Caroline Grimm a eu plusieurs vies en une. C’est par la chanson qu’elle s’est d’abord fait un nom. Dans les années 80, elle accroche quelques titres en haut des hit-parades. Certains d’entre vous se souviendront peut-être du tube « La vie sans toi ». Quelques pas devant et derrière la caméra, la voilà au cinéma ou sur le petit écran. Le théâtre aussi lui fera quelques appels du pied, sans oublier la radio où elle animera pendant quatre ans sur France Inter, « Les nuits Caroline ».

Mais la jeune femme n’en oublie pas ses études littéraires et son goût pour l’écriture. Après un premier ouvrage érotique reprenant le titre de son émission de radio, elle publie en 2009, « Moi, Olympe de Gouges », roman historique librement inspiré de celle que l’on considère comme la première des féministes et qui mourut guillotinée à la Révolution. Cinq ans plus tard, l’Histoire toujours avec « Churchill m’a menti ». Dans ce nouveau roman, Caroline Grimm nous dévoilait un pan peu connu de la seconde guerre mondiale, l’abandon aux allemands par les autorités anglaises de l’île de Jersey où de nombreux juifs notamment furent emprisonnés avant de rejoindre l’Europe de l’Est pour un sort funeste. Salué par la critique, ce très beau livre à la fois bouleversant et lumineux est aujourd’hui disponible au Livre de Poche. Pour son nouveau roman « Vue sur mère », Caroline Grimm revient à notre époque contemporaine. Aurélien et Adèle s’aiment et ont construit un joli bonheur avec leur petite fille, sur les bords de l’Atlantique, au Pays Basque. Seule ombre au tableau, Adèle est une enfant abandonnée et n’a de cesse de vouloir retrouver ses racines. Elle y parviendra mais les retrouvailles auront un goût amer. Surtout, en marchant sur les traces de son passé, Adèle va aussi mettre son couple en danger et se retrouver face à l’un des tabous les plus inavouables.

Réflexion sur l’adoption et l’accouchement sous X, sur la procréation médicale assistée, sur les amours interdites, le roman de Caroline Grimm, porté par une jolie écriture sans mièvrerie ni prétention, est aussi un beau portrait de femme, une ode à la famille et un bel hommage au pays Basque qui sert d’écrin à cette intrigue inattendue.

« Vue sur mère » de Caroline Grimm est publié aux éditions Héloïse d’Ormesson.