Ne vous laissez pas abuser par la couverture un peu mièvre de ce livre. Le nouveau roman de Theresa Révay n’a rien d’une histoire à l’eau de rose. Et si vous ne connaissez pas encore cette auteure, vous allez découvrir un nouveau grand nom du roman historique.
Tout en assurant les traductions d’auteurs anglais et allemands, Theresa Révay écrit depuis le milieu des années 80. Mais c’est à partir de 2002 qu’elle se fait connaître avec « Valentine ou le temps des adieux ». Depuis, «La louve blanche » et « Tous...
Ce parfum rouge de Theresa Révay - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Theresa Révay. Merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Belfond de votre nouveau roman « Dernier été à Mayfair ». On va parler un peu de vous au préalable parce que vous avez un parcours et un amour de l'écrit dans votre vie. La littérature, comment fait-elle son apparition ?
Theresa Révay :
Très tôt, dès que j'ai réussi à lire moi-même un livre en le tenant entre mes mains et pas quelqu'un d'autre qui me lisait l'histoire. Donc j'ai toujours aimé lire et je pense qu'il...
Ce parfum rouge de Theresa Révay - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Theresa Révay, merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Belfond de votre nouveau roman « Dernier été à Mayfair ». Nous sommes en Angleterre, 1911, c'est le début du 20e siècle et nous allons côtoyer des personnages, des Anglais, des Français, des Américains. Vous avez eu envie de nous entraîner au début, aux prémices du 20e siècle, pourquoi ?
Theresa Révay :
Parce que c'est le début des grandes fêlures du 20e siècle et qu'à l'époque, c'était vraiment une époque charnière,...
Ce parfum rouge de Theresa Révay - Le livre - Suite
Ce qui fait le succès de Theresa Révay, c'est son écriture. Elle a une écriture ronde. Dès qu'on commence le livre on ne peut plus le lâcher. En plus, elle met des toutes petites pointes de suspense dedans qui font qu'on est toujours amené à continuer le livre. Dans tous les livres de Theresa Révay, vous avez cette écriture qui revient tout le temps, qui est superbe et qui vous donne envie aussi bien de rire que de pleurer. Et ça c'est vraiment magnifique, c'est rare et c'est ce qui fait qu'un auteur vous tient du début à la...
Ce parfum rouge de Theresa Révay - L'avis du libraire - Suite
Theresa Révay
Dernier été à Mayfair
Présentation 1'30Ne vous laissez pas abuser par la couverture un peu mièvre de ce livre. Le nouveau roman de Theresa Révay n’a rien d’une histoire à l’eau de rose. Et si vous ne connaissez pas encore cette auteure, vous allez découvrir un nouveau grand nom du roman historique.
Tout en assurant les traductions d’auteurs anglais et allemands, Theresa Révay écrit depuis le milieu des années 80. Mais c’est à partir de 2002 qu’elle se fait connaître avec « Valentine ou le temps des adieux ». Depuis, «La louve blanche » et « Tous les rêves du monde » ont confirmé son talent et elle est désormais traduite dans une dizaine de langues.
Avec un grand sens de la précision, fruit de multiples recherches et par une écriture vivante et ciselée, Theresa Révay sait entraîner son lecteur dans de grandes fresques, de grandes sagas sur lesquelles souffle le vent de l’histoire.
Avec « Dernier été à Mayfair », publié chez Belfond, elle s’est jetée à corps perdu dans les balbutiements du XXème siècle et nous offre un panorama complet de cette époque charnière entre une aristocratie en fin de course, des femmes en pleine émancipation, une industrie galopante et une guerre tragique qui se profile. Sur ce décor parfaitement reconstitué, les héros du roman vont s’aimer, se battre, se déchirer, vivre ou mourir.
Si vous aimez ouvrir un roman pour vous laisser emporter dans le tourbillon d’une grande fresque historique, ce livre est pour vous !
