Au début des années 2000, Philippe Besson fait une entrée remarquée dans la littérature avec « En l'absence des hommes ». Une histoire d'amour passionnée entre un adolescent et un soldat sur fond de Grande Guerre. Avec ce roman où plane l'ombre de Marcel Proust, Philippe Besson reçut le prix Emmanuel Roblès. Talent confirmé peu de temps après avec « Son frère » que Patrice Chéreau adapta brillamment au cinéma. Depuis, pratiquement au rythme d'un titre par an, Philippe Besson a su imposer son style. Les libraires et les...
Un soir d'été de Philippe Besson - Présentation - Suite
Philippe Chauveau:Bonjour Philippe BessonPhilippe Besson:BonjourPhilippe Chauveau:Merci d'être avec nous, j'ai grand plaisir à vous accueillir. Un nouveau titre « La maison atlantique »J'aimerais qu'on refasse la belle histoire de votre amour avec l'écriture, on peut le dire, que vous êtes un amoureux de l'écriture?Philippe Besson:Oui, c'est à dire que pour moi l'écriture c'est vraiment un élan, un mouvement, une énergie, ce n'est pas quelque chose de difficile, ce n'est pas quelques chose contre lequel il faudrait que je me...
Un soir d'été de Philippe Besson - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Dans ce nouveau titre, Philippe Besson, « La maison atlantique », le décor est planté que ce soit avec ce dessin de Hopper que vous avez choisi pour la couverture ou par ce titre « la maison atlantique », d'ailleurs atlantique n'a pas de majuscule.Nous sommes dans une petite station balnéaire dans une maison de vacances des années 20, un père et son fils de 17 ans qui se retrouvent pour les vacances.Tout pourrait bien se passer et tout va mal se terminer. Quelle drôle d'histoire, pourquoi avoir eu l'idée de...
Un soir d'été de Philippe Besson - Le livre - Suite
François Groff / Librairie: Le livre de la TortueC'est un livre qui m'a marqué pour la rentrée littéraire de janvier. C'est plus de la littérature que du thriller, c'est assez psychologique. Le rythme est assez soutenu donc de ce coté là on pourrait le comparer au thriller américain mais c'est plus de la littérature.On rentre très vite dans l'histoire, il y a ce coté très rapide dans l'écriture avec des phrases courtes et l'aspect psychologique.C'est justement une patte que j'aime beaucoup au niveau de l'écriture, par...
Un soir d'été de Philippe Besson - L'avis du libraire - Suite
Philippe Besson
La maison atlantique
Présentation 1'34Au début des années 2000, Philippe Besson fait une entrée remarquée dans la littérature avec « En l'absence des hommes ».
Une histoire d'amour passionnée entre un adolescent et un soldat sur fond de Grande Guerre. Avec ce roman où plane l'ombre de Marcel Proust, Philippe Besson reçut le prix Emmanuel Roblès.
Talent confirmé peu de temps après avec « Son frère » que Patrice Chéreau adapta brillamment au cinéma.
Depuis, pratiquement au rythme d'un titre par an, Philippe Besson a su imposer son style.
Les libraires et les lecteurs le suivent fidèlement. « Un garçon d'Itali e », « Un homme accidentel », « La trahison de Tomas Spencer », « Une bonne raison de se tuer » font partie de sa bibliographie.
Si les sujets et les époques sont variés, le style Besson est là. Une écriture élégante et fluide qui cache un univers cynique,
froid, où les sentiments se heurtent à la réalité du monde,à la fragilité des êtres où les sentiments sont souvent cachés, bafoués, inavoués.
Avec la maison Atlantique, Philippe Besson nous entraîne cette fois-ci en bord de mer, dans une maison de vacances où un fils, un adolescent de 17 ans, et son père se retrouvent.
L'absence de la mère est palpable. Son suicide est encore récent. Réconciliation impossible entre ces deux hommes.
Et un couple de voisins qui s'immiscent dans cet univers estival. Tout est en place pour le drame.
Une histoire glaçante au cœur d'un été torride. Le nouveau Besson est un roman implacable que l'on dévore en sachant que la fin sera brutale.
