Il est l'un des auteurs francophones. les plus lus et des plus conus, traduit en une quarantaine de langues. Eric-Emmanuel Schmitt a écrit une cinquantaine d'ouvrages, qu'il s'agisse de romans, d'essais, de recueils de nouvelles, tels « Oscar et la dame rose », « La nuit de feu » ou « La part de l'autre ». EES est aussi homme de théâtre, on se souvient notamment de « La nuit de Valognes » eou de « M. Ibrahim et les fleurs du Coran ».Elu en 2016 à l'académie Goncourt, EES délaisse le roman philosophique pour revenir à la...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - Présentation - Suite
Philippe Chauveau
Bonjour Eric-Emmanuel Schmitt.
Eric-Emmanuel Schmitt
Bonjour.
Philippe Chauveau
J'ai grand plaisir à vous accueillir. « La vengeance du pardon », c'est votre actualité chez Albin Michel. C'est un recueil de nouvelles, un livre qui prend place dans une bibliographie déjà conséquente. Avez-vous l'impression d'être l'adulte que vous rêviez d'être lorsque vous étiez enfant ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Je ne sais pas parce que je ne me souviens exactement mais je pense qu'il y a une...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - Portrait - Suite
Philippe Chauveau
Avec ce nouveau titre, « La vengeance du Pardon », Eric-Emmanuel Schmitt, après les deux romans précédents, vous revenez à une écriture que vous affectionnez, c'est la nouvelle.
Eric-Emmanuel Schmitt
Oui, j'adore ça.
Philippe Chauveau
Recueil de quatre nouvelles. Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette année un recueil de nouvelles ?
Etait-ce le hasard ou était-ce prémédité ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Non, il n'y a jamais de hasard en écriture, parce qu'il y a des plantes...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - Livre - Suite
Eric-Emmanuel Schmitt
La vengeance du pardon
Présentation 2'04Il est l'un des auteurs francophones. les plus lus et des plus conus, traduit en une quarantaine de langues. Eric-Emmanuel Schmitt a écrit une cinquantaine d'ouvrages, qu'il s'agisse de romans, d'essais, de recueils de nouvelles, tels « Oscar et la dame rose », « La nuit de feu » ou « La part de l'autre ». EES est aussi homme de théâtre, on se souvient notamment de « La nuit de Valognes » eou de « M. Ibrahim et les fleurs du Coran ».
Elu en 2016 à l'académie Goncourt, EES délaisse le roman philosophique pour revenir à la nouvelle. Avec « La vengeance du pardon », il nous raconte, à sa façon, quatre histoires qui font basculer un destin. Quatre histoires d'hier ou d'aujourd'hui dans lesquelles la jalousie, la convoitise, la haine, la bêtise trouvent place. Et pourtant, quel que soit l'acte commis, il est toujours possible de se racheter, de vivre en paix avec sa conscience, de tendre la main à l'autre. On retrouve avec plaisir l'écriture fluide et légère d'EES, sa jolie façon de transmettre et de partager ses idées à travers des histoires originales, tantôt drôles ou dramatiques. Quel secret cachent les sœurs Barbarin ? Qui est ce William Golden englué dans sa fortune ? Pourquoi Marie Meunier rend-elle visite chaque jour en prison au meurtier de sa fille? Pourquoi la lecture du Petit Prince bouleverse t'elle tant ce grand-père ?
4 histoires qui nous interpellent, nous interrogent sur notre propre regard au monde et sur notre propension à pardonner.
Une fois encore, EES nous parle au cœur et à l'âme... « La vengeance du pardon » d'EES est pubié chez Albin Michel
Eric-Emmanuel Schmitt
La vengeance du pardon
Portrait 7'06Philippe Chauveau
Bonjour Eric-Emmanuel Schmitt.
Eric-Emmanuel Schmitt
Bonjour.