« Dernier été à Mayfair » de Theresa Révay aux éditions Belfond.
Theresa Révay nous reçoit pour WTC.
Ne vous laissez pas abuser par la couverture un peu mièvre de ce livre. Le nouveau roman de Theresa Révay n’a rien d’une histoire à l’eau de rose. Et si vous ne connaissez pas encore cette auteure, vous allez découvrir un nouveau grand nom du roman historique.
Tout en assurant les traductions d’auteurs anglais et allemands, Theresa Révay écrit depuis le milieu des années 80. Mais c’est à partir de 2002 qu’elle se fait connaître avec « Valentine ou le temps des adieux ». Depuis, «La louve blanche » et « Tous les rêves du monde » ont confirmé son talent et elle est désormais traduite dans une dizaine de langues.
Avec un grand sens de la précision, fruit de multiples recherches et par une écriture vivante et ciselée, Theresa Révay sait entraîner son lecteur dans de grandes fresques, de grandes sagas sur lesquelles souffle le vent de l’histoire.
Avec « Dernier été à Mayfair », publié chez Belfond, elle s’est jetée à corps perdu dans les balbutiements du XXème siècle et nous offre un panorama complet de cette époque charnière entre une aristocratie en fin de course, des femmes en pleine émancipation, une industrie galopante et une guerre tragique qui se profile. Sur ce décor parfaitement reconstitué, les héros du roman vont s’aimer, se battre, se déchirer, vivre ou mourir.
Si vous aimez ouvrir un roman pour vous laisser emporter dans le tourbillon d’une grande fresque historique, ce livre est pour vous !
« Dernier été à Mayfair » de Theresa Révay aux éditions Belfond.
Theresa Révay nous reçoit pour WTC.
Theresa Révay
Dernier été à Mayfair
Portrait 4'30Philippe Chauveau :
Bonjour Theresa Révay. Merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Belfond de votre nouveau roman « Dernier été à Mayfair ». On va parler un peu de vous au préalable parce que vous avez un parcours et un amour de l'écrit dans votre vie. La littérature, comment fait-elle son apparition ?
Theresa Révay :
Très tôt, dès que j'ai réussi à lire moi-même un livre en le tenant entre mes mains et pas quelqu'un d'autre qui me lisait l'histoire. Donc j'ai toujours aimé lire et je pense qu'il faut lire avant d'écrire. Donc depuis l'âge de cinq-six ans, j'ai le nez dans un roman, en général surtout des romans et puis j'ai commencé moi-même à raconter mes propres histoires parce que je me suis dit les autres racontent, mais je peux faire la même chose et j'ai commencé vers dix-onze-douze ans des histoires d'enfants. Je ne peux pas vivre sans un livre dans ma poche et je ne peux pas vivre sans lire et sans écrire.
Philippe Chauveau :
Il y a eu des études littéraires et une première publication, on est à la fin des années 80 avec « L'ombre d'une femme ».
Theresa Révay :
« L'ombre d'une femme » aux éditions de la Table ronde, c'est mon premier roman envoyé par la poste et j'avais été très fière d'être prise à la Table ronde qui est une maison d'édition illustre et ça avait été ma première aventure littéraire. C'était un roman contemporain qui a été suivi par un second qui s'appelait « Ouragane » et ensuite pendant une dizaine d'années j'ai fait surtout des traductions et j'attendais le moment de me lancer dans ce qui me plait vraiment c'est-à-dire le roman historique.
Philippe Chauveau :
Pourquoi avoir quitté le roman contemporain, par lequel vous avez commencé, pour passer au roman historique ?
Theresa Révay :
Parce que j'aimais bien traiter à la fois les grandes émotions, les grands sentiments et que dans le contemporain c'est plus difficile à réussir sans que ce soit trop léger. Et donc j'ai aimé appuyer le romanesque sur une période historique. Et puis j'adore l'Histoire. J'ai hésité de faire des études de Lettres ou d'Histoire, d'ailleurs elles se rejoignent fondamentalement, mais j'ai fait des études de Lettres à la Sorbonne, mais je garde ce goût de l'Histoire, je suis passionnée de comprendre comment on est aujourd'hui, pourquoi on est aujourd'hui et particulièrement le 20e siècle.
