Il a dix ans quand il découvre pour la première fois l’ambiance d’un circuit automobile. Depuis, Lionel Froissart est devenu journaliste sportif, spécialiste de la Formule 1 et a côtoyé les plus grands pilotes. Après avoir longtemps fait partie de la rédaction du journal Libération, il est désormais consultant pour plusieurs titres de presse écrite mais aussi en TV et presse numérique. L’intérêt sportif de Lionel Froissart va aussi vers le tennis et à la boxe. Outre des ouvrages purement sportifs consacrés entre...
Punto Basta de Lionel Froissart - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Lionel Froissart.
Lionel Froissart :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Merci d'avoir accepté notre invitation. Punto, basta ! C'est votre actualité. Vous êtes aux éditions Héloïse d'Ormesson. On va faire un peu plus connaissance. Ceux qui s'intéressent au sport automobile, à la compétition, à la Formule 1 vous connaissent bien. Vous êtes journaliste sportif spécialisé dans le milieu automobile. Vous couvrez les Grands Prix depuis plusieurs années. On va reparler de votre appétence pour...
Punto Basta de Lionel Froissart - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Lionel Froissart, on vous connaît bien en tant que journaliste sportif spécialisé dans la course automobile. Certes, vous allez nous parler d'une voiture dans ce roman, mais on va oublier les Ferrari, les grosses cylindrées. On va s'intéresser à une petite Fiat Uno blanche qui ne paye pas de mine. On va même l'appeler Paulette, puisque c'est le surnom que lui donne sa propriétaire, Jocelyne avec qui nous allons faire connaissance. C'est une jeune femme célibataire. Elle vit à Bobigny. Elle a une petite vie...
Punto Basta de Lionel Froissart - Livre - Suite
Lionel Froissart
Punto Basta
Présentation 00'02'41"Il a dix ans quand il découvre pour la première fois l’ambiance d’un circuit automobile. Depuis, Lionel Froissart est devenu journaliste sportif, spécialiste de la Formule 1 et a côtoyé les plus grands pilotes. Après avoir longtemps fait partie de la rédaction du journal Libération, il est désormais consultant pour plusieurs titres de presse écrite mais aussi en TV et presse numérique. L’intérêt sportif de Lionel Froissart va aussi vers le tennis et à la boxe. Outre des ouvrages purement sportifs consacrés entre autres à Ayrton Senna ou Lewis Hamilton, on lui doit un roman librement inspiré des destins de plusieurs grands noms de la boxe. Le livre « Les boxeurs finissent mal en général » est sorti chez Héloïse d’Ormesson en 2018.
C’est dans cette même maison d’édition qu’il publie son nouveau titre « Punto basta » qui flirte gentiment entre la comédie, le thriller et le drame. Nous sommes à la fin de l’été 1997. Jocelyne a une petite vie ordinaire. A Bobigny, elle travaille à la préfecture. Célibataire en attente du grand amour, elle retrouve ses copines le samedi soir pour boire un verre en commentant les deniers potins. Ce soir d’été, Jocelyne est joyeuse, elle a passé un bon moment. Elle reprend sa petite voiture, une Fiat Uno blanche, qu’elle surnomme affectueusement Paulette, et plutôt que rentrer directement chez elle, en banlieue, elle décide de flâner en empruntant les quais de la Seine pour voir la Tour Eiffel scintiller. Et là voilà qui emprunte le tunnel du pont de l’Alma. Mais nous sommes le 31 août 1997 et au même moment, une grosse Mercedes noire frôle la voiture de Jocelyne. Quelques mètres plus loin, la berline allemande s’écrase contre un pilier du tunnel, à son bord, la princesse Diana.
Et voilà Jocelyne, petit bout de bonne femme à la vie ordinaire confrontée à un évènement extraordinaire.
Que s’est-il vraiment passé ? Que va faire Jocelyne ? Comment va-t-elle réagir face à cet évènement qui enflamme la planète entière ? Et si Jocelyne avait tué Lady Di…
Avec une bonne dose d’humour, une pointe de mystère, un soupçon de romantisme, des rebondissements tous azimuts et une imagination débordante, Lionel Froissart nous offre un roman plaisant, inattendu, porté par une anti-héroïne attachante, à la fois maladroite et pleine d’ingéniosité, la fameuse Jocelyne, au volant de sa Fiat Uno blanche qu’elle appelle Paulette…
« Punto Basta » de Lionel Froissart est publié aux éditions Héloïse d’Ormesson.
Lionel Froissart
Punto Basta
Portrait 00'06'43"Philippe Chauveau :
Bonjour Lionel Froissart.
