C’est à Bruxelles que nous nous retrouvons pour Web Tv Culture pour aller à la rencontre de quelqu’un que vous connaissez bien, Philippe Geluck.Philippe Geluck, c’est bien évidemment le créateur du Chat, ce personnage de BD qui est apparu un jour de 1983 dans le quotidien belge « Le soir » et qui depuis, est devenu un incontournable dans le monde de la bande dessinée francophone.De formation théâtrale, Philippe Geluck a aussi été présent dès le milieu des années 80 en radio et télévision sur la RTBF. En France,...
Geluck enfonce le clou de Philippe Gelück - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Philippe Geluck.Philippe Geluck :Bonjour.Philippe Chauveau :Je vous remercie de nous recevoir ici dans vos ateliers à Bruxelles. Votre actualité c'est chez Casterman, « Geluck enfonce le clou ». Alors bien sûr tout le monde vous connaît comme étant le papa du Chat, mais ce serait oublier que vous avez aussi une formation théâtrale et que très tôt vous avez alterné entre le dessin et les planches. Comment sont nées ces deux passions dans votre vie?Philippe GeluckJ'ai toujours dessiné depuis que je...
Geluck enfonce le clou de Philippe Gelück - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :philippe Geluck, votre actualité chez Casterman « Geluck enfonce le clou ». Il y avait eu il y a quelques temps « Geluck se lâche », c'est la suite en quelque sorte. Quelle a été votre envie en offrant au lecteur se drôle de livre ?Philippe Geluck :L'envie, c'est de prolonger le plaisir de « Geluck se lâche » d'il y a deux ans. D'abord parce que j'avais pris un plaisir énorme, un plaisir de sale gamin, un plaisir de fouteur de merde, disons le mot. C'est ce plaisir pour moi d'abord de répondre à la...
Geluck enfonce le clou de Philippe Gelück - Le livre - Suite
Philippe Geluck
Geluck enfonce le clou
Présentation 2'35C’est à Bruxelles que nous nous retrouvons pour Web Tv Culture pour aller à la rencontre de quelqu’un que vous connaissez bien, Philippe Geluck.
Philippe Geluck, c’est bien évidemment le créateur du Chat, ce personnage de BD qui est apparu un jour de 1983 dans le quotidien belge « Le soir » et qui depuis, est devenu un incontournable dans le monde de la bande dessinée francophone.
De formation théâtrale, Philippe Geluck a aussi été présent dès le milieu des années 80 en radio et télévision sur la RTBF. En France, Laurent Ruquier et Michel Drucker le font connaître au grand public et le personnage du Chat, anti-héros par excellence, devient rapidement très populaire. En 2009, Philippe Geluck se dévoile dans le réjouissant et corrosif « Geluck se lâche » où il fait preuve d’un humour bien à lui, qui n’est pas du goût de tout le monde.
Il récidive aujourd’hui avec « Geluck enfonce le clou » aux éditions Casterman. On y retrouve le Chat bien sûr mais aussi de nombreux autres personnages sans oublier quelques réflexions bien senties.
Geluck met le doigt là où ça fait mal. Il est féroce et fait fi du politiquement correct. A mi-chemin entre Desproges, le professeur Choron, Cavanna ou Reiser, Geluck va vous faire rire… jaune parfois !
« Geluck enfonce le clou » et nous reçoit ici à Bruxelles, pour Web TV Culture.
C’est à Bruxelles que nous nous retrouvons pour Web Tv Culture pour aller à la rencontre de quelqu’un que vous connaissez bien, Philippe Geluck.
Philippe Geluck, c’est bien évidemment le créateur du Chat, ce personnage de BD qui est apparu un jour de 1983 dans le quotidien belge « Le soir » et qui depuis, est devenu un incontournable dans le monde de la bande dessinée francophone.
