En quelques années Fabrice Humbert est devenu une valeur sûre de la nouvelle génération d'auteurs français.
Tout en continuant à enseigner, l'écriture est devenue, pour lui, vitale. Après Biographie d'un inconnu et Autoportraits en noir et blanc, le troisième roman de Fabrice Humbert fait froid dans le dos. L'Origine de la violence, c'est l'histoire de ce jeune prof, qui lors d'un voyage scolaire dans un camp de concentration découvre que son grand-père a été déporté, ce que lui avaient toujours caché ses proches. Partant...
Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - Présentation - Suite
Philippe Chauveau
Bonjour Fabrice Humbert, merci de nous recevoir pour Web TV Culture. L'Origine de la violence, c'est votre troisième roman. Comment l'écriture est-elle arrivée dans votre vie ?
Fabrice Humbert
Vers l'âge de dix-neuf ans avec vraiment l'intention d'écrire des livres. Avant en fait, j'ai très peu écrit. Moi en fait c'était surtout la lecture. J'étais vraiment immergé en permanence dans un monde imaginaire dont j'ai mis des années à sortir. Et puis je suis sorti de ma bulle et j'ai commencé à avoir un peu...
Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - Portrait - Suite
Philippe Chauveau
Fabrice Humbert, votre troisième roman aux éditions du Passage, L'Origine de la violence, c'est l'histoire de ce jeune professeur, qui en voyage scolaire avec ses élèves au camp de Buchenwald, tombe sur une photo d'un déporté qui ressemble étrangement à son père. Comment est née cette histoire?
Fabrice Humbert
L'histoire est née d'un voyage que j'avais fait avec mes élèves au camp de Buchenwald. On était entré dans le camp, et puis ensuite on est allé au musée de Buchenwald. Et là, on voyait des photos...
Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - Le livre - Suite
Jean-Christophe Millois
Librairie de Paris
7 à 11, place Clichy
75017 Paris
C'est une enquête familiale qui démarre à partir de la découverte d'une photo à Buchenwald. Un jeune prof dans le cadre d'un voyage scolaire voit une photo sur laquelle figure un prisonnier qui ressemble étrangement à son père.
Donc on comprend très bien que c'est le grand-père biologique et tout consiste maintenant pour le narrateur à comprendre pourquoi cet homme figure sur cette photo et pourquoi le grand-père qu'il connaît, le grand-père...
Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - L'avis du libraire - Suite
Fabrice Humbert
L'origine de la violence
Présentation 1'01Tout en continuant à enseigner, l'écriture est devenue, pour lui, vitale. Après Biographie d'un inconnu et Autoportraits en noir et blanc, le troisième roman de Fabrice Humbert fait froid dans le dos. L'Origine de la violence, c'est l'histoire de ce jeune prof, qui lors d'un voyage scolaire dans un camp de concentration découvre que son grand-père a été déporté, ce que lui avaient toujours caché ses proches. Partant de ce secret de famille, Fabrice Humbert nous offre un roman captivant où la quête identitaire est un parallèle de l'histoire. Un roman incisif, nerveux, écrit à la première personne, une description très détaillée, notamment du camp de Buchenwald, qui nous met volontairement mal à l'aise et au final une réflexion sur cette violence permanente dans laquelle l'homme semble se complaire.
L'Origine de la violence de Fabrice Humbert, un livre salué unanimement par la critique littéraire, un livre publié aux éditions du Passage. Fabrice Humbert est sur Web TV Culture.
Tout en continuant à enseigner, l'écriture est devenue, pour lui, vitale. Après Biographie d'un inconnu et Autoportraits en noir et blanc, le troisième roman de Fabrice Humbert fait froid dans le dos. L'Origine de la violence, c'est l'histoire de ce jeune prof, qui lors d'un voyage scolaire dans un camp de concentration découvre que son grand-père a été déporté, ce que lui avaient toujours caché ses proches. Partant de ce secret de famille, Fabrice Humbert nous offre un roman captivant où la quête identitaire est un parallèle de l'histoire. Un roman incisif, nerveux, écrit à la première personne, une description très détaillée, notamment du camp de Buchenwald, qui nous met volontairement mal à l'aise et au final une réflexion sur cette violence permanente dans laquelle l'homme semble se complaire.
