Vous souvenez-vous de cette sombre histoire de Pauline Dubuisson, cette jeune femme qui en 1950, tua son fiancé d'un coup de revolver ? Ce crime passionnel inspira à Henri-Georges Clouzot le film « La vérité » avec Brigitte Bardot dans le rôle principal.Mais qui était-elle cette Pauline Dubuisson, quelles furent ses motivations, pourquoi a-t-elle été vilipendée, jetée dans la boue, au point de mettre fin à ses jours des années plus tard ?S'emparant de ce personnage et de cette histoire, Jean-Luc Seigle publie chez...
Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Jean-Luc Seigle, votre actualité aux éditions Flammarion « Je vous écris dans le noir ». C'est votre cinquième romans mais on vous connaît aussi en tant que dramaturge et scénariste. Si vous deviez vous définir, que diriez-vous ?Jean-Luc Seigle :Je me plais à dire que je suis un auteur du XIX ème siècle .Philippe Chauveau :Vous ne faites pas votre âge!Jean-Luc Seigle :C'est ça qui est intéressant justement, dans le sens où je m'intéresse à plusieurs formes de l'écriture. Je pense que...
Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Dans votre cinquième roman Jean-Luc Seigle « Je vous écris dans le noir », vous vous emparez d'un personnage qui a été sous les feux de l'actualité à la fin des années 40, c'est Pauline Dubuisson. Je me permets de brièvement rappeler les faits. Pauline Dubuisson a une vingtaine d'années, elle tue son fiancé d'un coup de revolver. C'est la vindicte populaire, tout le monde s'empare de son histoire. Henry-George Clouzot fait un film « La vérité » avec Brigitte Bardot. Pauline est emprisonnée, à...
Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle - Le livre - Suite
Didier CoviauxLe comptoir des mots239 rue des Pyrénées75020 ParisFrance01 47 97 65 40J'ai beaucoup aimé le roman de Jean-Luc Seigle, déjà c'est une découverte, j'ai découvert son écriture qui est vraiment magnifique et sensible. Et puis j'ai aimé ce livre parce que j'ai appris beaucoup de choses sur une période que je n'ai pas connue.Sur un personnage qui a vraiment existé et qui a inspiré le film « La vérité » de Cluzot, que j'avais vu et je n'avais pas du tout compris qu'il s'agissais de Pauline Dubuisson,...
Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle - L'avis du libraire - Suite
Jean-Luc Seigle
Je vous écris dans le noir
Présentation 1'56Vous souvenez-vous de cette sombre histoire de Pauline Dubuisson, cette jeune femme qui en 1950, tua son fiancé d'un coup de revolver ? Ce crime passionnel inspira à Henri-Georges Clouzot le film « La vérité » avec Brigitte Bardot dans le rôle principal.
Mais qui était-elle cette Pauline Dubuisson, quelles furent ses motivations, pourquoi a-t-elle été vilipendée, jetée dans la boue, au point de mettre fin à ses jours des années plus tard ?
S'emparant de ce personnage et de cette histoire, Jean-Luc Seigle publie chez Flammarion « Je vous écris dans le noir ». Dramaturge, Jean-Luc Seigle est aussi scénariste et dialoguiste pour la télévision. On lui doit notamment le récent téléfilm « Une passion coupable ».
S'il est prolixe pour le théâtre ou la télévision, c'est plus tard que Jean-Luc Seigle arrive au roman, en 2001 avec « La nuit dépeuplée ».
Pudique, toute en retenue, son écriture raconte souvent la famille, la guerre, le couple. Et derrière le roman, sans doute l'auteur se dévoile-t-il un peu, lui qui a été élevé dans un milieu rural par une grand-mère communiste et un grand-père ancien soldat de 14.
Après « Le sacre de l'enfant mort » ou « En vieillissant les hommes pleurent », avec ce nouveau roman « Je vous écris dans le noir », Jean-Luc Seigle nous raconte l'histoire d'une femme broyée par le destin, prise au piège d'une famille trop aimante ou mal aimante
et qui ne trouva que le crime comme échappatoire. Écrit à la première personne, Pauline Dubuisson se raconte et tente de s'expliquer. Et vous, comment l'auriez-vous jugée ?
Gros coup de cœur pour ce roman qui au-delà du personnage central interroge aussi sur la difficulté de rendre justice. « Je vous écris dans le noir » de Jean-Luc Seigle aux éditions Flammarion. Jean-Luc Seigle est sur WTC.
