C'est en 1991 que le grand public découvre Eric-Emmanuel Schmitt, alors jeune agrégé de philosophie avec sa première pièce , La nuit de Valognes.Le succès sera confirmé quelque temps plus tard avec le visiteur, qui obtiendra trois "Molières" en 1994.
Suivront d'autres pièces avec par exemple Variations énigmatiques avec Francis Huster, et Alain Delon; ou encore Frédérick ou le boulevard du crime, créé au théâtre Marigny par Jean-Paul Belmondo.Parallèlement à ses écritures de théâtre, Eric-Emmanuel Schmitt propose...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Bonjour Eric-Emmanuel Schmitt
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Bonjour
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent... Ça c'est votre actualité, c'est chez Albin Michel, votre nouveau livre. Et puis l'autre actualité c'est une pièce, Kiki van Beethoven, qui est joué par Danièle Lebrun, ici, au théâtre La Bruyère où nous nous retrouvons. Quand vous êtes dans une salle de théâtre comme ça, est-ce que vous...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Eric-Emmanuel Schmitt, nous sommes ensemble dans ce Théâtre La Bruyère, ici en plein coeur de Paris, dans le 9 ème arrondissement. Une double actualité avec ce livre chez Albin Michel, Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent... J'ai envie de dire que c'est un livre dans lequel il y a deux livres, puisque c'est un essai sur Beethoven, et puis il y a le texte de la pièce qui est votre autre actualité, la pièce Kiki van Beethoven, interprétée ici au théâtre La...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - Le livre - Suite
Librairie Del Duca
26 Boulevard des Italiens 75009 Paris
Tél: 01.47.70.37.17
Sylviane Duchenet
C'est un livre extraordinaire, parce qu'il nous parle de Beethoven; il connait parfaitement Beethoven, il l'aime, je pense que c'est pour faire redécouvrir Beethoven peut-être.Lui a du certainement le redécouvrir, c'est vrai que c'est magnifique. C'est pour tout le monde.
Même les gens qui n'aiment pas la musique classique, c'est de faire découvrir la grande musique à des gens qui ne sont peut-être pas habitués.Eric-Emmanuel Schmitt...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - L'avis du libraire - Suite
Eric-Emmanuel Schmitt
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent
Présentation 1'19Suivront d'autres pièces avec par exemple Variations énigmatiques avec Francis Huster, et Alain Delon; ou encore Frédérick ou le boulevard du crime, créé au théâtre Marigny par Jean-Paul Belmondo.Parallèlement à ses écritures de théâtre, Eric-Emmanuel Schmitt propose aussi des romans, des essais, des nouvelles.on peut citer La part de l'autre, L'évangile selon Pilate, Monsieur Ibrahim ou les fleurs du Coran, Le sumo qui ne voulait pas grossir, Oscar et la Dame rose, autant de titres qui sont des succès en France et à l'étranger; et certains sont même adaptés au cinéma.
Aujourd'hui, Eric-Emmanuel Schmitt, c'est une double actualité avec ce livre publié chez Albin Michel : Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent; double actualité puisqu'il y a dans ce livre, à la fois le texte de la pièce créée par Danièle Lebrun, ici au théâtre La Bruyère, Kiki van Beethoven;et puis un essai dans lequel Eric-Emmanuel Schmitt nous raconte sa relation privilégiée avec Ludwig van Beethoven.
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent, c'est le nouveau livre d'Eric-Emmanuel Schmitt, chez Albin Michel; Eric-Emmanuel Schmitt qui est avec nous, sur Web Tv Culture.
Suivront d'autres pièces avec par exemple Variations énigmatiques avec Francis Huster, et Alain Delon; ou encore Frédérick ou le boulevard du crime, créé au théâtre Marigny par Jean-Paul Belmondo.Parallèlement à ses écritures de théâtre, Eric-Emmanuel Schmitt propose aussi des romans, des essais, des nouvelles.on peut citer La part de l'autre, L'évangile selon Pilate, Monsieur Ibrahim ou les fleurs du Coran, Le sumo qui ne voulait pas grossir, Oscar et la Dame rose, autant de titres qui sont des succès en France et à l'étranger; et certains sont même adaptés au cinéma.
Aujourd'hui, Eric-Emmanuel Schmitt, c'est une double actualité avec ce livre publié chez Albin Michel : Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent; double actualité puisqu'il y a dans ce livre, à la fois le texte de la pièce créée par Danièle Lebrun, ici au théâtre La Bruyère, Kiki van Beethoven;et puis un essai dans lequel Eric-Emmanuel Schmitt nous raconte sa relation privilégiée avec Ludwig van Beethoven.
