Madeleine Chapsal n'a rien perdu de son regard pétillant, et son sourire chaleureux lorsqu'elle vous accueille vous met en confiance. Vous savez immédiatement que vous avez face à vous une femme de coeur. Une femme avec un coeur peut-être un peu trop gros, un coeur qui a beaucoup battu pour les hommes et un coeur qui a beaucoup souffert par les hommes. Epouse pendant 15 ans de Jean-Jacques Servan Schreiber, elle participa à ses côtés à la création de « L'Express » et réalisa de nombreuses interviews et chroniques sur des...
La romancière est décédée à l’âge de 98 ans le 12 mars 2024 de Madeleine Chapsal - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Madeleine Chapsal.Madeleine Chapsal :Bonjour Philippe ChauveauPhilippe Chauveau :Je suis toujours très impressionné lorsque je viens vous voir car il y a ce canapé sur lequel tant de personnes se sont assises, que ce soit Mauriac, François Mitterrand, Françoise Sagan. Pensez-vous à toutes ces ombres lorsque vous arpentez votre appartement ?Madeleine Chapsal :Elles me soutiennent, elles sont là, comme celle de Jean-Jacques Servan Schreiber puisque c'est avec lui, lorsque nous étions jeunes mariés,...
La romancière est décédée à l’âge de 98 ans le 12 mars 2024 de Madeleine Chapsal - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Votre actualité, « La voiture noire du désir », un recueil de 18 nouvelles chez Flammarion. 18 petits bijoux où, quelque part, vous vous racontez. Ce sont des histoires fictives, certes, mais on sent bien que vous êtes présentes à chaque page.Madeleine Chapsal :Comme je vous le disais, j'ai toujours envie de raconter quelque chose qui m'est arrivé. Ce sont des portraits, des épisodes. Par exemple, cette scène que j'aime beaucoup avec le chien sur le parvis de Notre-Dame. J'étais en très mauvais état et...
La romancière est décédée à l’âge de 98 ans le 12 mars 2024 de Madeleine Chapsal - Le livre - Suite
Madeleine Chapsal
La voiture noire du désir
Présentation 1'58"Madeleine Chapsal n'a rien perdu de son regard pétillant, et son sourire chaleureux lorsqu'elle vous accueille vous met en confiance. Vous savez immédiatement que vous avez face à vous une femme de coeur.
Une femme avec un coeur peut-être un peu trop gros, un coeur qui a beaucoup battu pour les hommes et un coeur qui a beaucoup souffert par les hommes.
Epouse pendant 15 ans de Jean-Jacques Servan Schreiber, elle participa à ses côtés à la création de « L'Express » et réalisa de nombreuses interviews et chroniques sur des écrivains et des personnalités.
En 1972, licenciée du magazine auquel elle a tout donné, elle décide de se consacrer à l'écriture et publie au fil des ans de nombreux livres qui sont pour elle une sorte d'échappatoire,
des livres dans lesquels, sous couvert d'écriture romanesque, elle confie ses doutes, ses drames, ses joies et ses chagrins.
Précurseur sur bien des sujets, on lui doit notamment des romans dans lesquels elle évoque, avant qu'ils ne soient des thèmes littéraires récurrents, le sida, Alzheimer, l'exclusion,
Madeleine Chapsal a toujours cherché à ce que son écriture soit utile et si elle confie ses détresses, ses interrogations ou ses colères, c'est avant tout pour que le lecteur s'identifie, se reconnaisse et évite peut-être les écueils sur lesquels elle-même a pu chuter.
L'amour, le couple, l'infidélité, la place et le rôle de la femme sont au coeur de l'écriture de Madeleine Chapsal.
La preuve encore avec ce recueil de 18 nouvelles intitulé « La voiture noire du désir » dans lequel l'auteur de « La maison de Jade » et de « La mort rôde » reconnait s'être parfois mis en scène.
Ces 18 histoires sont inspirées de rencontres, d'événements, de petits riens du quotidien dont Madeleine Chapsal a été le témoin ou l'actrice. 18 nouvelles drôles, tendres, mélancoliques où l'amour se présente sous toutes ses formes.
« La voiture noire du désir » de Madeleine Chapsal est publié chez Flammarion et Madeleine Chapsal nous reçoit pour WTC.