Philippe Chauveau :
Pourquoi cette préférence pour le 20e siècle ?
Theresa Révay :
Pour moi, c'est le siècle de toutes les ruptures, c'est le siècle qui a apporté les deux grandes guerres mondiales avec la guerre des âmes, c'est le siècle des déplacement de population, des massacres épouvantables, c'est le siècle du matérialisme, la perte des repères et comme je me sens profondément européenne parce que j'ai un père d'origine hongroise, donc j'ai été élevée en plusieurs langues, avec toujours cette vision des autres, c'est-à-dire notamment de pays derrière le rideau de fer à l'époque où il existait encore. Pour ces pays là, c'est le 20e siècle qui est le siècle charnière. Et c'est pour ça que pour l'instant je m'intéresse vraiment à ce siècle là.
Philippe Chauveau :
Vous savez créer un souffle romanesque, mais votre décors historique est très précis. Il y a un énorme travail de recherche historique dans vos romans.
Theresa Révay :
Oui, j'ai un an, un an et demi de documentation avant de me mettre à écrire car ce qui est important pour moi, c'est la rigueur et l'authenticité historique. Je prends différente famille dans différents pays européens confrontés aux mêmes problèmes historiques, les révolutions, les guerres, les déplacements de population, les crises économiques et pour cela il faut une authenticité. On ne peut pas faire l'économie d'un travail en amont et donc j'attache beaucoup d'importance à cela et c'est aussi une découverte à chaque fois.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous mettez le point final à vos romans et notamment à celui-ci « Dernier été à Mayfair », que ressentez-vous ? Avez-vous de la peine à quitter vos personnages ? Est-ce que vous avez la satisfaction du travail accompli ?
Theresa Révay :
Il y a de la peine, des larmes, en général je pleure un peu. Il y a un sentiment que ces personnages que l'on a porté pendant deux ans vont être offerts aux autres, donc on a peur pour eux et on se dit « comment ils vont être acceptés ». Ce sont des êtres qu'on a tellement porté, qui nous ont porté parce qu'il y a cet échange entre le romancier et le personnage et donc la on les offre, on les abandonne un peu. C'est un peu, pas comme des enfants, mais des amis qu'on va présenter à d'autres et on espère que tout le monde va s'entendre et il y a toujours une émotion forte et ensuite on se jette dans un autre roman.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Theresa Révay. C'est votre actualité « Dernier été à Mayfair » et c'est aux éditions Belfond.
Philippe Chauveau :
Bonjour Theresa Révay. Merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Belfond de votre nouveau roman « Dernier été à Mayfair ». On va parler un peu de vous au préalable parce que vous avez un parcours et un amour de l'écrit dans votre vie. La littérature, comment fait-elle son apparition ?
Theresa Révay :
Très tôt, dès que j'ai réussi à lire moi-même un livre en le tenant entre mes mains et pas quelqu'un d'autre qui me lisait l'histoire. Donc j'ai toujours aimé lire et je pense qu'il faut lire avant d'écrire. Donc depuis l'âge de cinq-six ans, j'ai le nez dans un roman, en général surtout des romans et puis j'ai commencé moi-même à raconter mes propres histoires parce que je me suis dit les autres racontent, mais je peux faire la même chose et j'ai commencé vers dix-onze-douze ans des histoires d'enfants. Je ne peux pas vivre sans un livre dans ma poche et je ne peux pas vivre sans lire et sans écrire.
Philippe Chauveau :
Il y a eu des études littéraires et une première publication, on est à la fin des années 80 avec « L'ombre d'une femme ».
