Alexandre Postel est né en 1982. Fils d'un père français et d'une mère britannique, il a grandi dans cette double culture. Professeur de français, il est un grand lecteur et voit un rêve d'adolescent se concrétiser avec la publication chez Gallimard, de son livre « Un homme effacé » qui a été récemment récompensé par le prix Goncourt du premier roman et le prix Landerneau des espaces culturels Leclerc. Dans un pays non identifié, mais qui pourrait être la France, Damien North est professeur de philosophie. Veuf depuis...
Un automne de Flaubert d'Alexandre Postel - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Alexandre Postel. Ravi de vous accueillir avec votre premier roman « Un homme effacé » chez Gallimard qui a reçu le prix Landerneau des espaces culturels Leclerc et aussi le Goncourt du premier roman. J'imagine que c'est une belle satisfaction pour le garçon un peu réservé que vous semblez être. Vous êtes professeur de français, ce qui veut dire que la littérature c'est quelque chose qui vous passionne depuis tout gamin ?Alexandre Postel :Oui, depuis les premières lectures. Et il y a une forme de...
Un automne de Flaubert d'Alexandre Postel - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :« Un homme effacé », Alexandre Postel, votre premier roman chez Gallimard. Un roman qui est assez sombre, assez glacial même. L'histoire de Damien qui est professeur de philosophie dans un pays qu'on ne saura pas vraiment identifier, à une époque qui est notre époque contemporaine, mais sans vraiment exactement savoir à quel moment nous sommes. Ce professeur un peu timide va être accusé de pédophilie, en tout cas de possession d'images pédophiles sur son ordinateur et qui va être embarqué dans une...
Un automne de Flaubert d'Alexandre Postel - Le livre - Suite
Lorsque j'ai refermé ce livre, j'ai eu une impression de lecture assez exceptionnelle. C'est un premier roman tout-à-fait remarquable, de part son écriture, plus que de part son sujet. Pour un libraire, c'est un vrai plaisir de recommander un tel livre, parce que à la fois vous avez une histoire qui se tient, qui est passionnante jusqu'au bout, parce que le personnage, on cherche à l'accompagner jusqu'au bout et en même temps ce qui est intéressant dans ce texte, c'est l'écriture, qui est une écriture sans surcharge, extrêmement...
Un automne de Flaubert d'Alexandre Postel - L'avis du libraire - Suite
Alexandre Postel
Un homme effacé
Présentation 1'28Alexandre Postel est né en 1982. Fils d'un père français et d'une mère britannique, il a grandi dans cette double culture. Professeur de français, il est un grand lecteur et voit un rêve d'adolescent se concrétiser avec la publication chez Gallimard,
de son livre « Un homme effacé » qui a été récemment récompensé par le prix Goncourt du premier roman et le prix Landerneau des espaces culturels Leclerc.
Dans un pays non identifié, mais qui pourrait être la France, Damien North est professeur de philosophie. Veuf depuis plusieurs années, il est assez réservé et mène une petite vie bien rangée. Un jour, la police frappe à sa porte.
Il est accusé d'avoir téléchargé sur son ordinateur des images pédo-pornographiques. Damien North a beau se savoir innocent, il voit sa vie broyée du jour au lendemain par la machine judiciaire et la rumeur publique. Un terrible engrenage se met en marche.
Jalousie, pouvoir de nuisance, convention sociale, cyber-criminalité, système judiciaire, Alexandre Postel décrit dans ce roman avec acuité la farce de notre monde ou les masques peuvent tomber à tout moment.
Un roman glacial, implacable, l'histoire d'un monsieur tout-le-monde embarqué dans une aventure qui le dépasse. Et si demain nous étions confronté à ce genre de situation, quelle serait notre réaction ?
Une vraie réussite que ce premier roman. « Un homme effacé » d'Alexandre Postel, c'est aux éditions Gallimard. Alexandre Postel est avec nous sur Web TV Culture.