Vous souvenez-vous de cette sombre histoire de Pauline Dubuisson, cette jeune femme qui en 1950, tua son fiancé d'un coup de revolver ? Ce crime passionnel inspira à Henri-Georges Clouzot le film « La vérité » avec Brigitte Bardot dans le rôle principal.
Mais qui était-elle cette Pauline Dubuisson, quelles furent ses motivations, pourquoi a-t-elle été vilipendée, jetée dans la boue, au point de mettre fin à ses jours des années plus tard ?
S'emparant de ce personnage et de cette histoire, Jean-Luc Seigle publie chez Flammarion « Je vous écris dans le noir ». Dramaturge, Jean-Luc Seigle est aussi scénariste et dialoguiste pour la télévision. On lui doit notamment le récent téléfilm « Une passion coupable ».
S'il est prolixe pour le théâtre ou la télévision, c'est plus tard que Jean-Luc Seigle arrive au roman, en 2001 avec « La nuit dépeuplée ».
Pudique, toute en retenue, son écriture raconte souvent la famille, la guerre, le couple. Et derrière le roman, sans doute l'auteur se dévoile-t-il un peu, lui qui a été élevé dans un milieu rural par une grand-mère communiste et un grand-père ancien soldat de 14.
Après « Le sacre de l'enfant mort » ou « En vieillissant les hommes pleurent », avec ce nouveau roman « Je vous écris dans le noir », Jean-Luc Seigle nous raconte l'histoire d'une femme broyée par le destin, prise au piège d'une famille trop aimante ou mal aimante
et qui ne trouva que le crime comme échappatoire. Écrit à la première personne, Pauline Dubuisson se raconte et tente de s'expliquer. Et vous, comment l'auriez-vous jugée ?
Gros coup de cœur pour ce roman qui au-delà du personnage central interroge aussi sur la difficulté de rendre justice. « Je vous écris dans le noir » de Jean-Luc Seigle aux éditions Flammarion. Jean-Luc Seigle est sur WTC.
Jean-Luc Seigle
Je vous écris dans le noir
Portrait 5'10Bonjour Jean-Luc Seigle, votre actualité aux éditions Flammarion « Je vous écris dans le noir ». C'est votre cinquième romans mais on vous connaît aussi en tant que dramaturge et scénariste. Si vous deviez vous définir, que diriez-vous ?
Je me plais à dire que je suis un auteur du XIX ème siècle .
Vous ne faites pas votre âge!
C'est ça qui est intéressant justement, dans le sens où je m'intéresse à plusieurs formes de l'écriture. Je pense que si Balzac ou Flaubert vivaient aujourd'hui ils écriraient des scénarios, c'est sûr et certain. Il y avait cette volonté au XIX ème d'explorer toutes les formes d'écritures.
Et je trouve qu'aujourd'hui on est tous un peu cloisonné.
Vous le sentez ce cloisonnement ? Vous avez eu à pâtir du fait d'explorer différentes formes d'écritures ?
Non, on ne me l'a pas reproché, mais je pense que c'est parce que je l'ai toujours posé en avant. Vous savez, si vous êtes un peu honteux de quoi que ce soit dans la vie, les autres vous attraperont à cet endroit-là. Si vous affirmez les choses, personne ne viendra vous chercher des noises.
Que ce soit pour le roman ou le scénario, qu'est-ce qui vous donne cette envie, ce goût d'écrire ?
J'ai l'impression que j'ai toujours fait ça… D'abord, je viens d'une histoire personnelle très complexe, j'ai été élevé par mes grands-parents qui étaient communistes, donc qui avaient un sens aiguë de la culture, c'était une maison dans laquelle on lisait.
J'ai donc grandi dans un milieu ouvrier et rural en Auvergne. Je ne sais pas quand ça a commencé, j'ai l'impression que tout me destinait à ça, et que je n'avais pas d'autre issue, car au fond, de ma vie je n'ai fait qu'écrire.
Vous évoquez la littérature du XIX ème, celle du XX ème, y a-t-il des auteurs emblématiques qui, peut-être, vous ont construit ?