L'Origine de la violence de Fabrice Humbert, un livre salué unanimement par la critique littéraire, un livre publié aux éditions du Passage. Fabrice Humbert est sur Web TV Culture.
Fabrice Humbert
L'origine de la violence
Portrait 4'06Bonjour Fabrice Humbert, merci de nous recevoir pour Web TV Culture. L'Origine de la violence, c'est votre troisième roman. Comment l'écriture est-elle arrivée dans votre vie ?
Fabrice Humbert
Vers l'âge de dix-neuf ans avec vraiment l'intention d'écrire des livres. Avant en fait, j'ai très peu écrit. Moi en fait c'était surtout la lecture. J'étais vraiment immergé en permanence dans un monde imaginaire dont j'ai mis des années à sortir. Et puis je suis sorti de ma bulle et j'ai commencé à avoir un peu plus de contact avec les gens et à partir de là je me suis mis à écrire. Je pense que j'ai fait mon premier livre lisible à vingt-cinq ans et puis j'ai publié mon premier livre vers vingt-sept, vingt-huit ans.
Philippe Chauveau
L'écriture, pour vous, c'est du plaisir, de la souffrance, un peu des deux ?
Fabrice Humbert
C'est pas de la souffrance et j'essaie d'éviter le plus possible dans ma vision de l'écriture des thèmes romantiques même si, pour l'écriture de L'Origine de la violence, je me suis aperçu que certains thèmes romantiques étaient finalement valables, et finalement je me suis rendu compte que c'est quand même en me livrant le plus possible, même si c'est sous divers masques, dans L'Origine de la violence, que j'ai réussi à toucher les gens.
Philippe Chauveau
Lorsque vous disiez qu'enfant vous étiez dans un monde imaginaire, est-ce que le fait d'enseigner, c'est une façon d'être dans le monde réel ?
Fabrice Humbert
J'ai vu les milieux les plus favorisés comme les plus défavorisés du pays, et ça a été un choc social, l'enseignement pour moi. J'ai vraiment découvert énormément de choses. Je me suis retrouvé il y a quelques années au lycée franco-allemand qui est lui-même un espace en marge. On est dans un lycée international, c'est-à-dire qu'on a pas les mêmes règles, pas les mêmes programmes, on travaille de façon un peu différente et on fait tout nous-même. C'est-à-dire que finalement de phénomène de marginalité – marginalité très relative, mais tout de même marginalité que j'ai très souvent connue dans ma vie - je l'ai retrouvé au lycée franco-allemand.
Philippe Chauveau
Derrière vous, votre bibliothèque, et c'est là qu'on constate que vous êtes éclectique. Les auteurs qui vous ont marqué, les auteurs que vous aimez retrouver régulièrement, dans lesquels vous vous plongez avec plaisir ?
Fabrice Humbert
J'aime beaucoup Philip Roth par exemple, je trouve que ce qu'il a fait de tout à fait étonnant, c'est de réussir plusieurs chefs d'oeuvre à la suite. Avant, la vie était simple, j'aimais Céline, Hugo, Balzac, voilà, c'était simple et en parallèle il y avait tous les souvenirs d'enfance qui m'ont beaucoup marqué, les romans d'aventure, Jack London, Robinson Crusoé, Jules Verne. J'ai toujours eu ce double intérêt pour la littérature classique et la littérature proprement romanesque.
Philippe Chauveau
Si vous deviez vous définir en quelques mots.
Fabrice Humbert
Je dirais que moi je suis vraiment pas fini. Et par ailleurs, vous voyez, dans les livres que je fais, il y a quand même une part de mise en scène de moi-même qui fait que je suis beaucoup traversé de fiction. Il y a une figure, par exemple, qui me passionne, c'est la mythomanie, ce que je ne suis pas du tout, mais néanmoins, ça traduit quand même le fait est que je pense qu'il y a pas mal de fiction chez les gens, ils s'inventent un peu eux-mêmes. Par exemple, j'avais été passionné par L'Adversaire de Carrère. Il a fait un roman, c'est exactement au centre de mes interrogations sur la part de fiction qui existe en chacun de nous. C'est pour ça que je peux pas me définir, c'est parce qu'il y a vraiment une fiction importante en moi, qui est du domaine du rêve, mais aussi de la création de soi, de l'invention de soi.
