En 1997 avec « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules », Philippe Delerm devenait un phénomène littéraire. Le livre s'est vendu à plusieurs milliers d'exemplaires et permettait surtout à tous ceux qui savent s'émouvoir des petits bonheurs du quotidien de leur prouver qu'ils n'étaient pas seuls. Et ces 34 textes courts regroupés dans « La première gorgée de bière » sont une bonne façon d'appréhender l'écriture de Philippe Delerm. Mais sa bibliographie est bien plus vaste que cela avec une...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Philippe Delerm - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Philippe Delerm. Merci d'être avec nous. Votre actualité aux éditions du Seuil, votre nouveau roman « Elle marchait sur un fil ». Mais lorsque l'on se penche sur votre bibliographie, il y a un nombre de titres incroyables. Votre première publication, en 1983 « La cinquième saison ». Il y avait eu des velléités déjà avant ?Philippe Delerm :Il y avait des velléités, c'était le 4e livre que je faisais. J'avais envoyé des manuscrits par la poste pendant neuf ans avant de trouver une place aux...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Philippe Delerm - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Philippe Delerm, dans ce nouveau roman « Elle marchait sur un fil », vous nous présentez Marie, une femme d'une cinquantaine d'années qui traverse un moment difficile de son existence. Son mari est parti. Elle essaie de se reconstruire entre son métier d'attachée de presse indépendante pour certains auteurs et puis sa maison en Bretagne, sur la côte. Elle traverse une période difficile, mais elle est solide. Elle subit un peu tout ça, mais elle a quand même envie de s'en sortir. Le fait de retourner dans...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Philippe Delerm - Le livre - Suite
Dans son dernier livre, « elle marcherait sur un fil » aux éditions Seuil, Philipe Delerm nous raconte la vie de Marie.Et cette vie c'est une musique, c'est comme un air.Chaque vie mérite sa musique et celle de marie, le personnage principal, c'est un air triste, nostalgique qui s'égraine le long des pages.Et ce qui fait la beauté de ce livre, c'est que l'écriture de Philippe Delerm, qui est une écriture assez classique, assez bourgeoise, colle tout à fait à son personnage Marie,qui est une femme d'une cinquantaine d'années,...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de Philippe Delerm - L'avis du libraire - Suite
Philippe Delerm
Elle marchait sur un fil
Présentation 1'32En 1997 avec « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules », Philippe Delerm devenait un phénomène littéraire.
Le livre s'est vendu à plusieurs milliers d'exemplaires et permettait surtout à tous ceux qui savent s'émouvoir des petits bonheurs du quotidien de leur prouver qu'ils n'étaient pas seuls.
Et ces 34 textes courts regroupés dans « La première gorgée de bière » sont une bonne façon d'appréhender l'écriture de Philippe Delerm. Mais sa bibliographie est bien plus vaste que cela avec une cinquantaine de livres publiés,
romans ou recueils de nouvelles dont « La cinquième saison », « Le trottoir au soleil », « Un été pour mémoire » ou encore « Quelque chose en lui de Bartleby ».
L'écriture de Philippe Delerm est tout en finesse, en poésie, en émotion. La phrase la plus anodine est porteuse de signification et le moindre mot peut révéler une sensation.
Dans son nouveau roman « Elle marchait sur un fil », Philippe Delerm nous raconte Marie, une femme d'une cinquantaine d'années. Sa vie s'est brisée depuis le départ de son compagnon.
Mais Marie est une battante et entre son métier d'attachée de presse à Paris et sa maison en Bretagne, elle veut se reconstruire. On retrouve dans ce roman des thèmes chers à Philippe Delerm.
L'enfance, la famille, l'amitié, mais aussi le théâtre, la littérature, le temps qui passe, la difficulté d'exister. Un roman sensible et poignant, le portrait d'une femme fragile, porté par une écriture légère et bouleversante à la fois.