Oui ! D'abord il y a Balzac. Ensuite, l'auteur qui m'a le plus fait comprendre l'importance du style, c'est Péguy. Puis, il y a un événement majeur pour moi qui a été la venue des femmes dans la littérature, j'ai lu beaucoup Duras, Lispector ou Nathalie Sarraute.
C'est justement parce que vous aviez besoin de vous nourrir de l'écriture des autres que le romancier arrive plus tard que le scénariste ?
Oui sûrement ! Il n'y a pas d'écrivains qui ne lisent pas, les deux sont liés et pour moi, tant que cette nourriture faite par la lecture n'a pas été totalement accomplie, ou que je n'ai pas eu l'impression d'avoir tout assimilé de ce qu'il fallait avoir assimilé pour prétendre écrire.
Je ne pouvais pas écrire un roman, c'était impossible.
Lorsque vous écrivez « En vieillissant les hommes pleurent » ou « Je vous écris dans le noir » où il est beaucoup question de relations familiales, vous livrez-vous davantage que dans l'écriture d'un scénario ?
Oui, parce que j'ai un problème avec la question de l'autobiographie. Si je suis honnête, au fond, ce qui m'a fait venir à l'écriture c'était ça, écrire mon histoire. Et je n'y suis jamais arrivé, j'ai été cherché plus loin.
Et même si ces romans ne sont pas autobiographiques, j'ai l'impression de dire des choses de moi.
Mais alors, pour vous est-ce plus compliqué d'être romancier que dramaturge ou scénariste ?
Oui, c'est plus difficile et c'est parce que c'est difficile que ça m'intéresse ! Ce serait facile je ne suis pas sûr que j'écrirais encore longtemps…
Votre actualité Jean-Luc Seigle « Je vous écris dans le noir » chez Flammarion.
Philippe Chauveau :
Bonjour Jean-Luc Seigle, votre actualité aux éditions Flammarion « Je vous écris dans le noir ». C'est votre cinquième romans mais on vous connaît aussi en tant que dramaturge et scénariste. Si vous deviez vous définir, que diriez-vous ?
Jean-Luc Seigle :
Je me plais à dire que je suis un auteur du XIX ème siècle .
Philippe Chauveau :
Vous ne faites pas votre âge!
Jean-Luc Seigle :
C'est ça qui est intéressant justement, dans le sens où je m'intéresse à plusieurs formes de l'écriture. Je pense que si Balzac ou Flaubert vivaient aujourd'hui ils écriraient des scénarios, c'est sûr et certain. Il y avait cette volonté au XIX ème d'explorer toutes les formes d'écritures.
Et je trouve qu'aujourd'hui on est tous un peu cloisonné.
Philippe Chauveau :
Vous le sentez ce cloisonnement ? Vous avez eu à pâtir du fait d'explorer différentes formes d'écritures ?
Jean-Luc Seigle :
Non, on ne me l'a pas reproché, mais je pense que c'est parce que je l'ai toujours posé en avant. Vous savez, si vous êtes un peu honteux de quoi que ce soit dans la vie, les autres vous attraperont à cet endroit-là. Si vous affirmez les choses, personne ne viendra vous chercher des noises.
Philippe Chauveau :
Que ce soit pour le roman ou le scénario, qu'est-ce qui vous donne cette envie, ce goût d'écrire ?
Jean-Luc Seigle :
J'ai l'impression que j'ai toujours fait ça… D'abord, je viens d'une histoire personnelle très complexe, j'ai été élevé par mes grands-parents qui étaient communistes, donc qui avaient un sens aiguë de la culture, c'était une maison dans laquelle on lisait.
J'ai donc grandi dans un milieu ouvrier et rural en Auvergne. Je ne sais pas quand ça a commencé, j'ai l'impression que tout me destinait à ça, et que je n'avais pas d'autre issue, car au fond, de ma vie je n'ai fait qu'écrire.
Philippe Chauveau :
Vous évoquez la littérature du XIX ème, celle du XX ème, y a-t-il des auteurs emblématiques qui, peut-être, vous ont construit ?
Jean-Luc Seigle :
Oui ! D'abord il y a Balzac. Ensuite, l'auteur qui m'a le plus fait comprendre l'importance du style, c'est Péguy. Puis, il y a un événement majeur pour moi qui a été la venue des femmes dans la littérature, j'ai lu beaucoup Duras, Lispector ou Nathalie Sarraute.
