Sophie Chauveau

Sophie Chauveau

Fragonard, l'invention du bonheur

Le livre 4'18

Philippe Chauveau :

Sophie Chauveau, votre actualité chez Télémaque, c’est Fragonard avec un très joli sous-titre « L’invention du bonheur ». Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ce peintre du XVIIIème siècle ?

Sophie Chauveau :

C’est un peu l’enfant de Diderot…

Philippe Chauveau :

Oui, c’est vrai, il y a avait eu Diderot précédemment, en deux tomes…

Sophie Chauveau :

C’est ça, et le deuxième tome avait pour couverture le Diderot de Fragonard. Donc j’étais déjà allée voir du côté de Fragonard en me disant « Tiens, ce n’est pas le peintre polisson que je croyais ! ». Et puis Diderot devient « père la pudeur »en vieillissant et interdit à sa fille de regarder les Fragonard. Pourtant, c’est un immense peintre qui ne fait que dix ans de polissonneries. Donc, Diderot qui fait la carrière de Fragonard, qui le lance, va le défaire et le démolir avec des mots qui sont d’une modernité et d’une cuistrerie absolue au point que Fragonard jurera et se tiendra à ce serment, de ne plus jamais exposer dans les académies pour ne pas prendre le risque de ce jugement là.

Philippe Chauveau :

Vous aimez bien aller là où on ne vous attend pas car Fragonard aujourd’hui est un peintre connu mais plus vraiment dans l’air du temps avec ces fameuses polissonneries. Justement, vous avez eu envie de nous le présenter sous un nouveau jour pour nous montrer qu’il est peut-être bien plus actuel qu’on ne l’imaginait.

Sophie Chauveau :

C’est ce que j’ai découvert car je ne le savais pas. Je suis allée voir et j’ai découvert quelqu’un qui m’a passionnée vraiment, que je ne connaissais. Et il fallait du coup que je le partage parce qu’il n’est pas du tout celui que l’on croit, ni sur le plan pictural, ni sur le plan humain, pas aimé non plus par les historiens de l’Art sans qu’on sache pourquoi. On le déjuge comme un petit aventurier arriviste qu’il n’est pas du tout ; il a besoin de bouffer mais il n’y a pas que lui, on est tous pareil, mais ce n’est pas suffisant pour en faire un rapiat.

J’ai été vraiment très étonnée de l’écart entre l’idée que je m’en faisais et ce que j’ai découvert. J’ai surtout découvert quelqu’un qui était un immense artiste, totalement dénué d’égocentrisme et de narcissisme. Il ne dit pas « je », il ne parle pas de lui, il est un formidable compagnon. C’est un ami qui a un sens de la fraternité qui moi, m’a émue aux larmes. Donc, j’ai eu envie de le rendre car ce n’est pas si fréquent.

Philippe Chauveau :

De là vient le sous-titre « l’invention du bonheur » ?

Sophie Chauveau :

De là et d’autre chose car il n’a pas eu une vie très marrante mais il va toujours rebondir. Il est petit et replet et il a un côté « balle » et il rebondit en disant « on va s’en sortir, on va pas laisser faire, on va pas laisser les événements prendre le pli à ce point là ! ». Il y a un côté « bras de fer » avec le réel qui pour moi est un enchantement. Et ce côté joyeux en dépit de tout, ce jaune incroyable qu’il invente, me semble une farouche volonté que cela aille mieux. J’ai voulu rendre l’immense talent humble. Il est comme ça, il ne sait pas qu’il fait des choses géniales.

Philippe Chauveau :

Dans l’œuvre de Fragonard, quel est le tableau ou le dessin qui vous émeut le plus ?

Sophie Chauveau :

« Le lit » qui ouvre le livre et j’aimerais qu’on apprécie le mérite que j’ai eu à aller travailler chaque matin avec ce lit sous les yeux, c’est-à-dire à quitter le mien pour aller dans celui-là ! Il est sublime…

Philippe Chauveau :

Fragonard aujourd’hui, maintenant que le livre est publié, est toujours avec vous ?

Sophie Chauveau :

Je suis très heureuse d’avoir passé plus d’un an avec lui parce qu’il m’a enrichie d’un jaune, couleur que j’aime, et d’un sens du relatif. « C’est pas si grave, ça va aller mieux… ». Et je crois que c’est un cadeau !

Philippe Chauveau :

Merci beaucoup Sophie Chauveau. « Fragonard, l’invention du bonheur » aux éditions Télémaque.

Philippe Chauveau :

Sophie Chauveau, votre actualité chez Télémaque, c’est Fragonard avec un très joli sous-titre « L’invention du bonheur ». Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ce peintre du XVIIIème siècle ?

Sophie Chauveau :

C’est un peu l’enfant de Diderot…

Philippe Chauveau :

Oui, c’est vrai, il y a avait eu Diderot précédemment, en deux tomes…

Sophie Chauveau :

C’est ça, et le deuxième tome avait pour couverture le Diderot de Fragonard. Donc j’étais déjà allée voir du côté de Fragonard en me disant « Tiens, ce n’est pas le peintre polisson que je croyais ! ». Et puis Diderot devient « père la pudeur »en vieillissant et interdit à sa fille de regarder les Fragonard. Pourtant, c’est un immense peintre qui ne fait que dix ans de polissonneries. Donc, Diderot qui fait la carrière de Fragonard, qui le lance, va le défaire et le démolir avec des mots qui sont d’une modernité et d’une cuistrerie absolue au point que Fragonard jurera et se tiendra à ce serment, de ne plus jamais exposer dans les académies pour ne pas prendre le risque de ce jugement là.

