Vincent Duluc est la preuve vivante que le sport et la littérature peuvent faire bon ménage. Plume régulière du journal L’Equipe, on le retrouve aussi à la télévision sur M6 ou en radio sur RTL où il analyse et commente les matchs de foot, sa grande passion.
Mais l’écriture est l’un des autres talents de Vincent Duluc. Et s’il a à son actif, des livres purement sportifs comme « Les rois de l’Euro » ou « Petites et grandes histoires de la Coupe du monde de football », on lui doit aussi des ouvrages plus...
Carole et Clark de Vincent Duluc - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Vincent Duluc.
Vincent Duluc :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Merci d'avoir accepté cette invitation pour venir présenter Carole et Clark aux éditions Stock. Carole Lombard et Clark Gable. On va parler de ce couple mythique dans un instant, mais les amateurs de sport vous connaissent bien avec une autre casquette, puisque c'est dans le football que vous officiez en tant que journaliste sportif, notamment pour le groupe L'Équipe. Comment est née cette passion pour le sport en général et pour le...
Carole et Clark de Vincent Duluc - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre, Vincent Duluc, vous abordez donc le cinéma, après avoir parlé de sport, on parle de cinéma. Carole Clark avec cette couverture magnifique. Quel couple mythique, celui que formait Carole Lombard et Clark Gable. Comment né ce livre ? Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire sur ce couple légendaire d'Hollywood ?
Vincent Duluc :
C'est l'amour du cinéma. C'est l'envie de faire un pas de côté. J'ai écrit pendant 40 ans sur les hommes dans le Football et je me suis dit qu'écrire sur...
Carole et Clark de Vincent Duluc - Livre - Suite
Vincent Duluc
Carole et Clark
Présentation 00'02'36"Vincent Duluc est la preuve vivante que le sport et la littérature peuvent faire bon ménage. Plume régulière du journal L’Equipe, on le retrouve aussi à la télévision sur M6 ou en radio sur RTL où il analyse et commente les matchs de foot, sa grande passion.
Mais l’écriture est l’un des autres talents de Vincent Duluc. Et s’il a à son actif, des livres purement sportifs comme « Les rois de l’Euro » ou « Petites et grandes histoires de la Coupe du monde de football », on lui doit aussi des ouvrages plus littéraires, présentés comme des romans mais évoquant des personnages authentiques et dans lesquels le sport tient la première place. « Le 5ème Beatles » ou « Un été 76 », par exemple, nous plonge dans le football des années 1970. Quant au roman « Kornelia », à travers le destin de la nageuse est-allemande Kornelia Ender, médaillée olympique, c’est aussi l’image d’un monde enfui que dépeint Vincent Duluc, comme si la nostalgie du temps qui passe était le fil rouge de son écriture.
Cette nostalgie, on la retrouve dans ce nouveau titre, « Carole & Clark », pour lequel l’auteur délaisse le sport pour s’intéresser au cinéma. Mais pas n’importe lequel, cette période de transition entre le muet et le parlant, des année 20 aux années 40, quand les grands studios étaient tout puissants, faisant et défaisant les vedettes, cet âge d’or du cinéma où la vie des stars s’étalait sur papier glacé. Pour raconter cette époque, Vincent Duluc fait revivre brillamment l’un des couples les plus mythiques et les plus glamour d’Hollywood, Clark Gable et Carole Lombard. Ils étaient plus que des stars de cinéma. Ils étaient le couple rêvé et leur histoire d’amour se superpose à celle des Etats-Unis. Dans cet univers factice du cinéma, où même les artistes perdent le sens de la réalité, Clark Gable et Carole Lombard ont façonné leur légende. Et la disparition tragique de l’actrice dans un accident d’avion en 1942 renforça le mythe. Gable, c’est « Autant en emporte le vent » ou « Les désaxés », Lombard, c’est « To be or not to be » ou « La Joyeuse suicidée ». Plusieurs décennies après, leur étoile continue des briller au firmament des stars.
Avec une jolie plume romanesque, pleine de sensibilité et de tendresse, Vincent Duluc nous raconte cette histoire d’amour authentique. Mais au-delà de ces deux personnages, il nous fait aussi passer derrière le décor de l’usine à rêves où l’on n’avait pas peur de broyer les destins.