C'est le nouveau Philippe Delerm. « Elle marchait sur un fil » est publié aux éditions du Seuil. Philippe Delerm est avec nous sur Web TV Culture.
En 1997 avec « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules », Philippe Delerm devenait un phénomène littéraire. Le livre s'est vendu à plusieurs milliers d'exemplaires et permettait surtout à tous ceux qui savent s'émouvoir des petits bonheurs du quotidien de leur prouver qu'ils n'étaient pas seuls. Et ces 34 textes courts regroupés dans « La première gorgée de bière » sont une bonne façon d'appréhender l'écriture de Philippe Delerm. Mais sa bibliographie est bien plus vaste que cela avec une cinquantaine de livres publiés, romans ou recueils de nouvelles dont « La cinquième saison », « Le trottoir au soleil », « Un été pour mémoire » ou encore « Quelque chose en lui de Bartleby ». L'écriture de Philippe Delerm est tout en finesse, en poésie, en émotion. La phrase la plus anodine est porteuse de signification et le moindre mot peut révéler une sensation.
Dans son nouveau roman « Elle marchait sur un fil », Philippe Delerm nous raconte Marie, une femme d'une cinquantaine d'années. Sa vie s'est brisée depuis le départ de son compagnon. Mais Marie est une battante et entre son métier d'attachée de presse à Paris et sa maison en Bretagne, elle veut se reconstruire. On retrouve dans ce roman des thèmes chers à Philippe Delerm. L'enfance, la famille, l'amitié, mais aussi le théâtre, la littérature, le temps qui passe, la difficulté d'exister. Un roman sensible et poignant, le portrait d'une femme fragile, porté par une écriture légère et bouleversante à la fois. C'est le nouveau Philippe Delerm. « Elle marchait sur un fil » est publié aux éditions du Seuil. Philippe Delerm est avec nous sur Web TV Culture.
Philippe Delerm
Elle marchait sur un fil
Portrait 3'58Bonjour Philippe Delerm. Merci d'être avec nous. Votre actualité aux éditions du Seuil, votre nouveau roman « Elle marchait sur un fil ». Mais lorsque l'on se penche sur votre bibliographie, il y a un nombre de titres incroyables.
Votre première publication, en 1983 « La cinquième saison ». Il y avait eu des velléités déjà avant ?
Il y avait des velléités, c'était le 4e livre que je faisais. J'avais envoyé des manuscrits par la poste pendant neuf ans avant de trouver une place aux éditions du Rocher.
Quand on voit toute cette bibliographie, on a l'impression que l'écriture vous fait respirer, que c'est de l'encre qui coule dans vos veines.
Oui. A part de brèves périodes comme en ce moment puisque je m'occupe de la promotion de mon nouveau livre, mais sinon l'écriture est quelque chose de quotidien. Parfois on me dit que je pourrais espacer d'avantage les parutions.
L'enseignement fait aussi partie de votre vie. Vous avez été enseignant de lettres et vos parents étaient dans l'enseignement.
J'ai une famille assez traditionnelle de ces années là. Des grands-parents paysans dans Le Tarn-et-Garonne, mes parents étant les seuls à être sortis de ce milieu rural en étant instituteurs en région parisienne
et tout-à-coup une exigence de résultats scolaires tombant sur leurs enfants, un peu moins sur moi qui était un petit dernier qu'on laisse un peu plus tranquille, qui était un peu plus rêveur, glandeur...
Vous faites l'amalgame rêveur-glandeur.
Oui. C'est pour ne pas dire rêvasseur. J'ai fait souvent mon mien de regarder ce qu'il se passe, d'être un peu contemplatif.
Ce sont vos parents qui vous ont incités, initiés à la lecture ou est-ce une découverte plus personnelle ?
J'entends beaucoup, quand on me parle de ça, la voix de ma mère en train de me lire des pages de Colette puisqu'elle était sensible au style de Colette et elle me lisait des pages qui n'étaient pas franchement pour moi. Où elle me parlait des violettes...
