Bernard Minier fait partie de ces auteurs qui discrètement ont sut se faire un nom. Outre la confiance de son éditeur XO, c'est aussi grâce à l'enthousiasme des libraires et au bouche à oreille des lecteurs qu'il est devenue un incontournable dans l'univers du Thriller. Avec son troisième roman « N'éteins pas la lumière », Bernard Minier confirme tous le bien que l'on pensait de lui. En 2011, parallèlement à son activité professionnelle au service des douanes, Bernard Minier publie « Glacé », un Thriller dont les décors,...
Les effacées de Bernard Minier - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Bernard MinierBernard Minier :BonjourPhilippe Chauveau : J'ai grand plaisir à vous accueillir, vous publiez chez XO votre nouveau titre, c'est le troisième, « N'éteins pas la lumière». Il y avait eu « Glacé » et « Le cercle ». Vous êtes devenu en quelques années, en quelques mois un incontournable dans les librairies françaises, et tous les amateurs de Thriller connaissent maintenant votre nom. Pourquoi avoir choisi ce type d'écriture, pourquoi avoir choisi de vous embarquer dans le Thriller...
Les effacées de Bernard Minier - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Bernard Minier, après « Glacé » et « Le Cercle » dont on a beaucoup parlé, qui ont été des phénomènes, des événements en librairie, voici votre nouveau titre très attendu « N'éteins pas la lumière » et les amateurs de frisson vont se régaler.Alors nous sommes une fois encore dans votre Midi-Pyrénées, cette région que vous aimez, nous sommes à Toulouse. Nous allons rencontrer une jeune femme, elle s'appelle Christine Syeinmeyer, elle est animatrice radio. Un jour, elle va recevoir au moment de...
Les effacées de Bernard Minier - Le livre - Suite
Bernard Minier
N'éteins pas la lumière
Présentation 1'40Bernard Minier fait partie de ces auteurs qui discrètement ont sut se faire un nom.
Outre la confiance de son éditeur XO, c'est aussi grâce à l'enthousiasme des libraires et au bouche à oreille des lecteurs qu'il est devenue un incontournable dans l'univers du Thriller.
Avec son troisième roman « N'éteins pas la lumière », Bernard Minier confirme tous le bien que l'on pensait de lui.
En 2011, parallèlement à son activité professionnelle au service des douanes, Bernard Minier publie « Glacé », un Thriller dont les décors, les montagnes des Pyrénées est un personnage à part entière.
Attaché à sa région d'origine, le Midi-Pyrénées donc, Bernard Minier fait le choix d'y placer toutes ces intrigues.
Dans « Glacé », le lecteur faisait aussi connaissance avec Martin Servaz, un commissaire de police pas très bien dans ses basket, et que l'on retrouvera dans « Le Cercle » en 2012.
Aujourd'hui avec « N'éteins pas la lumière » alors que Servaz est dans un centre de repos pour flic dépressif, nous allons suivre Christine,
c'est une jeune toulousaine, qui reçoit le soir de noël, un courriel qui ne lui semble pas destiné...à priori.
Tous ne fait que commencer, le piège ne fait que commencer, et nous voilà embarqué dans 600 pages d'un Thriller implacable où la peur nous tenaille à chaque page.
De l'agitation urbaine de Toulouse aux montagnes enneigées des Pyrénées, en passant même par un petit détour dans l'espace, Bernard Minier sait jouer avec nos nerfs, sur fond d'opéra.
« N'éteins pas la lumière » de Bernard Minier, c'est publié aux éditions XO. Pour les amateurs de sensations fortes, un vrai plaisir de lecture.
Bernard Minier est avec nous sur WebTvCulture.
