Voilà une jeune auteure que nous avons plaisir à suivre tant par la qualité de son écriture que par l’originalité des histoires qu’elle raconte. Céline Knidler a publié un premier roman historique en 2013, « La grâce des innocents » dont l’action se situe pendant les Guerres de religion au cœur du célèbre cimetière parisien. Puis en 2018, là revoilà avec une intrigue contemporaine pleine de charme et de fantaisie. « L’équilibre du funambule » est une balade amoureuse et poétique sur les toits et dans les...
Revivez les grands moments du salon de Céline Knidler - Présentation - Suite
PhilippeBonjour Céline Knidler.
Céline KndilerBonjour Philippe.
PhilippeVous êtes publié aux éditions Jeanne et Juliette, ce qui est déjà votre troisième roman, "La fille du bourreau". Parce qu'effectivement, il y avait eu "La grâce des innocents", c'était en 2013. "L'équilibre du funambule", en 2018. Et voici donc ce titre "La fille du bourreau: Céleste", puisque nous sommes sur le premier tome d'une future trilogie. Et puis une petite présentation rapide de cette maison d'édition Jeanne et Juliette.
Céline KndilerC'est...
Revivez les grands moments du salon de Céline Knidler - Portrait - Suite
PhilippeC'est donc votre troisième roman, Céline Kndiler, "La fille du bourreau", aux éditions Jeanne et Juliette. Et je le disais, il y avait eu déjà un premier roman historique : "La Grâce des innocents". Mais là, nous étions plus dans la période des guerres de religion au XVIᵉ siècle. Là, cette fois- ci, nous sommes dans les premières années du règne de Louis XIV. 1649, Louis XIV est encore jeune, il a dix ans, ce qui veut dire que c'est Anne d'Autriche et Mazarin qui dirigent la France. Et puis surtout, on va arriver...
Revivez les grands moments du salon de Céline Knidler - Livre - Suite
Céline Knidler
La fille du bourreau
Présentation 00'02'55"Voilà une jeune auteure que nous avons plaisir à suivre tant par la qualité de son écriture que par l’originalité des histoires qu’elle raconte. Céline Knidler a publié un premier roman historique en 2013, « La grâce des innocents » dont l’action se situe pendant les Guerres de religion au cœur du célèbre cimetière parisien. Puis en 2018, là revoilà avec une intrigue contemporaine pleine de charme et de fantaisie. « L’équilibre du funambule » est une balade amoureuse et poétique sur les toits et dans les sous-sols de Paris. Et enfin, voici « La fille du bourreau » qui vient de paraitre, premier tome d’une saga en trois volumes publié par une jeune maison d’édition « Jeanne & Juliette », spécialisé dans le roman historique, adossée au collectif éditorial Anne Carrière.
Avec ce nouveau titre, Céline Knidler nous plonge dans la période troublée de la Fronde. Nous sommes au milieu du XVIIème siècle. Louis XIV n’a que dix ans. Sa mère Anne d’Autriche est régente mais c’est le redoutable Mazarin qui dirige la France à guise, au grand dam de la noblesse qui cherche à mettre en place un contre-pouvoir. Voilà pour le décor. Mais le charme de ce roman, c’est ce personnage de Céleste Clercy, adolescente débrouillarde, vrai garçon manqué qui ne s’en laisse pas compter. Son père Octave est le bourreau de la ville de Paris et Céleste doit parfois l’accompagner sur des exécutions. Mais Céleste n’aime rien tant que courir dans Paris qu’elle connait comme sa poche
Voilà qu’un jour, Céleste assiste par hasard à un accident. Un carrosse a renversé dans la Seine, gardant prisonnier un jeune garçon. N’écoutant que son courage, elle plonge et sauve le jeune homme qui se révèle être le roi. Ce dernier lui témoigne sa reconnaissance mais être trop près du soleil a aussi des inconvénients… Au fil des pages, le lecteur va suivre avec enthousiasme les péripéties de Céleste, entrainée malgré elle dans de sombres complots. Sa rencontre avec le surintendant Nicolas Fouquet va aussi redistribuer les cartes, mettant la vie de Céleste en danger, et peut-être aussi faire chanceler le royaume de France.
Vous l’aurez compris, l’esprit d’Alexandre Dumas flotte dans cette virevoltante histoire imaginée par Céline Knidler. Les personnages fictifs croisent ceux de la réalité, les rebondissements se succèdent, l’intrigue est bien menée, le décor bien construit et on se laisse prendre aux péripéties de la jeune et jolie Céleste, personnage que l’on aura plaisir à retrouver dans les deux prochains tomes de cette saga
Le premier volet de la série vient donc de sortir.