Philippe Chauveau
Merci beaucoup, Fabrice Humbert, votre troisième roman, L'Origine de la violence, c'est au éditions du Passage.
Bonjour Fabrice Humbert, merci de nous recevoir pour Web TV Culture. L'Origine de la violence, c'est votre troisième roman. Comment l'écriture est-elle arrivée dans votre vie ?
Fabrice Humbert
Vers l'âge de dix-neuf ans avec vraiment l'intention d'écrire des livres. Avant en fait, j'ai très peu écrit. Moi en fait c'était surtout la lecture. J'étais vraiment immergé en permanence dans un monde imaginaire dont j'ai mis des années à sortir. Et puis je suis sorti de ma bulle et j'ai commencé à avoir un peu plus de contact avec les gens et à partir de là je me suis mis à écrire. Je pense que j'ai fait mon premier livre lisible à vingt-cinq ans et puis j'ai publié mon premier livre vers vingt-sept, vingt-huit ans.
Philippe Chauveau
L'écriture, pour vous, c'est du plaisir, de la souffrance, un peu des deux ?
Fabrice Humbert
C'est pas de la souffrance et j'essaie d'éviter le plus possible dans ma vision de l'écriture des thèmes romantiques même si, pour l'écriture de L'Origine de la violence, je me suis aperçu que certains thèmes romantiques étaient finalement valables, et finalement je me suis rendu compte que c'est quand même en me livrant le plus possible, même si c'est sous divers masques, dans L'Origine de la violence, que j'ai réussi à toucher les gens.
Philippe Chauveau
Lorsque vous disiez qu'enfant vous étiez dans un monde imaginaire, est-ce que le fait d'enseigner, c'est une façon d'être dans le monde réel ?
Fabrice Humbert
J'ai vu les milieux les plus favorisés comme les plus défavorisés du pays, et ça a été un choc social, l'enseignement pour moi. J'ai vraiment découvert énormément de choses. Je me suis retrouvé il y a quelques années au lycée franco-allemand qui est lui-même un espace en marge. On est dans un lycée international, c'est-à-dire qu'on a pas les mêmes règles, pas les mêmes programmes, on travaille de façon un peu différente et on fait tout nous-même. C'est-à-dire que finalement de phénomène de marginalité – marginalité très relative, mais tout de même marginalité que j'ai très souvent connue dans ma vie - je l'ai retrouvé au lycée franco-allemand.
Philippe Chauveau
Derrière vous, votre bibliothèque, et c'est là qu'on constate que vous êtes éclectique. Les auteurs qui vous ont marqué, les auteurs que vous aimez retrouver régulièrement, dans lesquels vous vous plongez avec plaisir ?
Fabrice Humbert
J'aime beaucoup Philip Roth par exemple, je trouve que ce qu'il a fait de tout à fait étonnant, c'est de réussir plusieurs chefs d'oeuvre à la suite. Avant, la vie était simple, j'aimais Céline, Hugo, Balzac, voilà, c'était simple et en parallèle il y avait tous les souvenirs d'enfance qui m'ont beaucoup marqué, les romans d'aventure, Jack London, Robinson Crusoé, Jules Verne. J'ai toujours eu ce double intérêt pour la littérature classique et la littérature proprement romanesque.
Philippe Chauveau
Si vous deviez vous définir en quelques mots.
Fabrice Humbert
Je dirais que moi je suis vraiment pas fini. Et par ailleurs, vous voyez, dans les livres que je fais, il y a quand même une part de mise en scène de moi-même qui fait que je suis beaucoup traversé de fiction. Il y a une figure, par exemple, qui me passionne, c'est la mythomanie, ce que je ne suis pas du tout, mais néanmoins, ça traduit quand même le fait est que je pense qu'il y a pas mal de fiction chez les gens, ils s'inventent un peu eux-mêmes. Par exemple, j'avais été passionné par L'Adversaire de Carrère. Il a fait un roman, c'est exactement au centre de mes interrogations sur la part de fiction qui existe en chacun de nous. C'est pour ça que je peux pas me définir, c'est parce qu'il y a vraiment une fiction importante en moi, qui est du domaine du rêve, mais aussi de la création de soi, de l'invention de soi.