Philippe Chauveau
J'ai grand plaisir à vous accueillir. « La vengeance du pardon », c'est votre actualité chez Albin Michel. C'est un recueil de nouvelles, un livre qui prend place dans une bibliographie déjà conséquente. Avez-vous l'impression d'être l'adulte que vous rêviez d'être lorsque vous étiez enfant ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Je ne sais pas parce que je ne me souviens exactement mais je pense qu'il y a une chose que j'ai réussie dans ma vie, c'est que l'adulte avec ses moyens d'adulte, avec sa force d'adulte, avec éventuellement sa culture d'adulte, due à des études, a donné ces moyens à l'enfant. C'est-à-dire, je suis un adulte qui aide l'enfant que j'étais à s'épanouir. Et je pense qu'une vie réussie, c'est quand adulte, on est le fils de l'enfant qu'on fut.
Philippe Chauveau
On sait que vous avez été enthousiasmé lors d'un spectacle de Cyrano de Bergerac, ça a marqué votre jeunesse, votre adolescence. Toutefois, vous auriez pu rêver autre chose, être astronaute, être pompier...
Eric-Emmanuel Schmitt
Ah oui, de toutes façon j'ai eu tous les rêves. J'ai voulu être archéologue, je voulais être peintre. Je voulais même êre prince d'Angleterre. J'ai été très déçu quand j'ai appris que la place était déjà prise et qu'on ne pouvait pas changer ça
Philippe Chauveau
Et finalement l'écriture vous permet d'être tout cela.
Eric-Emmanuel Schmitt
Mais exactement. Moi, il ne me fallait pas une vie. Il m'en fallait mille et une comme dit Figaro. Et la lecture et l'écriture m'offrent les mille et une vies. Je pense toujours que les autres ne sont pas différents de moi mais sont un de mes possibles. Je crois qu'on a tous une essentielle plasticité, et puis après notre vie est faite de choix et de circonstances, et donc ça nous définit. Mais on aurait pu être tel autre, ou tel autre... Dans l'écriture, je repars toujours au lieu indéterminé plastique où les personnalités se forgent, et puis je vais vers d'autres possibles, les êtres que je n'ai pas pu être, mais que je vais être le temps d'une écriture.
Philippe Chauveau
Là vous parlez de ce que vous apporte l'écriture. Mais il y a aussi ce que vous donnez par l'écriture. Avez-vous l'impression parfois que par les mots, par les mots écrits, vous transmettez des choses que vous auriez peut-être du mal à dire ouvertement ?
Eric-Emmanuel Schmitt
D'abord, il y a une chose qui me rend heureux dans la réception de mes livres, c'est que j'ai l'impression que je soigne. Parce qu'on me dit toujours vos livres me font du bien. Voilà ce qu'on me dit. Alors au début, quand j'étais jeune et péteux, je disais... « Ils feraient mieux de me dire, mes livres sont biens ». Et puis je me suis rendu compte que évidemment, c'est un compliment beaucoup plus fort de dire vos livres me servent à quelque chose, vos livres m'aident à vivre, et ça, ça vient de ce que je suis philosophe de formation. C'est-à-dire que le but de la philosophie, c'est de rendre la vie meilleure, plus heureuse, plus juste et donc qu'il y a toujours cette ambition. Y compris dans la moindre de mes fables, d'essayer de cerner le monde pour pouvoir mieux l'habiter.
Philippe Chauveau
Vous parlez aujourd'hui de votre formation de philosophe. C'est quoi un philosophe selon vous ? Parce que finalement, lorsque l'on prononce le mot philosophe, on a l'impression que vous dépoussiérez un peu le rôle.
