En 8 romans, Alice Ferney a trouvé sa place en librairie.
L’élégance des veuves, La conversation amoureuse, ou encore Les autres, ont séduit de nombreux lecteurs qui ont trouvé chez Alice Ferney , un style et une originalité peu communs.
Son pérécedent roman,Paradis conjugal, était un huis-clos amoureux contemporain, elle aurait pu rester dans cette veine.
Mais Alice Ferney cherche à surprendre , et elle est souvent , là ou on ne l’attend pas, comme en témoigne son nouveau roman, Passé sous silence, publié chez Actes...
Revivez les grands moments du salon d'Alice Ferney - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Bonjour, Alice Ferney
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Bonjour
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci de nous recevoir chez vous à Paris. Vous publiez chez Actes Sud, Passé sous silence, c'est votre nouveau roman, c'est le 7ème je crois ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non, c'est le 8ème.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Alors, lorsque l'on arrive chez vous, il y a des livres partout. Expliquez-nous cette passion pour le livre, comment avez-vous découvert le livre et la...
Revivez les grands moments du salon d'Alice Ferney - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Alice Ferney, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Acte Sud, de votre 8ème roman, Passé sous silence. Quelle drôle d'aventure, quel drôle d'histoire. C'est à la fois, un grand moment de notre histoire national, mais sans jamais donner ni les lieux, ni les dates, ni les noms des personnages. On peut le dire, puisqu'il n'y a pas de secrets, vous reprenez l'histoire de l'attentat du Petit Clamart en août 1962. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous baser sur ce fait historique...
Revivez les grands moments du salon d'Alice Ferney - Le livre - Suite
Librairie «aux livres, etc.»
Laurent Béranger
C'est un livre que j'ai lu cet été en vacances, et ça m'a permis de découvrir une nouvelle facette d'un auteur que je ne connaissais pas, vraiment quelque chose de très original par rapport à ses précédents livres, et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre.
Pour moi, c'est une vraie fiction, mais la fiction, elle s'inscrit forcément dans un cadre. C'est une façon de se donner une liberté pour faire parler un général, on rentre dans son intimité, sa réflexion...
Revivez les grands moments du salon d'Alice Ferney - L'avis du libraire - Suite
Alice Ferney
Passé sous silence
Présentation 1'29L’élégance des veuves, La conversation amoureuse, ou encore Les autres, ont séduit de nombreux lecteurs qui ont trouvé chez Alice Ferney , un style et une originalité peu communs. Son pérécedent roman,Paradis conjugal, était un huis-clos amoureux contemporain, elle aurait pu rester dans cette veine.
Mais Alice Ferney cherche à surprendre , et elle est souvent , là ou on ne l’attend pas, comme en témoigne son nouveau roman, Passé sous silence, publié chez Actes Sud, et dans lequel elle convoque l’Histoire, avec un H majuscule. Un patriote déçu, qui a cru aux promesses d’un général, devenu chef d’état, et qui pour l’honneur du pays, tente de l’abattre, cela vous rappelera évidemment l’attentat du Petit Clamart en 1962.
Mais, ici, les dates, les noms, les lieux, tout est effacé pour laisser la place aux deux protagonistes dont on suit l’évolution psychologique, et les pensées les plus profondes.
Au-delà de l’évènement historique et de ses causes, Alice Ferney tente de comprendre ce qui, dans des temps troublés, peut mener un homme à mourir, et un autre à condamner, ou comment l’histoire s’écrit du côté des vainqueurs.Une efficacité saisissante et un belle écriture, pour un roman qui fait revivre des fantômes de la grande histoire; mais surtout un face à face entre deux hommes, une histoire d’honneur, ou quand le romancier fait entendre sa voix face à l’histoire. Passé sous silence, d’Alice Ferney, aux Editions Actes Sud, c’est sur WebTvCulture.