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent, c'est le nouveau livre d'Eric-Emmanuel Schmitt, chez Albin Michel; Eric-Emmanuel Schmitt qui est avec nous, sur Web Tv Culture.
Eric-Emmanuel Schmitt
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent
Portrait 4'23Bonjour Eric-Emmanuel Schmitt
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Bonjour
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent... Ça c'est votre actualité, c'est chez Albin Michel, votre nouveau livre. Et puis l'autre actualité c'est une pièce, Kiki van Beethoven, qui est joué par Danièle Lebrun, ici, au théâtre La Bruyère où nous nous retrouvons. Quand vous êtes dans une salle de théâtre comme ça, est-ce que vous revoyez le petit garçon qui avait découvert Cyrano de Bergerac ? Vous avez toujours ce même ressenti.
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
J'ai toujours un frisson dans une salle de théâtre, parce que j'ai l'impression que tout est possible, tout peut arriver, qu'on peut aimer, qu'on peut vivre, qu'on peut mourir, qu'on peut se lever après être mort. C'est un endroit, pour moi, qui est le miroir de la vie, mais un miroir ludique où au fond, les choses n'ont pas trop d'importance. La première fois, c'était Cyrano de Bergerac; c'était Jean Marais qui jouait, et je me suis assis dans mon fauteuil, très près de la scène, et après j'ai plongé dans l'histoire. Je me suis mis a aimer cet homme, Cyrano, qui ne croit pas qu'on l'aime parce qu'il a le complexe de son nez. Ca m'a bouleversé, et donc j'ai pleuré, et c'était les premières larmes philanthropiques de mon existence. La première larme altruiste, je ne pleurais pas sur moi, le petit garçon, mais sur ce grand bonhomme, ce Cyrano, si brillant et j'avais honte de mes larmes parce que je croyais que j'étais le seul. Et la lumière est revenu, et j'ai regardé autour de moi, et tous les adultes étaient en larmes. Et là, je me suis dit, c'est génial cet endroit, et en sortant j'ai dit à ma mère : « je veux faire ça plus tard ». Elle me fait : « quoi ? », « être le Monsieur qui fait pleurer tout le monde »; « Tu veux être acteur comme Jean Marais »; « Non, Edmond Rostand ». Il me semblait que si Jean Marais était capable de faire pleurer, c'est parce que Edmond Rostand avait écrit une histoire qui remportait l'émotion.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
L'adolescence ensuite, on lit parfois que vous étiez un adolescent rebelle, voire violent. C'est vrai, ou c'est une légende ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
C'est très banal d'être violent à l'adolescence, surtout chez les garçons, j'avais besoin de me poser en m'opposant, donc je remettais tout en question. J'avais beaucoup de force physique qui poussait en moi, je ne savais pas quoi faire de cette force, je testais la résistance des autres, je pense que j'ai été vraiment odieux. Une partie de cette violence, je l'extériorisais, mais une partie je la retournais contre moi-même, j'avais des envies de suicides, c'était une période extrêmement douloureuse et je me sens toujours en grande empathie, et sympathie, lorsque je rencontre des adolescents.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Est-ce que déjà à cette époque, les textes , que se soit au théâtre, au cinéma ou la littérature, est-ce que ça vous a aidé a avancer ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Oui, oui. A l'adolescence, la musique et la littérature me permettent de supporter la vie parce que je l'ai trouvée terne et sans intérêt, ma vie; et j'avais des jugements très sévères sur tout ce qui m'entourait. Comme souvent chez les adolescents. Et grâce à la littérature, je me rendais compte qu'il y avait des êtres complexes, des vies passionnantes. Et grâce à la musique, je me construisais spirituellement, j'explorais mes émotions avec Beethoven et Mozart entre autres. La musique me faisait sentir que la vie était belle, qu'il y avait des belles choses à découvrir sur cette terre.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Aujourd'hui, lorsque vous écrivez, lorsque vous offrez au public un livre, que se soit un roman, un essai, une nouvelle, une pièce de théâtre. Est-ce que vous êtes conscient du bien être que vous pouvez apporter à certains lecteurs ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Non, moi je n'en suis pas conscient du tout, quand on me le dit, ça me bouleverse, parce que je pense que c'est la plus belle chose que l'on peut apporter aux autres. Moi quand les gens me disent « merci », et pas « bravo », je trouve ça merveilleux, parce qu'on se dit « j'ai une petite utilité ». L'intérêt des livres et des spectacles, c'est d'aider les gens à vivre. C'est de rendre la vie plus belle, meilleure, plus généreuse, plus fantaisiste.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Merci beaucoup Eric-Emmanuel Schmitt, une double actualité donc Danièle Lebrun dans Kiki van Beethoven, ici au Théâtre La Bruyère où nous sommes installés, et puis un nouveau titre chez Albin Michel, Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent...
