Des chiffres pour commencer, Françoise Bourdin, c'est une trentaine de romans dont 4 adaptés pour la télévision, plus de 9 millions d'exemplaires vendus en France, dont 620 000 en 2014, des traductions en 12 langues. Chaque année, elle fait partie du fameux Top ten des dix auteurs les plus vendus en France.
Et il serait dommage de la cantonner à ces chiffres car Françoise Bourdin est avant tout une femme humaine, attentionnée et chaleureuse. Et pourtant, vous ne la voyez quasiment jamais dans les émissions littéraires.
Moi,...
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Philippe Chauveau :
Bonjour Françoise Bourdin. « Au nom du père », c'est votre actualité aux éditions Belfond. On vous connait bien en librairie depuis plusieurs années, mais j'aimerais qu'on retourne en arrière. Quelle enfant étiez-vous ? On sait que vos parents étaient dans le monde du spectacle. Trainiez-vous dans les coulisses ?
Françoise Bourdin :
Oui, je trainais dans les coulisses quand on nous permettait de venir au théâtre. Ce n'était pas très fréquent parce que les spectacles terminaient tard, mais j'ai...
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Philippe Chauveau :
Dans cette nouvelle aventure, vous nous entrainez au cœur de la Sologne et ses beaux paysages. Avec une famille bien sous tout rapport. Il y a d'abord Gabriel, un homme qui a réussi, il a été champion de Formule 1. Pourquoi avoir voulu nous emmener dans l'univers de la course automobile ?
Françoise Bourdin :
Ce n'est pas vraiment l'univers de ce livre mais plutôt la toile de fond, c'est ce qui permet de vivre à la famille puisqu'ils ont eu l'idée de ce circuit commercial.
Philippe Chauveau :
Mais on...
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Françoise Bourdin
Au nom du père
Présentation 2'16Des chiffres pour commencer, Françoise Bourdin, c'est une trentaine de romans dont 4 adaptés pour la télévision, plus de 9 millions d'exemplaires vendus en France, dont 620 000 en 2014, des traductions en 12 langues. Chaque année, elle fait partie du fameux Top ten des dix auteurs les plus vendus en France.
Et il serait dommage de la cantonner à ces chiffres car Françoise Bourdin est avant tout une femme humaine, attentionnée et chaleureuse. Et pourtant, vous ne la voyez quasiment jamais dans les émissions littéraires.
Moi, j'ai justement eu envie de la recevoir pour qu'elle nous parle de son travail, de son écriture mais aussi de l'enfance qu'elle vécut et qui sans doute n'est pas étrangère à son parcours d'auteur.
Son premier roman paraît en 1972 « Les soleils mouillés », suivi rapidement d'un autre titre « De vagues herbes hautes », qui remportent un joli succès. Après un silence d'une vingtaine d'années, Françoise Bourdin revient dans les vitrines des libraires en 1991avec « Sang et or » et depuis, elle ne les a plus quittées avec le succès que l'on sait.
« Au nom du père », voilà le nouveau titre de Françoise Bourdin. Comme à chaque fois, il s'agit d'une histoire de famille et, comme à chaque fois, l'auteur sait nous bluffer, inventer une intrigue inattendue, un suspense qui nous invite à tourner les pages frénétiquement, créer des personnages qui nous semblent tellement proches. Il s'agit cette fois-ci de la famille Larcher. Gabriel, le patriarche a été un champion automobile. Depuis sa retraire des circuits, sa vie n'a plus de sens. Sa femme, prévenante, attentionnée a aussi son jardin secret. Quant aux trois enfants Larcher, ils se sont construits à l'ombre de ce père tutélaire, égoïste, mal aimant. Une famille bien en apparence mais le drame va surgir, implacable !
Certains regarderont tout cela avec un peu de dédain, mais qu'importe. Voilà de la littérature populaire au sens noble du terme. De la lecture plaisir, certes mais après tout, les histoires que nous racontent Françoise Bourdin, ce sont nos familles, ce sont nos vies et c'est pour ça qu'on adhère.
Elle est attachante, sincère, authentique, Françoise Bourdin est publiée chez Belfond et son nouveau titre, le voici « Au nom du père ».
Françoise Bourdin
Au nom du père
Portrait 5'51Philippe Chauveau :
Bonjour Françoise Bourdin. « Au nom du père », c'est votre actualité aux éditions Belfond. On vous connait bien en librairie depuis plusieurs années, mais j'aimerais qu'on retourne en arrière. Quelle enfant étiez-vous ? On sait que vos parents étaient dans le monde du spectacle. Trainiez-vous dans les coulisses ?