L’élégance des veuves, La conversation amoureuse, ou encore Les autres, ont séduit de nombreux lecteurs qui ont trouvé chez Alice Ferney , un style et une originalité peu communs. Son pérécedent roman,Paradis conjugal, était un huis-clos amoureux contemporain, elle aurait pu rester dans cette veine.
Mais Alice Ferney cherche à surprendre , et elle est souvent , là ou on ne l’attend pas, comme en témoigne son nouveau roman, Passé sous silence, publié chez Actes Sud, et dans lequel elle convoque l’Histoire, avec un H majuscule. Un patriote déçu, qui a cru aux promesses d’un général, devenu chef d’état, et qui pour l’honneur du pays, tente de l’abattre, cela vous rappelera évidemment l’attentat du Petit Clamart en 1962.
Mais, ici, les dates, les noms, les lieux, tout est effacé pour laisser la place aux deux protagonistes dont on suit l’évolution psychologique, et les pensées les plus profondes.
Au-delà de l’évènement historique et de ses causes, Alice Ferney tente de comprendre ce qui, dans des temps troublés, peut mener un homme à mourir, et un autre à condamner, ou comment l’histoire s’écrit du côté des vainqueurs.Une efficacité saisissante et un belle écriture, pour un roman qui fait revivre des fantômes de la grande histoire; mais surtout un face à face entre deux hommes, une histoire d’honneur, ou quand le romancier fait entendre sa voix face à l’histoire. Passé sous silence, d’Alice Ferney, aux Editions Actes Sud, c’est sur WebTvCulture.
Alice Ferney
Passé sous silence
Portrait 3'34Bonjour, Alice Ferney
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Bonjour
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci de nous recevoir chez vous à Paris. Vous publiez chez Actes Sud, Passé sous silence, c'est votre nouveau roman, c'est le 7ème je crois ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non, c'est le 8ème.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Alors, lorsque l'on arrive chez vous, il y a des livres partout. Expliquez-nous cette passion pour le livre, comment avez-vous découvert le livre et la littérature ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Je n'ai pas toujours lu je crois. Quand j'étais enfant, j'ai le souvenir que ma maman me disait : « Tu ne lis rien, tu ne lis rien ». Et je me suis mise à lire, je pense vers 15 ou 16 ans, quand vraiment j'ai été sure que je voulais écrire. Je trouve pour moi qu’écrire et lire, ça fonctionne complètement en même temps. Je ne sais pas si je lirais si je ne voulais pas écrire.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vous évoquez 15, 16 ans, l'adolescence. Est-ce que la lecture, la découverte des auteurs, et justement, cette envie d'écrire vous-même, est-ce que ça correspondait peut-être à un malheur de l'adolescence, ou alors pas du tout ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non je ne crois pas. Plutôt une mélancolie par rapport à la vie que j'ai toujours eue. Je suis très malheureuse que ça se termine un jour, et du coup, c'est vraiment par rapport au fait que les choses finissent. Et le livre, c'est quelque chose comme un rapport à l'éternité.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vous aimez relire vos livres ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non pas du tout, si jamais j'en ouvre un, c'est que ça va très mal. C'est-à-dire que vraiment, je me dis, je ne sais plus écrire comment je faisais ?
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Mais vous sentez une évolution dans votre travail ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Oui, je vois quand même. J'ai écrit des livres pas publiés, qui me font rire aujourd'hui, et qui me montrent à quel point, j'avais une si haute idée de la littérature, qu'il fallait que chaque phrase soit absolument extravagante, et ça l'était tellement, que ça devenait illisible.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Lorsque l'on voit votre parcours littéraire, 8 romans nous le disions en préambule, vous êtes très éclectique. Il y a Les autres, Paradis conjugal, etc... Aujourd'hui, Passé sous silence, où vous reprenez un fait historique. Vous aimez brouiller les pistes pour ne pas être cataloguée ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Alors moi, quand j'écris, j'ai vraiment un rapport à mon manuscrit. Je l'écris pour moi. Et je ne pense pas du tout aux autres. Évidemment ça m'amuse, j'aime bien de temps en temps faire une surprise, d'ailleurs en général, à mon éditeur. Il ne sait pas sur quoi je travaille, et je lui donne le texte quand c'est fini, que ça me plait. Mais je n'essaie pas de brouiller les pistes. En revanche je sais que, pour moi, un livre a toujours un sujet, et un sujet vraiment précis. Et c'est pour ça que je peux faire des choses qui, au bout du compte, sont assez différentes.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Il y a quand même une constante quand on lit vos livres, c'est l'empathie que vous avez pour vos personnages.