Et je sentais aux inflexions de la voix qu'elle avait pour me lire ça qu'il y avait une espèce de mystère dans l'écriture, dans le style,
que si ça donnait un tel bonheur à ma mère c'est que dans l'écriture même il devait y avoir quelque chose que je ne saisissais pas bien mais qui était la plus belle chose du monde, avoir un style.
Avez-vous très tôt eu conscience de cette nostalgie de l'enfance que vous racontez dans vos ouvrages ? Cette sensation du temps qui passe.
Oui, c'est une chose qui surprenait les gens quand j'étais jeune. J'ai rencontré la femme de ma vie, Martine, en première année où nous étions en fac à Nanterre et ce qui nous a rapproché, qui a fait qu'on s'est aimé tout de suite,
c'est que notre première conversation a porté sur nos cours d'école quand on était petit. J'ai vraiment eu la sensation de rencontrer l'enfance en elle et réciproquement. Et on savait qu'on était de cette famille là. Des gens qui mettent l'enfance au-dessus de tout.
Nouvelles, textes courts, poésies, romans...
Pas poésie. Pas de poèmes en proses. Parfois il y a eu des textes en proses. Mon premier roman, des gens m'ont fait remarqué qu'il était constitué de phases qui étaient toutes des octosyllabes, des décasyllabes, des alexandrins.
C'est vrai que j'écrivais beaucoup pour la musique des phrases, plus à l'époque que maintenant, ce qui s'expliquait par le fait que j'écrivais très tôt le matin. J'écrivais 200 mots. Je comptais les mots. Entre 5h30 et 7h du matin avant de partir en cours.
Si vous deviez définir le style Philippe Delerm.
Simplement que quand on lit une page, on puisse dire c'est du Philippe Delerm. J'ai dans la tête la voix de Colette, toujours reconnaissable, et j'avais envie aussi d'avoir ce type de reconnaissance possible.
Votre actualité Philippe Delerm « Elle marchait sur un fil ». C'est votre nouveau roman aux éditions du Seuil.
Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Delerm. Merci d'être avec nous. Votre actualité aux éditions du Seuil, votre nouveau roman « Elle marchait sur un fil ». Mais lorsque l'on se penche sur votre bibliographie, il y a un nombre de titres incroyables. Votre première publication, en 1983 « La cinquième saison ». Il y avait eu des velléités déjà avant ?
Philippe Delerm :
Il y avait des velléités, c'était le 4e livre que je faisais. J'avais envoyé des manuscrits par la poste pendant neuf ans avant de trouver une place aux éditions du Rocher.
Philippe Chauveau :
Quand on voit toute cette bibliographie, on a l'impression que l'écriture vous fait respirer, que c'est de l'encre qui coule dans vos veines.
Philippe Delerm :
Oui. A part de brèves périodes comme en ce moment puisque je m'occupe de la promotion de mon nouveau livre, mais sinon l'écriture est quelque chose de quotidien. Parfois on me dit que je pourrais espacer d'avantage les parutions.
Philippe Chauveau :
L'enseignement fait aussi partie de votre vie. Vous avez été enseignant de lettres et vos parents étaient dans l'enseignement.
Philippe Delerm :
J'ai une famille assez traditionnelle de ces années là. Des grands-parents paysans dans Le Tarn-et-Garonne, mes parents étant les seuls à être sortis de ce milieu rural en étant instituteurs en région parisienne et tout-à-coup une exigence de résultats scolaires tombant sur leurs enfants, un peu moins sur moi qui était un petit dernier qu'on laisse un peu plus tranquille, qui était un peu plus rêveur, glandeur...
Philippe Chauveau :
Vous faites l'amalgame rêveur-glandeur.
Philippe Delerm :
Oui. C'est pour ne pas dire rêvasseur. J'ai fait souvent mon mien de regarder ce qu'il se passe, d'être un peu contemplatif.