Eric-Emmanuel Schmitt
Ecoutez, moi j'ai fait des études de philosophie, et effectivement, ça a été l'histoire d'un malentendu. C'est-à-dire : ce que je croyais être la philosophie au départ, n'est pas ce que j'ai découvert qui était véritablement la philosophie. Quand j'ai commencé à faire des études de philosophie, c'est parce que je voulais toucher la vérité, posséder la vérité. Forcément, elle était quelque part, dans Aristote, Platon, Kant Hegel, Heidegger, forcément elle était quelque part, et si à la limite je ne la trouvais dans les auteurs sus dits, peut-être qu'avec les instruments que me donnerait la philosophie, moi je la trouverais la vérité. Donc j'ai commencé mes études de philosophie avec une ambition, un impérialisme de la vérité absolument extraordinaire. Et puis forcément, ça a été une déception. Je me suis rendu compte qu'on ne trouvait pas la vérité, mais on trouvait des hypothèses, des théories. Il y a des philosophies, et non pas une philosophie, et au fond, comme dit Kant, on apprend à philosopher, on n'apprend pas la philosophie.
Philippe Chauveau
Lorsque vous êtes aujourd'hui sur les planches, parce qu'il y a aussi Eric-Emmanuel Schmitt le dramaturge et le comédien, vous faites encore de la philosophie, d'une façon ou d'une autre lorsque vous jouez Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Je pense que je transmets des valeurs. Je ne sais pas si je fais de la philosophie. C'est-à-dire, le Coran avec monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, la bienveillance, la tendresse... En fait, quand je joue ce texte la, j'aime où il m'amène ce texte.
Philippe Chauveau
Parce que finalement, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran est une pièce que vous présentez un peu partout. Il y a une tournée, il y a des dates un peu partout dans le monde puisque vos textes sont traduits et joués ailleurs dans le monde. Vous avez l'impression que vous franchissez une marche supplémentaire ? Ca vous donne envie de jouer d'autres pièces ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Non, moi je ne jouerais que du Schmitt. D'abord parceque je m'entends bien avec l'auteur. Et ensuite parce que c'est ma seule légitimité, c'est d'être la source. Il y a plein d'acteurs qui sont meilleurs que moi. Mais il n'y en a qu'un seul qui a écrit le texte, c'est moi.
Philippe Chauveau
Vous avez l'impression d'avoir un autre contact avec le public en étant sur scène ? Différent de ce lui de la dédicace, lorsque vous êtes en salon ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Ah oui vraiment. C'est frustrant la dédicace, pour le lecteur comme pour l'écrivain, parce qu'on a quelques secondes pour se toucher par les yeux, se dire quelque chose, emmener le souvenir d'une émotion comme ça, mais c'est bref et frustrant. Au théâtre, là vraiment j'ai l'impression d'épouser la salle. Et puis eux... Vous savez on ne peut pas mentir sur scène, surtout quand on est seul en scène. On voit forcément qui vous êtes. On voit votre chair spirituelle, on voit votre émotivité, on voit tout ça. Donc moi je prends un risque infini mais je suis bien récompensé.
Philippe Chauveau
Et alors si je reformule ma question, vous auriez envie de réécrire un autre texte que vous pourriez interpréter sur scène ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Oui, c'est même ce que je suis en train de fair.
Philippe Chauveau
Voilà c'est un peu là où je voulais vous emmener.
Eric-Emmanuel Schmitt
Oui, je suis en train d'écrire un texte sur Chopin où je pourrais être en scène avec un pianiste.
Si vous deviez donner une définition de la vie en général, et de votre vie en particulier, que diriez-vous ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Oh, la vie ne général, c'est un mystère qu'il faut savourer, et dont il faut se réjouir. Et dont on n'aura jamais les tenants et les aboutissants. Il faut épouser le mystère. Il ne faut pas habiter le mystère avec angoisse, il faut habiter le mystère avec reconnaissance, gourmandise et bonheur.
Votre actualité, Eric Emmanuel, Schmitt, « La vengeance du pardon ». Vous êtes publié chez Albin Michel.