Françoise Bourdin :
Oui, je trainais dans les coulisses quand on nous permettait de venir au théâtre. Ce n'était pas très fréquent parce que les spectacles terminaient tard, mais j'ai quand même des souvenirs du Palais Garnier avec ma sœur. Et puis l'été aussi, j'ai vu ma mère chanter dans les arènes de Nîmes et dans l'amphithéâtre d'Arles. Sinon, quand j'étais enfant, je crois que j'étais très turbulente, très garçon manqué !
Philippe Chauveau :
Avez-vous été influencée, du fait de côtoyer des artistes. Cela a t'il nourrit votre imaginaire ?
Françoise Bourdin :
Bien sûr ! L'imagination se nourrit forcément, lorsque l'on voit ses parents en costume. Ma mère, je l'ai vue dans tous les costumes possibles et imaginables. Je l'ai vu mourir de toutes les manières !
Philippe Chauveau :
La lecture a-t-elle pu pallier l'absence de vos parents ?
Françoise Bourdin :
Tout à fait ! L'absence des parents, l'absence de distractions aussi ! Parce qu'à l'époque c'était trois mois de vacances ! Trois mois, c'est long quand on a rien à faire ! Il n'y avait pas de télévision, pas de consoles de jeux vidéo... Mais il y a le livre de poche qui arrive et donc avec ma sœur on ne faisait que lire.
Philippe Chauveau :
L'absence des parents, cette cellule familiale que vous avez reconstruite avec votre oncle et tante, cela peut-il expliquer que votre écriture tourne toujours autour de la famille ?
Françoise Bourdin :
Oui, vous avez raison. La famille par rapport à mon histoire, mais aussi parce que les romans que je lisais dans ma jeunesse sont essentiellement ces auteurs français du 20 ème siècle qui ont écrit sur la famille. Ce sont Hervé Bazin, Maurice Druon, Henry Troyat et je pense qu'ils m'ont influencée aussi.
Philippe Chauveau :
Le décor est une autre constante dans vos romans. Vos personnages évoluent dans un décor bien précis, et vous donnez beaucoup de détails sur ces lieux. C'est un choix personnel ou est-ce pour que vos lecteurs s'identifient ?
Françoise Bourdin :
J'ai envie que mes lecteurs voyages et découvrent une région. Pour les lecteurs qui sont de la région dont je parle, je veux qu'ils aient l'impression que j'y suis allée et que je connais. Je fais un peu comme dans les livres des anglo-saxons, je dis ce que j'ai mangé et où !
Philippe Chauveau :
Je connais votre discrétion et votre humilité, mais lorsque tous les ans, vous êtes dans le top 10 des ventes de l'année, comment expliquez-vous que vous soyez aussi peu présente dans les médias ?
Françoise Bourdin :
Je ne sais pas pourquoi les médias m'ont boudée ! je lis parfois de moi « la discrète, celle qui n'aime pas.. », mais ce n'est pas vrai ! Je n'ai jamais refusé une interview de ma vie, ce sont les médias qui n'ont pas voulu s'intéresser à moi. Alors est-ce que c'est parce que j'ai cette étiquette de littérature populaire et que la littérature populaire en France est assez mal vue ?...
Philippe Chauveau :
Sans entrer dans une polémique, vous avez l'impression qu'en France, il y a deux mondes littéraires qui s'opposent ?
Françoise Bourdin :
Oui absolument ! Il y a le monde germanopratin qui est resté sur une certaine époque. Le goût d'une littérature pour tout le monde a disparu avec le Nouveau roman ; il y a eu un clivage avec les intellectuels d'un côté et la littérature populaire de l'autre.
Philippe Chauveau :
Lors de vos rencontres avec les lecteurs, y a-t-il un compliment qui vous ait particulièrement touchée ?
Françoise Bourdin :
Ce qui me touche beaucoup, c'est quand quelqu'un me dit « je n'ai pas pu éteindre cette nuit, vous m'avez empêché de dormir toute la nuit !» et quand on me dit ça, ça me touche beaucoup…
Philippe Chauveau :
Votre actualité Françoise Bourdin, « Au nom du père » et vous êtes publiée chez Belfond.