Philippe Chauveau :
Ce sont vos parents qui vous ont incités, initiés à la lecture ou est-ce une découverte plus personnelle ?
Philippe Delerm :
J'entends beaucoup, quand on me parle de ça, la voix de ma mère en train de me lire des pages de Colette puisqu'elle était sensible au style de Colette et elle me lisait des pages qui n'étaient pas franchement pour moi. Où elle me parlait des violettes... Et je sentais aux inflexions de la voix qu'elle avait pour me lire ça qu'il y avait une espèce de mystère dans l'écriture, dans le style, que si ça donnait un tel bonheur à ma mère c'est que dans l'écriture même il devait y avoir quelque chose que je ne saisissais pas bien mais qui était la plus belle chose du monde, avoir un style.
Philippe Chauveau :
Avez-vous très tôt eu conscience de cette nostalgie de l'enfance que vous racontez dans vos ouvrages ? Cette sensation du temps qui passe.
Philippe Delerm :
Oui, c'est une chose qui surprenait les gens quand j'étais jeune. J'ai rencontré la femme de ma vie, Martine, en première année où nous étions en fac à Nanterre et ce qui nous a rapproché, qui a fait qu'on s'est aimé tout de suite, c'est que notre première conversation a porté sur nos cours d'école quand on était petit. J'ai vraiment eu la sensation de rencontrer l'enfance en elle et réciproquement. Et on savait qu'on était de cette famille là. Des gens qui mettent l'enfance au-dessus de tout.
Philippe Chauveau :
Nouvelles, textes courts, poésies, romans...
Philippe Delerm :
Pas poésie. Pas de poèmes en proses. Parfois il y a eu des textes en proses. Mon premier roman, des gens m'ont fait remarqué qu'il était constitué de phases qui étaient toutes des octosyllabes, des décasyllabes, des alexandrins. C'est vrai que j'écrivais beaucoup pour la musique des phrases, plus à l'époque que maintenant, ce qui s'expliquait par le fait que j'écrivais très tôt le matin. J'écrivais 200 mots. Je comptais les mots. Entre 5h30 et 7h du matin avant de partir en cours.
Philippe Chauveau :
Si vous deviez définir le style Philippe Delerm.
Philippe Delerm :
Simplement que quand on lit une page, on puisse dire c'est du Philippe Delerm. J'ai dans la tête la voix de Colette, toujours reconnaissable, et j'avais envie aussi d'avoir ce type de reconnaissance possible.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Philippe Delerm « Elle marchait sur un fil ». C'est votre nouveau roman aux éditions du Seuil.
Philippe Delerm
Elle marchait sur un fil
Le livre 3'58Philippe Delerm, dans ce nouveau roman « Elle marchait sur un fil », vous nous présentez Marie, une femme d'une cinquantaine d'années qui traverse un moment difficile de son existence. Son mari est parti.
Elle essaie de se reconstruire entre son métier d'attachée de presse indépendante pour certains auteurs et puis sa maison en Bretagne, sur la côte. Elle traverse une période difficile, mais elle est solide. Elle subit un peu tout ça, mais elle a quand même envie de s'en sortir.
Le fait de retourner dans cette maison de Bretagne, de bord de mer où elle a des souvenirs avec son compagnon et son fils, c'est déjà courageux de sa part. On sent qu'elle a envie de se reconstruire.
Oui, elle a du caractère et elle a des rêves aussi. Et ce en quoi elle est différente de moi, c'est que je considère la quête du bonheur comme une chose essentiel, pas, par contre, le fait de vouloir être heureux à tout prix
– j'ai horreur de notre époque qui veut le bonheur à tout prix – mais la quête du bonheur je trouve que c'est quelque chose d'essentiel quand on a la chance de l'avoir. Elle, c'est quelqu'un qui n'a plus le bonheur.