De formation théâtrale, Philippe Geluck a aussi été présent dès le milieu des années 80 en radio et télévision sur la RTBF. En France, Laurent Ruquier et Michel Drucker le font connaître au grand public et le personnage du Chat, anti-héros par excellence, devient rapidement très populaire. En 2009, Philippe Geluck se dévoile dans le réjouissant et corrosif « Geluck se lâche » où il fait preuve d’un humour bien à lui, qui n’est pas du goût de tout le monde.
Il récidive aujourd’hui avec « Geluck enfonce le clou » aux éditions Casterman. On y retrouve le Chat bien sûr mais aussi de nombreux autres personnages sans oublier quelques réflexions bien senties.
Geluck met le doigt là où ça fait mal. Il est féroce et fait fi du politiquement correct. A mi-chemin entre Desproges, le professeur Choron, Cavanna ou Reiser, Geluck va vous faire rire… jaune parfois !
« Geluck enfonce le clou » et nous reçoit ici à Bruxelles, pour Web TV Culture.
Philippe Geluck
Geluck enfonce le clou
Portrait 5'09Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Geluck.
Philippe Geluck :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Je vous remercie de nous recevoir ici dans vos ateliers à Bruxelles. Votre actualité c'est chez Casterman, « Geluck enfonce le clou ». Alors bien sûr tout le monde vous connaît comme étant le papa du Chat, mais ce serait oublier que vous avez aussi une formation théâtrale et que très tôt vous avez alterné entre le dessin et les planches. Comment sont nées ces deux passions dans votre vie?
Philippe Geluck
J'ai toujours dessiné depuis que je suis enfant et je crois que j'ai toujours fait le con devant les autres. Petit on me disait que je faisais rire mes camarades. J'écrivais des petites pièces de théâtre avec la fille de la voisine qu'on jouait dans la cave devant les deux familles réunies pour essayer de collecter quelques sous, j'avais déjà le sens du commerce à l'époque et puis j'ai continué à dessiner.
J'ai fait des dessins d'humour noir qui on fait rire ma famille, et via le laveur de vitre qui voyait les dessins que j'affichai dans les toilettes de la maison avec mon frère, j'ai pu publier mes premiers dessins à l'âge de 16 ans, et donc c'était partie de ce côté là.
Et d'un autre côté, je me suis mis en tête de faire des études de théâtre à Bruxelles pendant trois ans dans la section comédien.
J'étais dirigé par un metteur en scène, dans un texte qui n'était pas de moi, devant des décors que je n'avais pas pu maîtriser, avec des partenaires qui avaient souvent beaucoup de talent et qui me faisaient beaucoup d'ombre. Je crois honnêtement que le métier du théâtre, avec mon départ, n'a pas perdu un de ses plus brillants sociétaires.
Philippe Chauveau
Vous êtes plus à l'aise en radio et en télévision?
Philippe Geluck :
Ce qui me posait problème au théâtre, c’était d'être dans la peau de quelqu'un d'autre. En fait je me sens très bien dans la mienne.
Philippe Chauveau
Parlons du Chat forcément, parce que Philippe Geluck c'est le Chat. L'aventure est née comment avec le journal « Le Soir » ? Là encore, on est venu vous cherchez pour vous demander la création d'un personnage ou ce félin trottait déjà autour de vous ?
Philippe Geluck
Je devais l'avoir au bout des doigts parce qu'en fouillant dans des archives, je l'ai trouvé sous des formes un peu pré-historiques. La plus connue étant mon carton de mariage en 1980 sous lequel j'avais représenté ma femme et moi en couple de chats qui copulait. C'est disons, le début de la gestation et dans la foulée, le journaliste Luc Honoré du Soir qui avait suivi mon travail aussi bien au café-théâtre que mon travail graphique, m'a demandé d'inventer un personnage pour essayer de me faire entrer dans le journal. Donc j'ai griffonné quelques trucs sur le coin de la table et donc j'ai présenté ça à l'équipe du journal qui a rit et a décidé de faire entrer le Chat dans les colonnes du Soir tous les mardis dans un supplément qui s'appelle « Temps libre » et j'intervenais là où je le souhaitais. On me donnais tous les articles et je choisissais ce que je voulait illustrer. Au début, ça c'est très mal passé. Le public ne comprenait pas bien où je voulais en venir et en quelques mois le lecteur s'est habitué et s'est attaché au personnage et le Chat est devenu en moins d'un an la mascotte du journal et déjà un demi héros national. Maintenant il est un héros national. Il a devancé le Manneken-Pis et le roi. On va voir qui des deux va tenir le plus longtemps. Le roi des Belges ou le Chat.