Françoise Bourdin
Au nom du père
Livre 5'56Philippe Chauveau :
Dans cette nouvelle aventure, vous nous entrainez au cœur de la Sologne et ses beaux paysages. Avec une famille bien sous tout rapport. Il y a d'abord Gabriel, un homme qui a réussi, il a été champion de Formule 1. Pourquoi avoir voulu nous emmener dans l'univers de la course automobile ?
Françoise Bourdin :
Ce n'est pas vraiment l'univers de ce livre mais plutôt la toile de fond, c'est ce qui permet de vivre à la famille puisqu'ils ont eu l'idée de ce circuit commercial.
Philippe Chauveau :
Mais on sent que vous vous êtes vraiment renseignée ?
Françoise Bourdin :
Bien sûr ! Je suis allée sur un circuit et j'ai vu que l 'on pouvait y faire beaucoup de choses, des présentations de voitures, apprendre à conduire... Et donc mes personnages vont vivre autour de ce circuit. Toute la famille s'est construite autour de ce sport, sauf pour un des trois enfants, Nicolas, qui a rejeté cela dès son enfance.
Philippe Chauveau :
Il y a ce personnage de Gabriel qui et essentiel, il a été champion de F1 et il a beaucoup de mal à raccrocher, et finalement cela aurait pu être n'importe qui, un chef d'entreprise... Quelqu'un qui a arrêté et ne sait plus quoi faire de lui.
Françoise Bourdin :
Il ne sait rien faire d'autre, et il n'a pas envie de faire autre chose. Parce que c'est très dur d'avoir été dans la lumière et de se retrouver dans l'ombre. Il est monté sur des podiums en secouant le magnum de champagne devant toutes les filles. Il a vraiment été dans la lumière. C'est difficile pour lui d'être à la retraite, en Sologne, uniquement avec sa femme.
Philippe Chauveau :
Finalement, ce que vous aimez, c'est écrire des histoires qui nous touchent tous, comme cet homme qui ne sait plus quoi faire de lui. Nous même, on en connait des personnes comme ça. Finalement vous racontez notre propre vie...
Françoise Bourdin :
Oui j'essaie… Pour moi, c'est vraiment important de pouvoir s'identifier ou en tout cas de trouver l'intrigue plausible. Alors oui, il faut faire rêver le lecteur mais c'est bien s'il peut s'identifier. C'est ce que, souvent, j'aurais envie de lire. En fait je n'écris que ce que je veux lire, c'est pour cela que ce « métier » me procure un tel bonheur.
Philippe Chauveau :
Il y a aussi les trois enfants, avec Nicolas qui a préféré faire médecine et puis il y a Dan c'est celui du milieu...
Françoise Bourdin :
C'est compliqué pour Dan, parce qu'il voulait faire comme son père, il a fait du kart puis de la F3 mais il a eu un terrible accident et il a arrêté. Il s'est alors demandé ce qu'il allait faire de sa vie, et il y a eu ce circuit. Du coup, il s'en occupe et le gère mais il y a quand même une lourde frustration qui pèse sur lui.
Philippe Chauveau :
Vous avez choisi de faire évoluer vos personnages en Sologne, le choix du décor vient-il avant ou après l'histoire ?
Françoise Bourdin :
C'était un peu concomitant comme choix. La Sologne me paraissait l'endroit idéal parce que, pour monter un circuit, il faut pouvoir acheter beaucoup d'hectares, dans un endroit un peu désert à cause du bruit. Et puis je me suis arrêtée sur la Sologne, parce que cela parle à tout le monde, c'est romantique…
Philippe Chauveau :
Avez-vous du mal à quitter ces personnages ?
Françoise Bourdin :
J'ai toujours du mal à les quitter ! Quand je mets le mot « fin » à un livre, il y a une espèce de vacuité parce que le lendemain matin, quand j'ouvre mon ordinateur, je me rends compte que c'est fini. Je les ai quittés et quelque part, ils n'existent plus et en fait ils n'existent pas. C'est affreux de penser qu'ils n'existent pas, parce que j'ai vraiment vécu avec eux pendant des mois. Je me dis que je n'ai pas envie de commencer un autre roman, et trois jours plus tard, c'est fini, me voilà repartie !
Philippe Chauveau :
Quel serait le point commun de tous les personnages que vous avez imaginé ?
Françoise Bourdin :
L'honneur. Tous les héros dont je parle ont un vrai sens de l'honneur, ils ne se méjugent pas.
Philippe Chauveau :
Merci François Bourdin pour ce heures de lecture que vous nous offrez.
«Au nom du père » c'est votre actualité et vous êtes publiées chez Belfond.