Bonjour Eric-Emmanuel Schmitt
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Bonjour
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent... Ça c'est votre actualité, c'est chez Albin Michel, votre nouveau livre. Et puis l'autre actualité c'est une pièce, Kiki van Beethoven, qui est joué par Danièle Lebrun, ici, au théâtre La Bruyère où nous nous retrouvons. Quand vous êtes dans une salle de théâtre comme ça, est-ce que vous revoyez le petit garçon qui avait découvert Cyrano de Bergerac ? Vous avez toujours ce même ressenti.
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
J'ai toujours un frisson dans une salle de théâtre, parce que j'ai l'impression que tout est possible, tout peut arriver, qu'on peut aimer, qu'on peut vivre, qu'on peut mourir, qu'on peut se lever après être mort. C'est un endroit, pour moi, qui est le miroir de la vie, mais un miroir ludique où au fond, les choses n'ont pas trop d'importance. La première fois, c'était Cyrano de Bergerac; c'était Jean Marais qui jouait, et je me suis assis dans mon fauteuil, très près de la scène, et après j'ai plongé dans l'histoire. Je me suis mis a aimer cet homme, Cyrano, qui ne croit pas qu'on l'aime parce qu'il a le complexe de son nez. Ca m'a bouleversé, et donc j'ai pleuré, et c'était les premières larmes philanthropiques de mon existence. La première larme altruiste, je ne pleurais pas sur moi, le petit garçon, mais sur ce grand bonhomme, ce Cyrano, si brillant et j'avais honte de mes larmes parce que je croyais que j'étais le seul. Et la lumière est revenu, et j'ai regardé autour de moi, et tous les adultes étaient en larmes. Et là, je me suis dit, c'est génial cet endroit, et en sortant j'ai dit à ma mère : « je veux faire ça plus tard ». Elle me fait : « quoi ? », « être le Monsieur qui fait pleurer tout le monde »; « Tu veux être acteur comme Jean Marais »; « Non, Edmond Rostand ». Il me semblait que si Jean Marais était capable de faire pleurer, c'est parce que Edmond Rostand avait écrit une histoire qui remportait l'émotion.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
L'adolescence ensuite, on lit parfois que vous étiez un adolescent rebelle, voire violent. C'est vrai, ou c'est une légende ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
C'est très banal d'être violent à l'adolescence, surtout chez les garçons, j'avais besoin de me poser en m'opposant, donc je remettais tout en question. J'avais beaucoup de force physique qui poussait en moi, je ne savais pas quoi faire de cette force, je testais la résistance des autres, je pense que j'ai été vraiment odieux. Une partie de cette violence, je l'extériorisais, mais une partie je la retournais contre moi-même, j'avais des envies de suicides, c'était une période extrêmement douloureuse et je me sens toujours en grande empathie, et sympathie, lorsque je rencontre des adolescents.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Est-ce que déjà à cette époque, les textes , que se soit au théâtre, au cinéma ou la littérature, est-ce que ça vous a aidé a avancer ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Oui, oui. A l'adolescence, la musique et la littérature me permettent de supporter la vie parce que je l'ai trouvée terne et sans intérêt, ma vie; et j'avais des jugements très sévères sur tout ce qui m'entourait. Comme souvent chez les adolescents. Et grâce à la littérature, je me rendais compte qu'il y avait des êtres complexes, des vies passionnantes. Et grâce à la musique, je me construisais spirituellement, j'explorais mes émotions avec Beethoven et Mozart entre autres. La musique me faisait sentir que la vie était belle, qu'il y avait des belles choses à découvrir sur cette terre.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Aujourd'hui, lorsque vous écrivez, lorsque vous offrez au public un livre, que se soit un roman, un essai, une nouvelle, une pièce de théâtre. Est-ce que vous êtes conscient du bien être que vous pouvez apporter à certains lecteurs ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Non, moi je n'en suis pas conscient du tout, quand on me le dit, ça me bouleverse, parce que je pense que c'est la plus belle chose que l'on peut apporter aux autres. Moi quand les gens me disent « merci », et pas « bravo », je trouve ça merveilleux, parce qu'on se dit « j'ai une petite utilité ». L'intérêt des livres et des spectacles, c'est d'aider les gens à vivre. C'est de rendre la vie plus belle, meilleure, plus généreuse, plus fantaisiste.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Merci beaucoup Eric-Emmanuel Schmitt, une double actualité donc Danièle Lebrun dans Kiki van Beethoven, ici au Théâtre La Bruyère où nous sommes installés, et puis un nouveau titre chez Albin Michel, Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent...