« La fille du bourreau » de Céline Knidler est publié aux éditions Jeanne & Juliette.
Céline Knidler
La fille du bourreau
Portrait 00'06'38"Philippe
Bonjour Céline Knidler.
Céline Kndiler
Bonjour Philippe.
Philippe
Vous êtes publié aux éditions Jeanne et Juliette, ce qui est déjà votre troisième roman, "La fille du bourreau". Parce qu'effectivement, il y avait eu "La grâce des innocents", c'était en 2013. "L'équilibre du funambule", en 2018. Et voici donc ce titre "La fille du bourreau: Céleste", puisque nous sommes sur le premier tome d'une future trilogie. Et puis une petite présentation rapide de cette maison d'édition Jeanne et Juliette.
Céline Kndiler
C'est une maison d'édition qui est spécialisée dans les sagas historiques et qui fait partie du collectif Anne Carrière. "La Fille du bourreau : Céleste" et "Eloïse : les Fleurs du sérail", inaugurent cette maison d'édition. Voilà.
Philippe
On va reparler bien sûr de ce qui est votre troisième roman. Vous tracez votre sillon. Je le disais, le premier roman, c'était en 2013. Il y en a eu un autre en 2018. Pourquoi ce besoin ? Pourquoi cette envie de l'écriture ?
Céline Kndiler
J'ai commencé à écrire très tôt, en fait, à l'âge des premières rédactions, au début du collège; Ç'a été un coup de foudre pour l'écriture. Je me suis jamais arrêtée depuis. J'aime raconter des histoires. Je me suis toujours racontée des histoires de toute façon, même toute petite. Donc il y a eu les rédactions, même les punitions qu'on me donnaient à l'école. Pour moi, c'étaient pas des punitions. Je correspondais en morse avec ma voisine de tablée et donc on s'est fait attrapée et j'ai dû rédiger une rédaction sur le pourquoi, il est beaucoup plus intéressant d'écrire en français qu'en morse. J'ai pris un malin plaisir à écrire cette rédaction. La punition était un peu ratée, mais voilà, depuis ce temps là, je n'ai jamais cessé d'écrire. J'ai participé après à des concours de nouvelles que je n'ai jamais remportés. Mais j'ai toujours eu des appréciations plutôt positives qui m'ont encouragées à continuer. J'animais un blog aussi quotidien avec des photos, un texte, une photo tous les jours. Et ensuite, je me suis dit qu'il fallait que je m'attelle à quelque chose de plus long, un projet de plus grande envergure. Et c'est là où j'ai écrit mon premier roman, "La Grâce des innocents".
Philippe
Vous parliez des souvenirs d'écoles et dans vos remerciements, il y a quelqu'un qui compte, justement ?
Céline Kndiler
Mon prof de français, oui, François Barthélémy que j'ai perdu de vue depuis et j'espère qu'il pourra tomber sur ce remerciement parce qu'en effet c'est un peu grâce à lui. C'est lui qui m'a donné ma première note pour une rédaction que d'ailleurs je n'avais pas écrite puisque c'est ma mère qui l'avait intégralement écrite.
Philippe
C'est sûr que j'ai.
Céline Kndiler
J'ai eu une très bonne note et c'est ça qui a été le point de départ de mon goût pour l'écriture. Alors, il y avait quand même à la maison énormément. On était quand même baigné.
Philippe
Vous étiez dans un univers littéraire.
Céline Kndiler
On était dans un univers littéraire. Il y avait des livres partout à la maison. Ma mère est une très grande lectrice et mon arrière grand-père reliait lui même ses livres. J'ai grandi dans un goût de la littérature, un goût du livre, et donc, forcément, ça sera forcément une influence.
Philippe
Mais alors justement, entre la rédaction au sujet du morse, et puis le fait de publier un premier roman, il y a quand même tout un chemin. Vous aviez une appréhension ou finalement vous vous êtes laissée porter par l'envie.
Céline Kndiler
Il y a eu une appréhension, ça n'engage que moi, c'est-à-dire que finalement c'était un pari et je me disais j'espérais que mon premier livre, en effet, rencontrerait ses lecteurs. Et ç'a été le cas puisque en tout cas, il a rencontré mon éditeur, ma lectrice, ma première lectrice et ça l'a suffisamment convaincu pour que je sois éditée.