Eric-Emmanuel Schmitt
La vengeance du pardon
Livre 7'03Philippe Chauveau
Avec ce nouveau titre, « La vengeance du Pardon », Eric-Emmanuel Schmitt, après les deux romans précédents, vous revenez à une écriture que vous affectionnez, c'est la nouvelle.
Eric-Emmanuel Schmitt
Oui, j'adore ça.
Philippe Chauveau
Recueil de quatre nouvelles. Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette année un recueil de nouvelles ?
Etait-ce le hasard ou était-ce prémédité ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Non, il n'y a jamais de hasard en écriture, parce qu'il y a des plantes qui sont mûres tout d'un coup. Et j'écris des textes quand ils sont mûrs. Un de ces textes, la nouvelle titre, ça fait 20 ans que je l'ai dans la tête, mais tout d'un coup, c'était mûr et pour que les choses soient mûres, il faut qu'elles aient été arrosées. Et effectivement, je pense qu'il y a un contexte aujourd'hui de violence, qui fait que peut-être, ces histoires sur le thème de la vengeance et du pardon ont plus d'acuité, parce qu'aujourd'hui on se pose tous la question de savoir comment on réagit par exemple aux attentats. Moi j'ai vécu une chose épouvantable il y a quelques temps, c'est lors de l'attentat de l'aéroport de Zaventem à Bruxelles, je me suis levé, on m'apprend qu'il y a cet attentat et ma famille était à Zaventem ce jour là, en train de partir à Rome. Et donc j'ai passé 45 minutes sans savoir s'ils étaient vivants ou s'ils étaient morts. Et heureusement, quand ils sont arrivés à Rome, ils m'ont tout de suite appelé en me disant « Ne t'en fais pas ». Et là, j'ai intérieurement vécu la chose en disant : si on touche aux miens, qu'est-ce que je fais ? Vengeance ou pardon ? J'ai vu que je n'étais pas très avancé sur le chemin du pardon.
Philippe Chauveau
Quatre histoires, quatre histoires et des contextes différents, des personnages très différents les uns des autres, des époques différentes. On ne va pas rentrer dans chaque histoire évidemment. Les sœurs Barabarin. Nous avons aussi ce joli texte avec Vermeer qui a 93 ans et cette petite Daphnée qui lui demande de lui dessiner un avion et Elise Maurinier. Ca c'est un personnage qu'on n'oublie pas, cette femme qui va visiter le meutrier de sa fille en prison. Pourquoi, comment, qu'est-ce que cela lui apporte ? Et également, cet autre texte, avec mademoiselle Butterfly, avec là aussi, quand on a abusé de la faiblesse de quelqu'un, peut-on vivre en toute conscience. Quel est le fil rouge de cette histoire, de ces personnages ? Parce qu'il y a des salauds, il y a des gens formidables dans cette histoire mais il y a aussi beaucoup de salauds.
Eric-Emmanuel Schmitt
Je pense qu'il n'y a pas de fil rouge, mais il y a un diamant, c'est-à-dire le pardon, avec plusieurs facettes. C'est un diamant noir. C'est-à-dire, j'essaye vraiment de voir plusieurs facettes du pardon, la difficulté de pardonner, ça c'est assez évident, mais la difficulté d'être pardonné. Très difficile de vivre sous le regard de quelqu'un qui vous pardonne. Ca ne provoque pas forcément l'apaisement. C'est tellement humiliant. Ca peut provoquer une haine encore supérieure. Et puis, les ambiguïtés du pardon. Est-ce qu'au fond, parfois, on pardonne pour soit, pas pour l'autre. Pour avoir la paix, pour être tranquille. Donc au fond, c'est égoïste de pardonner. Voilà. Et puis comment se pardonner à soi. C'est l'histoire de Vermeer. Est-ce qu'on peut se pardonner ce qu'on a fait de mal ? Moi, personnellement, je sais que je n'arrive jamais à me pardonner alors que je pardonne aux autres.