Elle a mis une étiquette dessus, à un moment précis de sa vie, autour de 30 ans, quand son fils Étienne est entré au conservatoire pour être comédien comme elle le souhaitait.
Quand son mari était un peu moins infidèle qu'il ne l'est devenu par la suite. Elle avait le sentiment de vivre un moment de plénitude et d'être heureuse. Et puis après, c'est un personnage qui se dit qu'il y a des choses qui sont différentes du bonheur,
mais qui sont peut-être aussi grandes, aussi importantes. En l’occurrence, créer un vrai spectacle qui soit son rêve absolu, c'est peut-être aussi fort que le bonheur.
J'ai eu l'impression en lisant « Elle marchait sur un fil » de lire deux romans. Il y a l'histoire de Marie, où vous parlez de cette femme et là vous abordez les sujets que sont l'amitié, la famille, les relations humaines, l'histoire d'un amour qui dure, ou qui ne dure pas.
Et puis peut-être un autre livre où là vous abordez d'autres thèmes que sont la littérature, le théâtre puisque pour se reconstruire, Marie va accompagner une troupe de jeunes comédiens en devenir.
On sent qu'il y a des thèmes qui vous sont chers et il y a peut-être deux histoires en parallèle.
C'est vrai. C'était difficile d'exprimer tout ce que j'avais envie de dire sur la vie, autrement que dans un roman parce que si on l'exprime dans un essai, on va forcément être péremptoire et dire quelles sont ses propres opinions.
J'ai essayé d'équilibrer les personnages. Par exemple le fils de Marie, Étienne, est quelqu'un qui n'a pas pu continuer à être comédien, mais qui pense être heureux dans ce qu'il fait. Il est devenu architecte d'intérieur.
Par contre, sa mère pense qu'il y a une fêlure en lui qui ne sera jamais refermée parce que quand on a eu ce type de rêve là et qu'on ne l'a pas concrétisé, ce n'est pas possible de vivre vraiment. Donc elle est quand même assez adolescente pour le coup, jusqu'au bout.
Marie aurait-elle eu du mal à laisser son fils grandir ?
Oui et puis elle est comme toutes les mères qui ont pensé un moment qu'elles allaient exister un peu par l'intermédiaire de leurs enfants, elle est lourde aussi. Cette idée de la lourdeur des parents est un thème qui m'intéresse beaucoup.
Dans quelle mesure il faut intervenir ou non dans le destin de ses enfants. Dans quelle mesure aussi on peut être sûr de ce que ses enfants veulent faire. C'est toujours une chose qui m'a étonné, c'est que ce soit des thèmes qui soient aussi présents dans la vie des gens
et si absents dans la littérature. C'est peut-être pour ça que j'ai eu envie d'avoir une réflexion sur est-ce qu'il faut diriger un peu la vie des autres ou pas ? Est-ce que c'est utile, redoutable...
Si je dis qu'il y a dans ce roman une douce mélancolie. Ca vous convient ?
Oui, ça me va tout-à-fait. C'est juste.
Merci Philippe Delerm. C'est votre actualité « Elle marchait sur un fil », votre nouveau roman au Seuil.
Philippe Chauveau :
Philippe Delerm, dans ce nouveau roman « Elle marchait sur un fil », vous nous présentez Marie, une femme d'une cinquantaine d'années qui traverse un moment difficile de son existence. Son mari est parti. Elle essaie de se reconstruire entre son métier d'attachée de presse indépendante pour certains auteurs et puis sa maison en Bretagne, sur la côte. Elle traverse une période difficile, mais elle est solide. Elle subit un peu tout ça, mais elle a quand même envie de s'en sortir. Le fait de retourner dans cette maison de Bretagne, de bord de mer où elle a des souvenirs avec son compagnon et son fils, c'est déjà courageux de sa part. On sent qu'elle a envie de se reconstruire.