Philippe Chauveau :
C'est justement parce que vous aviez besoin de vous nourrir de l'écriture des autres que le romancier arrive plus tard que le scénariste ?
Jean-Luc Seigle :
Oui sûrement ! Il n'y a pas d'écrivains qui ne lisent pas, les deux sont liés et pour moi, tant que cette nourriture faite par la lecture n'a pas été totalement accomplie, ou que je n'ai pas eu l'impression d'avoir tout assimilé de ce qu'il fallait avoir assimilé pour prétendre écrire.
Je ne pouvais pas écrire un roman, c'était impossible.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous écrivez « En vieillissant les hommes pleurent » ou « Je vous écris dans le noir » où il est beaucoup question de relations familiales, vous livrez-vous davantage que dans l'écriture d'un scénario ?
Jean-Luc Seigle :
Oui, parce que j'ai un problème avec la question de l'autobiographie. Si je suis honnête, au fond, ce qui m'a fait venir à l'écriture c'était ça, écrire mon histoire. Et je n'y suis jamais arrivé, j'ai été cherché plus loin.
Et même si ces romans ne sont pas autobiographiques, j'ai l'impression de dire des choses de moi.
Philippe Chauveau :
Mais alors, pour vous est-ce plus compliqué d'être romancier que dramaturge ou scénariste ?
Jean Luc Seigle :
Oui, c'est plus difficile et c'est parce que c'est difficile que ça m'intéresse ! Ce serait facile je ne suis pas sûr que j'écrirais encore longtemps…
Philippe Chauveau :
Votre actualité Jean-Luc Seigle « Je vous écris dans le noir » chez Flammarion.
Jean-Luc Seigle
Je vous écris dans le noir
Le livre 5'23Dans votre cinquième roman Jean-Luc Seigle « Je vous écris dans le noir », vous vous emparez d'un personnage qui a été sous les feux de l'actualité à la fin des années 40, c'est Pauline Dubuisson.
Je me permets de brièvement rappeler les faits. Pauline Dubuisson a une vingtaine d'années, elle tue son fiancé d'un coup de revolver. C'est la vindicte populaire, tout le monde s'empare de son histoire. Henry-George Clouzot fait un film « La vérité » avec Brigitte Bardot.
Pauline est emprisonnée, à perpétuité mais finalement fera une dizaine d'années de prison. Puis, elle part se réfugier au Maroc. C'est là que votre roman commence, lorsqu'elle essaye de se reconstruire.
Comment avez-vous découvert ce personne de Pauline Dubuisson et pourquoi avoir eu envie de nous en parler ?
La découverte de Pauline est relativement ancienne, il y a une dizaine d'années et c'est venu par Patrick Modiano, qui la citait souvent lors de ses interviews. Moi, je me demandais qui était cette personne-là, si c'était une starlette à l'époque.
Donc en faisant des recherches j'ai découvert qui elle était et surtout qu'elle avait inspiré le film « La vérité » de Clouzot qui est un film que je n'aime pas. Je ne savais pas pourquoi et j'ai compris plus tard pourquoi Clouzot avant autant raté ce film.
Pour préciser, Clouzot s'engouffre dans la brèche de la vindicte populaire en faisant du personnage une traînée...
Une traînée, une pauvre fille, en fait c'est un film sur le narcissisme féminin. Si on résume « La vérité » c'est l'histoire d'une jeune femme qui est tellement belle qu'elle ne supporte pas que son fiancé lui préfère une autre femme qui soit moins jolie qu'elle.
Après avoir écrit « En vieillissant les hommes pleurent » qui était sur le mal que cette société d'après-guerre a pu faire sur le corps des ouvriers et des soldats de l'armée française, j'avais envie de faire un pendant sur le corps des femmes.
Quand j'ai commencé à travailler avec des personnages, de manière très fictionnelle, je me suis rendu compte que soit c'était soit trop, soit pas assez. J'avais du mal à trouver cette densité.
Et ce que les femmes ont subi entre 1945 et 68 m'a paru tellement incroyable que je devais prendre un personnage qui avait existé pour que les faits ne soient pas contestable..
Vous avez eu envie de réhabiliter Pauline, du fait qu'elle ait subi cette vindicte populaire, du fait qu'elle ait été traînée dans la boue ?
