Dès son baccalauréat en poche, Alain Teulié a voulu être comédien. Il intègre le Cours Florent, joue Marivaux, Pinter et devient l’assistant de Jean Marais. Après une parenthèse de sept années, durant lesquelles il anime un talk show à la télévision sur Paris Première, il revient à ses premières amours et on le voit dans différents films de télévision ou de cinéma. Parallèlement, depuis 2000, Alain Teulié se consacre aussi à l’écriture. À part ça les hommes vont bien, ou encore Ma mère est une actrice, ont...
Stella Finzi d'Alain Teulié - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Bonjour, Alain Teulié. Merci d’être avec nous sur Web Tv Culture. Vendredi soir chez les Becker, c’est votre nouveau roman aux éditions Plon. Mais auparavant, on va faire un petit peu connaissance. Avant l’écriture, il y a eu l’envie de la scène, l’envie du cinéma.
Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : Je crois que j’ai fait du théâtre en attendant de pouvoir écrire. À dix-huit, dix-neuf ans je voulais écrire des pièces, des romans. Je crois que je n’en étais pas...
Stella Finzi d'Alain Teulié - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Alain Teulié, nous sommes ensemble sur Web Tv Culture. Vendredi soir chez les Becker, c’est votre nouveau roman aux éditions Plon. Il y avait eu deux précédents ouvrages, plus pour la jeunesse, et ensuite deux romans dont on avait parlé, Ma mère est une actriceet puis A part ça les hommes vont bien. Là, on change radicalement de sujet. Vendredi soir chez les Becker, ce sont deux couples, un couple qui vit en banlieue parisienne et puis un autre couple qui vit au cœur de Paris, un petit peu...
Stella Finzi d'Alain Teulié - Le livre - Suite
Alain Teulié
Vendredi soir chez les Becker
Présentation 1'12Alain Teulié
Vendredi soir chez les Becker
Portrait 4'22Alain Teulié
Vendredi soir chez les Becker
Le livre 4'17Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : Ils sont très différents. Il y a Pierre et Julia, ils sont professeurs, ils habitent vers Montparnasse. Il y a Tom et Sarah qui habitent dans le coin d’Aulnay-sous-Bois. Ce sont des couples qui n’auraient jamais dû se rencontrer, si ce n’est pour une raison étrange qu’est le désir, surtout le désir de gens qu’on ne connaît pas. Pierre et Julia sont professeurs, ils voulaient être écrivains donc c’est un peu raté manifestement. Ils ne sont pas arrivés à réaliser leur rêve d’écrivains. Ils vivent ensemble depuis dix-huit ans et ce soir-là, ils ont eu envie quelque chose d’un peu décalé. C’est une époque où, à la fois de grand retour de l’ordre moral je trouve, on est vraiment à l’inverse du Moyen Age où il y avait une espèce de libération incroyable. Je trouve qu’on est dans une espèce de régressions et, bizarrement, à notre époque où l’on croit au mariage à dix-huit ou dix-neuf ans, où il faut fonder sa petite famille et avoir des enfants, il y a des îlots libertins et de perversions aujourd’hui qui sont extrêmement étonnants et que je trouve un peu surréalistes. Donc ces gens sont un peu comme ça, Pierre et Julia sont comme ça, ils sont vaguement bobos et ils ont des idées bien arrêtées sur les choses. Et ce soir-là, ils vont vouloir essayer quelque chose. C’était surtout pour montrer qu’il y a entre le fantasme et sa réalisation un fossé pratiquement infranchissable.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : L’échangisme, puisque c’est ce dont il s’agit dans cette histoire, n’est finalement qu’une sorte de prétexte parce que c’est plus l’histoire de ces deux couples que l’on va découvrir et puis ce fossé qui sépare, vous le disiez, la réalité du fantasme.
Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : En fait je voulais parler surtout de la difficulté d’aimer longtemps quelqu’un. Comment vivre l’amour aujourd’hui ? C’est une question qui obsède tout le monde. Si on est avec quelqu’un, on rêve de le tromper, si on est tout seul, on rêve de rencontrer quelqu’un. Ce n’est vraiment pas, effectivement, un livre qui ne parle que de choses sexuelles, loin de là. Il y a une grande librairie parisienne qui l’a classé dans le rayon érotique et j’ai été leur dire que je l’avais lu - je ne leur ai pas dit que j’étais l’auteur - mais qu’ils se trompaient un peu. Il y a deux pages qui sont un peu chaudes parce que j’avais envie de raconter une scène, qui était un rêve que j’ai fait d’ailleurs et j’avais envie de raconter ce rêve et cette scène. Mais sinon c’est plutôt sur le couple d’aujourd’hui oui.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Lorsque l’on a lu vos deux précédents romans Ma Mère est une actrice ou encore A part ça les hommes vont bien que la presse avait qualifié de Bridget Jones au masculin, on a l’impression que vous avez pris un virage. Le style est complètement différent, l’ambiance est plus cynique. C’était volontaire ? Ça correspond à votre état d’esprit aujourd’hui face à la société ?
Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : Ben…j’aime bien faire rire. Avec À part ça les hommes vont bien j’avais fait rire franchement. C’était un peu les rois du gag, il y avait beaucoup de gags, les personnages avaient une relative épaisseur seulement, ils existaient sans exister, mais je voulais faire rire les gens. Certains m’avaient dit que ça les avait fait rire, j’ai été ravi. Là je voulais faire rire mais d’une manière un peu plus réaliste. Je crois qu’avoir de l’humour sur nos manières de fonctionner aujourd’hui, qui sont un peu étonnantes… on est un peu pathétiques parfois et c’est ce qui nous rend émouvants.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Est-ce un livre que vous recommanderiez en lecture du soir, à des couples, sur leur table de chevet ? Est-ce que c’est un livre à lire à deux ?
Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : Je ne pense pas que ce livre puisse être dangereux, je pense qu’aucun livre n’est dangereux, je pense que ne pas lire est très dangereux. Oui je pense qu’ils vont peut-être si retrouver, s’ils s’y retrouvent et bien ils y verront peut-être les dangers, s’ils ne s’y retrouvent pas cela veut dire que ça n’est pas du tout eux. Dans les deux cas aucun danger.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Ces deux couples, chacun avec leur histoire, chacun avec leur passé, ont des fêlures, des doutes, des angoisses. Êtes-vous finalement un romantique désabusé ?
Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : Je ne suis pas désabusé du tout, je suis extrêmement romantique. En fait, je crois qu’être romantique en étant naïf ça serait une grosse faute. Je crois qu’on ne peut être extrêmement romantique, extrêmement rêveur et croire surtout à l’amour, surtout si on a de l’humour sur les choses, si on sait se moquer de soit et si on sait voir la vérité au travers du rêve sinon on est victime et on n’est pas acteur de sa propre vie et de son propre amour.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Merci beaucoup Alain Teulié. Vendredi soir chez les Becker, c’est votre nouveau roman et c’est aux éditions Plon.
Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : Ils sont très différents. Il y a Pierre et Julia, ils sont professeurs, ils habitent vers Montparnasse. Il y a Tom et Sarah qui habitent dans le coin d’Aulnay-sous-Bois. Ce sont des couples qui n’auraient jamais dû se rencontrer, si ce n’est pour une raison étrange qu’est le désir, surtout le désir de gens qu’on ne connaît pas. Pierre et Julia sont professeurs, ils voulaient être écrivains donc c’est un peu raté manifestement. Ils ne sont pas arrivés à réaliser leur rêve d’écrivains. Ils vivent ensemble depuis dix-huit ans et ce soir-là, ils ont eu envie quelque chose d’un peu décalé. C’est une époque où, à la fois de grand retour de l’ordre moral je trouve, on est vraiment à l’inverse du Moyen Age où il y avait une espèce de libération incroyable. Je trouve qu’on est dans une espèce de régressions et, bizarrement, à notre époque où l’on croit au mariage à dix-huit ou dix-neuf ans, où il faut fonder sa petite famille et avoir des enfants, il y a des îlots libertins et de perversions aujourd’hui qui sont extrêmement étonnants et que je trouve un peu surréalistes. Donc ces gens sont un peu comme ça, Pierre et Julia sont comme ça, ils sont vaguement bobos et ils ont des idées bien arrêtées sur les choses. Et ce soir-là, ils vont vouloir essayer quelque chose. C’était surtout pour montrer qu’il y a entre le fantasme et sa réalisation un fossé pratiquement infranchissable.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : L’échangisme, puisque c’est ce dont il s’agit dans cette histoire, n’est finalement qu’une sorte de prétexte parce que c’est plus l’histoire de ces deux couples que l’on va découvrir et puis ce fossé qui sépare, vous le disiez, la réalité du fantasme.
Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : En fait je voulais parler surtout de la difficulté d’aimer longtemps quelqu’un. Comment vivre l’amour aujourd’hui ? C’est une question qui obsède tout le monde. Si on est avec quelqu’un, on rêve de le tromper, si on est tout seul, on rêve de rencontrer quelqu’un. Ce n’est vraiment pas, effectivement, un livre qui ne parle que de choses sexuelles, loin de là. Il y a une grande librairie parisienne qui l’a classé dans le rayon érotique et j’ai été leur dire que je l’avais lu - je ne leur ai pas dit que j’étais l’auteur - mais qu’ils se trompaient un peu. Il y a deux pages qui sont un peu chaudes parce que j’avais envie de raconter une scène, qui était un rêve que j’ai fait d’ailleurs et j’avais envie de raconter ce rêve et cette scène. Mais sinon c’est plutôt sur le couple d’aujourd’hui oui.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Lorsque l’on a lu vos deux précédents romans Ma Mère est une actrice ou encore A part ça les hommes vont bien que la presse avait qualifié de Bridget Jones au masculin, on a l’impression que vous avez pris un virage. Le style est complètement différent, l’ambiance est plus cynique. C’était volontaire ? Ça correspond à votre état d’esprit aujourd’hui face à la société ?
Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : Ben…j’aime bien faire rire. Avec À part ça les hommes vont bien j’avais fait rire franchement. C’était un peu les rois du gag, il y avait beaucoup de gags, les personnages avaient une relative épaisseur seulement, ils existaient sans exister, mais je voulais faire rire les gens. Certains m’avaient dit que ça les avait fait rire, j’ai été ravi. Là je voulais faire rire mais d’une manière un peu plus réaliste. Je crois qu’avoir de l’humour sur nos manières de fonctionner aujourd’hui, qui sont un peu étonnantes… on est un peu pathétiques parfois et c’est ce qui nous rend émouvants.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Est-ce un livre que vous recommanderiez en lecture du soir, à des couples, sur leur table de chevet ? Est-ce que c’est un livre à lire à deux ?
Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : Je ne pense pas que ce livre puisse être dangereux, je pense qu’aucun livre n’est dangereux, je pense que ne pas lire est très dangereux. Oui je pense qu’ils vont peut-être si retrouver, s’ils s’y retrouvent et bien ils y verront peut-être les dangers, s’ils ne s’y retrouvent pas cela veut dire que ça n’est pas du tout eux. Dans les deux cas aucun danger.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Ces deux couples, chacun avec leur histoire, chacun avec leur passé, ont des fêlures, des doutes, des angoisses. Êtes-vous finalement un romantique désabusé ?
Alain Teulié (Vendredi soir chez les Becker) : Je ne suis pas désabusé du tout, je suis extrêmement romantique. En fait, je crois qu’être romantique en étant naïf ça serait une grosse faute. Je crois qu’on ne peut être extrêmement romantique, extrêmement rêveur et croire surtout à l’amour, surtout si on a de l’humour sur les choses, si on sait se moquer de soit et si on sait voir la vérité au travers du rêve sinon on est victime et on n’est pas acteur de sa propre vie et de son propre amour.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Merci beaucoup Alain Teulié. Vendredi soir chez les Becker, c’est votre nouveau roman et c’est aux éditions Plon.