Un nouveau livre d’Eric-Emmanuel Schmitt, c’est toujours un événement. Et pour cette rentrée littéraire 2013, l’auteur de « Ma vie avec Mozart », « Oscar et la dame rose » ou « M. Ibrahim et les fleurs du Coran » fait fort ! Un roman fleuve de plus de 700 pages.« Les perroquets de la place d’Arezzo » dévoile une nouvelle facette d’Eric-Emmanuel Schmitt.La place d’Arezzo à Bruxelles est un quartier élégant où chacun vit sans trop se soucier de son voisin, hormis un bonjour bonsoir échangé du bout des...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Eric-Emmanuel Schmitt, votre actualité chez Albin Michel « Les perroquets de la place d'Arezzo ». Il y a la littérature, il y a le théâtre. On sait que vous avez un peu découvert les Lettres lors d'une représentation de théâtre de Cyrano de Bergerac. Si vous n'aviez pas travaillé dans l'univers des mots, de la langue, qu'est ce qui aurait pu vous intéresser comme métier ?Eric-Emmanuel Schmitt :J'aurais adoré être médecin. Et parfois dans mon travail d'écriture il y a quelque chose qui...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :« Les perroquets de la place d'Arezzo », Eric-Emmanuel Schmitt, c'est votre actualité chez Albin Michel. Cette place d'Arezzo elle existe. C'est à Bruxelles.Eric-Emmanuel Schmitt :Oui. Beaucoup de gens croient que je l'ai inventée. J'adore quand les gens pensent ça. En fait il y a à Bruxelles dans un quartier très très joli, un quartier très chic une place ronde. Vous regardez les bâtiments, vous voyez vraiment une ville de l'Europe du Nord assez coquette, assez jolie, mais vos oreilles entendent...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - Le livre - Suite
Librairie Tome 7
Frédéric Lapeyre81, rue Saint Dominique75007 ParisTél : 01-45-51-83-98www.librairietome7.comJe conseille le dernier livre d'Eric-Emmanuel Schmitt pour tous les clients qui ont envie de fraîcheur, qui ont envie de bonheur dans les rapports humains, qui ont envie d'un vaudeville, d'une comédie. Le dernier livre d'Eric-Emmanuel Schmitt « Les perroquets de la place d'Arezzo » a ce don de donner enfin un peu de chaleur dans cette rentrée littéraire, c'est une véritable comète dans une rentrée qui est plutôt...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? d'Eric-Emmanuel Schmitt - L'avis du libraire - Suite
Eric Emmanuel Schmitt
Les perroquets de la place d'Arezzo
Présentation 1'24Un nouveau livre d’Eric-Emmanuel Schmitt, c’est toujours un événement. Et pour cette rentrée littéraire 2013, l’auteur de « Ma vie avec Mozart », « Oscar et la dame rose » ou « M. Ibrahim et les fleurs du Coran » fait fort ! Un roman fleuve de plus de 700 pages.
« Les perroquets de la place d’Arezzo » dévoile une nouvelle facette d’Eric-Emmanuel Schmitt. La place d’Arezzo à Bruxelles est un quartier élégant où chacun vit sans trop se soucier de son voisin, hormis un bonjour bonsoir échangé du bout des lèvres.
Mais cette existence bien réglée est troublée par une lettre reçue par plusieurs riverains de la place « Ce mot pour te dire que je t’aime, signé qui tu sais ». Oui, mais voilà, personne ne sait qui se cache derrière cette lettre.
Et voilà le lecteur embarqué dans cette histoire entre vaudeville, conte philosophique, texte poétique et émouvant et roman choral dans lequel chacun des personnages va se découvrir.
Un nouveau titre qui va à la fois séduire et étonner les afficionados d’Eric-Emmanuel Schmitt et qui intriguera ou déroutera ceux qui connaissent moins son travail.
Mais au final, un roman passionnant, foisonnant, au style enlevé où la plume d’Eric-Emmanuel Schmitt court pour une ronde effrénée sur les sentiments amoureux dans laquelle le lecteur se retrouvera, forcément.
« Les perroquets de la place d’Arezzo » d’Eric-Emmanuel Schmitt aux éditions Albin Michel.