Madeleine Chapsal n'a rien perdu de son regard pétillant, et son sourire chaleureux lorsqu'elle vous accueille vous met en confiance. Vous savez immédiatement que vous avez face à vous une femme de coeur. Une femme avec un coeur peut-être un peu trop gros, un coeur qui a beaucoup battu pour les hommes et un coeur qui a beaucoup souffert par les hommes. Epouse pendant 15 ans de Jean-Jacques Servan Schreiber, elle participa à ses côtés à la création de « L'Express » et réalisa de nombreuses interviews et chroniques sur des écrivains et des personnalités. En 1972, licenciée du magazine auquel elle a tout donné, elle décide de se consacrer à l'écriture et publie au fil des ans de nombreux livres qui sont pour elle une sorte d'échappatoire, des livres dans lesquels, sous couvert d'écriture romanesque, elle confie ses doutes, ses drames, ses joies et ses chagrins. Précurseur sur bien des sujets, on lui doit notamment des romans dans lesquels elle évoque, avant qu'ils ne soient des thèmes littéraires récurrents, le sida, Alzheimer, l'exclusion, Madeleine Chapsal a toujours cherché à ce que son écriture soit utile et si elle confie ses détresses, ses interrogations ou ses colères, c'est avant tout pour que le lecteur s'identifie, se reconnaisse et évite peut-être les écueils sur lesquels elle-même a pu chuter. L'amour, le couple, l'infidélité, la place et le rôle de la femme sont au coeur de l'écriture de Madeleine Chapsal.
La preuve encore avec ce recueil de 18 nouvelles intitulé « La voiture noire du désir » dans lequel l'auteur de « La maison de Jade » et de « La mort rôde » reconnait s'être parfois mis en scène. Ces 18 histoires sont inspirées de rencontres, d'événements, de petits riens du quotidien dont Madeleine Chapsal a été le témoin ou l'actrice. 18 nouvelles drôles, tendres, mélancoliques où l'amour se présente sous toutes ses formes.
« La voiture noire du désir » de Madeleine Chapsal est publié chez Flammarion et Madeleine Chapsal nous reçoit pour WTC.
Madeleine Chapsal
La voiture noire du désir
Portrait 4'22"Bonjour Madeleine Chapsal.
Bonjour Philippe Chauveau
Je suis toujours très impressionné lorsque je viens vous voir car il y a ce canapé sur lequel tant de personnes se sont assises, que ce soit Mauriac, François Mitterrand, Françoise Sagan.
Pensez-vous à toutes ces ombres lorsque vous arpentez votre appartement ?
Elles me soutiennent, elles sont là, comme celle de Jean-Jacques Servan Schreiber puisque c'est avec lui, lorsque nous étions jeunes mariés, que nous nous sommes installés là, dans les années 50.
Ces souvenirs sont-ils parfois difficiles à porter ? Eprouvez-vous de la nostalgie ou, au contraire, regardez-vous toujours de l'avant ?
Je regarde beaucoup de l'arrière parce que je me dis que c'est précieux. Avec le temps, on se dit que c'était merveilleux.
Par exemple, Françoise Sagan, j'ai habité avec elle pendant deux semaines à St Tropez. C'est étonnant ce qui s'est passé, je pourrais en faire un roman !
En préparant cette rencontre, vous m'avez dit « Maintenant, on vient me voir parce que je raconte mes souvenirs, on vient voir ma mémoire ».
Est-ce frustrant parfois d'être cette mémoire vivante ? Cela vous amuse ou vous émeut ?
Cela m'émeut. J'accepte toujours parce qu'ils sont beaucoup partis autour de moi. En parlant de Françoise Giroud, Mitterrand, Jean-Jacques Servan Schreiber, Sagan, Claude Gallimard, Jérôme Lindon… tant de gens que j'ai connus…
Ils sont tous partis ! Alors j'ai l'impression d'avoir un devoir de mémoire comme si j'étais un grand témoin et je donne aux gens ce que je peux, des images, de petites histoires, tout ce que je peux.
On me dit que j'ai vécu une vie très pleine, merveilleuse. Je réponds que j'ai d'abord été journaliste, c'est l'un des plus grands métiers que je connaisse. J'ai rencontré Céline, Giono, Malraux, Montherlant… quelle chance !
Comment est venue justement cette envie de journalisme. On sait bien sûr que vous avez été à l'origine du magazine « L'Express » avec Jean-Jacques Servan Schreiber mais d'où est venue cette envie d'être journaliste, de retranscrire pour les autres ?
