C’est tout d’abord vers le théâtre que Sophie Chauveau a dirigé ses pas après avoir suivi les études du Conservatoire. Mais bien vite, elle ne s’y sent pas à l’aise. Sa rencontre inattendue avec un éditeur lui ouvre alors les portes du milieu littéraire.
En 1988, elle publie « Les mémoires d’Hélène » inspiré de la vie d’Hélène de Troyes. C’est effectivement dans les personnages du passé que Sophie Chauveau puise son inspiration, alliant à la fois son goût pour la recherche historiques et sa passion pour...
Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - Présentation - Suite
Philippe Chauveau:
Bonjour Sophie Chauveau
Sophie Chauveau:
Bonjour Philippe Chauveau
Philippe Chauveau :
J’adore cette homonymie qui existe entre nous…
Sophie Chauveau :
Ben oui, forcément, ça marche toujours !
Philippe Chauveau :
Vous publiez aux éditions Télémaque un très joli livre consacré à Fragonard, peintre que nous allons redécouvrir grâce à vous. Mais c’est votre portrait que nous allons d’abord essayer de brosser. Avant le livre, il y a eu le théâtre. Avez-vous aimé cette période de votre...
Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Sophie Chauveau, votre actualité chez Télémaque, c’est Fragonard avec un très joli sous-titre « L’invention du bonheur ». Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ce peintre du XVIIIème siècle ?
Sophie Chauveau :
C’est un peu l’enfant de Diderot…
Philippe Chauveau :
Oui, c’est vrai, il y a avait eu Diderot précédemment, en deux tomes…
Sophie Chauveau :
C’est ça, et le deuxième tome avait pour couverture le Diderot de Fragonard. Donc j’étais déjà allée voir du...
Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - Le livre - Suite
Après les livres qu'elle avait fait sur d'autres peintres – Lippi, Boticelli, Vinci et un autre aussi sur Diderot – là visiblement elle met ses deux passions, ses deux amours, le 18e et la peinture et elle fait un portrait très vivant de l'époque et du peintre en question Fragonard. Si vous voulez un livre agréable à lire, plein d'informations avec un amour de son sujet, il n'y a aucun problème, c'est vraiment le livre à lire et à déguster.
Le livre, cadeau idéal ? de Sophie Chauveau - L'avis du libraire - Suite
Sophie Chauveau
Fragonard, l'invention du bonheur
Présentation 1'36C’est tout d’abord vers le théâtre que Sophie Chauveau a dirigé ses pas après avoir suivi les études du Conservatoire. Mais bien vite, elle ne s’y sent pas à l’aise. Sa rencontre inattendue avec un éditeur lui ouvre alors les portes du milieu littéraire.
En 1988, elle publie « Les mémoires d’Hélène » inspiré de la vie d’Hélène de Troyes. C’est effectivement dans les personnages du passé que Sophie Chauveau puise son inspiration, alliant à la fois son goût pour la recherche historiques et sa passion pour l’écrit et le travail des mots.
Entre 2004 et 2007, elle publie trois biographies consacrées aux peintres de la Renaissance Lippi, Botticelli et Vinci qui remportent un véritable succès en librairie. Non contents de découvrir les personnalités de ces trois personnages, les lecteurs plébiscitent aussi la qualité d’écriture de Sophie Chauveau et la passion qu’elle laisse transparaître à travers les lignes.
Après Diderot en 2009, Sophie Chauveau retrouve l’époque des Lumières avec ce nouvel ouvrage consacré à Jean Honoré Fragonard « Fragonard, l’invention du bonheur » publié chez Télémaque. Aujourd’hui, Fragonard est surtout connu pour ce que l’on appelle ses polissonneries et il n’est plus réellement au goût du jour. Le souhait, concrétisé, de Sophie Chauveau était donc de remettre Fragonard en lumière en nous faisant découvrir sa personnalité et les différentes facettes de son talent.
Par son style bien à elle, elle brosse ici le portrait d’un homme attachant, qui a su traverser les épreuves de son existence avec un bonhommie que nous devrions peut-être prendre en exemple.
« Fragonard, l’invention du bonheur » de Sophie Chauveau aux éditions Télémaque.
Sophie Chauveau nous reçoit pour Webtv Culture.