Un nouveau livre d’Eric-Emmanuel Schmitt, c’est toujours un événement. Et pour cette rentrée littéraire 2013, l’auteur de « Ma vie avec Mozart », « Oscar et la dame rose » ou « M. Ibrahim et les fleurs du Coran » fait fort ! Un roman fleuve de plus de 700 pages.
« Les perroquets de la place d’Arezzo » dévoile une nouvelle facette d’Eric-Emmanuel Schmitt.
La place d’Arezzo à Bruxelles est un quartier élégant où chacun vit sans trop se soucier de son voisin, hormis un bonjour bonsoir échangé du bout des lèvres. Mais cette existence bien réglée est troublée par une lettre reçue par plusieurs riverains de la place « Ce mot pour te dire que je t’aime, signé qui tu sais ». Oui, mais voilà, personne ne sait qui se cache derrière cette lettre.
Et voilà le lecteur embarqué dans cette histoire entre vaudeville, conte philosophique, texte poétique et émouvant et roman choral dans lequel chacun des personnages va se découvrir.
Un nouveau titre qui va à la fois séduire et étonner les afficionados d’Eric-Emmanuel Schmitt et qui intriguera ou déroutera ceux qui connaissent moins son travail.
Mais au final, un roman passionnant, foisonnant, au style enlevé où la plume d’Eric-Emmanuel Schmitt court pour une ronde effrénée sur les sentiments amoureux dans laquelle le lecteur se retrouvera, forcément.
« Les perroquets de la place d’Arezzo » d’Eric-Emmanuel Schmitt aux éditions Albin Michel.
Eric Emmanuel Schmitt
Les perroquets de la place d'Arezzo
Portrait 3'58Bonjour Eric-Emmanuel Schmitt, votre actualité chez Albin Michel « Les perroquets de la place d'Arezzo ». Il y a la littérature, il y a le théâtre.
On sait que vous avez un peu découvert les Lettres lors d'une représentation de théâtre de Cyrano de Bergerac. Si vous n'aviez pas travaillé dans l'univers des mots, de la langue, qu'est ce qui aurait pu vous intéresser comme métier ?
J'aurais adoré être médecin. Et parfois dans mon travail d'écriture il y a quelque chose qui ressemble à ça. Pour moi un livre ça doit faire du bien. Ça doit apporter une réflexion, un réconfort, des émotions qui peuvent être une catharsis.
Et puis d'une façon plus égoïste, l'archéologie. J'ai étudié le latin, le grec. Je me serai bien vu chercheur, archéologue, faire des fouilles, reconstituer le passé.
Faire un récit à partir de quelques indices qui resteraient dans le réel. En fait, ce sont toujours des démarches d'écrivain.
Avez-vous parfois peur d'un manque d'inspiration ?
Je vais vous dire un truc extrêmement prétentieux, non. Parce que je suis plein d'histoires que je n'ai pas encore eu le temps d'écrire. Et ça dure depuis des années. Je suis bouillonnant de projets, le soir faut m'assommer pour que je dorme.
J'ai encore plein de choses à écrire, à vous raconter. En même temps je souhaite qu'un jour je me dise « ça y est, c'est fini », parce que là je pourrai enfin lire autant que je voudrai.
Vous le dites avec une forme de frustration ou c'est une constatation ?
Ah non c'est une frustration. Une vraie frustration. On est écrivain parce qu'on a d'abord été lecteur et beaucoup d'écrivains arrivent à continuer à être lecteur tout en étant écrivain.
Moi, mon aspect boulimique, de faire du cinéma, du théâtre, d'écrire tout le temps, de voyager énormément – enfin le voyage ça permet de lire encore – j'ai pas le temps de lire autant.
Oui, je suis un lecteur frustré. Je suis un écrivain frustré parce que je n'ai pas encore écrit tout ce que je voulais écrire, mais je suis un lecteur frustré.
Un écrivain, c'est d'abord un lecteur.
Oui, un écrivain c'est d'abord un lecteur. Mais alors il ne faut pas que ça ne soit qu'un lecteur, c'est ça le problème. C'est-à-dire qu'un écrivain ne doit pas seulement être un lettré, pas seulement être un lecteur.