Il y a nécessairement cette volonté, même si je m'en défends un peu, parce qu'il n'y a pas que l'histoire criminelle, il n'y a pas que l'histoire familiale, il y a aussi toute l'histoire médiatique. On sait qu'elle a été tondue en 40, qu'elle a été condamnée à mort à 15 ans.
Elle tue, c'est un crime passionnel mais on requiert quand même la peine de mort contre elle, c'est la première femme dans l'histoire qui a le droit à ce traitement. Clouzot la tue à la fin de son film alors qu'elle est vivante, elle est en prison.
Pauline Dubuisson est-elle un personnage que vous avez eu du mal à laisser, une fois que le point final a été mis ?
Je crois que je ne l'ai pas encore laissée… La seule façon que j'ai pour prendre de la distance, c'est d'aller à la rencontre de mes lecteurs, c'est à dire de les entendre me parler de Pauline mais pas de moi. Du coup, cela me remet à ma place.
Vous rencontrez des lecteurs qui ont vécu cette période, qui se souviennent de ce fait divers ?
Ah oui ! Chez les gens qui ont plus de 60 ans, beaucoup se souviennent de cette histoire et ils sont presque tous mal à l'aise parce qu'ils se disent « si on avait su ça » on aurait eu un autre avis, c'est très étonnant ça.
Jean-Luc Seigle, votre nouveau roman « Je vous écris dans le noir ». Vous vous emparez de l'histoire de Pauline Dubuisson, en rappelant que c'est une écriture romanesque et vous êtes publié aux éditions Flammarion, merci !
Philippe Chauveau :
Dans votre cinquième roman Jean-Luc Seigle « Je vous écris dans le noir », vous vous emparez d'un personnage qui a été sous les feux de l'actualité à la fin des années 40, c'est Pauline Dubuisson.
Je me permets de brièvement rappeler les faits. Pauline Dubuisson a une vingtaine d'années, elle tue son fiancé d'un coup de revolver. C'est la vindicte populaire, tout le monde s'empare de son histoire. Henry-George Clouzot fait un film « La vérité » avec Brigitte Bardot.
Pauline est emprisonnée, à perpétuité mais finalement fera une dizaine d'années de prison. Puis, elle part se réfugier au Maroc. C'est là que votre roman commence, lorsqu'elle essaye de se reconstruire.
Comment avez-vous découvert ce personne de Pauline Dubuisson et pourquoi avoir eu envie de nous en parler ?
Jean-Luc Seigle :
La découverte de Pauline est relativement ancienne, il y a une dizaine d'années et c'est venu par Patrick Modiano, qui la citait souvent lors de ses interviews. Moi, je me demandais qui était cette personne-là, si c'était une starlette à l'époque.
Donc en faisant des recherches j'ai découvert qui elle était et surtout qu'elle avait inspiré le film « La vérité » de Clouzot qui est un film que je n'aime pas. Je ne savais pas pourquoi et j'ai compris plus tard pourquoi Clouzot avant autant raté ce film.
Philippe Chauveau :
Pour préciser, Clouzot s'engouffre dans la brèche de la vindicte populaire en faisant du personnage une traînée...
Jean-Luc Seigle :
Une traînée, une pauvre fille, en fait c'est un film sur le narcissisme féminin. Si on résume « La vérité » c'est l'histoire d'une jeune femme qui est tellement belle qu'elle ne supporte pas que son fiancé lui préfère une autre femme qui soit moins jolie qu'elle.
Après avoir écrit « En vieillissant les hommes pleurent » qui était sur le mal que cette société d'après-guerre a pu faire sur le corps des ouvriers et des soldats de l'armée française, j'avais envie de faire un pendant sur le corps des femmes.
Quand j'ai commencé à travailler avec des personnages, de manière très fictionnelle, je me suis rendu compte que soit c'était soit trop, soit pas assez. J'avais du mal à trouver cette densité.
Et ce que les femmes ont subi entre 1945 et 68 m'a paru tellement incroyable que je devais prendre un personnage qui avait existé pour que les faits ne soient pas contestable..
Philippe Chauveau :
Vous avez eu envie de réhabiliter Pauline, du fait qu'elle ait subi cette vindicte populaire, du fait qu'elle ait été traînée dans la boue ?
Jean-Luc Seigle :
Il y a nécessairement cette volonté, même si je m'en défends un peu, parce qu'il n'y a pas que l'histoire criminelle, il n'y a pas que l'histoire familiale, il y a aussi toute l'histoire médiatique. On sait qu'elle a été tondue en 40, qu'elle a été condamnée à mort à 15 ans.