C’est tout d’abord vers le théâtre que Sophie Chauveau a dirigé ses pas après avoir suivi les études du Conservatoire. Mais bien vite, elle ne s’y sent pas à l’aise. Sa rencontre inattendue avec un éditeur lui ouvre alors les portes du milieu littéraire.
En 1988, elle publie « Les mémoires d’Hélène » inspiré de la vie d’Hélène de Troyes. C’est effectivement dans les personnages du passé que Sophie Chauveau puise son inspiration, alliant à la fois son goût pour la recherche historiques et sa passion pour l’écrit et le travail des mots.
Entre 2004 et 2007, elle publie trois biographies consacrées aux peintres de la Renaissance Lippi, Botticelli et Vinci qui remportent un véritable succès en librairie. Non contents de découvrir les personnalités de ces trois personnages, les lecteurs plébiscitent aussi la qualité d’écriture de Sophie Chauveau et la passion qu’elle laisse transparaître à travers les lignes.
Après Diderot en 2009, Sophie Chauveau retrouve l’époque des Lumières avec ce nouvel ouvrage consacré à Jean Honoré Fragonard « Fragonard, l’invention du bonheur » publié chez Télémaque. Aujourd’hui, Fragonard est surtout connu pour ce que l’on appelle ses polissonneries et il n’est plus réellement au goût du jour. Le souhait, concrétisé, de Sophie Chauveau était donc de remettre Fragonard en lumière en nous faisant découvrir sa personnalité et les différentes facettes de son talent.
Par son style bien à elle, elle brosse ici le portrait d’un homme attachant, qui a su traverser les épreuves de son existence avec un bonhommie que nous devrions peut-être prendre en exemple.
« Fragonard, l’invention du bonheur » de Sophie Chauveau aux éditions Télémaque.
Sophie Chauveau nous reçoit pour Webtv Culture.
Sophie Chauveau
Fragonard, l'invention du bonheur
Portrait 4'38Philippe Chauveau:
Bonjour Sophie Chauveau
Sophie Chauveau:
Bonjour Philippe Chauveau
Philippe Chauveau :
J’adore cette homonymie qui existe entre nous…
Sophie Chauveau :
Ben oui, forcément, ça marche toujours !
Philippe Chauveau :
Vous publiez aux éditions Télémaque un très joli livre consacré à Fragonard, peintre que nous allons redécouvrir grâce à vous. Mais c’est votre portrait que nous allons d’abord essayer de brosser. Avant le livre, il y a eu le théâtre. Avez-vous aimé cette période de votre vie où vous étiez sur scène?
Sophie Chauveau :
Non, je n’ai pas aimé du tout ! Je pense manquer de ce narcissisme fondamental de l’acteur.
Philippe Chauveau :
Mais alors, pourquoi avoir choisi cette voie ?
Sophie Chauveau :
Parce que ça marchait très bien et que l’on ne crache pas sur le succès ! A 16 ans, on m’a déroulé un tapis de pétales de roses. Je suis rentrée au Conservatoire et tout allait bien. On ne crache pas, tout le monde en rêve… Mais j’étais très malheureuse au Conservatoire et je me suis rapidement rendue compte que les autres et moi, nous n’étions pas là pour les mêmes raisons.
Philippe Chauveau :
Partir vers l’écriture, cela a été une façon de faire une transition, une coupure brutale ?
Sophie Chauveau :
L’écriture, cela n’a pas été immédiat. Cela passe d’abord par le journalisme militant. Je me retrouve à écrire des textes écolos, féministes pour changer les choses. Et ces textes sont très littéraires mais je ne le sais pas. Ma formation, c’est le Conservatoire national, donc une culture qu’on met en bouche. Je fais des articles notamment pour un magazine qui est mort depuis « Art magazine », prestigieux dans les années 50 mais moi, je le ferai beaucoup plus tard, donc moins prestigieux… Et je vais voir plusieurs personnes dont Jean-Jacques Pauvert et je fais, je ne sais pas si cela se fait encore, j’envoie mon texte avant publication aux 4 ou 5 personnes que j’ai interviewées, dont Pauvert, qui me renvoie un télégramme dans l’heure me disant «Vous écrivez sûrement autre chose, je veux voir ! ». Oui, j’écrivais autre chose mais je ne l’avais jamais montré à personne car ce n’était pas de l’ordre du journalisme. Et je me retrouve donc à filer à Pauvert un fatras de poèmes, de nouvelles, de textes, de notes, d’extraits de journal intime… Je ne sais pas comment il a retrouvé mais il m’a dit « Il y a un livre là-dedans, il faut le trouver ! ». Il l’a trouvé et ce livre a très bien marché. Donc mon premier livre, c’était la gloire, ce qui pour moi était la moindre des choses, évidemment, car je ne savais pas qu’on pouvait échouer dans la vie. J’ai eu de la chance et je pensais que c’était mieux du côté sud de l’existence…
Philippe Chauveau :
Il y a donc plusieurs livres qui vont se succéder, des romans, des essais, puis on arrive à un autre style littéraire avec des biographies romancées. On va appeler cela comme ça. Est-ce un terme qui vous convient ?