Philippe Chauveau :

Vous aimez bien aller là où on ne vous attend pas car Fragonard aujourd’hui est un peintre connu mais plus vraiment dans l’air du temps avec ces fameuses polissonneries. Justement, vous avez eu envie de nous le présenter sous un nouveau jour pour nous montrer qu’il est peut-être bien plus actuel qu’on ne l’imaginait.

Sophie Chauveau :

C’est ce que j’ai découvert car je ne le savais pas. Je suis allée voir et j’ai découvert quelqu’un qui m’a passionnée vraiment, que je ne connaissais. Et il fallait du coup que je le partage parce qu’il n’est pas du tout celui que l’on croit, ni sur le plan pictural, ni sur le plan humain, pas aimé non plus par les historiens de l’Art sans qu’on sache pourquoi. On le déjuge comme un petit aventurier arriviste qu’il n’est pas du tout ; il a besoin de bouffer mais il n’y a pas que lui, on est tous pareil, mais ce n’est pas suffisant pour en faire un rapiat.

J’ai été vraiment très étonnée de l’écart entre l’idée que je m’en faisais et ce que j’ai découvert. J’ai surtout découvert quelqu’un qui était un immense artiste, totalement dénué d’égocentrisme et de narcissisme. Il ne dit pas « je », il ne parle pas de lui, il est un formidable compagnon. C’est un ami qui a un sens de la fraternité qui moi, m’a émue aux larmes. Donc, j’ai eu envie de le rendre car ce n’est pas si fréquent.

Philippe Chauveau :

De là vient le sous-titre « l’invention du bonheur » ?

Sophie Chauveau :

De là et d’autre chose car il n’a pas eu une vie très marrante mais il va toujours rebondir. Il est petit et replet et il a un côté « balle » et il rebondit en disant « on va s’en sortir, on va pas laisser faire, on va pas laisser les événements prendre le pli à ce point là ! ». Il y a un côté « bras de fer » avec le réel qui pour moi est un enchantement. Et ce côté joyeux en dépit de tout, ce jaune incroyable qu’il invente, me semble une farouche volonté que cela aille mieux. J’ai voulu rendre l’immense talent humble. Il est comme ça, il ne sait pas qu’il fait des choses géniales.

Philippe Chauveau :

Dans l’œuvre de Fragonard, quel est le tableau ou le dessin qui vous émeut le plus ?

Sophie Chauveau :

« Le lit » qui ouvre le livre et j’aimerais qu’on apprécie le mérite que j’ai eu à aller travailler chaque matin avec ce lit sous les yeux, c’est-à-dire à quitter le mien pour aller dans celui-là ! Il est sublime…

Philippe Chauveau :

Fragonard aujourd’hui, maintenant que le livre est publié, est toujours avec vous ?

Sophie Chauveau :

Je suis très heureuse d’avoir passé plus d’un an avec lui parce qu’il m’a enrichie d’un jaune, couleur que j’aime, et d’un sens du relatif. « C’est pas si grave, ça va aller mieux… ». Et je crois que c’est un cadeau !

Philippe Chauveau :

Merci beaucoup Sophie Chauveau. « Fragonard, l’invention du bonheur » aux éditions Télémaque.

Fragonard, l'invention du bonheur Aux Éditions Télémaque
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • C’est tout d’abord vers le théâtre que Sophie Chauveau a dirigé ses pas après avoir suivi les études du Conservatoire. Mais bien vite, elle ne s’y sent pas à l’aise. Sa rencontre inattendue avec un éditeur lui ouvre alors les portes du milieu littéraire. En 1988, elle publie « Les mémoires d’Hélène » inspiré de la vie d’Hélène de Troyes. C’est effectivement dans les personnages du passé que Sophie Chauveau puise son inspiration, alliant à la fois son goût pour la recherche historiques et sa passion pour...Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau: Bonjour Sophie Chauveau Sophie Chauveau: Bonjour Philippe Chauveau Philippe Chauveau : J’adore cette homonymie qui existe entre nous… Sophie Chauveau : Ben oui, forcément, ça marche toujours ! Philippe Chauveau : Vous publiez aux éditions Télémaque un très joli livre consacré à Fragonard, peintre que nous allons redécouvrir grâce à vous. Mais c’est votre portrait que nous allons d’abord essayer de brosser. Avant le livre, il y a eu le théâtre. Avez-vous aimé cette période de votre...Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau : Sophie Chauveau, votre actualité chez Télémaque, c’est Fragonard avec un très joli sous-titre « L’invention du bonheur ». Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ce peintre du XVIIIème siècle ? Sophie Chauveau : C’est un peu l’enfant de Diderot… Philippe Chauveau : Oui, c’est vrai, il y a avait eu Diderot précédemment, en deux tomes… Sophie Chauveau : C’est ça, et le deuxième tome avait pour couverture le Diderot de Fragonard. Donc j’étais déjà allée voir du...Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - Le livre - Suite
    Après les livres qu'elle avait fait sur d'autres peintres – Lippi, Boticelli, Vinci et un autre aussi sur Diderot – là visiblement elle met ses deux passions, ses deux amours, le 18e et la peinture et elle fait un portrait très vivant de l'époque et du peintre en question Fragonard. Si vous voulez un livre agréable à lire, plein d'informations avec un amour de son sujet, il n'y a aucun problème, c'est vraiment le livre à lire et à déguster.Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - L'avis du libraire - Suite