Philippe Delerm :
Oui, elle a du caractère et elle a des rêves aussi. Et ce en quoi elle est différente de moi, c'est que je considère la quête du bonheur comme une chose essentiel, pas, par contre, le fait de vouloir être heureux à tout prix – j'ai horreur de notre époque qui veut le bonheur à tout prix – mais la quête du bonheur je trouve que c'est quelque chose d'essentiel quand on a la chance de l'avoir. Elle, c'est quelqu'un qui n'a plus le bonheur. Elle a mis une étiquette dessus, à un moment précis de sa vie, autour de 30 ans, quand son fils Étienne est entré au conservatoire pour être comédien comme elle le souhaitait. Quand son mari était un peu moins infidèle qu'il ne l'est devenu par la suite. Elle avait le sentiment de vivre un moment de plénitude et d'être heureuse. Et puis après, c'est un personnage qui se dit qu'il y a des choses qui sont différentes du bonheur, mais qui sont peut-être aussi grandes, aussi importantes. En l’occurrence, créer un vrai spectacle qui soit son rêve absolu, c'est peut-être aussi fort que le bonheur.
Philippe Chauveau :
J'ai eu l'impression en lisant « Elle marchait sur un fil » de lire deux romans. Il y a l'histoire de Marie, où vous parlez de cette femme et là vous abordez les sujets que sont l'amitié, la famille, les relations humaines, l'histoire d'un amour qui dure, ou qui ne dure pas. Et puis peut-être un autre livre où là vous abordez d'autres thèmes que sont la littérature, le théâtre puisque pour se reconstruire, Marie va accompagner une troupe de jeunes comédiens en devenir. On sent qu'il y a des thèmes qui vous sont chers et il y a peut-être deux histoires en parallèle.
Philippe Delerm :
C'est vrai. C'était difficile d'exprimer tout ce que j'avais envie de dire sur la vie, autrement que dans un roman parce que si on l'exprime dans un essai, on va forcément être péremptoire et dire quelles sont ses propres opinions. J'ai essayé d'équilibrer les personnages. Par exemple le fils de Marie, Etienne, est quelqu'un qui n'a pas pu continuer à être comédien, mais qui pense être heureux dans ce qu'il fait. Il est devenu architecte d'intérieur. Par contre, sa mère pense qu'il y a une fêlure en lui qui ne sera jamais refermée parce que quand on a eu ce type de rêve là et qu'on ne l'a pas concrétisé, ce n'est pas possible de vivre vraiment. Donc elle est quand même assez adolescente pour le coup, jusqu'au bout.
Philippe Chauveau :
Marie aurait-elle eu du mal à laisser son fils grandir ?
Philippe Delerm :
Oui et puis elle est comme toutes les mères qui ont pensé un moment qu'elles allaient exister un peu par l'intermédiaire de leurs enfants, elle est lourde aussi. Cette idée de la lourdeur des parents est un thème qui m'intéresse beaucoup. Dans quelle mesure il faut intervenir ou non dans le destin de ses enfants. Dans quelle mesure aussi on peut être sûr de ce que ses enfants veulent faire. C'est toujours une chose qui m'a étonné, c'est que ce soit des thèmes qui soient aussi présents dans la vie des gens et si absents dans la littérature. C'est peut-être pour ça que j'ai eu envie d'avoir une réflexion sur est-ce qu'il faut diriger un peu la vie des autres ou pas ? Est-ce que c'est utile, redoutable...
Philippe Chauveau :
Si je dis qu'il y a dans ce roman une douce mélancolie. Ça vous convient ?
Philippe Delerm :
Oui, ça me va tout-à-fait. C'est juste.
Philippe Chauveau :
Merci Philippe Delerm. C'est votre actualité « Elle marchait sur un fil », votre nouveau roman au Seuil.
Philippe Delerm
Elle marchait sur un fil
L'avis du libraire 2'15Dans son dernier livre, « elle marcherait sur un fil » aux éditions Seuil, Philipe Delerm nous raconte la vie de Marie.