« La maison Atlantique » de Philippe Besson, c'est aux éditions Julliard. Pour nous en parler, Philippe Besson est avec nous sur WebTvCulture.
Au début des années 2000, Philippe Besson fait une entrée remarquée dans la littérature avec « En l'absence des hommes ». Une histoire d'amour passionnée entre un adolescent et un soldat sur fond de Grande Guerre. Avec ce roman où plane l'ombre de Marcel Proust, Philippe Besson reçut le prix Emmanuel Roblès. Talent confirmé peu de temps après avec « Son frère » que Patrice Chéreau adapta brillamment au cinéma. Depuis, pratiquement au rythme d'un titre par an, Philippe Besson a su imposer son style. Les libraires et les lecteurs le suivent fidèlement. « Un garçon d'Italie », « Un homme accidentel », « La trahison de Tomas Spencer », « Une bonne raison de se tuer » font partie de sa bibliographie. Si les sujets et les époques sont variés, le style Besson est là. Une écriture élégante et fluide qui cache un univers cynique, froid, où les sentiments se heurtent à la réalité du monde, à la fragilité des êtres où les sentiments sont souvent cachés, bafoués, inavoués. Avec la maison Atlantique, Philippe Besson nous entraîne cette fois-ci en bord de mer, dans une maison de vacances où un fils, un adolescent de 17 ans, et son père se retrouvent. L'absence de la mère est palpable. Son suicide est encore récent. Réconciliation impossible entre ces deux hommes. Et un couple de voisins qui s'immiscent dans cet univers estival. Tout est en place pour le drame. Une histoire glaçante au cœur d'un été torride. Le nouveau Besson est un roman implacable que l'on dévore en sachant que la fin sera brutale. « La maison Atlantique » de Philippe Besson, c'est aux éditions Julliard. Pour nous en parler, Philippe Besson est avec nous sur WebTvCulture.
Philippe Besson
La maison atlantique
Portrait 3'32Bonjour Philippe Besson
Bonjour
Merci d'être avec nous, j'ai grand plaisir à vous accueillir. Un nouveau titre « La maison atlantique »
J'aimerais qu'on refasse la belle histoire de votre amour avec l'écriture, on peut le dire, que vous êtes un amoureux de l'écriture?
Oui, c'est à dire que pour moi l'écriture c'est vraiment un élan, un mouvement, une énergie, ce n'est pas quelque chose de difficile, ce n'est pas quelques chose contre lequel il faudrait que je me batte.
Ce n'est jamais associé chez moi à de la douleur, ce n'est associé chez moi qu'à de l'emportement et du plaisir.
« En l'absence des hommes » 2001 ?
Oui
Est-ce que vous vous projetiez déjà : « Est-ce que ma vie, ce sera désormais l'écriture ? » ou est-ce que finalement, c'était un coup d'essai ? C'était prémédité, toute cette histoire que vous vivez maintenant ?
L'histoire non, parce que vous ne savez jamais ce qu'il va arriver après.
Et surtout, vous ne savez jamais que les lecteurs vont être au rendez-vous et qu'ils vont vous permettre, à leur façon, de continuer.
Ce qui est certain, c'est que j'ai compris tout de suite en écrivant les premières phrases de « En l'absence des hommes » que je me lançais dans une aventure qui était plus grande que moi,
qui était profondément identitaire. Je n'avais pas le sentiment de faire quelque chose d'anodin, je savais que c'était fondamental.
C'est quoi le style Philippe Besson?
Alors ça, c'est très compliqué, c'est plutôt aux autres de le définir qu'à moi.
J'ai l'impression en tous cas qu'avec le temps, il y a quelque chose de plus court, de plus sec, de plus vif, de plus violent dans ma façon d'écrire.
Là aussi, je me suis débarrassé de certaines afféteries, de certains effets de style. Je vais à l'essentiel, je cherche l'os, la nudité, quelque chose d'un peu minérale. Donc c'est peut-être un peu ça maintenant.
Et vos personnages envahissent-ils parfois votre quotidien ?