Philippe Chauveau
Quatre histoires sur une même thématique. Il n'y a pas une frustration avec la nouvelle justement, certains personnages à qui vous auriez aimé donner une autre vie ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Non, parce que moi j'aime écrire court. Mes textes qui ont fait le plus le tour du monde ce sont des textes extrêmement courts, comme justement « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran », « Oscar et la dame rose » etc.. J'aime la concision. Y compris la concision émotionnelle. C'est-à-dire qu'un texte n'a pas besoin de faire 400 pages pour vous poignarder. C'est peut-être même plus sûr qu'il vous poignarde en 80 pages. Et puis, il n'y a pas de romans à chute. Alors qu'il y a des nouvelles à chute. Et j'adore la chute, vous savez ce moment où, à la fin d'une histoire, vous comprenez ce qui s'est passé et vous dites « Ah, il faut que je relise tout à la lumière de ce que je viens d'apprendre ». Il n'y a que le genre de la nouvelle qui offre ça, et c'est jubilatoire.
Philippe Chauveau
Alors il y a le plaisir de la lecture, avec cette construction que vous expliquez. Mais c'est un livre dont on ne sort pas indemne. De la même façon que vous disiez être confronté vous-même au pardon, on sait que c'est difficile. Le lecteur a la fin du livre se pose aussi mille et une questions sur sa propre vision, sur sa propre réflexion vis-à-vis du pardon. Là encore vous avez encore de bousculer votre lecteur.
Eric-Emmanuel Schmitt
Mais vous savez, c'est toujours le philosophe... Toutes mes fictions ont des racines dans la philosophie. Mon but, c'est premièrement de raconter des histoires parce que je suis un raconteur d'histoires, mais ces histoires sont toujours des fables. C'est-à-dire, j'espère qu'elles donnent un peu à réfléchir, à penser, qu'elles peuvent déplacer même les frontières intérieures des gens, frontières émotionnelles, et puis parfois, frontières intellectuelles, en leur faisant parfois reconsidérer les choses. C'est très important pour moi. Pour moi un livre, ce n'est pas un arbre, c'est une graine. C'est-à-dire, je la sème pour que ça provoque quelque chose au lecteur. Ce qui compte, c'est autant que le livre, c'est ce qui après peut se passer dans l'esprit du lecteur.
Philippe Chauveau
J'imagine que l'écriture de ce livre n'est pas anodine. Elle vient après La nuit de feu, elle vient après d'autres ouvrages dans lesquels vous avez raconté et expliqué aussi un cheminement vers la foi, vers autre chose. Est-ce que « La vengeance du pardon » entre dans ce même processus ?
Eric-Emmanuel Schmitt
Vous savez, vous explorer l'ombre, il faut avoir une lampe. Pour explorer le dédale de la psyché humaine, pour aller dans le labyrinthe, il faut avoir une lumière. Et donc, je pense que c'est parce que j'ai ma propre lumière, ma propre conscience, ma vision métaphysique du monde que je peux aussi aller vraiment dans les zones obscures. Parce que là, quand je descends dans le cerveau d'un assassin, d'un serial killer, ou dans la douleur d'une mère, ou dans la haine d'une sœur par rapport à son autre sœur, voilà... Mais moi j'ai toujours remarqué que c'est les écrivains qui ont cette lumière intérieure qui raconte les histoires les plus terribles. Regardez Mauriac. Regardez Julien Green. Ca aide d'avoir confiance dans l'humanité pour aller explorer ce que éventuellement, elle peut avoir de pas beau.
Philippe Chauveau
C'est votre actualité, Eric-Emmanuel Schmitt, et c'est un livre dont on ne sort pas indemne. C'est un livre qui invite à l'introspection, à la réflexion. « La Vengeance du pardon ». Vous êtes publié chez Albin Michel. Merci beaucoup.
Eric-Emmanuel Schmitt
Merci.