Bernard Minier fait partie de ces auteurs qui discrètement ont sut se faire un nom. Outre la confiance de son éditeur XO, c'est aussi grâce à l'enthousiasme des libraires et au bouche à oreille des lecteurs qu'il est devenue un incontournable dans l'univers du Thriller. Avec son troisième roman « N'éteins pas la lumière », Bernard Minier confirme tous le bien que l'on pensait de lui. En 2011, parallèlement à son activité professionnelle au service des douanes, Bernard Minier publie « Glacé », un Thriller dont les décors, les montagnes des Pyrénées est un personnage à part entière. Attaché à sa région d'origine, le Midi-Pyrénées donc, Bernard Minier fait le choix d'y placer toutes ces intrigues. Dans « Glacé », le lecteur faisait aussi connaissance avec Martin Servaz, un commissaire de police pas très bien dans ses basket, et que l'on retrouvera dans « Le Cercle » en 2012. Aujourd'hui avec « N'éteins pas la lumière » alors que Servaz est dans un centre de repos pour flic dépressif, nous allons suivre Christine, c'est une jeune toulousaine, qui reçoit le soir de noël, un courriel qui ne lui semble pas destiné...à priori. Tous ne fait que commencer, le piège ne fait que commencer, et nous voilà embarqué dans 600 pages d'un Thriller implacable où la peur nous tenaille à chaque page. De l'agitation urbaine de Toulouse aux montagnes enneigées des Pyrénées, en passant même par un petit détour dans l'espace, Bernard Minier sait jouer avec nos nerfs, sur fond d'opéra. « N'éteins pas la lumière » de Bernard Minier, c'est publié aux éditions XO. Pour les amateurs de sensations fortes, un vrai plaisir de lecture. Bernard Minier est avec nous sur WebTvCulture.
Bernard Minier
N'éteins pas la lumière
Portrait 5'14Philippe Chauveau :
Bonjour Bernard Minier
Bernard Minier :
Bonjour
Philippe Chauveau :
J'ai grand plaisir à vous accueillir, vous publiez chez XO votre nouveau titre, c'est le troisième, « N'éteins pas la lumière». Il y avait eu « Glacé » et « Le cercle ». Vous êtes devenu en quelques années, en quelques mois un incontournable dans les librairies françaises, et tous les amateurs de Thriller connaissent maintenant votre nom. Pourquoi avoir choisi ce type d'écriture, pourquoi avoir choisi de vous embarquer dans le Thriller ?
Bernard Minier :
Déjà je suis extrêmement flatté de la remarque. Je trouve qu'aujourd'hui, le polar est le genre le plus
en phase avec ce qu'il se passe autour de nous, avec l'actualité. C’est quand même celui qui parle le plus des excès, des dangers, des folies de notre époque. Peut-être que l'autofiction a beaucoup de vertus mais pour parler d'une époque pareille, il me semble que c'est le genre qui s'y prête le mieux. Et le Triller, par contre, c'est vraiment le domaine de l’émotion.
Philippe Chauveau :
Moi ce que j'ai découvert dans les livres précédents et ce que vous confirmez avec « N'éteins pas la lumière », c'est que vous savez lier l'intrigue, la psychologie des personnages, placer votre décor, et puis il y a aussi un style littéraire. C'est pour ça que je vous demande si vous êtes parti tous de suite dans le Thriller, parce que l'on sent que vous aimez la littérature. Alors forcément, j'ai envie de vous demander quelles sont vos influences ? Sont-elles principalement liées au Thriller ou avez-vous d'autres références ?
Bernard Minier :
Même en tant qu'auteur, j'ai des appétits pour écrire des choses différentes les unes des autres. Je suis fasciné par la littérature fantastique par exemple, je trouve que c'est le domaine où il y a des auteurs de grande qualité en particulier anglo-saxons, et avec du style en plus. Je pourrais écrire des tas d'autres choses mais il se trouve que quand j'ai écrit « Glacé », quand j'ai commencé à écrire cette scène avec ce cheval suspendu à 2000 mètres d’altitude, je ne savais pas trop exactement où j'allais mais je me suis rapidement rendu compte que j'étais en train d'écrire un roman policier. Et depuis, j'ai ce personnage de Servaz et tous ces autres personnages qui reviennent, ces atmosphères, et j'y ai pris tellement goût que je vais sans doute continuer pendant un certain temps.
Philippe Chauveau :
Si je vous dis que vous avez eu deux vies. Il y a eu la vie d'avant, lorsque vous travailliez pour l'état aux douanes, et maintenant, celle de Bernard Minier l'auteur. Est-ce qu'il y a une véritable frontière entre vos deux existences ou est-ce que tout est lié finalement ?