Alexandre Postel est né en 1982. Fils d'un père français et d'une mère britannique, il a grandi dans cette double culture. Professeur de français, il est un grand lecteur et voit un rêve d'adolescent se concrétiser avec la publication chez Gallimard, de son livre « Un homme effacé » qui a été récemment récompensé par le prix Goncourt du premier roman et le prix Landerneau des espaces culturels Leclerc. Dans un pays non identifié, mais qui pourrait être la France, Damien North est professeur de philosophie. Veuf depuis plusieurs années, il est assez réservé et mène une petite vie bien rangée. Un jour, la police frappe à sa porte. Il est accusé d'avoir téléchargé sur son ordinateur des images pédo-pornographiques. Damien North a beau se savoir innocent, il voit sa vie broyée du jour au lendemain par la machine judiciaire et la rumeur publique. Un terrible engrenage se met en marche. Jalousie, pouvoir de nuisance, convention sociale, cyber-criminalité, système judiciaire, Alexandre Postel décrit dans ce roman avec acuité la farce de notre monde ou les masques peuvent tomber à tout moment. Un roman glacial, implacable, l'histoire d'un monsieur tout-le-monde embarqué dans une aventure qui le dépasse. Et si demain nous étions confronté à ce genre de situation, quelle serait notre réaction ? Une vraie réussite que ce premier roman. « Un homme effacé » d'Alexandre Postel, c'est aux éditions Gallimard. Alexandre Postel est avec nous sur Web TV Culture.
Alexandre Postel
Un homme effacé
Portrait 3'29Philippe Chauveau :
Bonjour Alexandre Postel. Ravi de vous accueillir avec votre premier roman « Un homme effacé » chez Gallimard qui a reçu le prix Landerneau des espaces culturels Leclerc et aussi le Goncourt du premier roman. J'imagine que c'est une belle satisfaction pour le garçon un peu réservé que vous semblez être. Vous êtes professeur de français, ce qui veut dire que la littérature c'est quelque chose qui vous passionne depuis tout gamin ?
Alexandre Postel :
Oui, depuis les premières lectures. Et il y a une forme de continuité entre mon enseignement et...
Philippe Chauveau :
C'est votre famille qui vous a poussé dans les livres ? Il y avait une bibliothèque familiale dans laquelle vous vous réfugiez quand vous étiez enfant ou adolescent ou c'est venu plus tard ce goût de la lecture ?
Alexandre Postel :
Non, il y a une bibliothèque importante dans ma famille et puis aussi il y a peut-être un élément, c'est le fait que ma mère soit Britannique et donc que j'ai grandi dans une forme de bilinguisme. L'anglais est ma langue maternelle et donc une certaine curiosité, un rapport un peu singulier au langage, ça n'a rien d'original, c'est ce qui concerne tous les individus qui ont cette double langue.
Philippe Chauveau :
Est-ce que ça veut dire aussi que culturellement vous appréciez aussi bien la littérature française qu'anglosaxone ?
Alexandre Postel :
Oui. Et même mes lectures les plus libres, celles qui sont dans mes souvenirs associées au plaisir le plus intense, sont souvent des lectures en anglais, puisqu'en français c'est la langue du système scolaire, la langue des concours, de l'enseignement etc... Ce qui ma vraiment donné le goût de la fiction, ce sont des lectures en anglais. Comme des romans de John Le Carré ou des choses comme ça.
Philippe Chauveau :
Depuis quelques semaines maintenant que votre livre est sorti, que vous êtes primés, est-ce que vos élèves sont au courant de votre parcours ? Avez-vous des petits clins d'oeil de la part de vos élèves ? Suivent-ils votre avancée ?
Alexandre Postel :
Oui, notamment à la rentrée la semaine dernière, après l'attribution des deux prix que vous avez mentionné, j'ai eu le plaisir d'être accueilli par une bouteille de champagne à dix heures du matin, ce qui est d'ailleurs illégal, donc je ne dirai pas ici si nous l'avons bu ou pas, mais en tout cas j'ai eu le plaisir d'avoir ce beau cadeau.
Philippe Chauveau :
Comment vivez-vous ce qui vous arrive actuellement ? Entre la publication d'un livre, chez Gallimard, ce qui n'est pas rien, vous êtes présent dans les vitrines des librairies, vous cumulez des prix, dont le Goncourt du premier roman, ce qui n'est pas rien non plus. Est-ce que vous avez un peu d'appréhension par rapport à la suite ?
Alexandre Postel :
Pour le moment je le vis plutôt comme un encouragement à continuer. L'appréhension, évidemment elle affleure par moment, mais je pense que j'en ferai un autre, puis un autre et voilà. La question de la réception critique, publique, c'est important, mais le plus important c'est de continuer dans une forme de transparence vis-à-vis de soi-même, à faire ce qu'on a envie de faire et advienne que pourra.