« Carole & Clark » de Vincent Duluc est publié aux éditions Stock.
Vincent Duluc
Carole et Clark
Portrait 00'07'09"Philippe Chauveau :
Bonjour Vincent Duluc.
Vincent Duluc :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Merci d'avoir accepté cette invitation pour venir présenter Carole et Clark aux éditions Stock. Carole Lombard et Clark Gable. On va parler de ce couple mythique dans un instant, mais les amateurs de sport vous connaissent bien avec une autre casquette, puisque c'est dans le football que vous officiez en tant que journaliste sportif, notamment pour le groupe L'Équipe. Comment est née cette passion pour le sport en général et pour le football particulièrement, au point d'en devenir journaliste ?
Vincent Duluc :
Comme pour la plupart des gens, c'est des passions qui remontent à l'enfance. Est-ce que c'est une passion transmise ? Est-ce que c'est une passion choisie ? C'est toujours la question. Mon père était Stéphanois, il était supporteur de l'équipe de Saint-Etienne, donc je pense que j'ai puisé une partie de cette passion comme ça dans le côté paternel. Et puis, ça a été mon évasion adolescente et c'est resté ma passion quand j'ai commencé à grandir. Je ne suis pas sûr d'avoir vraiment grandi du reste. Mais c'est surtout pour continuer cette passion qui nous ramène sans cesse à l'enfance, sans cesse au bonheur originel d'être allé dans le stade la première fois. Et je continue de finalement perpétuer la même quête semaine après semaine, parfois tous les trois jours dans les stades du monde entier et je ne m'en lasse pas.
Philippe Chauveau :
Donc, vous aimez le sport en général et le football plus particulièrement. Mais de là à devenir journaliste sportif. Pourquoi et comment ?
Vincent Duluc :
J'ai commencé par un acte manqué, après mon bac, j'étais inscrit à Sciences Po à Lyon et j'ai raté la rentrée. Un jour, j'ai téléphoné on m'a dit que c'était il y a un mois. Je me suis dit que ce n'était pas fait pour moi et du coup, je suis rentré dans la rédaction du Progrès à Bourg en Bresse, j'ai trouvé que c'était une bonne manière de poursuivre sa jeunesse, d'écrire des articles sur mes copains de lycée dans ma ville quasi natale. J'ai commencé comme ça et j'ai su que je n’allais jamais partir, et que c'était un peu chez moi.
Philippe Chauveau :
Ce qui veut dire qu'au-delà de votre passion pour le sport et le football, il y a aussi cette appétence pour l'écriture. Parce que le journalisme d'écriture, ça va ensemble, forcément. Alors, pourquoi êtes-vous de l'écriture, journalistique pour démarrer ?
Vincent Duluc :
Je pense que le goût de l'écriture m'est venu, j'allais dire paradoxalement, mais sûrement pas paradoxalement, en lisant L'Équipe. Il y a toujours une tradition de souffle et de l'épique dans ce journal. Il y a toujours eu des grandes plumes Pierre Chani, Denis Lalanne, tout cela. J'ai toujours été attaché à l'écriture en lisant L'Équipe. Et parallèlement, je me suis forgé avec des auteurs un peu fétiches qui m'ont poussé à écrire. Il y a autre chose aussi qui m'a poussé à me dire qu'il fallait que j'écrive bien, c'est que j'étais très timide. Je me disais que bien écrire m'éviterait sûrement d'avoir à parler aux gens. Après, je me suis soigné. Aujourd'hui, je parle aux gens, je parle à tout le monde. Mais quand j'ai commencé, j'avais beaucoup de mal et je me suis dit qu'il fallait que j'écrive bien pour m'en sortir.
Philippe Chauveau :
Pour bien écrire, il faut aussi aimer lire quelque part. Et pour devenir journaliste, il faut aussi aimer lire. Quels sont les livres qui vous ont marqués, qui vous ont aussi donné envie de prendre la plume ?