Bernard Minier :
Non il y a un basculement indiscutablement, il y a un changement radical déjà dans mon quotidien, mes habitudes. Mais en même temps, la personne Bernard Minier reste le même, je suis toujours la même personne. J'ai à peu près les mêmes opinons, les mêmes points de vue sur les choses, qui nourrissent d'ailleurs un peu ce que j'écris et ce qu'il se passe aujourd'hui m'importe beaucoup, mais ça n'a pas fondamentalement changé ce que je suis à l'intérieur.
Philippe Chauveau :
Deux questions en une. Comment travaillez-vous lorsque vous êtes en écriture et d'où viennent vos inspirations, comment naissent vos histoires ?
Bernard Minier :
Alors on va revenir à la question précédente. Pour travailler, je me retrouve à avoir des habitudes de fonctionnaire, c'est à dire que j'ai des horaires bien précis, sur mesure, tous les jours, c'est peut-être la différence avec ce qu'il se passait auparavant. Et en revanche pour ce qui est de l'invention, tout est matière à invention, tout est matériaux pour l'écriture. Pas plus tard qu'aujourd'hui, puisque j'ai pris le RER pour venir jusqu'ici, j'ai entendu une conversation entre deux adolescentes et étant donné que mon prochain livre va sans doute mettre en scène quelques adolescents, je me suis mis à noter leur façon de parler. J'en ai deux pages entières, c'est tellement particulier, c'est un langage tellement différent du mien. Et c'était assez intéressant de voir à la fois la syntaxe et la construction des phrases et c'est quelque choses que j'aime beaucoup faire.
Philippe Chauveau :
Est-ce que vous vous faites peur parfois quand vous écrivez ? Parce que quand on voit parfois ce que vous êtes capable d'inventer... ça on frissonne quand on lit vos livres, mais est-ce que vous vous faites peur ?
Bernard Minier :
Étonnamment non pas du tout, j'aime bien jouer avec la peur des autres.
Philippe Chauveau :
Mais jamais vous vous posez la question, mais comment j'arrive à imaginer des choses comme ça ?
Bernard Minier :
On me la pose beaucoup, mais j'avoue que non. Je pense que l'imagination c'est une forme de travail aussi. On a des idées, on les travaille, on les examine on tourne autour et puis on les abandonne pour en choisir d'autres et voilà. En fait c'est le résultat d'un processus, ce n'est pas quelque chose qui tombe du ciel tout de suite. Donc à partir de là, c'est quand même quelque chose de construit et d'élaboré, heureusement. Si tout jaillissait spontanément, pour le coup ce serait inquiétant.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Bernard minier, on va continuer à vous suivre avec attention, c'est votre nouveau titre « N'éteins pas la lumière » aux éditons XO.
Bernard Minier
N'éteins pas la lumière
Le livre 4'50Bernard Minier, après « Glacé » et « Le Cercle » dont on a beaucoup parlé, qui ont été des phénomènes, des événements en librairie,
voici votre nouveau titre très attendu « N'éteins pas la lumière » et les amateurs de frisson vont se régaler.
Alors nous sommes une fois encore dans votre Midi-Pyrénées, cette région que vous aimez, nous sommes à Toulouse.
Nous allons rencontrer une jeune femme, elle s'appelle Christine Syeinmeyer, elle est animatrice radio.
Un jour, elle va recevoir au moment de noël, une lettre anonyme. Parallèlement, on va retrouver Servaz qui est ce flic que vous nous aviez déjà présenté dans vos précédents romans.
Lui ne vas pas très fort, il est dans un centre pour flic dépressif, on va dire ça comme ça.
Et lui va recevoir la clef d'une chambre d’hôtel sans trop savoir pourquoi.
Quelle drôle d'histoire dans laquelle vous nous embarquez, et comment est né ce personnage de Christine que l'on va suivre du début jusqu'à la fin du roman ?
Elle est née du désir que j'avais depuis un certain temps de faire un personnage principal qui soit une femme.
J'avais déjà apporté un certain soin à mes personnages féminins, en tous cas j'ai essayé dans « Glacé » et dans le « Cercle », et je voulais aller plus loin.