Et cette vie c'est une musique, c'est comme un air.
Chaque vie mérite sa musique et celle de marie, le personnage principal, c'est un air triste, nostalgique qui s'égraine le long des pages.
Et ce qui fait la beauté de ce livre, c'est que l'écriture de Philippe Delerm, qui est une écriture assez classique, assez bourgeoise, colle tout à fait à son personnage Marie,
qui est une femme d'une cinquantaine d'années, qui a connue des grands moments de bonheur dans les années 70, 80, et qui se retrouve seule abandonnée suite à la rupture avec son compagnon de plus de trente ans.
On sent qu'elle est sur le fil, d’où le titre « elle marchait sur un fil », on voit son passé, on voit l'histoire forte qu'elle a eu avec son fils, sa petite fille Léa et son vieille ami qui va rentrer dans la dernière étape de son existence.
Et tous ces personnages...tout doucement on voit cette femme s'enfoncer dans une certaine solitude, on la voit glisser et puis quelque chose va se passer, ce groupe de jeune qui va s'installer à coté d'elle dans cette maison aux bords de la mer.
Elle va se lancer dans une aventure théâtrale. Pour Marie, il n'y a qu'une seule chose, la seule source d'épanouissement dans la vie, c'est l'art.
Et c'est aussi un jeu de mirroir, puisque le livre de l'auteur qu'elle lance et qui va connaître le succès, le titre est
« Le monde à porté des mains » et dans ce livre, on voit cette femme qui fait le deuil de sa vie passée et qui a le monde à porté de mains mais est ce qu'elle va le saisir, c'est toute la question du livre.
C'est de savoir quant-on passe d'une histoire à une autre, de sentir cette proximité de saisir une nouvelle existence et on ne sait pas si elle va la saisir jusqu'à la fin ou si au contraire ça va être l'échec.
Dans son dernier livre, « elle marcherait sur un fil » aux éditions Seuil, Philipe Delerm nous raconte la vie de Marie.
Et cette vie c'est une musique, c'est comme un air.
Chaque vie mérite sa musique et celle de marie, le personnage principal, c'est un air triste, nostalgique qui s'égraine le long des pages.
Et ce qui fait la beauté de ce livre, c'est que l'écriture de Philippe Delerm, qui est une écriture assez classique, assez bourgeoise, colle tout à fait à son personnage Marie,
qui est une femme d'une cinquantaine d'années, qui a connue des grands moments de bonheur dans les années 70, 80, et qui se retrouve seule abandonnée suite à la rupture avec son compagnon de plus de trente ans.
On sent qu'elle est sur le fil, d’où le titre « elle marchait sur un fil », on voit son passé, on voit l'histoire forte qu'elle a eu avec son fils, sa petite fille Léa et son vieille ami qui va rentrer dans la dernière étape de son existence.
Et tous ces personnages...tout doucement on voit cette femme s'enfoncer dans une certaine solitude, on la voit glisser et puis quelque chose va se passer, ce groupe de jeune qui va s'installer à coté d'elle dans cette maison aux bords de la mer.
Elle va se lancer dans une aventure théâtrale. Pour Marie, il n'y a qu'une seule chose, la seule source d'épanouissement dans la vie, c'est l'art.
Et c'est aussi un jeu de mirroir, puisque le livre de l'auteur qu'elle lance et qui va connaître le succès, le titre est
« Le monde à porté des mains » et dans ce livre, on voit cette femme qui fait le deuil de sa vie passée et qui a le monde à porté de mains mais est ce qu'elle va le saisir, c'est toute la question du livre.
C'est de savoir quant-on passe d'une histoire à une autre, de sentir cette proximité de saisir une nouvelle existence et on ne sait pas si elle va la saisir jusqu'à la fin ou si au contraire ça va être l'échec.