Philippe Chauveau :
On va suivre cela de très près en tout cas. Merci beaucoup Alexandre Postel et félicitation pour ce très beau roman, prix Goncourt du premier roman, ça s'appelle « Un homme effacé », c'est chez Gallimard.
Alexandre Postel
Un homme effacé
Le livre 3'28« Un homme effacé », Alexandre Postel, votre premier roman chez Gallimard. Un roman qui est assez sombre, assez glacial même. L'histoire de Damien qui est professeur de philosophie dans un pays qu'on ne saura pas vraiment identifier,
à une époque qui est notre époque contemporaine, mais sans vraiment exactement savoir à quel moment nous sommes. Ce professeur un peu timide va être accusé de pédophilie, en tout cas de possession d'images pédophiles sur son ordinateur
et qui va être embarqué dans une histoire judiciaire abracadabrantesque. Pourquoi cette histoire ? Comment est-elle née ? Qu'avez-vous eu envie de raconter ou de dénoncer ?
Raconter deux choses à la fois. D'abord l'histoire d'un isolement, parce que cet homme subi une accusation qui l'isole bien qu'il se sache innocent. Le fait que sa sexualité soit exhibée, fouillée par la justice, la science, les médias,
l'amène à s'interroger sur qui il est. C'était l'envie d'accompagner un homme dans un processus d'isolement qui le place dans une forme de nudité. Le deuxième point qui m'a attiré vers cette histoire
c'est le fait que le crime dont on l'accuse est lié aux images, à l'internet, est lié à toutes ces données qu'aujourd'hui nous produisons qui constitue pour nous une forme de vie seconde
et qui dédouble notre identité et donne à notre vie virtuelle autant d'importance, y compris sur le plan pénal, que notre vie réelle.
Il y a un côté chabrolien dans ce livre. Le personnage central est celui que l'on accuse, mais à travers ces yeux, c'est une peinture de notre société que vous nous offrez avec la description des convenances,
la description des différents milieux sociaux, les réactions des uns et des autres. Vous êtes assez sévère par rapport à vos contemporains dans ce livre.
Merci d'abord pour la référence à Chabrol qui est un cinéaste que j'aime beaucoup. Ce que j'ai voulu mettre en évidence, à travers cette situation un peu imprécise, ce n'est pas tel ou tel système judiciaire ou fonctionnement social.
Ce n'est pas un roman qui parle de la France ou des Etats-Unis ou de quelqu'autre pays. C'est un roman qui capte un certain état du monde occidental, à travers cette question de l'internet.
La question de la sévérité ou du pessimisme que vous évoquez, c'est indéniable. Du reste, la plupart des livres que j'aime sont des livres sévères.
Votre personnage Damien est professeur de philosophie, vous êtes prof de français. C'est un garçon assez timide, assez réservé, on sent que c'est aussi un peu votre cas.
Est-ce qu'il y a beaucoup de vous-même dans ce personnage de Damien ? Est-ce que parfois vous avez un peu peur de la société qui vous entoure ?
Tout écrivain dans une certaine mesure est un homme effacé. Cette forme de recul, de distance, elle me paraît indispensable à un regard un peu singulier sur le monde.
En tout cas ce personnage de Damien est un personnage littéraire que l'on suit avec beaucoup de plaisir et que l'on garde en mémoire longtemps. C'est votre premier roman Alexandre Postel, ça s'appelle « Un homme effacé », c'est aux éditions Gallimard. Merci.
Philippe Chauveau :
« Un homme effacé », Alexandre Postel, votre premier roman chez Gallimard. Un roman qui est assez sombre, assez glacial même. L'histoire de Damien qui est professeur de philosophie dans un pays qu'on ne saura pas vraiment identifier, à une époque qui est notre époque contemporaine, mais sans vraiment exactement savoir à quel moment nous sommes. Ce professeur un peu timide va être accusé de pédophilie, en tout cas de possession d'images pédophiles sur son ordinateur et qui va être embarqué dans une histoire judiciaire abracadabrantesque. Pourquoi cette histoire ? Comment est-elle née ? Qu'avez-vous eu envie de raconter ou de dénoncer ?