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Ha oui, c'est cela qui me frappe. Surtout ce livre-là, le dernier m'a appris beaucoup de choses sur : à la fois ce que c'est écrire, et comment moi j'écris. C'est vrai que je vais très profond, ça devient une drogue en fait, et ça vous nourrit aussi, les gens croient qu'on se vide pour faire un livre, c'est le contraire en fait, un livre vous remplist. Mais si ce n'était pas le cas, je pense que je ne serais pas tellement intéressée par la vie.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Quelles relations avez-vous avec vos lecteurs ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Pour moi, j'ai une relation de gratitude, sauf que je ne suis pas comme Amélie Nothomb, je ne vais pas beaucoup à la rencontre du public parce que je n'ai pas le temps, mais quand je le fais, j'apprécie, je trouve ça magique. C'est une des découvertes que l'on fait quand on écrit, les livres sont des chemins entre les gens.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci beaucoup Alice Ferney, votre nouveau roman chez Acte Sud, Passé sous silence.
Bonjour, Alice Ferney
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Bonjour
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci de nous recevoir chez vous à Paris. Vous publiez chez Actes Sud, Passé sous silence, c'est votre nouveau roman, c'est le 7ème je crois ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non, c'est le 8ème.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Alors, lorsque l'on arrive chez vous, il y a des livres partout. Expliquez-nous cette passion pour le livre, comment avez-vous découvert le livre et la littérature ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Je n'ai pas toujours lu je crois. Quand j'étais enfant, j'ai le souvenir que ma maman me disait : « Tu ne lis rien, tu ne lis rien ». Et je me suis mise à lire, je pense vers 15 ou 16 ans, quand vraiment j'ai été sure que je voulais écrire. Je trouve pour moi qu’écrire et lire, ça fonctionne complètement en même temps. Je ne sais pas si je lirais si je ne voulais pas écrire.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vous évoquez 15, 16 ans, l'adolescence. Est-ce que la lecture, la découverte des auteurs, et justement, cette envie d'écrire vous-même, est-ce que ça correspondait peut-être à un malheur de l'adolescence, ou alors pas du tout ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non je ne crois pas. Plutôt une mélancolie par rapport à la vie que j'ai toujours eue. Je suis très malheureuse que ça se termine un jour, et du coup, c'est vraiment par rapport au fait que les choses finissent. Et le livre, c'est quelque chose comme un rapport à l'éternité.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Vous aimez relire vos livres ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non pas du tout, si jamais j'en ouvre un, c'est que ça va très mal. C'est-à-dire que vraiment, je me dis, je ne sais plus écrire comment je faisais ?
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Mais vous sentez une évolution dans votre travail ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Oui, je vois quand même. J'ai écrit des livres pas publiés, qui me font rire aujourd'hui, et qui me montrent à quel point, j'avais une si haute idée de la littérature, qu'il fallait que chaque phrase soit absolument extravagante, et ça l'était tellement, que ça devenait illisible.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Lorsque l'on voit votre parcours littéraire, 8 romans nous le disions en préambule, vous êtes très éclectique. Il y a Les autres, Paradis conjugal, etc... Aujourd'hui, Passé sous silence, où vous reprenez un fait historique. Vous aimez brouiller les pistes pour ne pas être cataloguée ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Alors moi, quand j'écris, j'ai vraiment un rapport à mon manuscrit. Je l'écris pour moi. Et je ne pense pas du tout aux autres. Évidemment ça m'amuse, j'aime bien de temps en temps faire une surprise, d'ailleurs en général, à mon éditeur. Il ne sait pas sur quoi je travaille, et je lui donne le texte quand c'est fini, que ça me plait. Mais je n'essaie pas de brouiller les pistes. En revanche je sais que, pour moi, un livre a toujours un sujet, et un sujet vraiment précis. Et c'est pour ça que je peux faire des choses qui, au bout du compte, sont assez différentes.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Il y a quand même une constante quand on lit vos livres, c'est l'empathie que vous avez pour vos personnages.