Un écrivain doit être amoureux de la vie, des gens, de la complexité humaine ou de causes qui leur paraît importantes à défendre. Un auteur doit être intéressé par autre chose que la littérature, autrement sa littérature va sentir le laboratoire, le formol, le milieu.
Il faut ouvrir la fenêtre, il faut que ça respire large. Un auteur ne s'adresse pas uniquement à des gens qui sont amoureux de littérature. Il s'adresse à des gens qui sont intrigués par la vie.
Quelle est votre première motivation, qu'est ce qui vous pousse toujours à reprendre votre plume chaque matin ?
L'envie de toucher les autres, l'envie d'entrer en communication avec eux. L'envie de montrer comme la vie est passionnante et comme les êtres humains sont intéressants.
Vous avez une technique de travail bien précise ? Vous vous astreignez chaque jour à plusieurs heures...?
Absolument pas. Je suis un écrivain très irrégulier. J'ai horreur de ce qui pourrait ressembler à une habitude. Je suis capable de faire exprès de ne pas faire pareil le lendemain histoire de ne pas avoir d'habitude.
C'est carrément névrotique chez moi, je déteste les habitudes. Je n'écris que quand je suis « plein » d'une histoire. Je suis exactement comme une femme enceinte qui ne va aller accoucher que quand elle est au terme de sa gestation.
Donc pour moi, m'asseoir à ma table, c'est être plein d'un livre et il faut absolument le mettre sur le papier parce que ça encombre.
Donc j'écris tout-à-coup d'une façon frénétique à partir du moment où je commence. Je commence le livre à la première page et je le finis à la dernière. Mais je ne vis plus que par ça.
Merci beaucoup Eric-Emmanuel Schmitt. Votre actualité ce sont « Les perroquets de la place d'Arezzo » et c'est chez Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Bonjour Eric-Emmanuel Schmitt, votre actualité chez Albin Michel « Les perroquets de la place d'Arezzo ». Il y a la littérature, il y a le théâtre. On sait que vous avez un peu découvert les Lettres lors d'une représentation de théâtre de Cyrano de Bergerac. Si vous n'aviez pas travaillé dans l'univers des mots, de la langue, qu'est ce qui aurait pu vous intéresser comme métier ?
Eric-Emmanuel Schmitt :
J'aurais adoré être médecin. Et parfois dans mon travail d'écriture il y a quelque chose qui ressemble à ça. Pour moi un livre ça doit faire du bien. Ca doit apporter une réflexion, un réconfort, desd émotions qui peuvent être une catharsis. Et puis d'une façon plus égoïste, l'archéologie. J'ai étudié le latin, le grec. Je me serai bien vu chercheur, archéologue, faire des fouilles, reconstituer le passé. Faire un récit à partir de quelques indices qui resteraient dans le réel. En fait, ce sont toujours des démarches d'écrivain.
Philippe Chauveau :
Avez-vous parfois peur d'un manque d'inspiration ?
Eric-Emmanuel Schmitt :
Je vais vous dire un truc extrêmement prétentieux, non. Parce que je suis plein d'histoires que je n'ai pas encore eu le temps d'écrire. Et ça dure depuis des années. Je suis bouillonnant de projets, le soir faut m'assommer pour que je dorme. J'ai encore plein de choses à écrire, à vous raconter. En même temps je souhaite qu'un jour je me dise « ça y est, c'est fini », parce que là je pourrai enfin lire autant que je voudrai.
Philippe Chauveau :
Vous le dites avec une forme de frustration ou c'est une constatation ?
Eric-Emmanuel Schmitt :
Ah non c'est une frustration. Une vraie frustration. On est écrivain parce qu'on a d'abord été lecteur et beaucoup d'écrivains arrivent à continuer à être lecteur tout en étant écrivain. Moi, mon aspect boulimique, de faire du cinéma, du théâtre, d'écrire tout le temps, de voyager énormément – enfin le voyage ça permet de lire encore – j'ai pas le temps de lire autant. Oui, je suis un lecteur frustré. Je suis un écrivain frustré parc eque je n'ai pas encore écrit tout ce que je voulais écrire, mais je suis un lecteur frustré.