Eric-Emmanuel Schmitt
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent
Le livre 5'21Eric-Emmanuel Schmitt, nous sommes ensemble dans ce Théâtre La Bruyère, ici en plein coeur de Paris, dans le 9 ème arrondissement. Une double actualité avec ce livre chez Albin Michel, Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent... J'ai envie de dire que c'est un livre dans lequel il y a deux livres, puisque c'est un essai sur Beethoven, et puis il y a le texte de la pièce qui est votre autre actualité, la pièce Kiki van Beethoven, interprétée ici au théâtre La Bruyère par Danièle Lebrun. C'est une bonne définition : deux livres en un ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Et même plus, puisqu'il y a un CD. Je trouve que c'est stupide de parler de la musique, sans qu'on puisse l'entendre, donc un CD avec des versions que j'ai choisies pendant des heures et des heures, accompagne la lecture comme j'avais pour Ma vie avec Mozart.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Deux textes différents, la pièce de théâtre, et puis un essai sur votre relation avec Beethoven, et on se rend compte que, finalement, Beethoven a toujours fait partie de votre existence, et vous a peut être aidé à avancer ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Oui, Beethoven, je fais croire dans l'histoire que j'ai quasiment vécu en couple avec lui pendant l'adolescence, puisque c'était quelqu'un qui m'aidé à découvrir tous les sentiments que j'avais en moi, il poussait leur intensité, il excitait ces sentiments, c'est le propre du romantisme.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Est-ce que le personnage de Beethoven est quelqu'un pour lequel vous avez de la sympathie ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Beethoven est fascinant.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Déroutant aussi.
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Il est d'abord fascinant, parce qu'il a la tête de Beethoven, c'est rare qu'un musicien ait sa propre tête, qui concorde avec sa musique et sa vie, c'est-à-dire qu'il a vraiment le masque du génie. Cet immense front avec des bosses comme si la pensée donnait des coups pour sortir, ses cheveux qui sont comme des émanations de toutes ses idées, il a vraiment la tête de l'emploi. Et puis il a une vie qui, quelque part, est une illustration de la philosophie "Beethovenienne", c'est-à-dire qu'il a une vie épouvantable, avec une enfance assez misérable, il ne reçoit pas beaucoup d'amour, et pourtant cet homme-là va croire à l'amour, et va l'exprimer dans sa musique.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Dans ce livre, la première partie, c'est cet essai sur Beethoven, et ensuite le texte de Kiki van Beethoven. Alors Kiki c'est une femme qui vit dans une maison de retraite.
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Elle vit dans une maison de retraite, un immeuble comme ça, dont tous les appartements sont occupés par des personnes âgées, elle a un groupe de copines, elle est un peu la cheftaine du groupe de copines, parce qu'elle a un fort caractère, c'est une râleuse, c'est une grande gueule et en apparence tout va bien.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Mais Beethoven va s'immiscer dans ces amitiés.
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
C'est-à-dire qu'un jour, devant un masque de Beethoven dans une brocante, elle se rend compte qu'elle ne ressent pas les mêmes choses que lorsqu'elle était jeune. Lorsqu'elle était jeune, et qu'elle voyait un masque de Beethoven, elle avait le coeur qui battait, elle avait le poil qui se hérissait, elle entendait de la musique, elle avait des émotions extrêmes, et là : plus rien. Alors, qui a changé, elle ou Beethoven ?
