Voilà une femme formidable ! Elle s’appelle Virginie Grimaldi et depuis son premier titre publié en 2016, « Le premier jour du reste de ma vie », elle s’est imposée en librairie, entrainant à chaque nouveau livre un lectorat de plus en plus nombreux, séduit à la fois par les intrigues imaginées par l’auteur, la psychologie de ses personnages, les thèmes abordés mais surtout la finesse de son écriture. Et si je vous dis que Virginie Grimaldi est formidable, c’est que la générosité qui ressort de ses livres est bien la même que celle qu’elle exprime lorsqu’elle est face à vous. Dans ce nouveau roman « Il est grand temps de rallumer les étoiles », voici Anna, 37 ans qui mène sa vie de mère de famille du mieux qu’elle peut avec un mari qui a quitté le navire et un boulot de serveuse qui lui permet à peine de boucler les fins de mois. Ses deux filles de 17 et 12 ans, Chloé et Lily, s’efforcent de grandir avec leurs rêves dans cet univers familial chaotique. Face aux difficultés qui s’amoncellent, Anna décide de tout plaquer et prend une décision complètement folle : embarquer ses filles dans un camping-car et partir pour un périple jusqu’en Scandinavie, là où brillent les aurores boréales. Un voyage initiatique qui sera pour ces trois femmes de trois générations différentes l’occasion de se retrouver, d’apprendre à se connaitre soi-même, de reprendre pied avec la vie. A travers son écriture toute en sensibilité et en originalité, Virginie Grimaldi a ce talent de nous parler de nous-mêmes, de notre société, de notre époque, de pointer nos failles et nos fêlures mais aussi de créer du beau, du tendre, du poétique sans verser dans le mélo. Embarquant avec Anna, Chloé, Lily, on pleure, on rit, on vit. Voilà une petite pépite à mettre entre toutes les mains « Il est grand temps de rallumer les étoiles » de Virginie Grimaldi est publié chez Fayard.

Philippe Chauveau : Bonjour Virginie Grimaldi

Virginie Grimaldi : Bonjour Philippe

Philippe Chauveau : Vous êtes dans l'actualité littéraire avec votre 4e titre chez Fayard « Il est grand temps de rallumer les étoiles », avec cette couverture qui pétille. Quatre titres déjà en quatre ans?

Virginie Grimaldi : Oui, un par an.

Philippe Chauveau : Comment réagissez-vous à cette drôle d'aventure que vous vivez?

Virginie Grimaldi : Je ne suis pas descendue de mon petit nuage, c'est complètement fou, inespéré, c'est un rêve d'enfant et cela dépasse toutes mes espérances à tous les niveaux. C'est encore mieux que ce que j'imaginais.

Philippe Chauveau : Vous savourez chaque petits moment? Virginie Grimaldi : Complètement. Parce que je ne sais pas si cela va durer, chaque moment m'émerveille.

Philippe Chauveau : Vous nous rappelez la genèse de cette aventure? Lorsque « Le premier jour du reste de ma vie » arrive en librairie, comment cela s’est-il passé?

Virginie Grimaldi : Cela a commencé un peu avant parce que je tenais un blog, et les lecteurs du blog attendaient impatiemment ! Dès le premier jour du livre, cela a pris une ampleur extraordinaire. J'ai eu les premiers retours avec les réseaux sociaux, pour une aventure commune avec les lecteurs. Le livre a bien fonctionné et j'ai été contactée par Fayard notamment, qui m'a proposé d'en écrire un suivant, c'est ce que j'ai fait. Et maintenant le quatrième va sortir.

Philippe Chauveau : Cela vous ennuie quand on vous classe dans la catégorie des fameux livres qui font du bien? Virginie Grimaldi : Oui, j'ai l'impression que pour certaines personnes c'est péjoratif. Ce que je trouve dommage, c'est qu'on s'empêche de lire des livres en pensant qu'ils appartiennent à une catégorie. Quand on est catalogué comme ça, si on aime pas un des auteurs « feel-good », on ne va pas lire les autres. Cela m'ennuie aussi aussi parce que dans l'esprit de beaucoup de journalistes, c'est une sous-catégorie. Mais finalement, je préfère être dans cette catégorie puisque cela veut dire que mes livres font du bien donc ce n'est pas trop mal quand même !

Philippe Chauveau : Quelles sont vos influences?

Virginie Grimaldi : Ce que j'aime, c'est provoquer des émotions, notamment le rire. Le premier livre qui m'a fait rire c'est « Le journal de Bridget Jones » ! Celui-ci et « Mille femmes blanches » de Jim Fergus m'ont vraiment donné envie d'essayer d'écrire, de provoquer des émotions. J'aime beaucoup Thomas Raphaël, un auteur de ma région qui allie humour et sensibilité, Camille Anseaume...

Philippe Chauveau : Vous êtes très éclectique…

Virginie Grimaldi : Oui, très éclectique, et je peux lire des livres très sombres aussi.

Philippe Chauveau : Comment naissent vos histoires?

Virginie Grimaldi : Je crois que je m'inspire de mon vécu mais pas seulement. Parfois, cela prend forme dans ma tête comme si on me soufflait l'histoire, j'ai l'impression de voir les scènes et j'essaie de les retranscrire comme je les vois.

Philippe Chauveau : Sentez-vous une évolution depuis que vous êtes en librairie? Votre façon de travailler a-t-elle changé? Sentez-vous une différence dans votre écriture?

Virginie Grimaldi : Je ne la sens pas forcément mais on me le dit, on me dit qu'il y a une vraie évolution dans la plume. Je crois qu'avant ,je n'hésitais pas à en rajouter pour toucher plus ; maintenant, j'essaie de faire plus épuré, de faire des phrases plus courtes, j'enlève le superflus.