Sophie Chauveau :
Aucun terme ne me convient pour une raison que j’ai découverte peu à peu. Moi, je pensais que je faisais de la littérature. Mais en France, le roman historique ou la biographie romancée sont absolument détestées par le monde qui pense, qui critique, qui sait ce qui est bien et pas bien. Je l’ignorais puisque je n’en fais pas partie. Je n’ai pas choisi un genre, j’ai choisi l’écriture et des sujets comme Lippi ou Fragonard, des gens qui méritent qu’on les réhabilite, qu’on en dise davantage.
Philippe Chauveau :
Hormis Hélène de Troie, il y a eu ces 3 fameux peintres de la Renaissance, il y a eu Diderot et aujourd’hui Fragonard. Pourquoi toujours des hommes ?
Sophie Chauveau :
J’aimerais bien que ce soit des femmes et si j’avais le choix, je prendrais des femmes. Mais je ne choisis pas, je tombe amoureuse d’une œuvre. La démarche initiale, c’est une œuvre qui m’éblouit comme Lippi ou Fragonard, méconnue en plus, ou Diderot qui n’occupe absolument pas la place qu’il mérite. L’œuvre alors est tellement forte que je cherche de façon très méthodique, comment on devient ce personnage, cet homme.
Philippe Chauveau :
L’idée est donc d’aller vers des personnages qui selon vous ne sont pas assez mis en lumière ?
Sophie Chauveau :
Oui, des personnages qui méritent qu’on les prenne dans les bras, qu’on les berce un moment, qu’on s’en occupe…
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sophie Chauveau ! Votre actualité, « Fragonard » aux éditions Télémaque.
Philippe Chauveau:
Bonjour Sophie Chauveau
Sophie Chauveau:
Bonjour Philippe Chauveau
Philippe Chauveau :
J’adore cette homonymie qui existe entre nous…
Sophie Chauveau :
Ben oui, forcément, ça marche toujours !
Philippe Chauveau :
Vous publiez aux éditions Télémaque un très joli livre consacré à Fragonard, peintre que nous allons redécouvrir grâce à vous. Mais c’est votre portrait que nous allons d’abord essayer de brosser. Avant le livre, il y a eu le théâtre. Avez-vous aimé cette période de votre vie où vous étiez sur scène?
Sophie Chauveau :
Non, je n’ai pas aimé du tout ! Je pense manquer de ce narcissisme fondamental de l’acteur.
Philippe Chauveau :
Mais alors, pourquoi avoir choisi cette voie ?
Sophie Chauveau :
Parce que ça marchait très bien et que l’on ne crache pas sur le succès ! A 16 ans, on m’a déroulé un tapis de pétales de roses. Je suis rentrée au Conservatoire et tout allait bien. On ne crache pas, tout le monde en rêve… Mais j’étais très malheureuse au Conservatoire et je me suis rapidement rendue compte que les autres et moi, nous n’étions pas là pour les mêmes raisons.
Philippe Chauveau :
Partir vers l’écriture, cela a été une façon de faire une transition, une coupure brutale ?