(Extrait)
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Pourquoi avoir eu envie d'offrir au lecteur l'essai sur votre relation avec Beethoven, plus une pièce ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
J'ai écrit d'abord Kiki van Beethoven, parce que mon premier mode d'expression, c'est la fiction, c'est la fantaisie, ce sont les personnages. Et puis, après avoir écrit cette pièce, je me suis demandé dans mon journal, parce que je tiens un journal d'écriture que parfois je publie, pourquoi j'ai écrit cette pièce. Et ce faisant, j'ai découvert qu'il se passait quelque chose de beaucoup plus profond. C'est-à-dire du rôle important de nos émotions dans nos vies, de l'influence spirituelle de la musique sur nos comportements.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Est-ce que ce titre, d'accord c'est votre prof de musique, mais est-ce que finalement, c'est ce que vous pensez aussi ? Qu'il y a un peu trop de crétins qui vivent ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Non absolument pas, c'est vrai que mon éditeur quand je lui ai rendu le livre, il m'a dit : « ce titre, il est formidable mais il n'est pas "Schmittien". Vous êtes plus doux que ça. ». J'ai dit : « oui, mais ce n'est pas de moi, c'est ce prof de piano qui s'exclamait avec rage, après qu'on ait joué du Beethoven ». Et puis cette phrase était mystérieuse, parce qu'elle disait qu'il y a des êtres qui apportait aux autres plus que d'autres. Et c'est pour ça que j'ai écrit le livre, pour comprendre ce que Beethoven nous apporte d'unique, et qui nous aide à vivre. La force de Beethoven, c'est de se rendre compte que nous sommes tous des êtres misérables, éphémères, et d'arriver quand même, dans cette petitesse, à trouver de la grandeur.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Merci beaucoup Eric-Emmanuel Schmitt, double actualité la pièce Kiki van Beethoven, ici, au Théâtre La Bruyère avec Danièle Lebrun, et puis le livre chez Albin Michel dans lequel on retrouve le texte de la pièce, et l'essai Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent...
Eric-Emmanuel Schmitt, nous sommes ensemble dans ce Théâtre La Bruyère, ici en plein coeur de Paris, dans le 9 ème arrondissement. Une double actualité avec ce livre chez Albin Michel, Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent... J'ai envie de dire que c'est un livre dans lequel il y a deux livres, puisque c'est un essai sur Beethoven, et puis il y a le texte de la pièce qui est votre autre actualité, la pièce Kiki van Beethoven, interprétée ici au théâtre La Bruyère par Danièle Lebrun. C'est une bonne définition : deux livres en un ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Et même plus, puisqu'il y a un CD. Je trouve que c'est stupide de parler de la musique, sans qu'on puisse l'entendre, donc un CD avec des versions que j'ai choisies pendant des heures et des heures, accompagne la lecture comme j'avais pour Ma vie avec Mozart.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Deux textes différents, la pièce de théâtre, et puis un essai sur votre relation avec Beethoven, et on se rend compte que, finalement, Beethoven a toujours fait partie de votre existence, et vous a peut être aidé à avancer ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Oui, Beethoven, je fais croire dans l'histoire que j'ai quasiment vécu en couple avec lui pendant l'adolescence, puisque c'était quelqu'un qui m'aidé à découvrir tous les sentiments que j'avais en moi, il poussait leur intensité, il excitait ces sentiments, c'est le propre du romantisme.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Est-ce que le personnage de Beethoven est quelqu'un pour lequel vous avez de la sympathie ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Beethoven est fascinant.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Déroutant aussi.
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Il est d'abord fascinant, parce qu'il a la tête de Beethoven, c'est rare qu'un musicien ait sa propre tête, qui concorde avec sa musique et sa vie, c'est-à-dire qu'il a vraiment le masque du génie. Cet immense front avec des bosses comme si la pensée donnait des coups pour sortir, ses cheveux qui sont comme des émanations de toutes ses idées, il a vraiment la tête de l'emploi. Et puis il a une vie qui, quelque part, est une illustration de la philosophie "Beethovenienne", c'est-à-dire qu'il a une vie épouvantable, avec une enfance assez misérable, il ne reçoit pas beaucoup d'amour, et pourtant cet homme-là va croire à l'amour, et va l'exprimer dans sa musique.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Dans ce livre, la première partie, c'est cet essai sur Beethoven, et ensuite le texte de Kiki van Beethoven. Alors Kiki c'est une femme qui vit dans une maison de retraite.
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Elle vit dans une maison de retraite, un immeuble comme ça, dont tous les appartements sont occupés par des personnes âgées, elle a un groupe de copines, elle est un peu la cheftaine du groupe de copines, parce qu'elle a un fort caractère, c'est une râleuse, c'est une grande gueule et en apparence tout va bien.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Mais Beethoven va s'immiscer dans ces amitiés.