Theresa Révay :
« L'ombre d'une femme » aux éditions de la Table ronde, c'est mon premier roman envoyé par la poste et j'avais été très fière d'être prise à la Table ronde qui est une maison d'édition illustre et ça avait été ma première aventure littéraire. C'était un roman contemporain qui a été suivi par un second qui s'appelait « Ouragane » et ensuite pendant une dizaine d'années j'ai fait surtout des traductions et j'attendais le moment de me lancer dans ce qui me plait vraiment c'est-à-dire le roman historique.
Philippe Chauveau :
Pourquoi avoir quitté le roman contemporain, par lequel vous avez commencé, pour passer au roman historique ?
Theresa Révay :
Parce que j'aimais bien traiter à la fois les grandes émotions, les grands sentiments et que dans le contemporain c'est plus difficile à réussir sans que ce soit trop léger. Et donc j'ai aimé appuyer le romanesque sur une période historique. Et puis j'adore l'Histoire. J'ai hésité de faire des études de Lettres ou d'Histoire, d'ailleurs elles se rejoignent fondamentalement, mais j'ai fait des études de Lettres à la Sorbonne, mais je garde ce goût de l'Histoire, je suis passionnée de comprendre comment on est aujourd'hui, pourquoi on est aujourd'hui et particulièrement le 20e siècle.
Philippe Chauveau :
Pourquoi cette préférence pour le 20e siècle ?
Theresa Révay :
Pour moi, c'est le siècle de toutes les ruptures, c'est le siècle qui a apporté les deux grandes guerres mondiales avec la guerre des âmes, c'est le siècle des déplacement de population, des massacres épouvantables, c'est le siècle du matérialisme, la perte des repères et comme je me sens profondément européenne parce que j'ai un père d'origine hongroise, donc j'ai été élevée en plusieurs langues, avec toujours cette vision des autres, c'est-à-dire notamment de pays derrière le rideau de fer à l'époque où il existait encore. Pour ces pays là, c'est le 20e siècle qui est le siècle charnière. Et c'est pour ça que pour l'instant je m'intéresse vraiment à ce siècle là.
Philippe Chauveau :
Vous savez créer un souffle romanesque, mais votre décors historique est très précis. Il y a un énorme travail de recherche historique dans vos romans.
Theresa Révay :
Oui, j'ai un an, un an et demi de documentation avant de me mettre à écrire car ce qui est important pour moi, c'est la rigueur et l'authenticité historique. Je prends différente famille dans différents pays européens confrontés aux mêmes problèmes historiques, les révolutions, les guerres, les déplacements de population, les crises économiques et pour cela il faut une authenticité. On ne peut pas faire l'économie d'un travail en amont et donc j'attache beaucoup d'importance à cela et c'est aussi une découverte à chaque fois.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous mettez le point final à vos romans et notamment à celui-ci « Dernier été à Mayfair », que ressentez-vous ? Avez-vous de la peine à quitter vos personnages ? Est-ce que vous avez la satisfaction du travail accompli ?
Theresa Révay :
Il y a de la peine, des larmes, en général je pleure un peu. Il y a un sentiment que ces personnages que l'on a porté pendant deux ans vont être offerts aux autres, donc on a peur pour eux et on se dit « comment ils vont être acceptés ». Ce sont des êtres qu'on a tellement porté, qui nous ont porté parce qu'il y a cet échange entre le romancier et le personnage et donc la on les offre, on les abandonne un peu. C'est un peu, pas comme des enfants, mais des amis qu'on va présenter à d'autres et on espère que tout le monde va s'entendre et il y a toujours une émotion forte et ensuite on se jette dans un autre roman.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Theresa Révay. C'est votre actualité « Dernier été à Mayfair » et c'est aux éditions Belfond.