Lionel Froissart :
Bonjour. Philippe Chauveau :
Merci d'avoir accepté notre invitation. Punto, basta ! C'est votre actualité. Vous êtes aux éditions Héloïse d'Ormesson. On va faire un peu plus connaissance. Ceux qui s'intéressent au sport automobile, à la compétition, à la Formule 1 vous connaissent bien. Vous êtes journaliste sportif spécialisé dans le milieu automobile. Vous couvrez les Grands Prix depuis plusieurs années. On va reparler de votre appétence pour l'écriture et de ce roman, mais forcément, la question qu'on a envie de vous poser, c'est qu'est-ce qui vous donne envie de vous intéresser à la Formule 1 ou à la voiture en général et au Grand Prix ? Pourquoi cette passion pour le sport automobile ? Lionel Froissart :
C'est toujours difficile, je pense, de connaître l'exact début du commencement d'une passion. Il y a un aspect culturel qui peut jouer. Vous avez dans votre famille des gens qui font de la musique, qui font du sport et naturellement, vous êtes orienté par la masse, ici ce n'est pas du tout le cas. J'étais vraiment dans un milieu familial qui ne connaissait rien du tout, ni au sport automobile, ni à l'automobile, d'ailleurs. Mais il s'est trouvé à l'âge de 10 ans, j'ai vu par hasard à la télévision des images de courses automobiles qui se déroulaient pas très loin de l'endroit où j'étais en vacances, à Rouen, chez mes grands-parents et j'ai dit à mon grand-père : "On ne pourrait pas aller voir cette course demain". Et le vrai grand père sympa a accepté. Voilà, nous y sommes allés et j'ai découvert à cette occasion la course automobile à Rouen Les Essarts, où se déroulait le Grand Prix de France et le Grand Prix de Formule 1, qui était la dernière course de la journée. Et malheureusement, pendant cette course s'est produit un terrible accident dans lequel s'est tué Jo Schlesser, un pilote français qui disputait sa première course. Tout ça, je l'ai su après. Sa voiture est sortie de la route, a pris feu à 200, 300 mètres de moi. J'ai encore l'image du feu qui est sur toutes, toute la piste. Il commençait à pleuvoir. C'est pour ça qu'il est sorti de la piste. Je me souviens du mouvement de recul de la foule, du cri qui est monté jusqu'à moi, de la chaleur et des voitures ensuite, au tour suivant qui passait dans le feu, qui ouvrait le feu, qui le refermait au hasard de l'appel d'air. Il y avait des images incroyables. J'ai eu très peur. Je n'ai pas voulu rester pour la fin de la course, mais ça a scellé, je crois, ma passion et ma fascination pour ce sport où des hommes acceptaient de braver un danger de mort.
Philippe Chauveau :
C'est votre premier souvenir, vous aviez dix ans. Et puis après, vous faites le choix d'être journaliste sportif. Pourquoi cette envie de participer et de partager votre passion ? Pourquoi cette envie de l'écriture journalistique ?
Lionel Froissart :
Il y a deux choses qui me plaisaient souvent. Quand on est enfant, très jeune, on ne sait pas trop ce qu'on veut faire. Très vite, j'ai senti que j'aimais bien le papier, les livres et j'aimais bien écrire, raconter sur le papier des choses. Et puis, j'aimais le sport automobile et je me suis dit ça serait peut être pas mal d'essayer de faire les deux, d'écrire sur le sport automobile, mais comment? Les hasards de la vie ont fait un journal s'est créé en 76 qui s'appelait Auto Hebdo, et qui s'appelle toujours Auto Hebdo. Et bon, je fais court, j'ai réussi à y mettre un pied, puis depuis, ils n'ont pas pu faire autrement que de me garder, etc. La suite, c'est que j'ai évolué d'abord dans le milieu du sport automobile, puis après à Libération, à partir de 1985. Philippe Chauveau :
Et ensuite, on vous a vu aussi bien en presse écrite qu'en télévision ou en radio, en consultant, vous continuez d'ailleurs à exercer cette profession. Vous avez d'autres passions : la boxe également fait partie des sports auxquels vous vous intéressez. Lionel Froissart :
Oui, ça fait partie aussi des sports qui m'ont longtemps fasciné par l'acceptation qu'avaient ces hommes de monter sur un ring et de se mettre eux aussi en danger. Parce que, comme la course automobile, vous sortez du ring pas forcément dans le même état où vous y êtes monté. Philippe Chauveau :
Si je reprends ce que vous venez de nous dire, que ce soit pour la boxe ou le sport automobile, pour la voiture par exemple, c'est moins tant la mécanique qui vous intéresse vraiment l'engagement humain, le pilote qui met sa vie en danger. Lionel Froissart :
