Entre Jul et le dessin, c'est une grande aventure, voire une grande histoire d'amour. Si il fut, un temps, professeur d'histoire chinoise, Jul a rapidement décidé de ce consacrer pleinement au dessin, et notamment au dessin de presse. On le retrouve dans l'Echo des savanes, Fluide glacial, les Echos, Charlie Hebdo, l'Humanité, ou encore Philosophie magazine. C'est en 2005 que Jul se lance dans la bande dessinée, tout en restant proche de l'actualité, avec Il faut tuer José Bové, qui rencontrera un joli succès public et critique, mais fera rire jaune les alter-mondialistes. Dès lors, tout en poursuivant son travail dans la presse nationale, il publie plusieurs BD d'humour qui restent toujours en corrélation avec l'actualité, comme La croisade s'amuse , ou A bout de souffre . Parallèlement, depuis 2008, Jul collabore à l'émission littéraire de France 5 « La grande librairie », croquant chaque semaine, avec humour, les invités de François Busnel. En 2008 toujours, il entraîne le lecteur en - 40 000 avant J.C., à la rencontre de la famille Dotcom, dans Silex and the city. Et curieusement, ces êtres préhistoriques , ou plutôt préhistériques nous ressemblent étrangement. Le deuxième tome de Silex and the city vient de sortir, Réduction du temps de trouvaille, et c'est la même jubilation. Jul est avec nous sur Web TV Culture.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Bonjour Jul

(Jul-Silex and the city)
Bonjour

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie, chez Dargaud, du Tome 2 des aventures Silex and the city Réduction du temps de trouvaille.
Alors, le grand public vous connaît à l'occasion de la sortie de ces albums. On vous voit également dans l'émission « La grande librairie » de Francois Busnel, le jeudi soir sur France 5, et puis il y aussi toutes vos interventions dans la presse magazine. Des magazines aussi différents que Les Echos, Marianne, ou encore Philosophie magazine. Avant de revenir sur ce parcours, le dessin, c'est arrivé comment dans votre vie?

(Jul-Silex and the city)
Comme tout le monde. En fait, je pense que tous les enfants dessinent à la maternelle. Dans une classe, à 3 ans, tout le monde est en train d'écraser ses feutres sur sa feuille. Et puis un moment, ca s'arrête, c'est à dire que ça correspond, à peu près, au moment où on commence à maitriser l'écriture. A l'école primaire, les ¾ des gens s'arrêtent de dessiner, et puis passent à autre chose. C'est juste que j'ai continué en fait, il n'y a pas eu vraiment de rupture depuis ce moment-là, ce qui fait que mes dessins d'aujourd'hui, à 36 ans, sont à peu près les mêmes que ceux que je faisais en maternelle. Alors ils se sont un petit peu améliorés, mais les fondamentaux sont là. Je n'ai pas fait d'études de dessin, je n'ai pas fait les beaux arts, j'ai juste continué à dessiner en permanence. Et ça a continué à m'intéresser, tout au long de mes études, même si ce n'est pas ce vers quoi je m'étais dirigé, à priori.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Vous êtes resté un grand enfant alors finalement?

(Jul-Silex and the city)
Oui, j'espère, un minimum, ce n''est pas une activité particulièrement enfantine, mais c'est quelque chose qui à le droit de cité, aussi bien que les choses hors culture. Et moi, d'ailleurs, j'essaie de mélanger les goûts que je peux avoir finalement pour les choses plus académiques, classiques, littéraires, et puis ce qui est vraiment le dessin, la satire; parce que, effectivement, moi je me suis toujours placé dans le dessin, du côté de l'humour, c'est encore une famille particulière.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Alors c'est à la fois une passion, c'est aussi du travail. Finalement, le plus difficile c'est quoi? C'est trouver l'inspiration? C'est de concrétiser cette inspiration? Réussir son dessin? La difficulté pour vous , elle est où?