Philippe Chauveau :
Quelle serait la définition du Chat ? C'est l'anti-héros par excellence. Comment définiriez-vous le personnage ?
Philippe Geluck :
L'anti-héros à quelque chose d'héroïque. C'est lui à qui on s'attache, c'est lui qui est un peu ridicule, qui est parfois un peu « con-con » et qui en même temps arrive à dire des choses pertinentes et si c'est pas lui qui part avec la jeune première c'est quand même lui qu'elle aime au fond d'elle même.
Philippe Chauveau :
Bonne définition... Mais finalement pour un dessinateur tel que vous, est-ce qu'avoir créé un personnage comme le Chat, c'est parfois un vampirisant, est-ce que parfois il vous étouffe ou au contraire est-ce qu'il reste le bon copain que vous êtes content de retrouver tous les jours sur votre table de travail ?
Philippe Geluck :
Là où je me dis que je ne dois pas perdre complètement la raison, c'est quand je suis devant une feuille blanche, que je veux dessiner autre chose que le Chat, comme un oiseau et puis que je m'aperçois que ma main a dessiné quand même le Chat. Là, il faut faire gaffe, il ne faut pas que ça devienne un réflexe, il faut que ce soit toujours un désir, un plaisir, mais le Chat n'est en rien vampirisant, il est à chaque fois une friandise, un retour aux sources qui continu à me réjouir. Voilà, je continu à le dessiner, à l'inventer avec un plaisir qui est neuf à chaque fois.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Geluck. Votre actualité c'est donc chez Casterman « Geluck enfonce le clou ».
Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Geluck.
Philippe Geluck :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Je vous remercie de nous recevoir ici dans vos ateliers à Bruxelles. Votre actualité c'est chez Casterman, « Geluck enfonce le clou ». Alors bien sûr tout le monde vous connaît comme étant le papa du Chat, mais ce serait oublier que vous avez aussi une formation théâtrale et que très tôt vous avez alterné entre le dessin et les planches. Comment sont nées ces deux passions dans votre vie?
Philippe Geluck
J'ai toujours dessiné depuis que je suis enfant et je crois que j'ai toujours fait le con devant les autres. Petit on me disait que je faisais rire mes camarades. J'écrivais des petites pièces de théâtre avec la fille de la voisine qu'on jouait dans la cave devant les deux familles réunies pour essayer de collecter quelques sous, j'avais déjà le sens du commerce à l'époque et puis j'ai continué à dessiner.
J'ai fait des dessins d'humour noir qui on fait rire ma famille, et via le laveur de vitre qui voyait les dessins que j'affichai dans les toilettes de la maison avec mon frère, j'ai pu publier mes premiers dessins à l'âge de 16 ans, et donc c'était partie de ce côté là.
Et d'un autre côté, je me suis mis en tête de faire des études de théâtre à Bruxelles pendant trois ans dans la section comédien.
J'étais dirigé par un metteur en scène, dans un texte qui n'était pas de moi, devant des décors que je n'avais pas pu maîtriser, avec des partenaires qui avaient souvent beaucoup de talent et qui me faisaient beaucoup d'ombre. Je crois honnêtement que le métier du théâtre, avec mon départ, n'a pas perdu un de ses plus brillants sociétaires.
Philippe Chauveau
Vous êtes plus à l'aise en radio et en télévision?