Philippe Chauveau :
Un écrivain, c'est d'abord un lecteur.
Eric-Emmanuel Schmitt :
Oui, un écrivain c'est d'abord un lecteur. Mais alors il ne faut pas que ça ne soit qu'un lecteur, c'est ça le problème. C'est-à-dire qu'un écrivain ne doit pas seulement être un lettré, pas seulement être un lecteur. Un écrivain doit être amoureux de la vie, des gens, de la complexité humaine ou de causes qui leur paraît importantes à défendre. Un auteur doit être intéressé par autre chose que la littérature, autrement sa littérature va sentir le laboratoire, le formol, le milieu. Il faut ouvrir la fenêtre, il faut que ça respire large. Un auteur ne s'adresse pas uniquement à des gens qui sont amoureux de littérature. Il s'adresse à des gens qui sont intrigués par la vie.
Philippe Chauveau :
Quelle est votre première motivation, qu'est ce qui vous pousse toujours à reprendre votre plume chaque matin ?
Eric-Emmanuel Schmitt :
L'envie de toucher les autres, l'envie d'entrer en communication avec eux. L'envie de montrer comme la vie est passionnante et comme les êtres humains sont intéressants.
Philippe Chauveau :
Vous avez une technique de travail bien précise ? Vous vous astreignez chaque jour à plusieurs heures...?
Eric-Emmanuel Schmitt :
Absolumment pas. Je suis un écrivain très irrégulier. J'ai horreur de ce qui pourrait ressembler à une habitude. Je suis capable de faire exprès de ne pas faire pareil le lendemain histoire de ne pas avoir d'habitude. C'est carrément névrotique chez moi, je déteste les habitudes. Je n'écris que quand je suis « plein » d'une histoire. Je suis exactement comme une femme enceinte qui ne va aller accoucher que quand elle est au terme de sa gestation. Donc pour moi, m'asseoir à ma table, c'est être plein d'un livre et il faut absolument le mettre sur le papier parce que ça encombre. Donc j'écris tout-à-coup d'une façon frénétique à partir du moment où je commence. Je commence le livre à la première page et je le finis à la dernière. Mais je ne vis plus que par ça.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Eric-Emmanuel Schmitt. Votre actualité ce sont « Les perroquets de la place d'Arezzo » et c'est chez Albin Michel.
Eric Emmanuel Schmitt
Les perroquets de la place d'Arezzo
Le livre 3'57« Les perroquets de la place d'Arezzo », Eric-Emmanuel Schmitt, c'est votre actualité chez Albin Michel. Cette place d'Arezzo elle existe. C'est à Bruxelles.
Oui. Beaucoup de gens croient que je l'ai inventée. J'adore quand les gens pensent ça. En fait il y a à Bruxelles dans un quartier très très joli, un quartier très chic une place ronde.
Vous regardez les bâtiments, vous voyez vraiment une ville de l'Europe du Nord assez coquette, assez jolie, mais vos oreilles entendent tout-à-fait autre chose, vos oreilles vous emmènent en Amazonie, aux Tropiques.
Vous levez les yeux et vous comprenez. Dans les arbres se sont installés des nuées de perroquets et de perruches qui ont fait des nids en brindilles aussi grand que l'arche de Noé.
Mais d'où viennent-ils ?
Il y a plusieurs légendes. Moi celle que je prends dans mon livre, c'est la légende qui dit que c'est l'ambassadeur du Brésil dans les années 60-70 qui brusquement a dû rentrer au pays.
Il n'a pas pu prendre un bateau et donc sa collection de perroquets et de perruches, il s'est contenté d'ouvrir la porte des cages et de partir. Et les perroquets et les perruches se sont installés sur la place. Ils ne sont pas allés plus loin.
Votre histoire c'est une sorte de roman chorale avec des personnages qui se côtoient sans trop se connaître et puis tous vont recevoir ce mot : « ce mot simplement pour te signaler que je t'aime. Signé : tu sais qui. »
Alors c'est vrai que si on reçoit un jour ça dans sa boite aux lettres, on se pose des questions.