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Ha oui, c'est cela qui me frappe. Surtout ce livre-là, le dernier m'a appris beaucoup de choses sur : à la fois ce que c'est écrire, et comment moi j'écris. C'est vrai que je vais très profond, ça devient une drogue en fait, et ça vous nourrit aussi, les gens croient qu'on se vide pour faire un livre, c'est le contraire en fait, un livre vous remplist. Mais si ce n'était pas le cas, je pense que je ne serais pas tellement intéressée par la vie.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Quelles relations avez-vous avec vos lecteurs ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Pour moi, j'ai une relation de gratitude, sauf que je ne suis pas comme Amélie Nothomb, je ne vais pas beaucoup à la rencontre du public parce que je n'ai pas le temps, mais quand je le fais, j'apprécie, je trouve ça magique. C'est une des découvertes que l'on fait quand on écrit, les livres sont des chemins entre les gens.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Merci beaucoup Alice Ferney, votre nouveau roman chez Acte Sud, Passé sous silence.
Alice Ferney
Passé sous silence
Le livre 3'54Alice Ferney, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Acte Sud, de votre 8ème roman, Passé sous silence. Quelle drôle d'aventure, quel drôle d'histoire. C'est à la fois, un grand moment de notre histoire national, mais sans jamais donner ni les lieux, ni les dates, ni les noms des personnages. On peut le dire, puisqu'il n'y a pas de secrets, vous reprenez l'histoire de l'attentat du Petit Clamart en août 1962. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous baser sur ce fait historique ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Ce qui m'a donné envie, j'ai vu en novembre 2007, deux émissions historiques sur Arte qui étaient consacrées à De Gaulle. J'ai découvert cette histoire d'un attentat, d'un procès, et d'une exécution, et en fait ça m’a révoltée.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Rappelons le, il y a eu tentative d'attentat, mais sans victime ; mais la personne qui a commis l'attentat a été exécutée.
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Et puis surtout, ce qui m'a frappée, c'est que notre héros de l'histoire du XXème siècle, se retrouve dans une situation de juge et parti. Tout de suite, je me suis dit, c'est à raconter, en-dehors même de qui s'agit-il, qu'est-ce qu'il s'est passé, vraiment, il fallait le raconter comme un conte.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Ce n'est pas de l'anti-gaullisme, vous n'avez rien contre De Gaulle ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non, pas du tout. J'ai été poussé par une énergie qui était un étonnement, une stupéfaction, et quand même une révolte, et une compassion aussi, j'ai été poussé à faire un travail d'historien, mais avec les outils du romancier. C'est-à-dire en ayant le droit à des choses que les historiens ne s'autorisent pas.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Est-ce que pour vous, du coup, puisque le Général De Gaulle est ce personnage de Grand Berger, est-ce que ça le rend plus humain à votre sens ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
J'ai été touché par le personnage du conjuré, qui est un homme d'exception tellement idéaliste qu'il ne peut pas vivre dans la réalité et qu'il en meurt. Et puis, j'ai été fascinée aussi par le Général De Gaulle, parce que c'est une personnalité d'une envergure incroyable, mais j'ai été obligé de le connaître, comment il parle, qu'est-ce qu'il dit, comment il gère le problème, j'ai été obligé de le connaître très très précisément. Parce qu'en fait, on n'écrit pas des romans avec 3 ou 4 idées toutes faites, et quelques images d'Epinal, ça ne marche pas.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Comment le livre est-il accueilli ? Parce qu'on est sur un sujet qui a plus de 40 ans, mais qui reste encore très brûlant.
