Lorsqu’un auteur se présente à vous en disant qu’il est poète, tout de suite, le monde vous semble plus serein, le quotidien plus léger même si la poésie ne cache rien des tourments de l’âme humaine ou des déchirures de notre époque. Car oui, disons-le haut et fort, notre monde a besoin de la poésie et des poètes ! Ce goût pour la poésie, Louis Chevaillier l’a découvert très jeune et y a trouvé son propre mode d’expression, répondant peut-être aux besoins d’une enfance passée à l’étranger, loin de ses racines culturelles. De retour en France, il publie ses premiers textes dès l’âge de 17 ans, dans la nouvelle revue française, la NRF, poèmes qui plus tard, composeront en partie le recueil « Icare en transe » publié chez Gallimard en 2010.

Un temps éditeur chez Phébus, Louis Chevaillier est aujourd’hui journaliste au « 1 », le journal d’Eric Fottorino dans lequel il propose chaque semaine un article poétique sur un sujet d’actualité.

Puisque l’on parle d’actualité, parlons des Jeux Olympiques qui font faire vibrer la France dans quelques semaines. Qu’on les attende avec impatience, qu’on les rejette ou qu’ils nous laissent indifférents, ils sont bel et bien là, au cœur de toutes les conversations. Mais plutôt que de parler des Jeux de 2024, parlons de ceux de 1924 et plus précisément de ces compétitions artistiques voulues par Pierre de Coubertin et dont les lauréats sont peu ou prou tombés dans l’oubli. Et voilà le formidable livre de Louis Chevaillier « Les jeux olympiques de littérature », qui par la même occasion met de côté sa chère poésie pour s’adonner à la prose avec ce texte passionnant, fourmillant d’anecdotes, de petites histoires et d’humour.

Car oui, vous ne le saviez peut-être pas, mais quand il remet les JO au goût du jour à la fin du XIXème siècle, Pierre de Coubertin n’y voit pas qu’un rassemblement sportif destiné à unifier les peuples. Pour lui, la culture et les arts y ont aussi leur place. Malheureusement, il est un peu le seul à le penser et au fil des olympiades qui viennent glorifier un 20ème siècle de la modernité, le vieux Coubertin va voir ses ambitions se consumer à petit feu, les jeux de 1924 marquant à la fois l’apogée et le déclin des épreuves artistiques olympiques. Plongeant dans les archives, racontant les années folles avec délectation, évoquant les arcanes des milieux artistiques de l’époque, pimentant de détails croustillants et de bons mots les relations à la fois mielleuses et fielleuses de l’intelligentsia de ce temps-là, Louis Chevaillier nous offre un livre passionnant sur l’histoire des JO modernes et plus précisément ces épreuves artistiques oubliées. Un livre brillant et réjouissant pour aborder les Jeux Olympiques 2024 avec sourire et enthousiasme.

Le livre de Louis Chevaillier « Les Jeux Olympiques de littérature », est publié chez Grasset.