Je pense que certaines personnes peuvent trouver ça bizarre, mais franchement, les voitures de course en elles mêmes m'intéressent pas vraiment. Je dis souvent une voiture de course à l'arrêt, une Formule 1, même si il a des gens qui sont fascinés par ça. C'est un bel engin, mais ça me fait rien du tout tant qu'elle n'est pas en action, ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est les hommes ou les femmes, c'est un sport mixte, qui sont capables de faire fonctionner au maximum de leurs possibilités. Et puis, la compétition, celui qui arrive à être le meilleur sur un tour, sur 300 kilomètres que dure un Grand Prix. Philippe Chauveau :
Alors dites-moi Lionel Frossard et l'écriture, la littérature dans tout ça? Vous avez commis plusieurs ouvrages sur le sport automobile, des ouvrages purement consacrés à ce sport. Et puis, il y a aussi des envies d'ailleurs, des petits pas de côté. Il y en a eu un déjà aux éditions Héloïse d'Ormesson, qui concernait la boxe : les boxeurs finissent mal en général. Ou là, il y avait vraiment œuvre littéraire. C'est le cas aujourd'hui avec ce roman Punto Basta. Pourquoi cette envie, en tant que journaliste sportif, de tremper votre plume dans une autre encre? Lionel Froissart :
Justement parce que, journaliste sportif, c'est une partie du journalisme qui est souvent décriée ou parfois un peu méprisée, alors que je pense que c'est vraiment quelque chose de très complexe et très difficile. Parce que vous vous adressez vraiment à des connaisseurs qui savent déjà à peu près tout ce que vous leur racontez... Philippe Chauveau :
Et qui auront plaisir à vous contredire !
Lionel Froissart :
Oui et qui veulent avoir la confirmation de ce qu'ils savent déjà ou quelques détails en plus. La partie intéressante, c'est de pouvoir leur amener ce petit plus et vous pouvez pas vous permettre de raconter n'importe quoi. Il faut être très rigoureux, très juste. Justement, cette envie d'ailleurs, comme vous dites en termes d'écriture, c'est de pouvoir se lâcher un peu et sortir un peu de la vérité vraie avec la fiction, et de pouvoir raconter une histoire qu'on a envie de voir se dérouler. Philippe Chauveau :
Votre actualité, Lionel Froissart, ce nouveau titre aux éditions Héloïse d'Ormesson, Punto Basta!
Lionel Froissart
Punto Basta
Livre 00'06'46"Philippe Chauveau :
Lionel Froissart, on vous connaît bien en tant que journaliste sportif spécialisé dans la course automobile. Certes, vous allez nous parler d'une voiture dans ce roman, mais on va oublier les Ferrari, les grosses cylindrées. On va s'intéresser à une petite Fiat Uno blanche qui ne paye pas de mine. On va même l'appeler Paulette, puisque c'est le surnom que lui donne sa propriétaire, Jocelyne avec qui nous allons faire connaissance. C'est une jeune femme célibataire. Elle vit à Bobigny. Elle a une petite vie assez ordinaire. Elle travaille en préfecture. Et puis, le samedi soir, elle retrouve ses copines. Là, nous sommes à l'été 97. Samedi soir, le 31 août 97, elle vient de passer la soirée avec ses copines. Jocelyne rentre chez elle, dans sa petite voiture. Et puis, elle a décidé de flâner. Elle va passer sous le tunnel du pont de l'Alma. Et ce tunnel du pont de l'Alma il va rentrer dans l'actualité ce soir là puisqu'il y a une grosse Mercedes qui va s'encastrer au treizième poteau, et dans laquelle il y a Lady Di. C'est le point de départ de votre roman. Alors on est surpris quand on sait que vous êtes sur les circuits à côtoyer tous les grands sportifs automobiles. Qu'est-ce qui vous a donné envie de nous parler de cette fameuse Jocelyne a la petite vie ordinaire et sa petite Fiat Uno blanche.
Lionel Froissart :
Ce qui m'a surpris à l'époque, j'étais à Libération. Évidemment, ça a été un des sujets pendant plusieurs jours des conférences de rédaction. On m'a consulté sur le côté vitesse. Est-ce qu'il est possible de passer à telle vitesse dans ce fameux tunnel? Moi, ce qui m'a surpris à l'époque, c'est que quelques jours après, on a eu connaissance de la présence de cette Fiat Uno blanche qui a sans doute été la Fiat la plus recherchée du monde. Et on a supposé qu'on eût aperçu telle silhouette dedans. On a souvent parlé d'un conducteur. Moi, je me suis dit pourquoi pas une conductrice ? Voilà une jeune femme qui rentre et qui a été tellement effrayée de ce qui s'est passé et surtout de se rendre compte peu de temps après qu'elle était un des éléments clés, sans doute de cet accident. Donc, est-ce qu'il fallait le dire, c'était la porte ouverte à 12 000 problèmes dans sa vie. Ou alors essayer de ne rien dire, de se faire discrète, de se débarrasser de la voiture et de continuer sa vie peinarde.