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Je me doutais bien qu'on allait dire : « Ca y est, une réhabilitation ». Ce que je n'avais pas mesuré, c'est à quel point cet homme avait été, quand même, maudit, et vraiment passé sous silence et ce qui me choque aujourd'hui, c'est que j'ai l'impression qu'il y a des gens qui ne peuvent même pas lire le livre. C'est-à-dire qu'il y a un refus, et d'en savoir plus, et même d'y réfléchir, et une incapacité complète à « pardonner », ou comprendre simplement.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Finalement, avec ce livre, vous nous rappelez, qu'une fois encore, l'Histoire est écrite par les vainqueurs.
Alice Ferney (Passé sous silence) :
J'ai découvert que l'Histoire, c'est l'histoire des batailles, des conflits qui ont ensanglanté l'Histoire, mais c'est aussi, en elle-même, dans l'écriture, une bataille. Qui imposera sa vision ?
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Écoutez, merci beaucoup en tout cas pour ce témoignage et ce nouveau roman. Alice Ferney, Passé sous silence, votre 8ème et nouveau titre aux éditions Acte Sud.
Alice Ferney, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Acte Sud, de votre 8ème roman, Passé sous silence. Quelle drôle d'aventure, quel drôle d'histoire. C'est à la fois, un grand moment de notre histoire national, mais sans jamais donner ni les lieux, ni les dates, ni les noms des personnages. On peut le dire, puisqu'il n'y a pas de secrets, vous reprenez l'histoire de l'attentat du Petit Clamart en août 1962. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous baser sur ce fait historique ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Ce qui m'a donné envie, j'ai vu en novembre 2007, deux émissions historiques sur Arte qui étaient consacrées à De Gaulle. J'ai découvert cette histoire d'un attentat, d'un procès, et d'une exécution, et en fait ça m’a révoltée.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Rappelons le, il y a eu tentative d'attentat, mais sans victime ; mais la personne qui a commis l'attentat a été exécutée.
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Et puis surtout, ce qui m'a frappée, c'est que notre héros de l'histoire du XXème siècle, se retrouve dans une situation de juge et parti. Tout de suite, je me suis dit, c'est à raconter, en-dehors même de qui s'agit-il, qu'est-ce qu'il s'est passé, vraiment, il fallait le raconter comme un conte.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Ce n'est pas de l'anti-gaullisme, vous n'avez rien contre De Gaulle ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Non, pas du tout. J'ai été poussé par une énergie qui était un étonnement, une stupéfaction, et quand même une révolte, et une compassion aussi, j'ai été poussé à faire un travail d'historien, mais avec les outils du romancier. C'est-à-dire en ayant le droit à des choses que les historiens ne s'autorisent pas.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Est-ce que pour vous, du coup, puisque le Général De Gaulle est ce personnage de Grand Berger, est-ce que ça le rend plus humain à votre sens ?
Alice Ferney (Passé sous silence) :
J'ai été touché par le personnage du conjuré, qui est un homme d'exception tellement idéaliste qu'il ne peut pas vivre dans la réalité et qu'il en meurt. Et puis, j'ai été fascinée aussi par le Général De Gaulle, parce que c'est une personnalité d'une envergure incroyable, mais j'ai été obligé de le connaître, comment il parle, qu'est-ce qu'il dit, comment il gère le problème, j'ai été obligé de le connaître très très précisément. Parce qu'en fait, on n'écrit pas des romans avec 3 ou 4 idées toutes faites, et quelques images d'Epinal, ça ne marche pas.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Comment le livre est-il accueilli ? Parce qu'on est sur un sujet qui a plus de 40 ans, mais qui reste encore très brûlant.