Theresa Révay
Dernier été à Mayfair
Le livre 4'30Philippe Chauveau :
Theresa Révay, merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Belfond de votre nouveau roman « Dernier été à Mayfair ». Nous sommes en Angleterre, 1911, c'est le début du 20e siècle et nous allons côtoyer des personnages, des Anglais, des Français, des Américains. Vous avez eu envie de nous entraîner au début, aux prémices du 20e siècle, pourquoi ?
Theresa Révay :
Parce que c'est le début des grandes fêlures du 20e siècle et qu'à l'époque, c'était vraiment une époque charnière, une époque de vertige. J'avais pensé avant de commencer ma documentation que la modernité était venu après la guerre. En fait pas du tout. La fin de la belle époque, cette espèce de lente montée vers la première guerre amenait les révolutions technologiques, les révolutions sociales et particulièrement en Angleterre qui était un pays qui dominait le monde, mais qui connaissait petit à petit des grandes cassures intérieures qui préfiguraient la guerre.
Philippe Chauveau :
On va s'attacher à plusieurs personnages, de grandes familles anglaises, de grandes familles françaises, il y a cette femme aviatrice américaine qui est fascinante, il y a ce jeune pilote allemand. Tous ces personnages vont se côtoyer, s'aimer, se déchirer, sur fond d'une Europe qui se déchire elle aussi. Et 1911, c'est une date aussi charnière.
Theresa Révay :
C'est une date charnière pour les grandes familles anglaises et comme j'ai centré le livre sur les familles patriciennes, tout simplement parce qu'elles ont énormément perdu à cette époque là et j'ai voulu montrer la chute de cette société. 1911 c'est l'année où elles ont perdu politiquement le droit, à la chambre haute en Angleterre, la chambre des Lords, elles ont perdu à ce moment là le droit de véto et c'était symbolique de leur chute. Mes personnages incarnent toujours une réalité historique à travers leurs émotions, leurs sentiments, la jeune femme suffragette, le jeune cadet aviateur. C'est vrai que 1911 m'avait semblé une date pour commencer le livre qui était importante de ce point de vue là.
Philippe Chauveau :
Tous ces personnages vont bien sûr aller jusqu'au premier conflit mondial, on va aller jusque dans les tranchées avec une descriptions des combats qui est vraiment incroyable. Et puis il y a tout un tas d'autres événements historiques que vous allez replacer dans le contexte, comme les suffragettes, les prêtres soldats. Alors toutes ces recherches historiques, comment avez vous travaillé pour retrouver tous ces éléments ?
Theresa Révay :
Je travaille beaucoup à la Bibliothèque Nationale qui est un lieu merveilleux par la richesse de la documentation et des livres qu'on peut y trouver et chaque étude historique amène une autre étude et j'ai fait aussi pas mal d'interviews de descendants de gens dont je raconte l'histoire, ce qui me permet d'avoir des anecdotes véridiques dans ce livre que j'ai trouvé aussi dans les mémoires de familles et j'essaie d'amener une vision un peu plus personnelle des choses. La première guerre, on en a tellement écrit, c'est quelque chose que bien sûr des grands livres ont traduit bien mieux que je ne pourrais le faire, en revanche, par exemple les prêtres soldats, c'est un élément qu'on connait peu. Des prêtres soldats en uniforme dans l'armée française puisque la loi de la république voulait l'égalité entre citoyens et j'ai voulu rendre hommage modestement à ces hommes qui se sont comportés de manière héroïque. Ce que j'aime faire, c'est à travers des personnages inventés, traduire une réalité émotionnelle d'une époque et c'est comme ça que j'arrive à créer quelque chose d'authentique.
Philippe Chauveau :
Lorsque l'on découvre un « Dernier été à Mayfair », on ne peut pas s'empêcher de voir une certaine résonance avec notre époque contemporaine. Avez-vous resentie cela ?