Quand vous écrivez, vous êtes tellement avec vos personnages que vous devenez indissociable d'eux.Surtout moi qui fonctionne beaucoup dans l'empathie et dans l'appropriation.
J'écris beaucoup de livres à la première personne du singulier et au présent, donc je deviens le personnage. Je n'écris que pour cela, que pour devenir mes personnages.
Je n'ai aucune chance d'être un jeune homme de 18 ans un peu inconsolable et un peu cruel, comme j'avais peu de chances d'être une serveuse de café à Los Angeles à temps partiel et divorcée.
Donc les quelques mois que dure l'écriture d'un livre, je deviens cela, comme un acteur interprète un rôle.
Vous avez facilité à sortir de ce costume?
Alors oui, c'est très étrange. Je pense que je suis un parfait schizophrène. C'est effrayant parce que si je devenais un assassin un jour, je pourrais, juste après avoir tué mes victimes,
aller prendre un café comme dans les films de Haneke, ou manger un bout de pizza.
C'est très inquiétant, je peux être le personnage quand j'écris, et donc faire des choses épouvantables.
Et puis dès que j'arrête d'écrire, je suis dans la vie normale et je fais des choses tout-à-fait ordinaires. Il y a quelque chose de bizarre que je ne veux pas m'expliquer.
J'ai choisi par exemple de ne pas faire de psychanalyse. Je n'ai rien contre les gens qui en font mais il vaut mieux que je ne sache pas d'où ça vient,
d'où me vient cette noirceur, ces obscurités, cette violence parce que dans la vraie vie, elles ne se manifestent pas du tout, mais dans les livres, oui.
C'est vrai que vous êtes un homme charmant mais je vais peut-être me méfier alors.
Merci Philippe Besson, votre actualité c'est « La maison atlantique » chez Julliard.
Philippe Chauveau:
Bonjour Philippe Besson
Philippe Besson:
Bonjour
Philippe Chauveau:
Merci d'être avec nous, j'ai grand plaisir à vous accueillir. Un nouveau titre « La maison atlantique »
J'aimerais qu'on refasse la belle histoire de votre amour avec l'écriture, on peut le dire, que vous êtes un amoureux de l'écriture?
Philippe Besson:
Oui, c'est à dire que pour moi l'écriture c'est vraiment un élan, un mouvement, une énergie, ce n'est pas quelque chose de difficile, ce n'est pas quelques chose contre lequel il faudrait que je me batte. Ce n'est jamais associé chez moi à de la douleur, ce n'est associé chez moi qu'à de l'emportement et du plaisir.
Philippe Chauveau:
« En l'absence des hommes » 2001 ?
Philippe Besson:
Oui
Philippe Chauveau:
Est-ce que vous vous projetiez déjà : « Est-ce que ma vie, ce sera désormais l'écriture ? » ou est-ce que finalement, c'était un coup d'essai ? C'était prémédité, toute cette histoire que vous vivez maintenant ?
Philippe Besson:
L'histoire non, parce que vous ne savez jamais ce qu'il va arriver après. Et surtout, vous ne savez jamais que les lecteurs vont être au rendez-vous et qu'ils vont vous permettre, à leur façon, de continuer. Ce qui est certain, c'est que j'ai compris tout de suite en écrivant les premières phrases de « En l'absence des hommes » que je me lançais dans une aventure qui était plus grande que moi, qui était profondément identitaire. Je n'avais pas le sentiment de faire quelque chose d'anodin, je savais que c'était fondamental.
Philippe Chauveau:
C'est quoi le style Philippe Besson?
Philippe Besson:
Alors ça, c'est très compliqué, c'est plutôt aux autres de le définir qu'à moi. J'ai l'impression en tous cas qu'avec le temps, il y a quelque chose de plus court, de plus sec, de plus vif, de plus violent dans ma façon d'écrire. Là aussi, je me suis débarrassé de certaines afféteries, de certains effets de style. Je vais à l'essentiel, je cherche l'os, la nudité, quelque chose d'un peu minérale. Donc c'est peut-être un peu ça maintenant.