Philippe
Mais aujourd'hui, l'aventure continue. C'est votre troisième roman, roman historique, on va reparler. Roman d'aventures, mais roman historique. Ça avait été le cas aussi pour votre premier titre, "La Grâce des innocents". En revanche, le deuxième était un roman contemporain dans un univers un peu onirique, ce qui veut dire que vous n'hésitez pas à faire des pas de côté et à vous balader dans différents univers. En tant que lectrice, on retrouve aussi un peu de tout sur votre table de chevet ?
Céline Kndiler
Tout à fait. Je suis assez infidèle en terme de littérature parce que je n'ai pas forcément d'auteurs fétiches. Alors oui, évidemment. Alexandre Dumas, ça reste un de mes auteurs favoris. Robert Merle aussi, puisque c'est grâce à lui que je suis arrivée à l'écriture historique. Mais je papillonne entre les auteurs classiques et les auteurs récents. Ce serait difficile de vous dire une influence particulière. Voilà. Dernièrement, j'ai lu "Appelez moi César", par exemple, que j'adorais, de Boris Parme, qui a été un coup de cœur. Mais j'ai forcément beaucoup lu de romans historiques. Arturo Pérez, Catherine Hermary, Jean Divo. Je ne sais pas, je ne sais pas comment on prononce Alexandra Lapierre. Je ne vais pas tous les citer, mais j'ai lu beaucoup, beaucoup de romans historiques.
Philippe
Et vous vous nourrissez effectivement de toutes ces lectures.
Céline Kndiler
Et je me nourris de toutes ces lectures et je dirais même que c'est par les romans historiques que je suis arrivée aussi au bout de l'histoire, parce que ce n'était pas forcément quelque chose d'acquis à la base. Je n'étais pas une féru d'histoire, ni je ne suis pas du tout historienne, mais ce sont vraiment les romans historiques qui m'ont amené à l'histoire.
Philippe
Vous avez une autre activité en parallèle de l'écriture, comment organisez-vous justement vos journées pour laisser libre cours à votre passion de l'écriture ?
Céline Kndiler
Elles sont très bien remplies mes journées. En plus, donc j'ai une fille en bas âge, donc ça complexifie un petit peu les choses. Mais écoutez, comme beaucoup de gens, j'écris le matin, j'écris le soir, j'écris même dans les transports. On a maintenant des nouveaux outils. J'écris même sur mon téléphone parfois, mais j'ai cette capacité à pouvoir passer très rapidement d'un sujet à l'autre. Mon métier m'amène justement à devoir passer d'un sujet à l'autre, donc j'ai cette souplesse intellectuelle qui me permet de switcher assez rapidement et de me plonger, me replonger dans l'écriture assez facilement.
Philippe
Ça vous fait une sorte de bulle de parenthèse, ce moment ou vous êtes vous même face à votre, à votre écran pour écrire ? Vous vous coupez du monde ?
Céline Kndiler
J'adore. J'ai même parfois hâte. Le soir, souvent, les gens rentrent et ont hâte de retrouver leur famille, de regarder leur série. J'ai aussi hâte de retrouver ma famille. Là n'est pas la question. Mais plutôt que me plonger dans une série ou dans un film, j'adore retrouver mes personnages et me glisser dans leur histoire et j'ai l'impression de retrouver en fait presque des amis puisque je les connais par cœur maintenant, puisque je suis dans l'intrigue, dans leur intellect, dans leurs pensées, avec leurs émotions. Donc oui, c'est comme des amis.
Philippe
Et vos amis de papier sont désormais aussi nos amis. "La fille du bourreau". C'est donc le premier tome de ce qui va être une trilogie. Céline Knidler, vous êtes publiée aux éditions Jeanne et Juliette.
Céline Knidler
La fille du bourreau
Livre 00'08'28"Philippe
C'est donc votre troisième roman, Céline Kndiler, "La fille du bourreau", aux éditions Jeanne et Juliette. Et je le disais, il y avait eu déjà un premier roman historique : "La Grâce des innocents". Mais là, nous étions plus dans la période des guerres de religion au XVIᵉ siècle. Là, cette fois- ci, nous sommes dans les premières années du règne de Louis XIV. 1649, Louis XIV est encore jeune, il a dix ans, ce qui veut dire que c'est Anne d'Autriche et Mazarin qui dirigent la France. Et puis surtout, on va arriver dans cette fameuse période de la Fronde. Et c'est là que nous allons découvrir la fille du bourreau. En tout cas, on va la découvrir, elle. On va la découvrir avec son frère. Et puis on va aussi découvrir le père puisqu'au tout début du roman, la fille du bourreau et son frère sont enfants. Comment nait-elle cette histoire ?