Theresa Révay :
Oui, ça m'a frappé. C'est donc il y a exactement un siècle et il y avait les mêmes fêlures, les mêmes angoisses, la peur de la mondialisation, les montées violentes d'une société civile qui se débat, une volonté d'émancipation féminine qu'on trouve encore aujourd'hui, ces violences sociales, ces soucis de la laïcité. Et je me disais, c'est incroyable, les choses évoluent mais ne changent pas et les interrogations reviennent systématiquement et c'est pour cela que l'Histoire est importante. Pour comprendre aujourd'hui, il faut connaître hier et c'est ça que j'essaie d'apporter à mes lecteurs.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Theresa Révay. C'est votre actualité « Dernier été à Mayfair » et c'est aux éditions Belfond.
Philippe Chauveau :
Theresa Révay, merci de nous accueillir à l'occasion de la sortie chez Belfond de votre nouveau roman « Dernier été à Mayfair ». Nous sommes en Angleterre, 1911, c'est le début du 20e siècle et nous allons côtoyer des personnages, des Anglais, des Français, des Américains. Vous avez eu envie de nous entraîner au début, aux prémices du 20e siècle, pourquoi ?
Theresa Révay :
Parce que c'est le début des grandes fêlures du 20e siècle et qu'à l'époque, c'était vraiment une époque charnière, une époque de vertige. J'avais pensé avant de commencer ma documentation que la modernité était venu après la guerre. En fait pas du tout. La fin de la belle époque, cette espèce de lente montée vers la première guerre amenait les révolutions technologiques, les révolutions sociales et particulièrement en Angleterre qui était un pays qui dominait le monde, mais qui connaissait petit à petit des grandes cassures intérieures qui préfiguraient la guerre.
Philippe Chauveau :
On va s'attacher à plusieurs personnages, de grandes familles anglaises, de grandes familles françaises, il y a cette femme aviatrice américaine qui est fascinante, il y a ce jeune pilote allemand. Tous ces personnages vont se côtoyer, s'aimer, se déchirer, sur fond d'une Europe qui se déchire elle aussi. Et 1911, c'est une date aussi charnière.
Theresa Révay :
C'est une date charnière pour les grandes familles anglaises et comme j'ai centré le livre sur les familles patriciennes, tout simplement parce qu'elles ont énormément perdu à cette époque là et j'ai voulu montrer la chute de cette société. 1911 c'est l'année où elles ont perdu politiquement le droit, à la chambre haute en Angleterre, la chambre des Lords, elles ont perdu à ce moment là le droit de véto et c'était symbolique de leur chute. Mes personnages incarnent toujours une réalité historique à travers leurs émotions, leurs sentiments, la jeune femme suffragette, le jeune cadet aviateur. C'est vrai que 1911 m'avait semblé une date pour commencer le livre qui était importante de ce point de vue là.
Philippe Chauveau :
Tous ces personnages vont bien sûr aller jusqu'au premier conflit mondial, on va aller jusque dans les tranchées avec une descriptions des combats qui est vraiment incroyable. Et puis il y a tout un tas d'autres événements historiques que vous allez replacer dans le contexte, comme les suffragettes, les prêtres soldats. Alors toutes ces recherches historiques, comment avez vous travaillé pour retrouver tous ces éléments ?
Theresa Révay :
Je travaille beaucoup à la Bibliothèque Nationale qui est un lieu merveilleux par la richesse de la documentation et des livres qu'on peut y trouver et chaque étude historique amène une autre étude et j'ai fait aussi pas mal d'interviews de descendants de gens dont je raconte l'histoire, ce qui me permet d'avoir des anecdotes véridiques dans ce livre que j'ai trouvé aussi dans les mémoires de familles et j'essaie d'amener une vision un peu plus personnelle des choses. La première guerre, on en a tellement écrit, c'est quelque chose que bien sûr des grands livres ont traduit bien mieux que je ne pourrais le faire, en revanche, par exemple les prêtres soldats, c'est un élément qu'on connait peu. Des prêtres soldats en uniforme dans l'armée française puisque la loi de la république voulait l'égalité entre citoyens et j'ai voulu rendre hommage modestement à ces hommes qui se sont comportés de manière héroïque. Ce que j'aime faire, c'est à travers des personnages inventés, traduire une réalité émotionnelle d'une époque et c'est comme ça que j'arrive à créer quelque chose d'authentique.
