L'écriture comme une respiration, telle pourrait être la devise de Stéphanie Hochet qui depuis toujours ressent le besoin des mots et de la syntaxe comme indispensable à sa vie. Fascinée par la littérature anglaise, Stéphanie Hochet a suivi des études littéraires, aboutissant à une maitrise sur le théâtre élisabéthain.En 2001, elle a 26 ans lorsqu'elle publie son premier roman « Moutarde douce », révélateur de ce que sera le style de Stéphanie Hochet. Par une écriture ciselée, rapide, à la fois contemporaine et...
William de Stéphanie Hochet - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Stéphanie Hochet, « L'animal et son biographe », c'est votre actualité aux éditions Rivages. C'est déjà votre douzième titre et cette aventure littéraire a commencé en 2004 avec « Moutarde douce », mais la littérature a toujours fait partie de votre univers, je crois même que vous êtes passionnée de littérature anglaise notamment Shakespeare.
Stéphanie Hochet :
Oui, c'était ma formation en tant qu'étudiante. A un moment j'ai du choisir quand j'étais en lettre anglaise et j'ai...
William de Stéphanie Hochet - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Dans ce qui est votre douzième titre Stéphanie Hochet, nous allons suivre une jeune romancière qui vous ressemble beaucoup. Cette romancière est invitée à quitter sa grande ville pour rejoindre la région de Cahors pour aller rencontrer ses lecteurs en librairie. Ce sont des choses que vous connaissez puisque vous êtes vous-même sollicitée. Au début, tout se passe bien pour cette jeune romancière et puis très vite on sent que ça va déraper. Qui est-elle cette jeune romancière ? En quoi vous...
William de Stéphanie Hochet - Livre - Suite
Stéphanie Hochet
L'animal et son biographe
Présentation 2'02L'écriture comme une respiration, telle pourrait être la devise de Stéphanie Hochet qui depuis toujours ressent le besoin des mots et de la syntaxe comme indispensable à sa vie. Fascinée par la littérature anglaise, Stéphanie Hochet a suivi des études littéraires, aboutissant à une maitrise sur le théâtre élisabéthain.
En 2001, elle a 26 ans lorsqu'elle publie son premier roman « Moutarde douce », révélateur de ce que sera le style de Stéphanie Hochet. Par une écriture ciselée, rapide, à la fois contemporaine et travaillée, elle regarde le monde et ausculte la société, y révélant le moindre de nos travers. La survie, la lutte et le pouvoir sont au cœur de ses préoccupations et si elle n'hésite pas à glisser de la dérision dans son récit, son propos se veut toujours réfléchi, invitant le lecteur à l'introspection et à la réflexion.
Avec son nouveau roman « L'animal et son biographe », Stéphanie Hochet met en scène une jeune romancière qui pourrait être elle. La jeune femme, urbaine jusqu'au bout des ongles, est invitée à une série de rencontres en librairies et en médiathèques dans les bourgades d'une province française. Loin de ses repères, la romancière doit composer. Commencé avec beaucoup d'ironie, le ton du livre change dès que la jeune femme croise le chemin d'un notable, le maire d'une petite ville, porteur d'un projet incroyable dans lequel il souhaite entrainer l'écrivain. Entre fascination et dégoût, l'héroïne parviendra-t-elle à déjouer le piège qu'on lui tend ?
Reprenant le thème du Minotaure, revenant sur la symbolique animale abordée dans de précédents titres, le nouveau roman de Stéphanie Hochet est brillant, de par l'originalité du sujet, le traitement de l'intrigue mais aussi, bien sûr, par cette écriture subtile qui fait le talent de l'auteur.
« L'animal et son biographe » de Stéphanie Hochet est publié aux éditions Rivages.
Stéphanie Hochet
L'animal et son biographe
Portrait 6'42Philippe Chauveau :
Bonjour Stéphanie Hochet, « L'animal et son biographe », c'est votre actualité aux éditions Rivages. C'est déjà votre douzième titre et cette aventure littéraire a commencé en 2004 avec « Moutarde douce », mais la littérature a toujours fait partie de votre univers, je crois même que vous êtes passionnée de littérature anglaise notamment Shakespeare.
Stéphanie Hochet :
Oui, c'était ma formation en tant qu'étudiante. A un moment j'ai du choisir quand j'étais en lettre anglaise et j'ai choisi cette partie de l'histoire donc l'époque élisabéthaine, qui est très riche, très flamboyante, très insolente et ça me parlait beaucoup. C'est une période qui m'a permis de voyager.
Philippe Chauveau :
C'était un clin d'oeil lorsque vous avez publié récemment « Un roman anglais » ?
Stéphanie Hochet :
C'est plus qu'un clin d'oeil, c'est un hommage à la littérature anglaise, à Emily Brontë, à Emily Dickinson ! La littérature anglaise c'est celle qui m'a formée en tant qu'auteur.
Philippe Chauveau :
Que ce soit la littérature anglais ou française, pour vous le livre c'est un voyage ?
Stéphanie Hochet :
Oui et c'est ce qui me donne envie d'écrire et d'explorer des univers différents à chaque fois et c'est ce qui me donne l'audace parfois de placer mes intrigues à l'étranger. J'ai l'impression de m'infiltrer dans des univers qui sont à priori loin de moi, mais que j'ai envie de découvrir.
Philippe Chauveau :
Malgré vos références à la littérature anglaise, votre écriture est résolument contemporaine, vous avez les deux pieds dans votre époque et il me semble qu'il y a une sorte de fil rouge avec cet humour noir, ce regard cynique sur notre monde.