Figurez-vous que c'est une chose que j'ai failli faire, moi.
De laisser comme ça un message secret ?
Oui. Un jour j'ai voulu envoyer un mot d'amour et ne pas le signer. Et puis je me suis dis si la personne pense que c'est quelqu'un d'autre, je risque de provoquer exactement l'inverse de ce que je veux.
C'est-à-dire qu'au lieu que la personne se jette sur moi, elle va se jeter sur mon rival, s'il y en a un, j'en savais pas. Et c'est là qu'est née l'idée du roman. A cette phrase, à un mot d'amour anonyme, comment chacun de nous va-t-il réagir ?
Forcément c'est différent pour chacun parce qu'on n'a pas la même histoire, on n'a pas la même attente, on en n'ai pas au même moment de notre vie amoureuse.
Certains sont en attente, d'autres en frustration, d'autres sont en train d'entamer une histoire ou en attendent la confirmation donc voilà chacun va réagir différemment.
C'est-à-dire que quelqu'un pourrait recevoir ce mot et le jeter machinalement et quelqu'un d'autre s'imaginer une histoire fabuleuse.
Exactement, c'est ce qui se passe. Il y a quelques personnages qui vont jeter le mot en pensant que c'est une pub qui va subir un développement. D'autres personnages vont dire « non, mais j'en ai assez ! C'est fini l'amour pour moi, je ne veux plus en entendre parler ».
D'autres vont dire « ah c'est machin, c'est X, c'est Y », d'autres vont se dire « mais qui ça peut être ? » et qui vont changer leur regard sur absolument tous les gens qu'ils croisent. Il y a autant de réactions qu'il y a d'individus.
J'ai employé le terme de roman chorale parce qu'il y a toute une galerie de personnages. Est-ce un terme qui vous convient ? Est-ce que vous le trouvez galvaudé ou est-ce que c'est un peu ça l'idée ?
Tout-à-fait ça. D'ailleurs, j'ai parfois nommé mes parties avec des termes qu'on emploie dans la musique chorale. Si ce n'est qu'en même temps qu'il est chorale, mon roman il est romanesque.
Plus on va avancer dans la lecture, plus on va voir qu'il y a des fils entre les personnages et qu'en fait ils se connaissent et jusqu'au bout on va découvrir des rapports sous forme de coups de théâtre entre les personnages qu'on croyait au départ séparés.
Ça reste quand même aussi un vrai conte philosophique.
Oui. C'est un immense hymne à la tolérance, à l'indulgence. C'est-à-dire que pour moi il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de toucher l'autre ou de rejoindre l'autre.
Pourquoi 700 pages ?
En fait j'ai fait court. Quand on pense que le sujet c'est au fond une espèce de petite encyclopédie romanesque des relations amoureuses, encore une fois j'ai fait court.
Est-ce que ce livre est dans la lignée de votre bibliographie ou avez-vous l'impression qu'il y a une sorte de virage ?
Pour moi c'est dans la lignée en essayant de surprendre. J'adore cette phrase « surprends moi ».
Merci Eric-Emmanuel Schmitt, c'est votre actualité « Les perroquets de la place d'Arezzo » chez Albin Michel.
Philippe Chauveau :
« Les perroquets de la place d'Arezzo », Eric-Emmanuel Schmitt, c'est votre actualité chez Albin Michel. Cette place d'Arezzo elle existe. C'est à Bruxelles.
Eric-Emmanuel Schmitt :
Oui. Beaucoup de gens croient que je l'ai inventée. J'adore quand les gens pensent ça. En fait il y a à Bruxelles dans un quartier très très joli, un quartier très chic une place ronde. Vous regardez les bâtiments, vous voyez vraiment une ville de l'Europe du Nord assez coquette, assez jolie, mais vos oreilles entendent tout-à-fait autre chose, vos oreilles vous emmène en Amazonie, aux Tropiques. Vous levez les yeux et vous comprenez. Dans les arbres se sont installés des nuées de perroquets et de perruches qui ont fait des nids en brindilles aussi grand que l'arche de Noé.
Philippe Chauveau :
Mais d'où viennent-ils ?