Philippe Chauveau :
Lorsque l'on découvre un « Dernier été à Mayfair », on ne peut pas s'empêcher de voir une certaine résonance avec notre époque contemporaine. Avez-vous resentie cela ?
Theresa Révay :
Oui, ça m'a frappé. C'est donc il y a exactement un siècle et il y avait les mêmes fêlures, les mêmes angoisses, la peur de la mondialisation, les montées violentes d'une société civile qui se débat, une volonté d'émancipation féminine qu'on trouve encore aujourd'hui, ces violences sociales, ces soucis de la laïcité. Et je me disais, c'est incroyable, les choses évoluent mais ne changent pas et les interrogations reviennent systématiquement et c'est pour cela que l'Histoire est importante. Pour comprendre aujourd'hui, il faut connaître hier et c'est ça que j'essaie d'apporter à mes lecteurs.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Theresa Révay. C'est votre actualité « Dernier été à Mayfair » et c'est aux éditions Belfond.
Theresa Révay
Dernier été à Mayfair
L'avis du libraire 1'14Ce qui fait le succès de Theresa Révay, c'est son écriture. Elle a une écriture ronde. Dès qu'on commence le livre on ne peut plus le lâcher. En plus, elle met des toutes petites pointes de suspense dedans qui font qu'on est toujours amené à continuer le livre. Dans tous les livres de Theresa Révay, vous avez cette écriture qui revient tout le temps, qui est superbe et qui vous donne envie aussi bien de rire que de pleurer. Et ça c'est vraiment magnifique, c'est rare et c'est ce qui fait qu'un auteur vous tient du début à la fin.
Ca ne se veut pas du tout intellectuel, ça se veut comme un roman, comme au temps de Jane Austin, de Edith Wharton, des vraies écrivains femmes qui vous écrivent une histoire sentimentale avec plein de choses à l'intérieur. Et en plus, comme c'est très bien écrit et comme il y a tout le côté historique qui est vraiment important, on apprend des choses. C'est ce qui fait aussi la force des livres de Theresa Révay, c'est tout son travail derrière qui nous amène à bien connaître la société de l'époque. Vraiment, on sent qu'il y a une historienne derrière ces livres. Il y a l'écrivain et l'historienne et ça c'est très important, en plus avec une très belle écriture, ce qui nous donne un très bon livre.
Ce qui fait le succès de Theresa Révay, c'est son écriture. Elle a une écriture ronde. Dès qu'on commence le livre on ne peut plus le lâcher. En plus, elle met des toutes petites pointes de suspense dedans qui font qu'on est toujours amené à continuer le livre. Dans tous les livres de Theresa Révay, vous avez cette écriture qui revient tout le temps, qui est superbe et qui vous donne envie aussi bien de rire que de pleurer. Et ça c'est vraiment magnifique, c'est rare et c'est ce qui fait qu'un auteur vous tient du début à la fin.
Ca ne se veut pas du tout intellectuel, ça se veut comme un roman, comme au temps de Jane Austin, de Edith Wharton, des vraies écrivains femmes qui vous écrivent une histoire sentimentale avec plein de choses à l'intérieur. Et en plus, comme c'est très bien écrit et comme il y a tout le côté historique qui est vraiment important, on apprend des choses. C'est ce qui fait aussi la force des livres de Theresa Révay, c'est tout son travail derrière qui nous amène à bien connaître la société de l'époque. Vraiment, on sent qu'il y a une historienne derrière ces livres. Il y a l'écrivain et l'historienne et ça c'est très important, en plus avec une très belle écriture, ce qui nous donne un très bon livre.