Elle tue, c'est un crime passionnel mais on requiert quand même la peine de mort contre elle, c'est la première femme dans l'histoire qui a le droit à ce traitement. Clouzot la tue à la fin de son film alors qu'elle est vivante, elle est en prison.
Philippe Chauveau :
Pauline Dubuisson est-elle un personnage que vous avez eu du mal à laisser, une fois que le point final a été mis ?
Jean-Luc Seigle :
Je crois que je ne l'ai pas encore laissée… La seule façon que j'ai pour prendre de la distance, c'est d'aller à la rencontre de mes lecteurs, c'est à dire de les entendre me parler de Pauline mais pas de moi. Du coup, cela me remet à ma place.
Philippe Chauveau :
Vous rencontrez des lecteurs qui ont vécu cette période, qui se souviennent de ce fait divers ?
Jean-Luc Seigle :
Ah oui ! Chez les gens qui ont plus de 60 ans, beaucoup se souviennent de cette histoire et ils sont presque tous mal à l'aise parce qu'ils se disent « si on avait su ça » on aurait eu un autre avis, c'est très étonnant ça.
Philippe Chauveau :
Jean-Luc Seigle, votre nouveau roman « Je vous écris dans le noir ». Vous vous emparez de l'histoire de Pauline Dubuisson, en rappelant que c'est une écriture romanesque et vous êtes publié aux éditions Flammarion, merci !
Jean-Luc Seigle
Je vous écris dans le noir
L'avis du libraire 2'21"J'ai beaucoup aimé le roman de Jean-Luc Seigle, déjà c'est une découverte, j'ai découvert son écriture qui est vraiment magnifique et sensible. Et puis j'ai aimé ce livre parce que j'ai appris beaucoup de choses sur une période que je n'ai pas connue.
Sur un personnage qui a vraiment existé et qui a inspiré le film « La vérité » de Cluzot, que j'avais vu et je n'avais pas du tout compris qu'il s'agissais de Pauline Dubuisson, l’héroïne du roman de Jen-Luc Seigle.
Et du coup je me suis replongé dans cette histoire, et ça m'a permis de découvrir peut-être un peu plus la vérité sur l'histoire de Pauline Dubuisson.
Pour moi le premier point fort du roman c'est l'écriture de Jean-Luc Seigle qui est vraiment inspiré, poétique, fluide et en même temps nous met au plus près du personnage. Le deuxième point fort c'est de nous plonger dans cette époque.
Entre les années 45 et début 60, une époque qui n'était pas facile pour les femmes et puis de nous faire découvrir un fait divers que l'on ne connait pas et qui est vraiment instructif. Pour moi c'est un des très beau roman de la rentrée de janvier.
Je le recommande à la fois pour ce qu'on y apprend et à la fois pour la grâce romanesque du livre.
Didier Coviaux
Le comptoir des mots
239 rue des Pyrénées
75020 Paris
France
01 47 97 65 40
J'ai beaucoup aimé le roman de Jean-Luc Seigle, déjà c'est une découverte, j'ai découvert son écriture qui est vraiment magnifique et sensible. Et puis j'ai aimé ce livre parce que j'ai appris beaucoup de choses sur une période que je n'ai pas connue.
Sur un personnage qui a vraiment existé et qui a inspiré le film « La vérité » de Cluzot, que j'avais vu et je n'avais pas du tout compris qu'il s'agissais de Pauline Dubuisson, l’héroïne du roman de Jen-Luc Seigle.
Et du coup je me suis replongé dans cette histoire, et ça m'a permis de découvrir peut-être un peu plus la vérité sur l'histoire de Pauline Dubuisson.
Pour moi le premier point fort du roman c'est l'écriture de Jean-Luc Seigle qui est vraiment inspiré, poétique, fluide et en même temps nous met au plus près du personnage. Le deuxième point fort c'est de nous plonger dans cette époque.
Entre les années 45 et début 60, une époque qui n'était pas facile pour les femmes et puis de nous faire découvrir un fait divers que l'on ne connait pas et qui est vraiment instructif. Pour moi c'est un des très beau roman de la rentrée de janvier.
Je le recommande à la fois pour ce qu'on y apprend et à la fois pour la grâce romanesque du livre.