Alexandre Postel :
Raconter deux choses à la fois. D'abord l'histoire d'un isolement, parce que cet homme subi une accusation qui l'isole bien qu'il se sache innocent. Le fait que sa sexualité soit exhibée, fouillée par la justice, la science, les médias, l'amène à s'interroger sur qui il est. C'était l'envie d'accompagner un homme dans un processus d'isolement qui le place dans une forme de nudité. Le deuxième point qui m'a attiré vers cette histoire c'est le fait que le crime dont on l'accuse est lié aux images, à l'internet, est lié à toutes ces données qu'aujourd'hui nous produisons qui constitue pour nous une forme de vie seconde et qui dédouble notre identité et donne à notre vie virtuelle autant d'importance, y compris sur le plan pénal, que notre vie réelle.
Philippe Chauveau :
Il y a un côté chabrolien dans ce livre. Le personnage central est celui que l'on accuse, mais à travers ces yeux, c'est une peinture de notre société que vous nous offrez avec la description des convenances, la description des différents milieux sociaux, les réactions des uns et des autres. Vous êtes assez sévère par rapport à vos contemporains dans ce livre.
Alexandre Postel :
Merci d'abord pour la référence à Chabrol qui est un cinéaste que j'aime beaucoup. Ce que j'ai voulu mettre en évidence, à travers cette situation un peu imprécise, ce n'est pas tel ou tel système judiciaire ou fonctionnement social. Ce n'est pas un roman qui parle de la France ou des Etats-Unis ou de quelqu'autre pays. C'est un roman qui capte un certain état du monde occidental, à travers cette question de l'internet. La question de la sévérité ou du pessimisme que vous évoquez, c'est indéniable. Du reste, la plupart des livres que j'aime sont des livres sévères.
Philippe Chauveau :
Votre personnage Damien est professeur de philosophie, vous êtes prof de français. C'est un garçon assez timide, assez réservé, on sent que c'est aussi un peu votre cas. Est-ce qu'il y a beaucoup de vous-même dans ce personnage de Damien ? Est-ce que parfois vous avez un peu peur de la société qui vous entoure ?
Alexandre Postel :
Tout écrivain dans une certaine mesure est un homme effacé. Cette forme de recul, de distance, elle me paraît indispensable à un regard un peu singulier sur le monde.
Philippe Chauveau :
En tout cas ce personnage de Damien est un personnage littéraire que l'on suit avec beaucoup de plaisir et que l'on garde en mémoire longtemps. C'est votre premier roman Alexandre Postel, ça s'appelle « Un homme effacé », c'est aux éditions Gallimard. Merci.
Alexandre Postel
Un homme effacé
L'avis du libraire 1'29Lorsque j'ai refermé ce livre, j'ai eu une impression de lecture assez exceptionnelle. C'est un premier roman tout-à-fait remarquable, de part son écriture, plus que de part son sujet.
Pour un libraire, c'est un vrai plaisir de recommander un tel livre, parce que à la fois vous avez une histoire qui se tient, qui est passionnante jusqu'au bout, parce que le personnage, on cherche à l'accompagner jusqu'au bout
et en même temps ce qui est intéressant dans ce texte, c'est l'écriture, qui est une écriture sans surcharge, extrêmement juste par rapport au personnage, à la psychologie du personnage.
On est véritablement dans une écriture très maîtrisée de quelqu'un qui a mené de bout en bout son texte et l'écriture colle parfaitement à son sujet et ça, c'est tout-à-fait remarquable. On est pris tout de suite. Il n'y a pas d'emphase, il y a une justesse.
Une écriture qu'il faudra suivre parce que j'espère pouvoir en lire d'autres. On peut espérer que cet auteur continue à écrire car il est extrêmement prometteur.
Lorsque j'ai refermé ce livre, j'ai eu une impression de lecture assez exceptionnelle. C'est un premier roman tout-à-fait remarquable, de part son écriture, plus que de part son sujet.
Pour un libraire, c'est un vrai plaisir de recommander un tel livre, parce que à la fois vous avez une histoire qui se tient, qui est passionnante jusqu'au bout, parce que le personnage, on cherche à l'accompagner jusqu'au bout et en même temps ce qui est intéressant dans ce texte, c'est l'écriture, qui est une écriture sans surcharge, extrêmement juste par rapport au personnage, à la psychologie du personnage. On est véritablement dans une écriture très maîtrisée de quelqu'un qui a mené de bout en bout son texte et l'écriture colle parfaitement à son sujet et ça, c'est tout-à-fait remarquable. On est pris tout de suite. Il n'y a pas d'emphase, il y a une justesse.
Une écriture qu'il faudra suivre parce que j'espère pouvoir en lire d'autres. On peut espérer que cet auteur continue à écrire car il est extrêmement prometteur.