Sophie Chauveau :
L’écriture, cela n’a pas été immédiat. Cela passe d’abord par le journalisme militant. Je me retrouve à écrire des textes écolos, féministes pour changer les choses. Et ces textes sont très littéraires mais je ne le sais pas. Ma formation, c’est le Conservatoire national, donc une culture qu’on met en bouche. Je fais des articles notamment pour un magazine qui est mort depuis « Art magazine », prestigieux dans les années 50 mais moi, je le ferai beaucoup plus tard, donc moins prestigieux… Et je vais voir plusieurs personnes dont Jean-Jacques Pauvert et je fais, je ne sais pas si cela se fait encore, j’envoie mon texte avant publication aux 4 ou 5 personnes que j’ai interviewées, dont Pauvert, qui me renvoie un télégramme dans l’heure me disant «Vous écrivez sûrement autre chose, je veux voir ! ». Oui, j’écrivais autre chose mais je ne l’avais jamais montré à personne car ce n’était pas de l’ordre du journalisme. Et je me retrouve donc à filer à Pauvert un fatras de poèmes, de nouvelles, de textes, de notes, d’extraits de journal intime… Je ne sais pas comment il a retrouvé mais il m’a dit « Il y a un livre là-dedans, il faut le trouver ! ». Il l’a trouvé et ce livre a très bien marché. Donc mon premier livre, c’était la gloire, ce qui pour moi était la moindre des choses, évidemment, car je ne savais pas qu’on pouvait échouer dans la vie. J’ai eu de la chance et je pensais que c’était mieux du côté sud de l’existence…
Philippe Chauveau :
Il y a donc plusieurs livres qui vont se succéder, des romans, des essais, puis on arrive à un autre style littéraire avec des biographies romancées. On va appeler cela comme ça. Est-ce un terme qui vous convient ?
Sophie Chauveau :
Aucun terme ne me convient pour une raison que j’ai découverte peu à peu. Moi, je pensais que je faisais de la littérature. Mais en France, le roman historique ou la biographie romancée sont absolument détestées par le monde qui pense, qui critique, qui sait ce qui est bien et pas bien. Je l’ignorais puisque je n’en fais pas partie. Je n’ai pas choisi un genre, j’ai choisi l’écriture et des sujets comme Lippi ou Fragonard, des gens qui méritent qu’on les réhabilite, qu’on en dise davantage.
Philippe Chauveau :
Hormis Hélène de Troie, il y a eu ces 3 fameux peintres de la Renaissance, il y a eu Diderot et aujourd’hui Fragonard. Pourquoi toujours des hommes ?
Sophie Chauveau :
J’aimerais bien que ce soit des femmes et si j’avais le choix, je prendrais des femmes. Mais je ne choisis pas, je tombe amoureuse d’une œuvre. La démarche initiale, c’est une œuvre qui m’éblouit comme Lippi ou Fragonard, méconnue en plus, ou Diderot qui n’occupe absolument pas la place qu’il mérite. L’œuvre alors est tellement forte que je cherche de façon très méthodique, comment on devient ce personnage, cet homme.
Philippe Chauveau :
L’idée est donc d’aller vers des personnages qui selon vous ne sont pas assez mis en lumière ?
Sophie Chauveau :
Oui, des personnages qui méritent qu’on les prenne dans les bras, qu’on les berce un moment, qu’on s’en occupe…
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sophie Chauveau ! Votre actualité, « Fragonard » aux éditions Télémaque.
Sophie Chauveau
Fragonard, l'invention du bonheur
Le livre 4'18Philippe Chauveau :
Sophie Chauveau, votre actualité chez Télémaque, c’est Fragonard avec un très joli sous-titre « L’invention du bonheur ». Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ce peintre du XVIIIème siècle ?
Sophie Chauveau :
C’est un peu l’enfant de Diderot…
Philippe Chauveau :
Oui, c’est vrai, il y a avait eu Diderot précédemment, en deux tomes…
Sophie Chauveau :
C’est ça, et le deuxième tome avait pour couverture le Diderot de Fragonard. Donc j’étais déjà allée voir du côté de Fragonard en me disant « Tiens, ce n’est pas le peintre polisson que je croyais ! ». Et puis Diderot devient « père la pudeur »en vieillissant et interdit à sa fille de regarder les Fragonard. Pourtant, c’est un immense peintre qui ne fait que dix ans de polissonneries. Donc, Diderot qui fait la carrière de Fragonard, qui le lance, va le défaire et le démolir avec des mots qui sont d’une modernité et d’une cuistrerie absolue au point que Fragonard jurera et se tiendra à ce serment, de ne plus jamais exposer dans les académies pour ne pas prendre le risque de ce jugement là.