Alice Ferney (Passé sous silence) :
Je me doutais bien qu'on allait dire : « Ca y est, une réhabilitation ». Ce que je n'avais pas mesuré, c'est à quel point cet homme avait été, quand même, maudit, et vraiment passé sous silence et ce qui me choque aujourd'hui, c'est que j'ai l'impression qu'il y a des gens qui ne peuvent même pas lire le livre. C'est-à-dire qu'il y a un refus, et d'en savoir plus, et même d'y réfléchir, et une incapacité complète à « pardonner », ou comprendre simplement.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Finalement, avec ce livre, vous nous rappelez, qu'une fois encore, l'Histoire est écrite par les vainqueurs.
Alice Ferney (Passé sous silence) :
J'ai découvert que l'Histoire, c'est l'histoire des batailles, des conflits qui ont ensanglanté l'Histoire, mais c'est aussi, en elle-même, dans l'écriture, une bataille. Qui imposera sa vision ?
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) :
Écoutez, merci beaucoup en tout cas pour ce témoignage et ce nouveau roman. Alice Ferney, Passé sous silence, votre 8ème et nouveau titre aux éditions Acte Sud.
Alice Ferney
Passé sous silence
L'avis du libraire 1'36Laurent Béranger
C'est un livre que j'ai lu cet été en vacances, et ça m'a permis de découvrir une nouvelle facette d'un auteur que je ne connaissais pas, vraiment quelque chose de très original par rapport à ses précédents livres, et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre.
Pour moi, c'est une vraie fiction, mais la fiction, elle s'inscrit forcément dans un cadre. C'est une façon de se donner une liberté pour faire parler un général, on rentre dans son intimité, sa réflexion personnelle, et Donadieu de la même façon, on suit le personnage. On arrive à une compréhension psychologique que ne peut absolument pas faire l'historien. Et dans ce sens-là, la fiction apporte un supplément. Je trouve que le lecteur a, à la fois la dimension historique, mais on rentre aussi dans les personnages.
Pour le coup, on remet en avant une histoire, une partie de l'Histoire de France, et qui n'est pas négligeable, et qu'on n'a pas à passer sous silence. Il s'agit quand même des tribunaux d'exception, il s'agit quand même de la République que l'on connaît actuellement, et des espaces sombres de cette République. Et je trouve que les mettre en perspective dans un roman, sans rentrer dans la polémique autour de l'Algérie Française, autour du lien difficile entre la France et l'Algérie, c'est une bonne façon de se réapproprier l'Histoire, et c'est une façon de dépasser toutes les polémiques qui peuvent exister à l'heure actuelle.
Laurent Béranger
C'est un livre que j'ai lu cet été en vacances, et ça m'a permis de découvrir une nouvelle facette d'un auteur que je ne connaissais pas, vraiment quelque chose de très original par rapport à ses précédents livres, et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre.
Pour moi, c'est une vraie fiction, mais la fiction, elle s'inscrit forcément dans un cadre. C'est une façon de se donner une liberté pour faire parler un général, on rentre dans son intimité, sa réflexion personnelle, et Donadieu de la même façon, on suit le personnage. On arrive à une compréhension psychologique que ne peut absolument pas faire l'historien. Et dans ce sens-là, la fiction apporte un supplément. Je trouve que le lecteur a, à la fois la dimension historique, mais on rentre aussi dans les personnages.
Pour le coup, on remet en avant une histoire, une partie de l'Histoire de France, et qui n'est pas négligeable, et qu'on n'a pas à passer sous silence. Il s'agit quand même des tribunaux d'exception, il s'agit quand même de la République que l'on connaît actuellement, et des espaces sombres de cette République. Et je trouve que les mettre en perspective dans un roman, sans rentrer dans la polémique autour de l'Algérie Française, autour du lien difficile entre la France et l'Algérie, c'est une bonne façon de se réapproprier l'Histoire, et c'est une façon de dépasser toutes les polémiques qui peuvent exister à l'heure actuelle.