Céline Kndiler
Comment nait-elle cette histoire ? J'avais envie de mettre en scène ce personnage un peu hors du commun, qui est le bourreau et qui est un rejeté, un exclu de la société qui, pour moi, est forcément un personnage romanesque. Tout le monde a une image du bourreau, tout le monde se représente le bourreau, souvent habillé tout en rouge avec une grande hache. Ce n'est pas du tout cette image là. La réalité est loin de cette image qu'on a du bourreau. J'avais envie de mettre en scène ce personnage un peu hors du commun, qui est bourreau et qui est un rejeté, un exclu de la société puisqu'il vivait en marge.
Philippe
Alors il vivait en marge, le bourreau. Quand je dis le bourreau, ce sont les bourreaux qui se sont succédé. Mais néanmoins, ils avaient aussi des avantages, des droits. Ils avaient une place dans la société et les bourreaux, ils étaient reconnus. Et là, ce qui est intéressant, c'est qu'effectivement vous lui donnez âme humaine. Il a ses enfants, Céleste et Joakim. Et puis on apprend aussi que cet homme a été amoureux. Alors, je vais faire attention à ne pas avancer trop vite dans le roman parce qu'il y a énormément de rebondissements. C'est une aventure. C'est un roman d'aventures avec effectivement une base historique, mais c'est avant tout un roman d'aventures. Parce que c'est surtout la jeune Céleste que l'on va suivre. C'est cette gamine intrépide qui se fait passer pour un garçon.
Céline Kndiler
Elle se fait passer pour un garçon, mais c'est surtout son père l'a fait passer pour un garçon. À sa naissance, lui-même avait été marqué, traumatisé par la violence qu'avait pu connaître sa propre mère. Il ne voulait pas que sa fille subisse le même sort et ne voulait pas que sa fille devienne en plus une fille de bourreau. Quel est le destin d'une fille de bourreau, si ce n'est d'épouser à son tour un bourreau, d'être donc soumis à un homme qui peut être violent. Et, par un réflexe presque de protection, il a enfermé sa fille dans ce mensonge en la faisant passer aux yeux de tous pour un homme.
Philippe
Et puis elle, ça l'arrange parce que comme elle est un peu risque-tout, qu'elle aime courir dans les rues de Paris, ça ne le gêne pas de passer pour un garçon.
Céline Kndiler
Ça ne la gêne pas. Quelque part cette prison, la prison de son secret lui donne aussi une liberté. Et puis c'est aussi pour elle parfois une facilité, parce qu'elle se dissimule aussi derrière ce déguisement. Elle ne se montre pas telle qu'elle est. Et dans le roman, un moment, elle va tomber amoureuse. Ça va être aussi pour elle une protection quelque part.
Philippe
Je ne résiste pas néanmoins à donner quelques éléments qui sont dans les toutes premières pages du roman. Céleste qui coure un peu partout. La maman est du côté de Suresnes. Et puis il y a un accident. Il y a un carrosse qui est tombé dans la Seine. Il y a un gamin qui est en train de se noyer et elle va le sauver. Et puis on va découvrir très rapidement que ce jeune gamin n'est autre que le jeune Louis XIV. Ce qui veut dire qu'un peu comme le faisait Alexandre Dumas, vous vous faites des enfants à l'histoire.
Céline Kndiler
Oui, je fais des enfants une histoire. Disons que c'est un épisode. En effet, il a réellement fui Paris et il a vraiment fui la France à ce moment là avec la reine et Mazarin. Et je me dis que pourquoi pas qu'il y ait cet accident là qui, en plus, doit être tenu secret puisque on le voit au tout début du roman. Donc, il n'y a pas de secret à dévoiler ça, mais la cour qui fuit Paris se retrouve dans un lupanar. Donc c'est quelque chose d'un peu honteux. Donc je me dis voilà, ce serait tout à fait probable - possible en tout cas - que la reine et Mazarin aient décidé de taire cet événement et que cet événement ait dû être tenu secret. Mais donc, voilà que le carrosse qui fuyait Paris soit tombé dans la Seine à ce moment là. Ça peut être plausible.
Philippe
Volontairement, je fais une comparaison avec Alexandre Dumas parce que tous les ingrédients y sont et il y a le cadre historique. Et puis après, nos personnages de fiction vont croiser les personnages de la réalité, que ce soit le roi, que ce soit Anne d'Autriche, que ce soit Mazarin ou Fouquet. J'ai l'impression que vous avez dû beaucoup vous amuser à imaginer toutes ces aventures. Et puis des rebondissements, il y en a un parce que toutes les pages, il se passe quelque chose. C'est très rythmé, c'est très soutenu.