J'ai commencé à écrire à 15 ans, avec mon journal intime pour dire « Je ne fais pas partie de l'humanité, je ne fais pas partie de cette planète ».
Puis, je me suis mise à dessiner, des choses naïves. C'est ainsi que j'ai fait des livres pour la jeunesse, des éléphants, des fleurs…
Là-dessus, je rencontre Jean-Jacques, on se marie, on avait 20ans et il me jette tout de suite dans le journalisme et l'écriture.
Vous avez encore l'impression d'être journaliste, ou avant tout romancière ?
Je suis encore journaliste à l'occasion mais souvent, mes romans sont aussi une sorte de journalisme, très réalistes, proches de la réalité ou de ce que j'ai vécu, de ce qu'on m'a raconté.
Votre vie de femme est indissociable de votre écriture ? L'un de va pas sans l'autre ?
Moi, ce qui m'intéresse, quand on me demandait ce que je voulais dans la vie, je répondais « Vivre des passions, vivre des amours » ! J'ai été servie…
Mes amis m'ont souvent plaisantée en disant qu'à chaque fois qu'il m'arrivait quelque chose, j'écrivais un livre.
La Charente envahie ma maison, j'écris « L'inondation », il y a une tempête, elle écrit « Dans la tempête », je vieillis, j'écris « Un certain âge », je perds mes amis, j'écris « La mort rôde »…
A un moment donné, il faut que je fasse état de quelque chose qui m'est cher ou me l'a été, pour que cela reste. Car tout disparait, sauf les livres.
« La voiture noire du désir » aux éditions Flammarion. Merci !
Philippe Chauveau :
Bonjour Madeleine Chapsal.
Madeleine Chapsal :
Bonjour Philippe Chauveau
Philippe Chauveau :
Je suis toujours très impressionné lorsque je viens vous voir car il y a ce canapé sur lequel tant de personnes se sont assises, que ce soit Mauriac, François Mitterrand, Françoise Sagan. Pensez-vous à toutes ces ombres lorsque vous arpentez votre appartement ?
Madeleine Chapsal :
Elles me soutiennent, elles sont là, comme celle de Jean-Jacques Servan Schreiber puisque c'est avec lui, lorsque nous étions jeunes mariés, que nous nous sommes installés là, dans les années 50.
Philippe Chauveau :
Ces souvenirs sont-ils parfois difficiles à porter ? Eprouvez-vous de la nostalgie ou, au contraire, regardez-vous toujours de l'avant ?
Madeleine Chapsal :
Je regarde beaucoup de l'arrière parce que je me dis que c'est précieux. Avec le temps, on se dit que c'était merveilleux. Par exemple, Françoise Sagan, j'ai habité avec elle pendant deux semaines à St Tropez. C'est étonnant ce qui s'est passé, je pourrais en faire un roman !
Philippe Chauveau :
En préparant cette rencontre, vous m'avez dit « Maintenant, on vient me voir parce que je raconte mes souvenirs, on vient voir ma mémoire ». Est-ce frustrant parfois d'être cette mémoire vivante ? Cela vous amuse ou vous émeut ?
Madeleine Chapsal :
Cela m'émeut. J'accepte toujours parce qu'ils sont beaucoup partis autour de moi. En parlant de Françoise Giroud, Mitterrand, Jean-Jacques Servan Schreiber, Sagan, Claude Gallimard, Jérôme Lindon… tant de gens que j'ai connus… Ils sont tous partis ! Alors j'ai l'impression d'avoir un devoir de mémoire comme si j'étais un grand témoin et je donne aux gens ce que je peux, des images, de petites histoires, tout ce que je peux. On me dit que j'ai vécu une vie très pleine, merveilleuse. Je réponds que j'ai d'abord été journaliste, c'est l'un des plus grands métiers que je connaisse. J'ai rencontré Céline, Giono, Malraux, Montherlant… quelle chance !
Philippe Chauveau :
Comment est venue justement cette envie de journalisme. On sait bien sûr que vous avez été à l'origine du magazine « L'Express » avec Jean-Jacques Servan Schreiber mais d'où est venue cette envie d'être journaliste, de retranscrire pour les autres ?