Philippe Geluck :
Ce qui me posait problème au théâtre, c’était d'être dans la peau de quelqu'un d'autre. En fait je me sens très bien dans la mienne.
Philippe Chauveau
Parlons du Chat forcément, parce que Philippe Geluck c'est le Chat. L'aventure est née comment avec le journal « Le Soir » ? Là encore, on est venu vous cherchez pour vous demander la création d'un personnage ou ce félin trottait déjà autour de vous ?
Philippe Geluck
Je devais l'avoir au bout des doigts parce qu'en fouillant dans des archives, je l'ai trouvé sous des formes un peu pré-historiques. La plus connue étant mon carton de mariage en 1980 sous lequel j'avais représenté ma femme et moi en couple de chats qui copulait. C'est disons, le début de la gestation et dans la foulée, le journaliste Luc Honoré du Soir qui avait suivi mon travail aussi bien au café-théâtre que mon travail graphique, m'a demandé d'inventer un personnage pour essayer de me faire entrer dans le journal. Donc j'ai griffonné quelques trucs sur le coin de la table et donc j'ai présenté ça à l'équipe du journal qui a rit et a décidé de faire entrer le Chat dans les colonnes du Soir tous les mardis dans un supplément qui s'appelle « Temps libre » et j'intervenais là où je le souhaitais. On me donnais tous les articles et je choisissais ce que je voulait illustrer. Au début, ça c'est très mal passé. Le public ne comprenait pas bien où je voulais en venir et en quelques mois le lecteur s'est habitué et s'est attaché au personnage et le Chat est devenu en moins d'un an la mascotte du journal et déjà un demi héros national. Maintenant il est un héros national. Il a devancé le Manneken-Pis et le roi. On va voir qui des deux va tenir le plus longtemps. Le roi des Belges ou le Chat.
Philippe Chauveau :
Quelle serait la définition du Chat ? C'est l'anti-héros par excellence. Comment définiriez-vous le personnage ?
Philippe Geluck :
L'anti-héros à quelque chose d'héroïque. C'est lui à qui on s'attache, c'est lui qui est un peu ridicule, qui est parfois un peu « con-con » et qui en même temps arrive à dire des choses pertinentes et si c'est pas lui qui part avec la jeune première c'est quand même lui qu'elle aime au fond d'elle même.
Philippe Chauveau :
Bonne définition... Mais finalement pour un dessinateur tel que vous, est-ce qu'avoir créé un personnage comme le Chat, c'est parfois un vampirisant, est-ce que parfois il vous étouffe ou au contraire est-ce qu'il reste le bon copain que vous êtes content de retrouver tous les jours sur votre table de travail ?
Philippe Geluck :
Là où je me dis que je ne dois pas perdre complètement la raison, c'est quand je suis devant une feuille blanche, que je veux dessiner autre chose que le Chat, comme un oiseau et puis que je m'aperçois que ma main a dessiné quand même le Chat. Là, il faut faire gaffe, il ne faut pas que ça devienne un réflexe, il faut que ce soit toujours un désir, un plaisir, mais le Chat n'est en rien vampirisant, il est à chaque fois une friandise, un retour aux sources qui continu à me réjouir. Voilà, je continu à le dessiner, à l'inventer avec un plaisir qui est neuf à chaque fois.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Geluck. Votre actualité c'est donc chez Casterman « Geluck enfonce le clou ».
Philippe Geluck
Geluck enfonce le clou
Le livre 4'21Philippe Chauveau :
philippe Geluck, votre actualité chez Casterman « Geluck enfonce le clou ». Il y avait eu il y a quelques temps « Geluck se lâche », c'est la suite en quelque sorte. Quelle a été votre envie en offrant au lecteur se drôle de livre ?