Philippe Chauveau :
Vous aimez bien aller là où on ne vous attend pas car Fragonard aujourd’hui est un peintre connu mais plus vraiment dans l’air du temps avec ces fameuses polissonneries. Justement, vous avez eu envie de nous le présenter sous un nouveau jour pour nous montrer qu’il est peut-être bien plus actuel qu’on ne l’imaginait.
Sophie Chauveau :
C’est ce que j’ai découvert car je ne le savais pas. Je suis allée voir et j’ai découvert quelqu’un qui m’a passionnée vraiment, que je ne connaissais. Et il fallait du coup que je le partage parce qu’il n’est pas du tout celui que l’on croit, ni sur le plan pictural, ni sur le plan humain, pas aimé non plus par les historiens de l’Art sans qu’on sache pourquoi. On le déjuge comme un petit aventurier arriviste qu’il n’est pas du tout ; il a besoin de bouffer mais il n’y a pas que lui, on est tous pareil, mais ce n’est pas suffisant pour en faire un rapiat.
J’ai été vraiment très étonnée de l’écart entre l’idée que je m’en faisais et ce que j’ai découvert. J’ai surtout découvert quelqu’un qui était un immense artiste, totalement dénué d’égocentrisme et de narcissisme. Il ne dit pas « je », il ne parle pas de lui, il est un formidable compagnon. C’est un ami qui a un sens de la fraternité qui moi, m’a émue aux larmes. Donc, j’ai eu envie de le rendre car ce n’est pas si fréquent.
Philippe Chauveau :
De là vient le sous-titre « l’invention du bonheur » ?
Sophie Chauveau :
De là et d’autre chose car il n’a pas eu une vie très marrante mais il va toujours rebondir. Il est petit et replet et il a un côté « balle » et il rebondit en disant « on va s’en sortir, on va pas laisser faire, on va pas laisser les événements prendre le pli à ce point là ! ». Il y a un côté « bras de fer » avec le réel qui pour moi est un enchantement. Et ce côté joyeux en dépit de tout, ce jaune incroyable qu’il invente, me semble une farouche volonté que cela aille mieux. J’ai voulu rendre l’immense talent humble. Il est comme ça, il ne sait pas qu’il fait des choses géniales.
Philippe Chauveau :
Dans l’œuvre de Fragonard, quel est le tableau ou le dessin qui vous émeut le plus ?
Sophie Chauveau :
« Le lit » qui ouvre le livre et j’aimerais qu’on apprécie le mérite que j’ai eu à aller travailler chaque matin avec ce lit sous les yeux, c’est-à-dire à quitter le mien pour aller dans celui-là ! Il est sublime…
Philippe Chauveau :
Fragonard aujourd’hui, maintenant que le livre est publié, est toujours avec vous ?
Sophie Chauveau :
Je suis très heureuse d’avoir passé plus d’un an avec lui parce qu’il m’a enrichie d’un jaune, couleur que j’aime, et d’un sens du relatif. « C’est pas si grave, ça va aller mieux… ». Et je crois que c’est un cadeau !
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sophie Chauveau. « Fragonard, l’invention du bonheur » aux éditions Télémaque.
Philippe Chauveau :
Sophie Chauveau, votre actualité chez Télémaque, c’est Fragonard avec un très joli sous-titre « L’invention du bonheur ». Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ce peintre du XVIIIème siècle ?
Sophie Chauveau :
C’est un peu l’enfant de Diderot…
Philippe Chauveau :
Oui, c’est vrai, il y a avait eu Diderot précédemment, en deux tomes…
Sophie Chauveau :
C’est ça, et le deuxième tome avait pour couverture le Diderot de Fragonard. Donc j’étais déjà allée voir du côté de Fragonard en me disant « Tiens, ce n’est pas le peintre polisson que je croyais ! ». Et puis Diderot devient « père la pudeur »en vieillissant et interdit à sa fille de regarder les Fragonard. Pourtant, c’est un immense peintre qui ne fait que dix ans de polissonneries. Donc, Diderot qui fait la carrière de Fragonard, qui le lance, va le défaire et le démolir avec des mots qui sont d’une modernité et d’une cuistrerie absolue au point que Fragonard jurera et se tiendra à ce serment, de ne plus jamais exposer dans les académies pour ne pas prendre le risque de ce jugement là.