Philippe Chauveau
Merci beaucoup, Fabrice Humbert, votre troisième roman, L'Origine de la violence, c'est au éditions du Passage.
Fabrice Humbert
L'origine de la violence
Le livre 4'39Fabrice Humbert, votre troisième roman aux éditions du Passage, L'Origine de la violence, c'est l'histoire de ce jeune professeur, qui en voyage scolaire avec ses élèves au camp de Buchenwald, tombe sur une photo d'un déporté qui ressemble étrangement à son père. Comment est née cette histoire?
Fabrice Humbert
L'histoire est née d'un voyage que j'avais fait avec mes élèves au camp de Buchenwald. On était entré dans le camp, et puis ensuite on est allé au musée de Buchenwald. Et là, on voyait des photos des dignitaires du camp et puis de certains déportés. L'une de ces photos était celle de Wagner, Karl Wagner, le médecin du camp et puis on voyait qu'ensuite il s'était suicidé en 1958. Le fait que le bourreau ait le même nom que mon grand-père, qu'un victime déportée, ça m'a frappé, et c'est comme ça qu'est né le livre.
Le premier titre que j'avais pour L'Origine de la violence c'était La Chute de la nation européenne. Et je me suis rendu compte que le vrai projet finalement c'était de revenir à la question de cette violence intime, la violence intime d'un être, le narrateur qui a des origines dans ce meurtre collectif, justement.
Philippe Chauveau
Jusqu'où êtes-vous présent dans le livre?
Fabrice Humbert
Justement il y a pas de décision. Pour moi évidemment, je sais à peu près ce qui est de l'ordre du réel et puis ce qui est de l'ordre de la fiction, mais c'est tellement mêlé que même moi parfois je ne me souviens plus très bien et dans certaines interviews j'utilise les noms réels au lieu des noms du roman. Et pour le lecteur c'est évidemment bien pire, pour lui c'est indécidable.
Philippe Chauveau
La vie de ce livre, aujourd'hui, c'est aussi une diffusion internationale ?
Fabrice Humbert
C'est surtout un agent étranger qui effectivement est très connu dans le monde entier, qui est monsieur Nurnberg, celui-là même qui a accompagné Les Bienveillantes et qui est effectivement à même de répandre le livre dans le monde entier.
Philippe Chauveau
L'action principale du livre se passe bien sûr pendant la Seconde Guerre Mondiale, mais en même temps le narrateur est un homme d'aujourd'hui, de l'année 2009. C'est important pour vous de ressituer l'action dans notre époque pour montrer que finalement tout est toujours possible, que cette violence elle est contemporaine ?
Fabrice Humbert
C'est le coeur du projet. C'est vraiment que ce ne soit pas un livre sur la Seconde Guerre Mondiale mais un livre sur l'expérience de la Seconde Guerre Mondiale et sa mémoire. Moi je suis de la troisième génération après ces événements, beaucoup de choses se sont déroulées depuis, et c'est pour ça que je ne pouvais pas parler simplement de la Seconde Guerre Mondiale, même si le sujet est énorme, dont en plus je n'ai pas été le témoin direct. Donc c'était vraiment la Seconde Guerre Mondiale et les suites, c'est-à-dire les trois générations de la mémoire. C'était pas forcément attirer l'attention sur le fait que tout est toujours possible, mais sur le fait que cette violence de toute façon est totalement endémique.
Philippe Chauveau
Lorsque l'on vous entend parler, on a l'impression que vous êtes un peu désabusé, et finalement le livre dégage quand même quelque part de l'espoir.