Vincent Duluc :
C'est difficile. J'ai un côté boulimique ainsi que mon profil en atteste. Et ça se retrouve dans l'écriture. Quand il y a un auteur qui me plaît bien je vais lire à peu près toute la série, etc. Adolescent, j'ai beaucoup lu de Zola et après, j'ai lu un peu de tout ce qui m'est tombé dessus, si je dois dire. Mon père était prof de lettres, il y avait une bibliothèque à la maison. Je pouvais choisir, picorer, aller vers l'un vers l'autre. J'ai été un lecteur quand même relativement tardif. J'ai lu à l'adolescence, mais j'ai surtout beaucoup plus lu après. Franchement, c'était très éclectique. Alors forcément, quand on rêve d'écrire à l'équipe et qu'on écrit sur le sport, on a envie de lire tout Blondin pour voir s'il n'y a pas quelque chose à trouver. Ce qui m'a toujours intéressé chez lui, c'est la fluidité. C'est cette espèce de mécanisme de la phrase qui coule toute seule. J'ai toujours rêvé d'avoir moi-même cette fidélité-là.
Philippe Chauveau :
Un peu comme Antoine Blondin, vous faites partie de ces gens qui avaient su réconcilier le sport et la littérature. Votre père aussi en est un bon exemple parce que prof de lettres et supporteur des Stéphanois, on prouve qu'on peut faire les deux. Il y a eu toute une pléthore d'ouvrages autour du autour du sport et autour du football. Des livres purement sportifs. Et puis, il y a aussi cette plume romanesque que vous empruntez régulièrement. Que ce soit pour Un été 76, Le cinquième Beatles ou là, on est encore dans l'univers du football. Et puis, il y a aussi Cornelia Sirch, le livre sur cette nageuse est-allemande. Mais à chaque fois, on sent dans ces histoires, avec des personnages authentiques, on sent la peinture d'un monde enfuis. On sent une certaine nostalgie dans ce monde que vous dépeignez. Est-ce que ça correspond à votre personnalité ?
Vincent Duluc :
Probablement. C'est vrai que j'explore des mythologies adolescentes. On va dire que l'explorer l'adolescence, c'est aussi explorer un monde perdu. C'est le cas de Cornelia parce que c'est la RDA, pays qui n'existe plus. C'est le cas de Saint-Etienne, parce que dans les années 70, la classe ouvrière disparaît. L'équipe de Saint-Etienne émerge de la ville où le chômage arrive et où les mines ferme. Et c'est le cas aussi du cinquième Beatles, Georges Besse, qui lui, hâte un peu son crépuscule et disparaît très vite. Oui, sans doute, une mélancolie je ne sais pas parce que ça ne me rend pas triste, mais une forme de nostalgie, probablement, oui.
Philippe Chauveau :
Qu'éprouvez-vous lorsque vous écrivez que ce soit Carol et Clark, Cornélia ou le cinquième Beatles, où vous empruntez davantage une plume romanesque. Qu'éprouvez-vous de différent à l'écriture purement journalistique que vous employez au quotidien pour l'Équipe, par exemple ?
Vincent Duluc :
J'éprouve quand même une forme de liberté. Il faut quand même que je dise à l'Équipe que j'ai une forme de liberté. J'ai la chance d'être, d'être un ancien. On me laisse m'évader un peu formellement des canons de la presse quotidienne. J'aime la liberté de pouvoir faire des longues phrases, de pouvoir m'affranchir de la ponctuation. J'aime l'effort de longueur. Je suis un sprinter court finalement dans le quotidien. Les matches finissent à 23 heures et à 23h30, je rends mon papier. Dans un livre c'est très différent. C'est une discipline, tous les écrivains le savent, c'est du travail, personne ne croit à l'inspiration. Tout le monde croit au réveil matinal plus tôt. Il y a à la fois une forme de liberté et une forme de contrainte. Parfois de temps en temps, au fur à mesure du récit, il y a des moments où on ressent une espèce de fièvre, tout est facile ou tout va très vite. Des fois, c'est très laborieux et ça dure des mois. Mais pour les moments où on sent que tout est facile et que tout court, ça vaut le coup d'avoir attendu.
Philippe Chauveau :
C'est une jubilation à ce moment-la ?
Vincent Duluc :
Plus une excitation, la jubilation ça serait de se relire le sur lendemain et de trouver que c'est vraiment bien. Mais ça c'est un exercice incertain.
Philippe Chauveau :
Votre actualité, Vincent Duluc, Carole et Clark aux éditions Stock.