Parce que Christine, elle a une vie bien rangée, elle est animatrice radio, elle est presque fiancée.
Mais on va découvrir qu'il y a des failles dans sa vie. Forcement elle s’inquiète lorsqu'elle reçoit cette lettre.
C'est une personne ambitieuse, qui a une vie intéressante, elle fait un métier passionnant.
Il y a une période de changement au début du livre ou elle envisage de se marier.
Donc elle est à une période charnière et cette lettre qui va tout déclencher arrive à ce moment-là.
Le thème du livre finalement c'est la manipulation. Comment peut-on jouer avec les peurs des uns et des autres.
Oui, la manipulation, la persécution.
Ce que l'on appelle aujourd'hui le phénomène de « Stalking » qu'en français on pourrait traduire par traque furtive et qui désigne une forme de harcèlement,
d'attention obsessionnelle portée sur quelqu'un par un ou plusieurs individus.
Ca consiste à suivre la personne, à l’observer, à la surveiller, la traquer, à la harceler, à l'intimider, à l'agresser voir à la tuer, donc oui c'est ça l'idée de départ.
Pourquoi faire le choix de situer l'action de « N'éteins pas la lumière » entre noël et le jour de l'an ?
Un hiver très froid où il neige beaucoup sur Toulouse. C'est une pression supplémentaire pour le lecteur ?
Il y a de ça mais il y a aussi une sorte d’émerveillement qu'on ressent tous quand cette période approche.
Il a y quelque chose d'enfantin là-dedans. La neige, les illuminations, et justement ce qui est intéressant dans l'intrigue, c'est qu'on a cette opposition entre le fait d'être obligatoirement joyeux et puis éclate toute cette noirceur.
Christine est prise dans cet engrenage, dans cet abime. Donc il y a ce contraste entre toute l'ombre et les ténèbres qui la guettent, et dieu sait qu'elle a peur du noir.
La place de la musique, ce qui est amusant, c'est que vous êtes venu avec une partition de Mahler.
C'est le musicien fétiche de votre flic Servaz, et dans « N'éteins pas la lumière », il est beaucoup de questions de musique et notamment d'opéra. Pourquoi ?
Alors pour Mahler, c'est le plus grand des hasards, c'est en venant vous voir que je suis tombé sur cette partition qui me guettait au coin d'un trottoir, une boutique qui se trouve tout prêt d'ici.
Donc quand je l'ai vue, j'ai sauté sur l'occasion. J'ai découvert en parcourant des livrets d'opéra et puis aussi à la lecture d'un livre qui s'appelle « L'opéra ou la défaite des femmes » de Catherine Clément.
Le destin qui est presque toujours tragique des femmes à l'opéra.
C'est incroyable le nombre de femmes qui se suicident dans l'opéra, j'en ai compté plus de 70, c'est dire...et je n'ai pas fait le tour de tous les opéras.
Et en plus, elles sont toujours bafouées, trahies, trompées, assassinées, suicidées, poussées à la folie ou à la mort.
Les malheurs des femmes, ça a toujours fait le délice et la joie des amateurs d'opéra paradoxalement
Donc ça me paraissait être un fil rouge parfait par rapport à ce qu'il se passe et par rapport à ce que vit Christine dans le livre.
Merci Bernard Minier, continuez à nous faire peur. « N'éteins pas la lumière », c'est un vrai coup de cœur, et c'est aux éditions XO.
Philippe Chauveau :
Bernard Minier, après « Glacé » et « Le Cercle » dont on a beaucoup parlé, qui ont été des phénomènes, des événements en librairie, voici votre nouveau titre très attendu « N'éteins pas la lumière » et les amateurs de frisson vont se régaler.
Alors nous sommes une fois encore dans votre Midi-Pyrénées, cette région que vous aimez, nous sommes à Toulouse. Nous allons rencontrer une jeune femme, elle s'appelle Christine Syeinmeyer, elle est animatrice radio. Un jour, elle va recevoir au moment de noël, une lettre anonyme. Parallèlement, on va retrouver Servaz qui est ce flic que vous nous aviez déjà présenté dans vos précédents romans. Lui ne vas pas très fort, il est dans un centre pour flic dépressif, on va dire ça comme ça. Et lui va recevoir la clef d'une chambre d’hôtel sans trop savoir pourquoi.