Stéphanie Hochet :
Je dirais plus sarcastique que cynique. Je n'aime pas forcément le mépris que certains ont pour leurs personnages, mais j'aime bien me moquer de la narratrice qui me ressemble beaucoup dans ce livre et j'aime taquiner mes personnages, mais pas avec du mépris. Le travail de l'écrivain s'est d'être lucide et d'avoir les yeux grands ouverts à la fois sur ses personnages et aussi son époque.
Philippe Chauveau :
Dans ce roman « L'animal et son biographe » tout démarre par une jeune romancière qui est invitée à rencontrer ses lecteurs en libraire et dans des campings aussi. Justement vous en tant que romancière, quelle relation avez-vous avec le public ?
Stéphanie Hochet
Alors j'ai un petit groupe de lecteurs fidèles qui sera là à chacun de mes livres et je les aime beaucoup. Après il y a des gens qu'on rencontre dans des festivals et c'est très intéressant car j'en parle dans le début du livre parce que j'ai fait l'expérience de ce moment où l'on vient parler de son livre devant un public. Parfois il 'agit d'un public de curieux et à d'autres moments se sont des lecteurs que l'on à jamais vus mais qui se sont emparés du livre et qui parfois nous demandent de nous justifier sur nos choix. Pourquoi avoir utiliser tel ou tel mot, expliquer pourquoi tel personnage à fait ça etc.
Philippe Chauveau :
A quel moment prenez-vous le plus de plaisir, lorsque vous êtes seule à l'écriture ou justement au moment du passage avec les lecteurs ?
Stéphanie Hochet
Les deux sont des moments de plaisir, mais l'écriture c'est quand même autre chose. On est dans une immersion beaucoup plus profonde et dans un monde assez exaltant quand même.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Stéphanie Hochet aux éditions Rivages, ça s'appelle «L'animal et son biographe ».
Stéphanie Hochet
L'animal et son biographe
Livre 6'53Philippe Chauveau :
Dans ce qui est votre douzième titre Stéphanie Hochet, nous allons suivre une jeune romancière qui vous ressemble beaucoup. Cette romancière est invitée à quitter sa grande ville pour rejoindre la région de Cahors pour aller rencontrer ses lecteurs en librairie. Ce sont des choses que vous connaissez puisque vous êtes vous-même sollicitée. Au début, tout se passe bien pour cette jeune romancière et puis très vite on sent que ça va déraper. Qui est-elle cette jeune romancière ? En quoi vous ressemble-t-elle ?
Stéphanie Hochet :
C'est vrai qu'elle me ressemble beaucoup contrairement à mes livres précédent et j'avais envie de parler du métier d'écrivain, qui est assez éloigné de ce que les gens imagent. Les gens imaginent peut-être un métier confortable et glorieux alors qu'on voit que la vie de la plupart des écrivains est de cachetonner à droite et à gauche, faire des festivals, essayer de s'en sortir et rencontrer son public. C'est un exercice de modestie aussi, parce qu'on s'aperçoit que la plupart des gens ne vous connaisse pas, mais ce n'est pas grave.
Philippe Chauveau :
Les premières pages sont savoureuses parce que cette jeune romancière est plutôt urbaine et puis là elle s'en va dans le Lot, elle y va pour faire le job sans grand intérêt et puis petit à petit le piège va se retourner. Comme vous le disiez le mépris va venir des gens qui vont venir la rencontrer en se demandant qui est cette jeune femme. Et cette romancière va se retrouver perdue au milieu de cette nature sauvage. Pourquoi avoir choisi cette région du Lot ?
Stéphanie Hochet :
Parce que c'est une région magnifique et que j'ai pu le constater. Et en même temps c'est un territoire très isolé, par exemple c'est très compliqué quand on conduit pas, de se rendre d'un village à un autre. Parfois le portable ne passe pas. Et j'ai trouvé ça intéressant d'isoler mon personnage pour ensuite voir comment elle allait réagir.
Philippe Chauveau :
Ce qui est intéressant c'est que cette romancière va perdre un peu ses repères puisqu'elle se retrouve isolée dans cette campagne, ce qui pourrait lui donner des idées de romans, au contraire elle n'y arrive pas et cette nature devient presque oppressante pour elle.
Stéphanie Hochet :
Oui et à un moment elle se retrouve dans une maison, elle est invitée par des gens qui viennent et disparaissent et elle se rend compte qu'elle est toute seule et qu'elle ne peut pas s'échapper. Donc là on a tout pour créer ce sentiment d'oppression.
Philippe Chauveau :
Et cette romancière va un jour se retrouver dans une petite commune avec le Maire qui l'accueille et qui va lui proposer un projet assez surréaliste, à savoir s'intéresser aux aurochs et elle va devoir choisir.
Stéphanie Hochet :
Oui, mais elle a pas non plus vraiment le choix, car elle n'arrive pas à s'enfuir de cette région et quand elle rencontre ce Maire à fort caractère, elle n'ose pas trop s'exprimer devant lui. Il la flatte au début et progressivement elle va se rendre compte qu'elle est là mais qu'elle ne peut pas faire grand chose à part écrire et elle va un peu tomber amoureuse du sujet.
Philippe Chauveau :
Alors je ne peux m'empêcher de vous poser cette question : il s'agit d'une jeune romancière invitée dans un salon, dans une petite commune au fin fond du Lot, vous avez été invitée en province pour venir parler de ce livre
Stéphanie Hochet :
Pas encore ! Mais j'espère que je le serai je n'ai pas peur. J'ai déjà un premier lecteur de la région et il ne m'en a pas voulu donc j'espère que ça continuera.
Philippe Chauveau :
En tous cas voilà un livre qui se lit comme une fable, une belle écriture, un très bon livre de Stéphanie Hochet. « L'animal et son biographe » est publié chez Rivages.