(Jul-Silex and the city)
La difficulté pour moi, c'est plus du côté de l'envie. C'est à dire qu'il faut maintenir en permanence une espèce d'envie de dessiner. Alors, j'ai plusieurs sorte de métiers qui cohabitent. Vous en avez parlé, il y a le dessin de presse, le dessin d'actualité. Alors là, c'est une gymnastique particulière, c'est à dire qu'il faut avoir envie de dessiner son millionième dessin sur Nicolas Sarkozy, parce que de fait, c'est lui qui est en avant. Parfois, on est un petit peu découragé. Il y a un côté répétitif de l'actualité. De l'autre côté, il y a la bande dessinée. Alors là, c'est un autre problème parce qu'il faut être au contraire très opiniâtre, pouvoir bosser une année, deux années sur un seul album, développer les personnages, inventer des univers de fiction, c'est un autre travail. Et pour la télévision, du coup, c'est du dessin en direct, c'est encore autre chose. Pour le coup, je suis très entrainé, parce que je dessinais les profs en cours en 4ème. Je faisais la même chose que ce que je fais aujourd'hui, sur France 5. La substance est la même, et là pour le coup, c'est une énergie pendant une heure. Il faut avoir beaucoup d'adrénaline, être très rapide, enchaîner les idées. Et là pour le coup, c'est vraiment de la course de vitesse.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Vous êtes une auteur plutôt dans la catégorie humour, mais quel regard portez-vous sur l'actualité? Est-ce que cet humour est une façon, justement, de masquer un certain désappointement vis à vis du monde qui vous entoure?

(Jul-Silex and the city)
Evoluer, créer de l'humour, avoir cet angle-là, ça permet à la fois de se traiter soi-même, de se venger par rapport à des choses qui sont frustrantes, terrorisantes, bizarres, et aussi d'une certaine façon, de venger le lecteur. Ils ont besoin de ça, ils se sentent finalement vengés quand il y a quelque chose de scandaleux en politique, ou vraiment horrible, une catastrophe environnementale, un drame de guerre, un attentat. C'est très important de pouvoir, par l'absurde, désamorcer des choses qui -autrement- seraient vraiment pesantes si on commençait à les analyser, juste avec l'oeil de la raison.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Merci beaucoup Jul.

(Jul-Silex and the city)
Merci

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
On vous retrouve donc chaque jeudi, on l'a dit dans La grande librairie, on vous retrouve dans la presse magazine, et puis on vous retrouve aussi dans ce nouvel album. C'est le Tome 2 de « Silex and the city » et c'est aux éditions Dargaud.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Jul, merci d'être avec nous à l'occasion de la sortie aux éditions Dargaud, des nouvelles aventures de la famille Dotcom, Silex and the city. Cest le tome 2. Le premier avait déjà été un très beau succès de librairie. La famille revient avec de nouvelles aventures. Alors le père n'est plus enseignent, il a décidé de ce lancer dans une entreprise privée

(Jul-Silex and the city)
Voilà, parce que dans le premier tome qui s'appelait évoluer plus pour gagner plus, il se mettait un peu en disponibilité, et c'était très axé sur sa campagne politique. C'était l'homoérectus qui se lève tôt, et il voulait prendre le pouvoir dans cette vallée.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Ca n'a pas trop marché...

(Jul-Silex and the city)
Qui résiste toujours et encore à l'évolution, et ca n'a pas du tout marché. Alors il essaye de se renouveler dans le deuxième tome, et il dit voilà, pour moi, le mammouth c'est fini. Lui est prof de chasse, sa femme est prof de pré-histoire géo en Z.E.P : zone d'évolution prioritaire. Donc, il en a un peu ras-le-bol de ces classes hétérogènes, où il y a à la fois des néandertals,, des cro-magnons, des amphibiens, qui ont redoublé je ne sais pas combien de fois. Il dit : voilà, pour déployer mes ailes, il faut que j'aille travailler dans le privé. Et il y a un chasseur de têtes qui à une boite de com' qui s'appelle « désirs d'avenir » qui le recrute, parce qu'ils sont en train de développer des sujets high-tech, vraiment futuristes, par exemple l'inhumation ou le monothéisme. Donc, il va être chargé du dossier monothéisme. Il va être promoteur de ce nouveau concept innovant auprès de ses contemporains, et évidemment, comme il n'est pas très doué en général, ca ne va pas se passer tout à fait comme prévu.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Réduction du temps de trouvaille, c'est donc le titre du deuxième tome de Silex and the city. Alors autour de ce couple d'enfer, il y a tout un tas de personnages, que ce soit les enfants, que ce soit les amis; et tout ce petit monde, finalement, c'est une belle caricature de notre société.