Eric-Emmanuel Schmitt :
Il y a plusieurs légendes. Moi celle que je prends dans mon livre, c'est la légende qui dit que c'est l'ambassadeur du Brésil dans les années 60-70 qui brusquement a dû rentrer au pays. Il n'a pas pu prendre un bateau et donc sa collection de perroquets et de perruches, il s'est contenté d'ouvrir la porte des cages et de partir. Et les perroquets et les perruches se sont installés sur la place. Ils ne sont pas allés plus loin.
Philippe Chauveau :
Votre histoire c'est une sorte de roman chorale avec des personnages qui se côtoient sans trop se connaître et puis tous vont recevoir ce mot : « ce mot simplement pour te signaler que je t'aime. Signé : tu sais qui. » Alors c'est vrai que si on reçoit un jour ça dans sa boite aux lettres, on se pose des questions.
Eric-Emmanuel Schmitt :
Figurez-vous que c'est une chose que j'ai failli faire, moi.
Philippe Chauveau :
De laisser comme ça un message secret ?
Eric-Emmanuel Schmitt :
Oui. Un jour j'ai voulu envoyer un mot d'amour et ne pas le signer. Et puis je me suis dis si la personne pense que c'est quelqu'un d'autre, je risque de provoquer exactement l'inverse de ce que je veux. C'est-à-dire qu'au lieu que la personne se jette sur moi, elle va se jeter sur mon rival, s'il y en a un, j'en savais pas. Et c'est là qu'est née l'idée du roman. A cette phrase, à un mot d'amour anonyme, comment chacun de nous va-t-il réagir ? Forcément c'est différent pour chacun parce qu'on n'a pas la même histoire, on n'a pas la même attente, on en n'ai pas au même moment de notre vie amoureuse. Certains sont en attente, d'autres en frustration, d'autres sont en train d'entamer une histoire ou en attendent la confirmation donc voilà chacun va réagir différemment.
Philippe Chauveau :
C'est-à-dire que quelqu'un pourrait recevoir ce mot et le jeter machinalement et quelqu'un d'autre s'imaginer une histoire fabuleuse.
Eric-Emmanuel Schmitt :
Exactement, c'est ce qui se passe. Il y a quelques personnages qui vont jeter le mot en pensant que c'est une pub qui va subir un développement. D'autres personnages vont dire « non, mais j'en ai assez ! C'est fini l'amour pour moi, je ne veux plus en entendre parler ». D'autres vont dire « ah c'est machin, c'est X, c'est Y », d'autres vont se dire « mais qui ça peut être ? » et qui vont changer leur regard sur absolument tous les gens qu'ils croisent. Il y a autant de réactions qu'il y a d'individus.
Philippe Chauveau :
J'ai employé le terme de roman chorale parce qu'il y a toute une galerie de personnages. Est-ce un terme qui vous convient ? Est-ce que vous le trouvez galvaudé ou est-ce que c'est un peu ça l'idée ?
Eric-Emmanuel Schmitt :
Tout-à-fait ça. D'ailleurs, j'ai parfois nommé mes parties avec des termes qu'on emploie dans la musique chorale. Si ce n'est qu'en même temps qu'il est chorale, mon roman il est romanesque. Plus on va avancer dans la lecture, plus on va voir qu'il y a des fils entre les personnages et qu'en fait ils se connaissent et jusqu'au bout on va découvrir des rapports sous forme de coups de théâtre entre les personnages qu'on croyait au départ séparés.
Philippe Chauveau :
Ca reste quand même aussi un vrai conte philosophique.
Eric-Emmanuel Schmitt :
Oui. C'est un immense hymne à la tolérance, à l'indulgence. C'est-à-dire que pour moi il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de toucher l'autre ou de rejoindre l'autre.
Philippe Chauveau :
Pourquoi 700 pages ?
Eric-Emmanuel Schmitt :
En fait j'ai fait court. Quand on pense que le sujet c'est au fond une espèce de petite encyclopédie romanesque des relations amoureuses, encore une fois j'ai fait court.
Philippe Chauveau :
Est-ce que ce livre est dans la lignée de votre bibliographie ou avez-vous l'impression qu'il y a une sorte de virage ?