Fabrice Humbert
C'est pas vraiment être désabusé, c'est simplement ce que j'estime être de la lucidité sur notre nature, et effectivement, ça n'interdit pas l'optimisme et l'espoir, parce qu'on sait qu'il y a toujours des moyens d'en sortir, c'est-à-dire qu'on passe par le meurtre mais on essaie aussi d'en sortir. C'est exactement ce qui a été le cas pendant la Seconde Guerre Mondiale. Après tout on est sorti de la Seconde Guerre Mondiale et on a essayé de créer des institutions pour ne plus revenir dans cette forme de massacre. Donc il y a toujours, oui, une volonté de dominer cette violence. Mais le fait est que je ne dirais pas du tout que ce soit un livre négatif ou pessimiste. Je dirais que c'est un livre, je ne sais pas s'il est optimiste, mais je dirais qu'il dégage une certaine énergie.
Philippe Chauveau
Merci beaucoup Fabrice Humbert, L'Origine de la violence, c'est votre troisième roman, et c'est aux éditions du Passage.
Fabrice Humbert, votre troisième roman aux éditions du Passage, L'Origine de la violence, c'est l'histoire de ce jeune professeur, qui en voyage scolaire avec ses élèves au camp de Buchenwald, tombe sur une photo d'un déporté qui ressemble étrangement à son père. Comment est née cette histoire?
Fabrice Humbert
L'histoire est née d'un voyage que j'avais fait avec mes élèves au camp de Buchenwald. On était entré dans le camp, et puis ensuite on est allé au musée de Buchenwald. Et là, on voyait des photos des dignitaires du camp et puis de certains déportés. L'une de ces photos était celle de Wagner, Karl Wagner, le médecin du camp et puis on voyait qu'ensuite il s'était suicidé en 1958. Le fait que le bourreau ait le même nom que mon grand-père, qu'un victime déportée, ça m'a frappé, et c'est comme ça qu'est né le livre.
Le premier titre que j'avais pour L'Origine de la violence c'était La Chute de la nation européenne. Et je me suis rendu compte que le vrai projet finalement c'était de revenir à la question de cette violence intime, la violence intime d'un être, le narrateur qui a des origines dans ce meurtre collectif, justement.
Philippe Chauveau
Jusqu'où êtes-vous présent dans le livre?
Fabrice Humbert
Justement il y a pas de décision. Pour moi évidemment, je sais à peu près ce qui est de l'ordre du réel et puis ce qui est de l'ordre de la fiction, mais c'est tellement mêlé que même moi parfois je ne me souviens plus très bien et dans certaines interviews j'utilise les noms réels au lieu des noms du roman. Et pour le lecteur c'est évidemment bien pire, pour lui c'est indécidable.
Philippe Chauveau
La vie de ce livre, aujourd'hui, c'est aussi une diffusion internationale ?
Fabrice Humbert
C'est surtout un agent étranger qui effectivement est très connu dans le monde entier, qui est monsieur Nurnberg, celui-là même qui a accompagné Les Bienveillantes et qui est effectivement à même de répandre le livre dans le monde entier.
Philippe Chauveau
L'action principale du livre se passe bien sûr pendant la Seconde Guerre Mondiale, mais en même temps le narrateur est un homme d'aujourd'hui, de l'année 2009. C'est important pour vous de ressituer l'action dans notre époque pour montrer que finalement tout est toujours possible, que cette violence elle est contemporaine ?
Fabrice Humbert
C'est le coeur du projet. C'est vraiment que ce ne soit pas un livre sur la Seconde Guerre Mondiale mais un livre sur l'expérience de la Seconde Guerre Mondiale et sa mémoire. Moi je suis de la troisième génération après ces événements, beaucoup de choses se sont déroulées depuis, et c'est pour ça que je ne pouvais pas parler simplement de la Seconde Guerre Mondiale, même si le sujet est énorme, dont en plus je n'ai pas été le témoin direct. Donc c'était vraiment la Seconde Guerre Mondiale et les suites, c'est-à-dire les trois générations de la mémoire. C'était pas forcément attirer l'attention sur le fait que tout est toujours possible, mais sur le fait que cette violence de toute façon est totalement endémique.
Philippe Chauveau
Lorsque l'on vous entend parler, on a l'impression que vous êtes un peu désabusé, et finalement le livre dégage quand même quelque part de l'espoir.