Céline Kndiler
Alors, vous me flattez en me comparant à Alexandre Dumas, puisque c'est quand même pour moi le grand maître. Mais oui, en fait, ce que j'ai fait, c'est que j'ai lu, entre autres, parce que j'ai dû lire énormément pour me renseigner sur cette période très mouvementée. Mais j'ai lu notamment le livre sur la fronde de Michel Pernot. Et en fait, en le lisant au fur et à mesure les différents rebondissements de la fronde, je me disais : "Ah, ça pourrait rentrer dans le roman, ça aussi, cet épisode là aussi". Et en fait, en suivant la colonne vertébrale de l'histoire, j'ai tissé, j'ai tricoté autour de cette colonne vertébrale l'histoire de Céleste, en imaginant quels auraient pu être les moments où elle interagissait avec l'histoire. Et j'ai essayé de quand même de coller au maximum au réel, mais tout en imaginant ce petit monde, ce personnage fictif.
Philippe
Alors nous avons parlé de Céleste, mais c'est vrai que je le disais tout à l'heure, il y a aussi tous les personnages authentiques qui font aussi partie de l'intrigue. Il y a le jeune Louis XIV qui est sauvé des eaux de la Seine par Céleste. Et puis, parmi les rencontres, il va y avoir Nicolas Fouquet, le surintendant. Et puis il y a aussi son frère Basile, qui est un personnage que l'histoire a peut être un peu oublié, mais que vous faites aussi revivre dans ces pages. Pourquoi aviez-vous envie de parler de Nicolas Fouquet ?
Céline Kndiler
En fait, il devait...
Philippe
On sent qu'il vous fascine.
Céline Kndiler
En fait, il devait avoir une place si importante au tout début du roman. Et en fait, au fur et à mesure de mes lectures, notamment de Jean-Christophe Petitfils, Daniel Dessert, j'ai vraiment découvert le personnage. Donc ce personnage, on a retenu de lui finalement celui qui a piqué dans les caisses de l'Etat et qui a été durement puni pour ça. Mais il est beaucoup plus riche que ça. Il ne faut pas le faire pour moi, il ne faut pas le réduire à cela. C'était quelqu'un qui était d'une rare intelligence, qui avait un faible pour les femmes, qui est aussi quelqu'un de très affable, qui a été un mécène aussi. Je pense qu'on n'aurait pas "Les Fables de La Fontaine" aujourd'hui. On ne les connaîtrait pas si Nicolas Fouquet n'avait pas été là pour aussi accompagner La Fontaine dans ses débuts. Et voilà donc c'est vraiment un personnage romanesque. Sa vie était romanesque. Au fur et à mesure de mes recherches, je me suis vraiment attaché à ce personnage. Et c'est drôle parce que, en lisant, toujours en lisant des historiens, que ce soit Daniel Dessert ou Jean-Christian Petitfils, consacrent chacun un chapitre de l'un de leurs livres à réhabiliter Nicolas Fouquet.
Philippe
Ce qui est intéressant, c'est que les lecteurs découvrent le personnage de Céleste et vous, vous continuez à écrire ces aventures pour les deux prochains tomes. Il y a beaucoup de vous dans Céleste ?
Céline Kndiler
Il y a forcément un petit peu de moi.
Philippe
Le côté un peu canaille ?
Céline Kndiler
Ce petit côté canaille, je ne sais pas, mais j'ai été un petit peu garçon manqué. Donc sans doute que ça a dû m'inspirer pour le personnage de Céleste. Oui, il y a forcément, forcément, mais toujours un peu de soi dans ses personnages. Je sais pas si je suis cupide, je n'ai pas cette impression là, ce qui est le cas de Céleste. Mais oui, forcément, on met un peu de soi dans ses personnages.
Philippe
Vous allez vous regarder, vous allez beaucoup vous amuser parce que c'est très drôle aussi, parce qu'il y a beaucoup de rebondissements, parce que ça virevolte. C'est un roman de cape et d'épée, en quelque sorte. Et puis...
Céline Kndiler
Mais sans cape et sans épée.
Philippe
Mais sans cape et sans épée. Mais en tout cas, il y a cet esprit. Et puis surtout, ça nous permet de nous replonger au cœur de la Fronde. C'est un roman très réussi. C'est donc dans cette nouvelle maison d'édition Jeanne et Juliette, et c'est le premier tome de cette trilogie "La Fille du bourreau". Le premier tome, c'est "Céleste". Merci Céline Knidler d'avoir été notre invité.