Philippe Chauveau:
Et vos personnages envahissent-ils parfois votre quotidien ?
Philippe Besson:
Quand vous écrivez, vous êtes tellement avec vos personnages que vous devenez indissociable d'eux. Surtout moi qui fonctionne beaucoup dans l'empathie et dans l'appropriation. J'écris beaucoup de livres à la première personne du singulier et au présent, donc je deviens le personnage. Je n'écris que pour cela, que pour devenir mes personnages. Je n'ai aucune chance d'être un jeune homme de 18 ans un peu inconsolable et un peu cruel, comme j'avais peu de chances d'être une serveuse de café à Los Angeles à temps partiel et divorcée. Donc les quelques mois que dure l'écriture d'un livre, je deviens cela, comme un acteur interprète un rôle.
Philippe Chauveau:
Vous avez facilité à sortir de ce costume?
Philippe Besson:
Alors oui, c'est très étrange. Je pense que je suis un parfait schizophrène. C'est effrayant parce que si je devenais un assassin un jour, je pourrais, juste après avoir tué mes victimes, aller prendre un café comme dans les films de Haneke, ou manger un bout de pizza. C'est très inquiétant, je peux être le personnage quand j'écris, et donc faire des choses épouvantables. Et puis dès que j'arrête d'écrire, je suis dans la vie normale et je fais des choses tout-à-fait ordinaires. Il y a quelque chose de bizarre que je ne veux pas m'expliquer. J'ai choisi par exemple de ne pas faire de psychanalyse. Je n'ai rien contre les gens qui en font mais il vaut mieux que je ne sache pas d'où ça vient, d'où me vient cette noirceur, ces obscurités, cette violence parce que dans la vraie vie, elles ne se manifestent pas du tout, mais dans les livres, oui.
Philippe Chauveau:
C'est vrai que vous êtes un homme charmant mais je vais peut-être me méfier alors.
Merci Philippe Besson, votre actualité c'est « La maison atlantique » chez Julliard.
Philippe Besson
La maison atlantique
Le livre 4'05Dans ce nouveau titre, Philippe Besson, « La maison atlantique », le décor est planté que ce soit avec ce dessin de Hopper que vous avez choisi pour la couverture
ou par ce titre « la maison atlantique », d'ailleurs atlantique n'a pas de majuscule.
Nous sommes dans une petite station balnéaire dans une maison de vacances des années 20, un père et son fils de 17 ans qui se retrouvent pour les vacances.
Tout pourrait bien se passer et tout va mal se terminer. Quelle drôle d'histoire, pourquoi avoir eu l'idée de créer une confrontation entre un père et son fils ?
Justement, parce que je n'avais jamais traité ce sujet là, j'ai souvent évoqué les amours qui ratent ou les deuils qu'il faut accomplir etc...
mais je ne m'étais jamais vraiment intéressé à ces sentiments comme la rancoeur, la rancune, le désir de confrontation et de contradiction.
Et au fond, une forme de violence presque glaçante, donc je me suis dit « j'ai envie d'aller sur ce terrain là ».
Et puis j'avais relu peu de temps avant « Bonjour tristesse » de Sagan et j'avais aimé ce dispositif avec l'été, la maison.
Dans « Bonjour tristesse » c'est un père et sa fille et ils sont dans la connivence. Pour moi c'est un père et son fils et ils sont dans la contradiction, et puis l'arrivée d'un intrus, d'un tiers.
Dès le départ, on sait qu'il y aura un drame, ces deux personnages masculins ne s'entendent pas, le narrateur est le jeune homme, qui raconte l'histoire quelques années après,
on ne connaitra pas son prénom, tous les autres personnages ont un prénom sauf lui.
Un jeune couple vient s'installer dans une maison de vacances à coté, les quatre personnages sont là pour que le drame soit parfait,
François Busnel dans l'émission la Grande Librairie a dit que ça commençait comme du Sagan et que ça finissait comme du Chabrol, vous êtes d'accord ?
Oui, ça m'a bien plu, parce que c'est une tragédie, les éléments de la tragédie sont là et moi je voulais que ce soit posé dès le départ.