Fabrice Humbert
C'est pas vraiment être désabusé, c'est simplement ce que j'estime être de la lucidité sur notre nature, et effectivement, ça n'interdit pas l'optimisme et l'espoir, parce qu'on sait qu'il y a toujours des moyens d'en sortir, c'est-à-dire qu'on passe par le meurtre mais on essaie aussi d'en sortir. C'est exactement ce qui a été le cas pendant la Seconde Guerre Mondiale. Après tout on est sorti de la Seconde Guerre Mondiale et on a essayé de créer des institutions pour ne plus revenir dans cette forme de massacre. Donc il y a toujours, oui, une volonté de dominer cette violence. Mais le fait est que je ne dirais pas du tout que ce soit un livre négatif ou pessimiste. Je dirais que c'est un livre, je ne sais pas s'il est optimiste, mais je dirais qu'il dégage une certaine énergie.
Philippe Chauveau
Merci beaucoup Fabrice Humbert, L'Origine de la violence, c'est votre troisième roman, et c'est aux éditions du Passage.
Fabrice Humbert
L'origine de la violence
L'avis du libraire 1'21Jean-Christophe Millois
Librairie de Paris
7 à 11, place Clichy
75017 Paris
C'est une enquête familiale qui démarre à partir de la découverte d'une photo à Buchenwald. Un jeune prof dans le cadre d'un voyage scolaire voit une photo sur laquelle figure un prisonnier qui ressemble étrangement à son père.
Donc on comprend très bien que c'est le grand-père biologique et tout consiste maintenant pour le narrateur à comprendre pourquoi cet homme figure sur cette photo et pourquoi le grand-père qu'il connaît, le grand-père qui a éduqué son père est si différent physiquement.
Donc il y a trois enquêtes ; il y a l'enquête historique avec un grand « H », il y a l'enquête sur la famille et une enquête personnelle pour le narrateur.
L'aspect extérieur en fait un livre très dur, très dur d'approche, avec un sujet, bien évidemment, extrêmement dur. Le titre lui-même est brutal, « L'Origine de la violence », et la couverture est sombre, noir et rouge. Or, c'est un livre qui déploie, qui a une énergie en lui extrêmement forte, dans l'écriture, dans l'histoire, et puis dans le fond, dans ce qu'il a à dire. Il y a quelque chose qui est très très bien tenu tout au long du livre.
Il y a des écrivains, des jeunes écrivains qui sont en train de créer une génération. Ces écrivains-là prennent en charge l'Histoire avec un grand « H ». Ils sont à la fois impliqués dans une histoire personnelle mais aussi ils prennent en compte l'histoire de leur pays, ça donne quelque chose de très très puissant en général.
Jean-Christophe Millois
Librairie de Paris
7 à 11, place Clichy
75017 Paris
C'est une enquête familiale qui démarre à partir de la découverte d'une photo à Buchenwald. Un jeune prof dans le cadre d'un voyage scolaire voit une photo sur laquelle figure un prisonnier qui ressemble étrangement à son père.
Donc on comprend très bien que c'est le grand-père biologique et tout consiste maintenant pour le narrateur à comprendre pourquoi cet homme figure sur cette photo et pourquoi le grand-père qu'il connaît, le grand-père qui a éduqué son père est si différent physiquement.
Donc il y a trois enquêtes ; il y a l'enquête historique avec un grand « H », il y a l'enquête sur la famille et une enquête personnelle pour le narrateur.
L'aspect extérieur en fait un livre très dur, très dur d'approche, avec un sujet, bien évidemment, extrêmement dur. Le titre lui-même est brutal, « L'Origine de la violence », et la couverture est sombre, noir et rouge. Or, c'est un livre qui déploie, qui a une énergie en lui extrêmement forte, dans l'écriture, dans l'histoire, et puis dans le fond, dans ce qu'il a à dire. Il y a quelque chose qui est très très bien tenu tout au long du livre.
Il y a des écrivains, des jeunes écrivains qui sont en train de créer une génération. Ces écrivains-là prennent en charge l'Histoire avec un grand « H ». Ils sont à la fois impliqués dans une histoire personnelle mais aussi ils prennent en compte l'histoire de leur pays, ça donne quelque chose de très très puissant en général.