Vincent Duluc
Carole et Clark
Livre 00'07'24"Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre, Vincent Duluc, vous abordez donc le cinéma, après avoir parlé de sport, on parle de cinéma. Carole Clark avec cette couverture magnifique. Quel couple mythique, celui que formait Carole Lombard et Clark Gable. Comment né ce livre ? Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire sur ce couple légendaire d'Hollywood ?
Vincent Duluc :
C'est l'amour du cinéma. C'est l'envie de faire un pas de côté. J'ai écrit pendant 40 ans sur les hommes dans le Football et je me suis dit qu'écrire sur un homme et une femme c'était un monde nouveau pour moi. C'est une manière de revisiter mes mythologies aussi. C'est vrai que ce cinéma-là m'a toujours plus et je voulais trouver une actrice ou un acteur ou un personnage qui soit au cœur de ces années de Hollywood à l'âge d'or. Finalement, ce couple-là concentrait absolument tout ce que je recherchais. C'est d'abord celle qui m'a attiré si je suis sincère. Je savais qu'elle était mariée à Clark Gable. Mais au début, lui ne m'attirait pas plus que ça. Finalement, c'est les deux ensembles. Je ne regrette pas. J'ai passé deux années assez agréables avec eux.
Philippe Chauveau :
Si on les repositionne brièvement, nous sommes une période de transition à Hollywood. On sort du cinéma muet pour entrer dans le cinéma parlant, ils vont faire partie de ces rares stars qui vont avoir réussi à faire la transition. Et puis, finalement, ces deux personnages qui n'auraient jamais dû se rencontrer vont devenir des amants flamboyants. C'est une bonne façon de résumer leur parcours. C'est une vraie belle histoire d'amour comme Hollywood ne sait rarement en faire.
Vincent Duluc :
Oui, c'est une belle histoire d'amour entre deux personnes qui ne sont quand même pas si innocents. Clark Gable était le séducteur absolu. Il avait cette espèce d'électricité depuis ses premiers rôles. La manière qu'il avait d'agripper les femmes dans les films me faisait fantasmer tout l'Amérique. Quand dans New York Miami, avec Claudette Colbert, tout d'un coup, il apparaît torse nu dans le film, toutes les ventes de maillots de corps s'effondrent dans l'Amérique entière. Il symbolisait vraiment tout le séducteur pour l'Amérique. Et Carole Lombard était une actrice plutôt de comédies, mais qui, dans la vraie vie, était un personnage assez fascinant. Elle parlait comme un marin. Elle parlait mal aux hommes. C'était sa façon de résister. Elle était une actrice extrêmement indépendante, quasi productrice, et elle organisait des fêtes fastueuses. Et globalement, elle ne couchait jamais en deçà de son rang. Son premier mari, c'était William Pauwels, qui était déjà un séducteur, et son deuxième serait Clark Gable, qui était le séducteur absolu. C'est une immense histoire d'amour, mais c'est aussi la réunion de deux destins, finalement, qui se rapprochaient l'un de l'autre, un peu sans arrêt et inexorablement.
Philippe Chauveau :
On disait de Gable que c'était le King, le roi Gable. Peut-on dire de Carole Lombard qu'elle était la reine ? Parce que finalement, il n'avait rien d'un s'apporter l'un l'autre. C'est pour ça que c'était une vraie histoire d'amour. Parce qu'ils ne se sont pas mariés par intérêt, leur carrière était déjà brillante.
Vincent Duluc :
Plus qu'une reine, elle était une princesse. D'ailleurs, quand Hollywood avait fait élire par le public le roi et la reine, la reine était Myrna Loy, ce n'était pas Carole Lombard. Parce qu'elle n'avait pas des rôles de cinéma à la hauteur du personnage qu'elle était dans la vraie vie. Ce qui est un peu étonnant dans cette histoire d'amour, c'est que le mariage est peut-être l'acte le moins glamour de tout Hollywood, qui racontait des histoires avec faste et qui mettait des costumes tous les deux jours à toutes les femmes de la ville. Le mariage, c'était en tailleur, en costume, dans une ville de l'Arizona, sans témoin autre que le greffier qui bossait à l'hôtel de ville ce jour-là. Il y a ce décalage entre le faste réservé à la fiction et l'ordinaire attaché à la vraie vie.