(Jul-Silex and the city)
Voilà, c'est à dire que la pré-histoire m'est apparue comme une page blanche fantastique, un grand terrain vierge d'imagination pour transposer toute sorte de choses contemporaines, toutes les thématiques finalement, et on se rend compte que, assaisonné à la sauce silex, on comprend des choses de notre vie contemporaine, et des grands enjeux finalement intemporels aussi; et on a l'impression qu'au paléolithique et aujourd'hui, on avait les mêmes passions, et finalement rien ne change.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Alors ce qui est sympa, c'est que finalement tout le monde va s'amuser à lire ça, parce que tout le monde va s'y retrouver. On en prend tous un peu pour notre grade dans ces aventures.

(Jul-Silex and the city)
Voilà, et on se rend compte que de tome en tome, on peut mettre le zoom sur tel ou tel aspect. Dans le deuxième tome donc, on passe dans le monde du travail et du privé; mais aussi on parle pas mal de sport. Il n'y avait pas du tout de sport dans le tome 1. Là, il y a de grands matchs de foot. PSG/OM: primate saint-germain contre olympique mammouth. On se rend compte que la sauvagerie des supporters est très ancienne; et finalement n'a pas beaucoup changé; à part que là, il y a quelques petites différences parce que les primates saint-germain, ce sont essentiellement des singes qui jouent dans les buts, donc il faut que les joueurs soient accueillis par des cris de singes en arrivant sur le terrain, c'est assez important; et puis le fait qu'ils marquent des buts avec les mains,ne pose pas du tout de problèmes à l'époque, parce que tout le monde est quadrumane, y compris l'arbitre.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Est-ce que le tome 2 était déjà prévu, ou est-ce que, finalement, c'est le succès du premier qui vous à donné envie de vous relancer?

(Jul-Silex and the city)
Ca a été présenté d'emblée comme une série. Je me suis rendu compte qu'il y avait cette famille, parce que donc, on a parlé des parents mais il y a aussi le fils qui est un alter-darwiniste radical, qui est contre la chasse, contre la fourrure, contre le feu. Il y a la fille qui une espèce de dolto-sapiens, fashion victime, un peu coeur d'artichaut, qui tombe amoureuse du fils à papa de la vallée.
Il y a le grand père, qui est dans un grotte de retraite qui s'appelle « Notre Dame du Mont Fossile ». Lui est un ancien de -68 000 avant J.C., donc très militant aussi. Tous ces personnages, il avaient un grand potentiel et plein d'histoires à raconter, et donc je n'ai pas fini de développer tout cet espèce d'univers un peu fou et en même temps rigoureux.

(Philippe Chauveau-Webtvculture )
Merci beaucoup Jul. La famille Dotcom reviendra donc dans d'autres aventures mais en tout cas, on peu déjà se régaler avec le deuxième album « Réduction du temps de trouvaille » Silex and the city, c'est aux éditions Dargaud.

librairie Notre temps – Valence – Jean-Louis Jaudon


C’est l’histoire d’une personne qui part à la retraite, à la soixantaine, et qui rencontre une personne plus âgée. Le sujet est passionnant, deux personnes qui se rencontrent comme ça, qui ont trente ans de différence, mais dont le plus jeune à déjà 60 ans.
Les deux personnes se rencontrent et il se passe des relations un peu particulières. C’est une écriture assez franche, assez généreuse, pas d’une poésie extrême, belle écriture mais qui amène bien sur le côté nostalgique de la chose aussi des personnes âgées. On va vers ce genre de situation.