Eric-Emmanuel Schmitt :
Pour moi c'est dans la lignée en essayant de surprendre. J'adore cette phrase « surprends moi ».
Philippe Chauveau :
Merci Eric-Emmanuel Schmitt, c'est votre actualité « Les perroquets de la place d'Arezzo » chez Albin Michel.
Eric Emmanuel Schmitt
Les perroquets de la place d'Arezzo
L'avis du libraire 1'58Je conseille le dernier livre d'Eric-Emmanuel Schmitt pour tous les clients qui ont envie de fraîcheur, qui ont envie de bonheur dans les rapports humains, qui ont envie d'un vaudeville, d'une comédie.
Le dernier livre d'Eric-Emmanuel Schmitt « Les perroquets de la place d'Arezzo » a ce don de donner enfin un peu de chaleur dans cette rentrée littéraire, c'est une véritable comète dans une rentrée qui est plutôt grave,
plutôt introspective, qui est plutôt dure sur des sujets vraiment très durs. Enfin Schmitt arrive avec un rayon de soleil et nous fait du bien. C'est un pavé de bonheur.
On est pris par ses personnages, car il a un don, il sait écrire vraiment l'intérieur de chaque personnage, on vit avec eux, ce sont des compagnons et du coup on se régale au fil de toutes ces pages.
On n'a vraiment pas du tout envie de le lâcher. Il est pour tout le monde, pour tout ceux qui ont envie de se faire du bien, qui ont envie de sourire, d'avoir un petit moment de bonheur pendant ce mois de septembre.
Eric-Emmanuel Schmitt a le don à chaque fois de nous surprendre, c'est une valeur sûre. C'est un auteur très profond, c'est un auteur des fois qui se veux un peu moralisateur.
Cette fois-ci il nous a surpris par cette comédie qui nous emmène beaucoup plus loin, qui nous emmène dans le rire, chose qu'il ne fait pas souvent. Oui, c'est un auteur qu'on attend à chaque rentrée.
Eric-Emmanuel Schmitt a chaque fois se recréé, à chaque fois nous créé quelque chose de nouveau et donc il n'y a pas un style Eric-Emmanuel Schmitt, il a juste le style du talent.
Librairie Tome 7
Frédéric Lapeyre
81, rue Saint Dominique
75007 Paris
Tél : 01-45-51-83-98
www.librairietome7.com
Je conseille le dernier livre d'Eric-Emmanuel Schmitt pour tous les clients qui ont envie de fraîcheur, qui ont envie de bonheur dans les rapports humains, qui ont envie d'un vaudeville, d'une comédie. Le dernier livre d'Eric-Emmanuel Schmitt « Les perroquets de la place d'Arezzo » a ce don de donner enfin un peu de chaleur dans cette rentrée littéraire, c'est une véritable comète dans une rentrée qui est plutôt grave, plutôt introspective, qui est plutôt dure sur des sujets vraiment très durs. Enfin Eric-Emmanuel Schmitt arrive avec un rayon de soleil et nous fait du bien. C'est un pavé de bonheur.
On est pris par ses personnages, car il a un don, il sait écrire vraiment l'intérieur de chaque personnage, on vit avec eux, ce sont des compagnons et du coup on se régale au fil de toutes ces pages. On n'a vraiment pas du tout envie de le lâcher. Il est pour tout le monde, pour tout ceux qui ont envie de se faire du bien, qui ont envie de sourire, d'avoir un petit moment de bonheur pendant ce mois de septembre.
Eric-Emmanuel Schmitt a le don à chaque fois de nous surprendre, c'est une valeur sûre. C'est un auteur très profond, c'est un auteur des fois qui se veux un peu moralisateur. Cette fois-ci il nous a surpris par cette comédie qui nous emmène beaucoup plus loin, qui nous emmène dans le rire, chose qu'il ne fait pas souvent. Oui, c'est un auteur qu'on attend à chaque rentrée.
Eric-Emmanuel Schmitt a chaque fois se recréé, à chaque fois nous créé quelque chose de nouveau et donc il n'y a pas un style Eric-Emmanuel Schmitt, il a juste le style du talent.