

Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Fatou Diome, merci pour votre sourire et merci pour ce très beau roman : « Inassouvies nos vies » de Fatou Diome, édité chez Flammarion.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : En 2003, avec « Le ventre de l'Atlantique », Fatou Diome faisait une entrée remarquable dans le milieu littéraire. Après « Kétala » en 2006, Fatou Diome revient avec son troisième roman, publié chez Flammarion : « Inassouvies nos vies ». Betty, l'héroïne, est une jeune femme dont le passe-temps favori est d'observer ses voisins. Rapidement, elle se lie d'amitié avec une vielle dame Félicité. Mais cette rencontre s'avèrera finalement déstabilisante pour Betty, l'obligeant à une...Fatou Diome, entre l'Afrique et l'Europe de Fatou Diome - Présentation - Suite
    Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Fatou Diome, bonjour, merci d'être avec nous sur Web Tv Culture à l'occasion de la sortie chez Flammarion de votre nouveau livre, votre troisième roman : « Inassouvies nos vies ». On en reparlera dans quelques instants. J'aimerais simplement et brièvement revenir sur votre parcours. Vous êtes aujourd'hui à Strasbourg, mais vous êtes originaire du Sénégal. Je sais que votre grand-mère compte beaucoup, c'était quoi votre enfance au Sénégal ? Fatou Diome (Inassouvies nos vies) : Mon...Fatou Diome, entre l'Afrique et l'Europe de Fatou Diome - Portrait - Suite
    Philippe CHAUVEAU (Web Tv Culture) : Nous sommes en compagnie de Fatou Diome sur Web TV Culture pour la sortie de son troisième roman, chez Flammarion ; « Inassouvies nos vies ». Fatou Diome merci d'être avec nous. Ce troisième roman, est-ce que c'était l'occasion d'écrire une histoire ou d'aborder certains thèmes qui vous sont chers ? Fatou Diome : C'était l'envie de réfléchir justement sur ces « Inassouvies » qui traversent nos vies, parce qu'il nous manque à tous quelqu'un ou quelque chose. En tout cas ce petit détail...Fatou Diome, entre l'Afrique et l'Europe de Fatou Diome - Le livre - Suite
    Annie Simon Librairie Rousseau Rue de la république 25300 Pontarlier 03 81 39 88 39 Elle est lumineuse, ça c'est la première chose ! Elle a un visage, elle a un regard, c'est frappant ! Elle est chaleureuse ! Et elle dégage beaucoup d'intelligence. Elle parle avec simplicité, avec chaleur, avec son cœur. Elle a une diction merveilleuse, elle a une jolie voix et elle rit! Elle sourit toujours ! Et c'est toujours un rire et un sourire qui sont empreints de bienveillance. Elle n'a pas peur de parler de l'Afrique, vraiment elle en...Fatou Diome, entre l'Afrique et l'Europe de Fatou Diome - L'avis du libraire - Suite