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
C'est-à-dire qu'un jour, devant un masque de Beethoven dans une brocante, elle se rend compte qu'elle ne ressent pas les mêmes choses que lorsqu'elle était jeune. Lorsqu'elle était jeune, et qu'elle voyait un masque de Beethoven, elle avait le coeur qui battait, elle avait le poil qui se hérissait, elle entendait de la musique, elle avait des émotions extrêmes, et là : plus rien. Alors, qui a changé, elle ou Beethoven ?
(Extrait)
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Pourquoi avoir eu envie d'offrir au lecteur l'essai sur votre relation avec Beethoven, plus une pièce ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
J'ai écrit d'abord Kiki van Beethoven, parce que mon premier mode d'expression, c'est la fiction, c'est la fantaisie, ce sont les personnages. Et puis, après avoir écrit cette pièce, je me suis demandé dans mon journal, parce que je tiens un journal d'écriture que parfois je publie, pourquoi j'ai écrit cette pièce. Et ce faisant, j'ai découvert qu'il se passait quelque chose de beaucoup plus profond. C'est-à-dire du rôle important de nos émotions dans nos vies, de l'influence spirituelle de la musique sur nos comportements.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Est-ce que ce titre, d'accord c'est votre prof de musique, mais est-ce que finalement, c'est ce que vous pensez aussi ? Qu'il y a un peu trop de crétins qui vivent ?
Eric Emmanuel Schmitt ( Quand je pense que Beethoven...)
Non absolument pas, c'est vrai que mon éditeur quand je lui ai rendu le livre, il m'a dit : « ce titre, il est formidable mais il n'est pas "Schmittien". Vous êtes plus doux que ça. ». J'ai dit : « oui, mais ce n'est pas de moi, c'est ce prof de piano qui s'exclamait avec rage, après qu'on ait joué du Beethoven ». Et puis cette phrase était mystérieuse, parce qu'elle disait qu'il y a des êtres qui apportait aux autres plus que d'autres. Et c'est pour ça que j'ai écrit le livre, pour comprendre ce que Beethoven nous apporte d'unique, et qui nous aide à vivre. La force de Beethoven, c'est de se rendre compte que nous sommes tous des êtres misérables, éphémères, et d'arriver quand même, dans cette petitesse, à trouver de la grandeur.
Philippe Chauveau (Web tv culture)
Merci beaucoup Eric-Emmanuel Schmitt, double actualité la pièce Kiki van Beethoven, ici, au Théâtre La Bruyère avec Danièle Lebrun, et puis le livre chez Albin Michel dans lequel on retrouve le texte de la pièce, et l'essai Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent...
Eric-Emmanuel Schmitt
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent
L'avis du libraire 1'0126 Boulevard des Italiens 75009 Paris
Tél: 01.47.70.37.17
Sylviane Duchenet
C'est un livre extraordinaire, parce qu'il nous parle de Beethoven; il connait parfaitement Beethoven, il l'aime, je pense que c'est pour faire redécouvrir Beethoven peut-être.Lui a du certainement le redécouvrir, c'est vrai que c'est magnifique. C'est pour tout le monde. Même les gens qui n'aiment pas la musique classique, c'est de faire découvrir la grande musique à des gens qui ne sont peut-être pas habitués.Eric-Emmanuel Schmitt a été client, ici, pendant un temps.J'aimais beaucoup ce monsieur, avec beaucoup d'humilité, de gentillesse.Et tous ses livres reflètent cette gentillesse, cette humilité.C'est un auteur humain.
26 Boulevard des Italiens 75009 Paris
Tél: 01.47.70.37.17
Sylviane Duchenet
C'est un livre extraordinaire, parce qu'il nous parle de Beethoven; il connait parfaitement Beethoven, il l'aime, je pense que c'est pour faire redécouvrir Beethoven peut-être.Lui a du certainement le redécouvrir, c'est vrai que c'est magnifique. C'est pour tout le monde. Même les gens qui n'aiment pas la musique classique, c'est de faire découvrir la grande musique à des gens qui ne sont peut-être pas habitués.Eric-Emmanuel Schmitt a été client, ici, pendant un temps.J'aimais beaucoup ce monsieur, avec beaucoup d'humilité, de gentillesse.Et tous ses livres reflètent cette gentillesse, cette humilité.C'est un auteur humain.