Philippe Chauveau :
Ce qui est intéressant, c'est que vous faites de Jocelyne une jeune femme à la vie très banale. C'est une jeune femme ordinaire qui se retrouve au cœur d'un événement extraordinaire. Comme vous le dites, elle aurait pu aller voir la police en disant "Bah oui, j'y étais avec ma petite Fiat Uno. J'étais sous un tunnel à ce moment-là". Mais elle a un côté quand même un peu aventurière parce que justement, elle va décider de ne rien faire. Et puis, elle va même aller encore plus loin avec sa fameuse Paulette, puisque c'est comme ça qu'elle appelle sa voiture. C'est à dire que sous le couvert d'être une jeune femme ordinaire, il y a quand même un cœur qui bat, un cœur qui demanderait d'ailleurs à aimer et à être aimé. Et puis, elle va partir même pour des destinations plus lointaines. Tout ça pour essayer de sauver sa peau et sa voiture.
Lionel Froissart :
En fait de cet accident lui permet de découvrir qu'il faut sortir un peu de cette vie plan-plan, ses petits dîners avec ses copines où il ne se passe pas grand-chose et partir un peu à l'aventure. Et comment donc reprendre non pas une vie normale, mais se débarrasser de ce problème. Et puis, après de voir ce que la vie lui réserve, une fois qu'un se sera débarrassé de cette Fiat.
Philippe Chauveau :
Ce qui est intéressant, c'est que finalement, elle est plutôt contente de sa vie Jocelyne. Elle se rend bien compte que sa vie n'a rien d'extraordinaire. Mais elle s'en contente. Elle n'est pas si mal que ça dans sa vie. Et parallèlement, il y a tout un chapitre où vous entrez dans la peau de la princesse de Galles, de la princesse Diana et vous en faites une femme profondément malheureuse malgré tous les atouts qu'elle pouvait avoir autour d'elle. Pourquoi est-ce intéressant de confronter ces deux destins ? Et pourquoi, en tant qu'homme il était intéressant de vous emparer de ces deux destins de femmes ?
Lionel Froissart :
Oui, on parle vraiment de l'opposé absolu. Une petite jeune femme de banlieue qui est fonctionnaire à la préfecture de Bobigny, ce qui a son importance puisqu'elle travaille au service des cartes grises. On verra que ça peut servir. Et puis, de l'autre côté, cette femme surexposée qui n'est peut-être pas plus heureuse, peut-être même moins que ne l'est Jocelyne. Cette femme, Lady di qui était harcelée, on s'en souvient évidemment par les photographes, mais qui n'était pas totalement innocente dans cette façon de vivre aussi. D'un côté, elle le cherchait un peu, puis, d'un autre côté, elle aurait aimé de temps en temps, peut être avoir une vie beaucoup plus discrète. C'est le choc de deux destins comme ça dans une fraction de seconde, dans un tunnel, une nuit et la vie de la plus malheureuse, sans doute, s'arrête et celle, plus innocente, continue.
Philippe Chauveau :
Et puis, enfin, le plaisir de lecture de votre roman, Lionel Froissart, c'est qu'il y a à la fois ce personnage de Jocelyne avec qui on sympathise, qui on l'a dit, a une petite vie un peu un peu bancale, mais elle cogite quand même pas mal. Jocelyne est intéressante. Et puis, il y a dans votre écriture un côté un peu un peu thriller à certains moments, avec cette voiture qui se déplace dans le parking qui l'a enlevée. Pourquoi ? Comment ? Dès le départ, vous saviez qu'à l'écriture, vous alliez employer ? Ou est-ce que vous vous êtes laissé porter par le personnage de Jocelyne et de sa voiture Paulette ?
Lionel Froissart :
Je me suis plutôt laissé porter. Je trouve que c'est pas mal d'accompagner le personnage et, au fur à mesure, de découvrir un peu ce qui peut de manière à peu près normale, lui arriver. Je préférais voyager, l'accompagner sur le siège passager et voir un peu ce qu'elle faisait de tout ce qui lui arrivait.
Philippe Chauveau :
En tout cas, la vie de Jocelyne a changé ce soir d'août 1997, quand elle est entrée dans le tunnel du pont de l'Alma avec sa petite Fiat Uno Blanche est-elle responsable de cet accident dont on parle encore aujourd'hui ? C'est votre actualité de Lionel Froissart. C'est un très bon moment de lecture, ça s'appelle Punto Basta! Et votre livre est publié aux Éditions Héloïse d'Ormesson.
Lionel Froissart :
Merci beaucoup à vous.