Philippe Geluck :
L'envie, c'est de prolonger le plaisir de « Geluck se lâche » d'il y a deux ans. D'abord parce que j'avais pris un plaisir énorme, un plaisir de sale gamin, un plaisir de fouteur de merde, disons le mot. C'est ce plaisir pour moi d'abord de répondre à la demande des lecteurs qui m'ont dit « quand tu es méchant, c'est encore plus drôle » et puis c'est une manière de sortir un peu du Chat. C'est de dire, le Chat a ses qualités, il est familial, il n'est jamais consensuel, mais il est tout-public, il y a des enfants qui me lise, tandis que celui ci, je ne le confierais pas à des enfants de dix ans.
Philippe Chauveau :
On y retrouve le Chat, il y a quelques pages dans lesquelles il apparaît, mais il y a d'autres personnages, il y a vos fameuses gravures détournées, il y a aussi des réflexions, des textes que vous avez conçus et dans lesquels il y a pas mal d'idées qui passent. Vous avez aussi d'écorner votre image de gentils dessinateur ?
Philippe Geluck :
Oui, je voulais dire que sous cette apparence plutôt bonhomme, il y a quelqu'un de plus tranchant, de plus angoissé certainement. Je crois que je révèle dans ce livre, plus que dans le précédent, plus de moi-même.
Philippe Chauveau :
C'est très politiquement incorrecte et c'est ça qui vous amuse.
Philippe Geluck :
Bien évidemment. Le retour de l'ordre moral auquel on assiste pour l'instant, la susceptibilité de minorités, de groupements religieux qui finalement dictent un peu leur loi à la pensée qui doit rester libre dans nos démocraties. Toit ça a le don de me gonfler prodigieusement. Et je me dis si on veut me mettre des limites plus strictes de champs d'investigations humoristiques, ça ne me donne qu'une envie, c'est de transgresser ces nouvelles limites.
Philippe Chauveau :
C'est le rôle de dessinateur d'humour de mettre le doigt là où ça fait mal ?
Philippe Geluck :
Bien sûr. Et du proctologue bien entendu. Mais je suis un peu le docteur de l'âme chiffonnée, de l'âme qui veut rire. Oui, bien sûr, c'est notre rôle de mettre le doigt là ù ça fait mal. Il y a des dialogues inter-religieux qui sont délicat, c'est à nous de dire « les religieux nous emmerdent ! Nous athés, dans une société laïque, oui les religieux m'emmerdent ! » Et je le dis.
Philippe Chauveau :
C'est un regard désabusé sur notre époque ?
Philippe Geluck :
Le regard de l'artiste peu paraître désabusé, le regard du provocateur peut paraître désabusé et très dur, mais il n'est que le miroir de la société telle qu'elle est devenue et que je me prend en pleine poire et je le renvoi aussi vite. Il ne faut pas me chercher. Quand on me cherche, ça peut partir très vite et là, j'ai l'impression que tout le monde me cherche. Les banquiers, les dirigeants européens, les directeurs de centrales nucléaires, le pape, certains imams, tout le monde me cherche et donc je réplique.
Philippe Chauveau :
Si on prend le regard de l'artiste, est-ce un clown triste que l'on retrouve dans « Geluck enfonce le clou »?
Philippe Geluck :
Non, mais c'est le clown, ça c'est sûr. Je mets le nez rouge pour dire « ah, ah, ah, je ris de la mort, du cancer et je ris des saloperies », mais le clown ne doit jamais être triste s'il fait rire les autres. Quand je propose ça et que je vois dans une file lors de séances de dédicaces, quand je suis en train de signer et que je vois du coin de l'oeil des gens qui découvrent le livre et qui ont les épaules qui secouent, ça me rempli de bonheur, donc là le clown il est heureux, il n'est pas triste.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Geluck. Votre actualité c'est donc « Geluck enfonce le clou » a offrir et à s'offrir et c'est aux éditions Casterman.
Philippe Chauveau :
philippe Geluck, votre actualité chez Casterman « Geluck enfonce le clou ». Il y avait eu il y a quelques temps « Geluck se lâche », c'est la suite en quelque sorte. Quelle a été votre envie en offrant au lecteur se drôle de livre ?