C'est à dire : on sait que ça va mal finir. Anouilh dit ça dans « Antigone », il dit c'est formidable la tragédie, c'est commode, c'est facile.
Parce qu'on sait qu'on n'y échappera pas, c'est inéluctable et on sait que ça finira mal et moi je voulais ça.
Il fallait installer une tension, un mystère, un suspens malgré le fait que dès le départ on sait que ça finira mal.
Tous les personnages sont importants dans cette histoire. Il y a donc ces quatre personnages,
Guillaume et son fils puis Cécile et Raphaël, il y a aussi Agathe, le personnage absent de la mer, il y a même jusqu'à cette voisine que l'on voit passer et qui fait avancer le drame.
Peut être que le drame se joue aussi avec le personnage le plus anodin, le plus transparent de l'histoire ?
Mais c'est ça que je voulais. C'est comme des petits cailloux blanc que l'on sème mais on ne se rend pas compte que ce sont des cailloux blanc,
donc on suit ce fil-là sans savoir vraiment où l'on va, et en même temps dans cette histoire où tout le monde a une forme de culpabilité, où tout le monde a une forme de responsabilité,
j'avais envie que le personnage le plus pur, le plus inattendu, le plus discret, le plus charmant, finisse par se révéler peut-être le plus obscur où le plus violent,
Il faut toujours prendre par surprise, il faut toujours aller chercher ce à quoi on ne s'attend pas.
Il y a toujours ça dans les romans d'Agatha Christie. Le coupable est celui que vous soupçonniez le moins. J'avais envie de créer ce dispositif-là.
Pourquoi ne pas avoir mis de majuscule à « atlantique » sur votre titre ?
D'abord parce que logiquement une maison n'est pas vraiment atlantique et puis parce que atlantique c'est le contraire de pacifique, peut-être que cette maison n'est pas très paisible.
Merci Philippe Besson, et merci pour ce roman implacable, un vrai roman coup de poing, pour référence cinématographique,
je parlais tout-à-l'heure de Chabrol mais Hitchcock aurait bien aimé aussi, « La maison atlantique » de Philippe Besson c'est chez Julliard, merci.
Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre, Philippe Besson, « La maison atlantique », le décor est planté que ce soit avec ce dessin de Hopper que vous avez choisi pour la couverture ou par ce titre « la maison atlantique », d'ailleurs atlantique n'a pas de majuscule.
Nous sommes dans une petite station balnéaire dans une maison de vacances des années 20, un père et son fils de 17 ans qui se retrouvent pour les vacances.
Tout pourrait bien se passer et tout va mal se terminer. Quelle drôle d'histoire, pourquoi avoir eu l'idée de créer une confrontation entre un père et son fils ?
Philippe Besson :
Justement, parce que je n'avais jamais traité ce sujet là, j'ai souvent évoqué les amours qui ratent ou les deuils qu'il faut accomplir etc... mais je ne m'étais jamais vraiment intéressé à ces sentiments comme la rancoeur, la rancune, le désir de confrontation et de contradiction.
Et au fond, une forme de violence presque glaçante, donc je me suis dit « j'ai envie d'aller sur ce terrain là ». Et puis j'avais relu peu de temps avant « Bonjour tristesse » de Sagan et j'avais aimé ce dispositif avec l'été, la maison.
Dans « Bonjour tristesse » c'est un père et sa fille et ils sont dans la connivence. Pour moi c'est un père et son fils et ils sont dans la contradiction, et puis l'arrivée d'un intrus, d'un tiers.
Philippe Chauveau :
Dès le départ, on sait qu'il y aura un drame, ces deux personnages masculins ne s'entendent pas, le narrateur est le jeune homme, qui raconte l'histoire quelques années après, on ne connaitra pas son prénom, tous les autres personnages ont un prénom sauf lui.
Un jeune couple vient s'installer dans une maison de vacances à coté, les quatre personnages sont là pour que le drame soit parfait, François Busnel dans l'émission la Grande Librairie a dit que ça commençait comme du Sagan et que ça finissait comme du Chabrol, vous êtes d'accord ?