Philippe Chauveau : Vous aimez rencontrer vos lecteurs, vous ne regardez pas le temps que vous y passez, qu'aimez-vous dans ces rencontres avec le public et quel est le message important que vous avez retenu de ces rencontres? Que vous dit-on?

Virginie Grimaldi : On me dit des choses dont je n'ai pas conscience, même après l'avoir entendu. Il y a des personnes qui disent que mes livres peuvent changer leurs vies, ou les ont aidées dans des moments très difficiles... Cela me dépasse ! Je n'y pense pas tous les jours mais quand on me le dit, ça me touche énormément. Tout simplement, j'aime les rencontres, j'aime discuter avec les personnes en face de moi, pas forcément de mon livre d'ailleurs. A chaque fois je reprends une petite dose de bienveillance et ça fait vraiment du bien.

Philippe Chauveau : Virgini Grimaldi, votre actualité « Il est grand temps de rallumer les étoiles », vous êtes publiée chez Fayard.

Philippe Chauveau : C'est un joli trio de femmes que vous nous faîtes découvrir dans ce quatrième roman « Il est grand temps de rallumer les étoiles ». Ce sont ces trois femmes que l'on voit sur le camping-car. Il y a Anna, 37 ans, elle a fait des études, elle aurait pu avoir une vie assez facile mais le destin en a décidé autrement. Elle est séparée de son mari Matthias et élève seule ses deux filles Chloé et Lily. Anna est serveuse dans un restaurant, la vie est compliquée pour Anna. Qui est-elle?

Virginie Grimaldi : Anna est une idéaliste qui a perdu ses rêves et qui est une angoissée. Elle s'est enfermée dans une bulle, elle fait toujours le même trajet, elle voit toujours les mêmes personnes, elle vit dans une HLM avec ses deux filles et travaille beaucoup pour réussir à subvenir à leurs besoins. Elle travaille énormément et finalement, ce quotidien la rassure. Mais elle se rend compte que cela ne convient pas à ses filles qui ne la voient pas souvent.

Philippe Chauveau : Il y a une grande ado, Chloé et il y a Lily, un peu gamine, elle a envie d'avoir un rat qu'elle veut appeler Matthias, comme son père.

Virginie Grimaldi : Parce que les rats quittent le navire.

Philippe Chauveau : Comme son père ?

Virginie Grimaldi : Comme son père…

Philippe Chauveau : Est-ce difficile d'inventer un personnage d'adolescente?

Virginie Grimaldi : Bizarrement, cela a été très facile.

Philippe Chauveau : D'où viennent-elles ces deux ados? Virginie Grimaldi : De moi ! Je crois qu'il y a une part de moi en elles et qu'il y a une ado en moi. Cela a été très facile de me mettre dans leur peau, surtout la petite qui est un peu spéciale, qui invente des expressions et qui est un peu à part. Quant à la grande, elle est très sensible, elle a un immense besoin d'être aimée. J'ai adoré cet exercice de me mettre dans la peau de chaque personnage, avec ces adolescentes. Cela a été particulièrement facile et savoureux.

Philippe Chauveau : Il y a aussi la grand-mère qui joue un rôle essentiel, puisque c'est elle qui va pousser Anna à emmener ses filles dans un camping-car et à monter vers le nord dans les pays scandinaves. Ainsi Anna va-t-elle quitter son cocon et partir en road trip avec ses deux grandes ados. Vous-même, en rêviez-vous de ce voyage lorsque vous étiez adolescente?

Virginie Grimaldi : Pas adolescente mais aujourd'hui c'est un voyage que j'aimerais faire. Adolescente je rêvais de passer plus de temps avec ma mère et ma soeur mais pas forcément ce voyage. Je ne sais pas d'où est sortie cette idée.

Philippe Chauveau : Finalement, Anna et ses deux filles vont partir un peu à contre coeur?

Virginie Grimaldi : Oui, elles ont toutes envie de faire demi-tour .

Philippe Chauveau : Avec de l'humour, de la tendresse, de l'émotion, vous nous parlez de la vie de tous les jours : les ados rebelles, les factures à payer, la perte d'emploi... La vie c'est comme un bus, on monte dedans à un certain moment, il y a d'autres passagers à bords, certains descendent à l'intersection.

Virginie Grimaldi : Oui, je visualise ça comme ça. On est tous dans le même bus, on va tous au même endroit et on est entouré de personnes qui vont descendre avant nous ou après nous. Et il faut faire en sorte que le voyage se passe le mieux possible.

Philippe Chauveau : Vous décidez d'emmener vos personnages dans les pays du Nord, en Scandinavie. Vous avez choisi ces pays mais les connaissez-vous? Ce n'est pas un guide touristique pourtant, on a l'impression de voyager avec vos personnages.

Virginie Grimaldi : Je me suis beaucoup documentée, j'ai lu des récits de voyages, des blogs, je me suis vraiment renseignée, cela m'a donné très envie d'y aller. J'avais pensé à plusieurs endroits, j'avais envie d'un lieu qui n'avait pas forcément été traité et surtout, j'avais envie d'un endroit rude, comme leur vie finalement. Malgré la difficulté du voyage elles ne retiennent que les bons souvenirs. Elles s'engueulent, il y a des grosses crises, il y a le froid, des orages... Il y a plein de choses pas forcément positives mais elles vont retenir le positif du voyage, en tout cas on l'espère.

Philippe Chauveau : On a toujours plaisir à découvrir vos romans, continuez comme ça, il y a une belle plume dans votre travail. « Il est grand temps de rallumer les étoiles » vous êtes publiée chez Fayard, merci.

Virginie Grimaldi : Merci.