Philippe Geluck :
L'envie, c'est de prolonger le plaisir de « Geluck se lâche » d'il y a deux ans. D'abord parce que j'avais pris un plaisir énorme, un plaisir de sale gamin, un plaisir de fouteur de merde, disons le mot. C'est ce plaisir pour moi d'abord de répondre à la demande des lecteurs qui m'ont dit « quand tu es méchant, c'est encore plus drôle » et puis c'est une manière de sortir un peu du Chat. C'est de dire, le Chat a ses qualités, il est familial, il n'est jamais consensuel, mais il est tout-public, il y a des enfants qui me lise, tandis que celui ci, je ne le confierais pas à des enfants de dix ans.
Philippe Chauveau :
On y retrouve le Chat, il y a quelques pages dans lesquelles il apparaît, mais il y a d'autres personnages, il y a vos fameuses gravures détournées, il y a aussi des réflexions, des textes que vous avez conçus et dans lesquels il y a pas mal d'idées qui passent. Vous avez aussi d'écorner votre image de gentils dessinateur ?
Philippe Geluck :
Oui, je voulais dire que sous cette apparence plutôt bonhomme, il y a quelqu'un de plus tranchant, de plus angoissé certainement. Je crois que je révèle dans ce livre, plus que dans le précédent, plus de moi-même.
Philippe Chauveau :
C'est très politiquement incorrecte et c'est ça qui vous amuse.
Philippe Geluck :
Bien évidemment. Le retour de l'ordre moral auquel on assiste pour l'instant, la susceptibilité de minorités, de groupements religieux qui finalement dictent un peu leur loi à la pensée qui doit rester libre dans nos démocraties. Toit ça a le don de me gonfler prodigieusement. Et je me dis si on veut me mettre des limites plus strictes de champs d'investigations humoristiques, ça ne me donne qu'une envie, c'est de transgresser ces nouvelles limites.
Philippe Chauveau :
C'est le rôle de dessinateur d'humour de mettre le doigt là où ça fait mal ?
Philippe Geluck :
Bien sûr. Et du proctologue bien entendu. Mais je suis un peu le docteur de l'âme chiffonnée, de l'âme qui veut rire. Oui, bien sûr, c'est notre rôle de mettre le doigt là ù ça fait mal. Il y a des dialogues inter-religieux qui sont délicat, c'est à nous de dire « les religieux nous emmerdent ! Nous athés, dans une société laïque, oui les religieux m'emmerdent ! » Et je le dis.
Philippe Chauveau :
C'est un regard désabusé sur notre époque ?
Philippe Geluck :
Le regard de l'artiste peu paraître désabusé, le regard du provocateur peut paraître désabusé et très dur, mais il n'est que le miroir de la société telle qu'elle est devenue et que je me prend en pleine poire et je le renvoi aussi vite. Il ne faut pas me chercher. Quand on me cherche, ça peut partir très vite et là, j'ai l'impression que tout le monde me cherche. Les banquiers, les dirigeants européens, les directeurs de centrales nucléaires, le pape, certains imams, tout le monde me cherche et donc je réplique.
Philippe Chauveau :
Si on prend le regard de l'artiste, est-ce un clown triste que l'on retrouve dans « Geluck enfonce le clou »?
Philippe Geluck :
Non, mais c'est le clown, ça c'est sûr. Je mets le nez rouge pour dire « ah, ah, ah, je ris de la mort, du cancer et je ris des saloperies », mais le clown ne doit jamais être triste s'il fait rire les autres. Quand je propose ça et que je vois dans une file lors de séances de dédicaces, quand je suis en train de signer et que je vois du coin de l'oeil des gens qui découvrent le livre et qui ont les épaules qui secouent, ça me rempli de bonheur, donc là le clown il est heureux, il n'est pas triste.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Geluck. Votre actualité c'est donc « Geluck enfonce le clou » a offrir et à s'offrir et c'est aux éditions Casterman.