Madeleine Chapsal :
J'ai commencé à écrire à 15 ans, avec mon journal intime pour dire « Je ne fais pas partie de l'humanité, je ne fais pas partie de cette planète ». Puis, je me suis mise à dessiner, des choses naïves. C'est ainsi que j'ai fait des livres pour la jeunesse, des éléphants, des fleurs… Là-dessus, je rencontre Jean-Jacques, on se marie, on avait 20ans et il me jette tout de suite dans le journalisme et l'écriture.
Philippe Chauveau :
Vous avez encore l'impression d'être journaliste, ou avant tout romancière ?
Madeleine Chapsal :
Je suis encore journaliste à l'occasion mais souvent, mes romans sont aussi une sorte de journalisme, très réalistes, proches de la réalité ou de ce que j'ai vécu, de ce qu'on m'a raconté.
Philippe Chauveau :
Votre vie de femme est indissociable de votre écriture ? L'un de va pas sans l'autre ?
Madeleine Chapsal :
Moi, ce qui m'intéresse, quand on me demandait ce que je voulais dans la vie, je répondais « Vivre des passions, vivre des amours » ! J'ai été servie… Mes amis m'ont souvent plaisantée en disant qu'à chaque fois qu'il m'arrivait quelque chose, j'écrivais un livre. La Charente envahie ma maison, j'écris « L'inondation », il y a une tempête, elle écrit « Dans la tempête », je vieillis, j'écris « Un certain âge », je perds mes amis, j'écris « La mort rôde »… A un moment donné, il faut que je fasse état de quelque chose qui m'est cher ou me l'a été, pour que cela reste. Car tout disparait, sauf les livres.
Philippe Chauveau :
« La voiture noire du désir » aux éditions Flammarion. Merci !
Madeleine Chapsal
La voiture noire du désir
Le livre 4'17"Votre actualité, « La voiture noire du désir », un recueil de 18 nouvelles chez Flammarion. 18 petits bijoux où, quelque part, vous vous racontez.
Ce sont des histoires fictives, certes, mais on sent bien que vous êtes présentes à chaque page.
Comme je vous le disais, j'ai toujours envie de raconter quelque chose qui m'est arrivé. Ce sont des portraits, des épisodes.
Par exemple, cette scène que j'aime beaucoup avec le chien sur le parvis de Notre-Dame. J'étais en très mauvais état et une femme crie à son chien « Reviens, reviens ! ».
Moi c'est à mon amour que j'avais envie de crier de revenir, elle c'était son chien mais c'était la même chose, c'était son amour
Comment passe-t-on de l'écriture du roman à celle de nouvelles ? Est-ce plus compliqué ?
Je ne le sais pas au départ. Je commence à écrire et c'est alors que je me rends que cela ne peut être qu'une nouvelle. Finalement, ce sont de petits romans condensés.
Il y a de nombreux personnages féminins dans ces nouvelles, et la lettre A revient souvent dans leurs prénoms. Cécilia, Andora, Sylvia… Pourquoi ?
Pour moi, le A est la lettre féminine par excellence, la lettre de l'amour. Il y en a 3 dans mon nom, Madeleine Chapsal. J'aime beaucoup le A ! Et toutes ces nouvelles parlent de l'amour
Parfois les hommes n'y ont pas le beau rôle…
Ils ont leur rôle… mais il n'y a pas d'amour sans homme !
Il y a aussi le rôle de la mère avec, dans plusieurs nouvelles, des hommes très attachés à l'image maternelle.
Cela aussi, c'est du vécu, ces hommes très attachés à leur mère au point qu'un amour soit impossible ?
Tout ce que l'on a vécu reste en mémoire, même inconsciemment. Quand on en a besoin, cela revient. La vérité sort du puits…
On sent aussi votre présence dans la nouvelle avec cette couturière que vous appelez Madame Lépingle, car il y aussi beaucoup d'humour dans ce livre.
Mme Lépingle confectionne pour l'héroïne de cette nouvelle une robe pour aller recevoir une décoration.
Chaque fois qu'une femme vient m'acheter un livre et que nous parlons un peu, au bout d'un moment, elle me dit « J'étais couturière » ou « Ma mère était dans la couture » Pendant longtemps, la couture a été le grand métier des femmes.
Toutes finalement faisaient des robes, ou leurs robes. Et comme c'était le métier de ma mère, cela m'émeut énormément.
Avez-vous écrit ces 18 nouvelles d'une traite ou y en avait-il déjà dans vos tiroirs ?