Philippe Chauveau :
Au-delà de ce personnage mythique que vous nous raconter Clark Gable et Carole Lombard, c'est aussi cette Hollywood de l'époque des années 20 aux années 40. Cette usine à rêves où on broie aussi les destins parce que les studios ont un pouvoir phénoménal et font et défont les stars, en quelque sorte. Et vous avez plaisir à nous emmener derrière le décor ?
Vincent Duluc :
Oui, parce que c'est quelque chose qu'on n'imagine plus. Parfois, on se demande encore pourquoi un tel n'a pas joué avec une telle? Pourquoi Gable n'a pas joué avec telle actrice ? Parce qu'il y avait une logique d'écurie. Les cinq grands studios ont signé des contrats souvent léonins pour six ou sept années avec les Stars et ils ne se prêtaient pas mutuellement leurs stars. Ce qui fait que Clark Gable ne pouvait jouer qu'avec les stars féminines de la MGM. Il fallait protéger un peu ses actifs, ces vecteurs de rêves et de fantasmes. Pour les protéger les studios avaient leur propre police qui arrivait sur les faits divers et sur les accidents avant la vraie police. Pour pouvoir recréer un nouveau décor, recréer une nouvelle histoire et inventer un scénario alternatif. Parce qu'il n'était pas question de raconter la vraie vie des stars.
Philippe Chauveau :
Ce sont des histoires absolument incroyables. N'oublions pas aussi la fin tragique de Carole Lombard. Elle meurt dans un accident d'avion en 1942, en œuvrant pour la défense américaine puisqu'il y a eu Pearl Harbor entre les deux. Ça a été un drame pour Clark Gable, qui ne sera plus jamais le même après la disparition de Carole Lombard.
Vincent Duluc :
Il y a une vraie, effectivement, une vraie coupure dans sa vie et dans le livre, à la limite. La première partie du livre, c'est elle et lui. La deuxième partie, c'est lui, sans elle. Je le trouvais extrêmement touchant et c'est vrai qu'il sera plus jamais le même acteur que sa royauté sera un peu ébréchée par l'alcoolisme, par exemple, par son goût du whisky, par des rôles qui sont peut-être moins choisis, par le temps qui passe. Mais en même temps, j'ai beaucoup de tendresse pour ce Clark Gable là. Sa quête de rédemption me plaît. Sa manière de chercher Carole Lombard dans toutes les femmes qui rencontrent me touche et m'émeut. Et sa volonté, malgré deux mariages supplémentaires, d'être enterré à côté de Carole Lombard, au cimetière de Glendale, sur les hauteurs de Los Angeles, à Forest Lawn. Je trouve que ça referme la boucle. Ça en fait un mythe assez insurpassable.
Philippe Chauveau :
Les dernières années de Gabel jusqu'aux films Les Désaxés avec toute cette fragilité, aux côtés de Marilyn Monroe. Là aussi, c'est un autre couple mythique réunis par le charme du cinéma. Vous auriez envie de continuer à évoquer comme ça des grandes personnalités du cinéma ?
Vincent Duluc :
Probablement, mais je ne me pose pas la question est-ce que c'est du sport, est-ce que c'est du cinéma ? Je me pose la question : est-ce que c'est une bonne histoire ? J'ai essayé de raconter Clark Gable et Carole Lombard comme j’avais raconté George Best. Je n'ai pas fait de différence entre eux et je pense d'ailleurs qu'ils avaient tous les mêmes fêlures, les mêmes ressources romanesques, les mêmes crépuscules tragiques. Ce n'est pas tellement le domaine, c'est vraiment l'histoire auquel j'essaie de m'attacher.
Philippe Chauveau :
Vous aurez forcément vous aussi envie de revoir Autant en emporte le vent ou To be or not to be, après avoir lu ce livre de Vincent Duluc. J'insiste aussi sur la qualité de votre écriture parce qu'il y a beaucoup de sensibilité dans l'histoire que vous nous raconter. Et les mots sont très bien choisis et les phrases sont très bien construites. L'écriture est vraiment très belle. Vincent Duluc, Carole et Clark, c'est votre actualité aux éditions Stock.
Vincent Duluc :
Merci beaucoup.
Philippe Chauveau :
Merci à vous.