Philippe Chauveau :
Vous aimez bien aller là où on ne vous attend pas car Fragonard aujourd’hui est un peintre connu mais plus vraiment dans l’air du temps avec ces fameuses polissonneries. Justement, vous avez eu envie de nous le présenter sous un nouveau jour pour nous montrer qu’il est peut-être bien plus actuel qu’on ne l’imaginait.
Sophie Chauveau :
C’est ce que j’ai découvert car je ne le savais pas. Je suis allée voir et j’ai découvert quelqu’un qui m’a passionnée vraiment, que je ne connaissais. Et il fallait du coup que je le partage parce qu’il n’est pas du tout celui que l’on croit, ni sur le plan pictural, ni sur le plan humain, pas aimé non plus par les historiens de l’Art sans qu’on sache pourquoi. On le déjuge comme un petit aventurier arriviste qu’il n’est pas du tout ; il a besoin de bouffer mais il n’y a pas que lui, on est tous pareil, mais ce n’est pas suffisant pour en faire un rapiat.
J’ai été vraiment très étonnée de l’écart entre l’idée que je m’en faisais et ce que j’ai découvert. J’ai surtout découvert quelqu’un qui était un immense artiste, totalement dénué d’égocentrisme et de narcissisme. Il ne dit pas « je », il ne parle pas de lui, il est un formidable compagnon. C’est un ami qui a un sens de la fraternité qui moi, m’a émue aux larmes. Donc, j’ai eu envie de le rendre car ce n’est pas si fréquent.
Philippe Chauveau :
De là vient le sous-titre « l’invention du bonheur » ?
Sophie Chauveau :
De là et d’autre chose car il n’a pas eu une vie très marrante mais il va toujours rebondir. Il est petit et replet et il a un côté « balle » et il rebondit en disant « on va s’en sortir, on va pas laisser faire, on va pas laisser les événements prendre le pli à ce point là ! ». Il y a un côté « bras de fer » avec le réel qui pour moi est un enchantement. Et ce côté joyeux en dépit de tout, ce jaune incroyable qu’il invente, me semble une farouche volonté que cela aille mieux. J’ai voulu rendre l’immense talent humble. Il est comme ça, il ne sait pas qu’il fait des choses géniales.
Philippe Chauveau :
Dans l’œuvre de Fragonard, quel est le tableau ou le dessin qui vous émeut le plus ?
Sophie Chauveau :
« Le lit » qui ouvre le livre et j’aimerais qu’on apprécie le mérite que j’ai eu à aller travailler chaque matin avec ce lit sous les yeux, c’est-à-dire à quitter le mien pour aller dans celui-là ! Il est sublime…
Philippe Chauveau :
Fragonard aujourd’hui, maintenant que le livre est publié, est toujours avec vous ?
Sophie Chauveau :
Je suis très heureuse d’avoir passé plus d’un an avec lui parce qu’il m’a enrichie d’un jaune, couleur que j’aime, et d’un sens du relatif. « C’est pas si grave, ça va aller mieux… ». Et je crois que c’est un cadeau !
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Sophie Chauveau. « Fragonard, l’invention du bonheur » aux éditions Télémaque.
Sophie Chauveau
Fragonard, l'invention du bonheur
L'avis du libraire 0'55Après les livres qu'elle avait fait sur d'autres peintres – Lippi, Boticelli, Vinci et un autre aussi sur Diderot – là visiblement elle met ses deux passions, ses deux amours, le 18e et la peinture et elle fait un portrait très vivant de l'époque et du peintre en question Fragonard. Si vous voulez un livre agréable à lire, plein d'informations avec un amour de son sujet, il n'y a aucun problème, c'est vraiment le livre à lire et à déguster.
Après les livres qu'elle avait fait sur d'autres peintres – Lippi, Boticelli, Vinci et un autre aussi sur Diderot – là visiblement elle met ses deux passions, ses deux amours, le 18e et la peinture et elle fait un portrait très vivant de l'époque et du peintre en question Fragonard. Si vous voulez un livre agréable à lire, plein d'informations avec un amour de son sujet, il n'y a aucun problème, c'est vraiment le livre à lire et à déguster.