Oui, certaines étaient déjà dans mes tiroirs et d'autres sont plus récentes
Il y a toutefois une continuité avec tous ces personnages féminins, une sorte de fil rouge…
C'est l'amour, je vous le répète ! C'est aussi le fil conducteur de ma vie. Je me dis toujours que quand l'amour s'arrêtera, moi aussi, je m'arrêterai…
Un joli livre, plein d'amour et plein d'humour aussi. Car si certaines histoires sont douloureuses, vous avez aussi su les rendre légères avec un pointe d'humour. « La voiture noire du désir » aux éditions Flammarion. Merci beaucoup !
Merci à vous !
Philippe Chauveau :
Votre actualité, « La voiture noire du désir », un recueil de 18 nouvelles chez Flammarion. 18 petits bijoux où, quelque part, vous vous racontez. Ce sont des histoires fictives, certes, mais on sent bien que vous êtes présentes à chaque page.
Madeleine Chapsal :
Comme je vous le disais, j'ai toujours envie de raconter quelque chose qui m'est arrivé. Ce sont des portraits, des épisodes. Par exemple, cette scène que j'aime beaucoup avec le chien sur le parvis de Notre-Dame. J'étais en très mauvais état et une femme crie à son chien « Reviens, reviens ! ». Moi c'est à mon amour que j'avais envie de crier de revenir, elle c'était son chien mais c'était la même chose, c'était son amour
Philippe Chauveau :
Comment passe-t-on de l'écriture du roman à celle de nouvelles ? Est-ce plus compliqué ?
Madeleine Chapsal :
Je ne le sais pas au départ. Je commence à écrire et c'est alors que je me rends que cela ne peut être qu'une nouvelle. Finalement, ce sont de petits romans condensés.
Philippe Chauveau :
Il y a de nombreux personnages féminins dans ces nouvelles, et la lettre A revient souvent dans leurs prénoms. Cécilia, Andora, Sylvia… Pourquoi ?
Madeleine Chapsal :
Pour moi, le A est la lettre féminine par excellence, la lettre de l'amour. Il y en a 3 dans mon nom, Madeleine Chapsal. J'aime beaucoup le A ! Et toutes ces nouvelles parlent de l'amour
Philippe Chauveau :
Parfois les hommes n'y ont pas le beau rôle…
Madeleine Chapsal :
Ils ont leur rôle… mais il n'y a pas d'amour sans homme !
Philippe Chauveau :
Il y a aussi le rôle de la mère avec, dans plusieurs nouvelles, des hommes très attachés à l'image maternelle. Cela aussi, c'est du vécu, ces hommes très attachés à leur mère au point qu'un amour soit impossible ?
Madeleine Chapsal :
Tout ce que l'on a vécu reste en mémoire, même inconsciemment. Quand on en a besoin, cela revient. La vérité sort du puits…
Philippe Chauveau :
On sent aussi votre présence dans la nouvelle avec cette couturière que vous appelez Madame Lépingle, car il y aussi beaucoup d'humour dans ce livre. Mme Lépingle confectionne pour l'héroïne de cette nouvelle une robe pour aller recevoir une décoration.
Madeleine Chapsal :
Chaque fois qu'une femme vient m'acheter un livre et que nous parlons un peu, au bout d'un moment, elle me dit « J'étais couturière » ou « Ma mère était dans la couture » Pendant longtemps, la couture a été le grand métier des femmes. Toutes finalement faisaient des robes, ou leurs robes. Et comme c'était le métier de ma mère, cela m'émeut énormément.
Philippe Chauveau :
Avez-vous écrit ces 18 nouvelles d'une traite ou y en avait-il déjà dans vos tiroirs ?
Madeleine Chapsal :
Oui, certaines étaient déjà dans mes tiroirs et d'autres sont plus récentes
Philippe Chauveau :
Il y a toutefois une continuité avec tous ces personnages féminins, une sorte de fil rouge…
Madeleine Chapsal :
C'est l'amour, je vous le répète ! C'est aussi le fil conducteur de ma vie. Je me dis toujours que quand l'amour s'arrêtera, moi aussi, je m'arrêterai…
Philippe Chauveau :
Un joli livre, plein d'amour et plein d'humour aussi. Car si certaines histoires sont douloureuses, vous avez aussi su les rendre légères avec un pointe d'humour.
« La voiture noire du désir » aux éditions Flammarion. Merci beaucoup !
Madeleine Chapsal :
Merci à vous !