Quelle drôle d'histoire dans laquelle vous nous embarquez, et comment est né ce personnage de Christine que l'on va suivre du début jusqu'à la fin du roman ?
Bernard Minier :
Elle est née du désir que j'avais depuis un certain temps de faire un personnage principal qui soit une femme. J'avais déjà apporté un certain soin à mes personnages féminins, en tous cas j'ai essayé dans « Glacé » et dans le « Cercle », et je voulais aller plus loin.
Philippe Chauveau :
Parce que Christine, elle a une vie bien rangée, elle est animatrice radio, elle est presque fiancée. Mais on va découvrir qu'il y a des failles dans sa vie. Forcement elle s’inquiète lorsqu'elle reçoit cette lettre.
Bernard Minier :
C'est une personne ambitieuse, qui a une vie intéressante, elle fait un métier passionnant. Il y a une période de changement au début du livre ou elle envisage de se marier. Donc elle est à une période charnière et cette lettre qui va tout déclencher arrive à ce moment-là.
Philippe Chauveau :
Le thème du livre finalement c'est la manipulation. Comment peut-on jouer avec les peurs des uns et des autres.
Bernard Minier :
Oui, la manipulation, la persécution. Ce que l'on appelle aujourd'hui le phénomène de « Stalking » qu'en français on pourrait traduire par traque furtive et qui désigne une forme de harcèlement, d'attention obsessionnelle portée sur quelqu'un par un ou plusieurs individus. Ça consiste à suivre la personne, à l’observer, à la surveiller, la traquer, à la harceler, à l'intimider, à l'agresser voir à la tuer, donc oui c'est ça l'idée de départ.
Philippe Chauveau :
Pourquoi faire le choix de situer l'action de « N'éteins pas la lumière » entre noël et le jour de l'an ?
Un hiver très froid où il neige beaucoup sur Toulouse. C'est une pression supplémentaire pour le lecteur ?
Bernard Minier :
Il y a de ça mais il y a aussi une sorte d’émerveillement qu'on ressent tous quand cette période approche. Il a y quelque chose d'enfantin là-dedans. La neige, les illuminations, et justement ce qui est intéressant dans l'intrigue, c'est qu'on a cette opposition entre le fait d'être obligatoirement joyeux et puis éclate toute cette noirceur. Christine est prise dans cet engrenage, dans cet abime. Donc il y a ce contraste entre toute l'ombre et les ténèbres qui la guettent, et dieu sait qu'elle a peur du noir.
Philippe Chauveau :
La place de la musique, ce qui est amusant, c'est que vous êtes venu avec une partition de Mahler. C'est le musicien fétiche de votre flic Servaz, et dans « N'éteins pas la lumière », il est beaucoup de questions de musique et notamment d'opéra. Pourquoi ?
Bernard Minier :
Alors pour Mahler, c'est le plus grand des hasards, c'est en venant vous voir que je suis tombé sur cette partition qui me guettait au coin d'un trottoir, une boutique qui se trouve tout prêt d'ici. Donc quand je l'ai vue, j'ai sauté sur l'occasion. J'ai découvert en parcourant des livrets d'opéra et puis aussi à la lecture d'un livre qui s'appelle « L'opéra ou la défaite des femmes » de Catherine Clément. Le destin qui est presque toujours tragique des femmes à l'opéra. C'est incroyable le nombre de femmes qui se suicident dans l'opéra, j'en ai compté plus de 70, c'est dire...et je n'ai pas fait le tour de tous les opéras. Et en plus, elles sont toujours bafouées, trahies, trompées, assassinées, suicidées, poussées à la folie ou à la mort. Les malheurs des femmes, ça a toujours fait le délice et la joie des amateurs d'opéra paradoxalement. Donc ça me paraissait être un fil rouge parfait par rapport à ce qu'il se passe et par rapport à ce que vit Christine dans le livre.
Philippe Chauveau :
Merci Bernard Minier, continuez à nous faire peur. « N'éteins pas la lumière », c'est un vrai coup de cœur, et c'est aux éditions XO.