Philippe Besson :
Oui, ça m'a bien plu, parce que c'est une tragédie, les éléments de la tragédie sont là et moi je voulais que ce soit posé dès le départ. C'est à dire : on sait que ça va mal finir. Anouilh dit ça dans « Antigone », il dit c'est formidable la tragédie, c'est commode, c'est facile.
Parce qu'on sait qu'on n'y échappera pas, c'est inéluctable et on sait que ça finira mal et moi je voulais ça. Il fallait installer une tension, un mystère, un suspens malgré le fait que dès le départ on sait que ça finira mal.
Philippe Chauveau :
Tous les personnages sont importants dans cette histoire. Il y a donc ces quatre personnages, Guillaume et son fils puis Cécile et Raphaël, il y a aussi Agathe, le personnage absent de la mer, il y a même jusqu'à cette voisine que l'on voit passer et qui fait avancer le drame.
Peut être que le drame se joue aussi avec le personnage le plus anodin, le plus transparent de l'histoire ?
Philippe Besson :
Mais c'est ça que je voulais. C'est comme des petits cailloux blanc que l'on sème mais on ne se rend pas compte que ce sont des cailloux blanc, donc on suit ce fil-là sans savoir vraiment où l'on va, et en même temps dans cette histoire où tout le monde a une forme de culpabilité, où tout le monde a une forme de responsabilité, j'avais envie que le personnage le plus pur, le plus inattendu, le plus discret, le plus charmant, finisse par se révéler peut-être le plus obscur où le plus violent,
Il faut toujours prendre par surprise, il faut toujours aller chercher ce à quoi on ne s'attend pas. Il y a toujours ça dans les romans d'Agatha Christie. Le coupable est celui que vous soupçonniez le moins. J'avais envie de créer ce dispositif-là.
Philippe Chauveau :
Pourquoi ne pas avoir mis de majuscule à « atlantique » sur votre titre ?
Philippe Besson :
D'abord parce que logiquement une maison n'est pas vraiment atlantique et puis parce que atlantique c'est le contraire de pacifique, peut-être que cette maison n'est pas très paisible.
Philippe Chauveau :
Merci Philippe Besson, et merci pour ce roman implacable, un vrai roman coup de poing, pour référence cinématographique, je parlais tout-à-l'heure de Chabrol mais Hitchcock aurait bien aimé aussi, « La maison atlantique » de Philippe Besson c'est chez Julliard, merci.
Philippe Besson
La maison atlantique
L'avis du libraire 1'14C'est un livre qui m'a marqué pour la rentrée littéraire de janvier. C'est plus de la littérature que du thriller, c'est assez psychologique.
Le rythme est assez soutenu donc de ce coté là on pourrait le comparer au thriller américain mais c'est plus de la littérature.
On rentre très vite dans l'histoire, il y a ce coté très rapide dans l'écriture avec des phrases courtes et l'aspect psychologique.
C'est justement une patte que j'aime beaucoup au niveau de l'écriture, par exemple je pourrais le comparer à du Gaëlle Josse pour le coté psychologique,
c'est un style que je peux retrouver chez certains auteurs mais pas beaucoup non plus.
C'est une lecture facile, très bien écrite, on rentre vite dedans dès les premières pages, ça se conseille très facilement.
François Groff / Librairie: Le livre de la Tortue
C'est un livre qui m'a marqué pour la rentrée littéraire de janvier. C'est plus de la littérature que du thriller, c'est assez psychologique. Le rythme est assez soutenu donc de ce coté là on pourrait le comparer au thriller américain mais c'est plus de la littérature.
On rentre très vite dans l'histoire, il y a ce coté très rapide dans l'écriture avec des phrases courtes et l'aspect psychologique.
C'est justement une patte que j'aime beaucoup au niveau de l'écriture, par exemple je pourrais le comparer à du Gaëlle Josse pour le coté psychologique, c'est un style que je peux retrouver chez certains auteurs mais pas beaucoup non plus.
C'est une lecture facile, très bien écrite, on rentre vite dedans dès les premières pages, ça se conseille très facilement.