Didier van Cauwelaert
Les témoins de la mariée
Si son nom rappelle ses origines belges, c'est à Nice que Didier van Cauwelaert a vu le jour, en 1960. Il a toujours été un passionné de lecture et sûr de lui, écrit un polar à l'âge de 8 ans, persuadé qu'il sera publié chez Gallimard, rien que ça ! Cela ne reste qu'un rêve et son ambition en prend un coup...
Il lui faudra attendre 1982 pour que son premier livre Vingt ans et des poussières soit publié. Mais il aura eu raison de persévérer.
En 1994, avec Un aller simple, Didier van Cauwelaert reçoit le Prix Goncourt qui lui ouvre les portes de la reconnaissance publique. Depuis, son succès ne s'est jamais démenti, que ce soit La demi-pensionnaire, Hors de moi, La vie interdite ou Le Père adopté dans lequel il retrace de façon romanesque ses souvenirs d'enfance.
Ses livres, traduits dans une trentaine de langues et dont la plupart ont été primés, révèlent une écriture souple, une imagination flirtant avec l'irréel, une observation minutieuse de notre société et une empathie pour l'humain.
L'évangile de Jimmy, ou plus récemment La nuit dernière au XVème siècle rappellent aussi que Didier van Cauwelaert a toujours pris position en faveur de la communication possible avec les êtres disparus.
Enfin, n'oublions pas qu'il est aussi homme de théâtre. Sa pièce L'astronome a été primée par l'Académie française, sa mise en scène du Passe-murailles de Marcel Aymé a reçu un Molière 97 et il vient d'écrire une nouvelle pièce sur Napoléon III, Le rattachement.
Le nouveau roman de Didier van Cauwelaert s'intitule Les témoins de la mariée.
5 jours avant son mariage, un homme meurt dans un accident de voiture. Sa fiancée arrive de Shangaï et les amis du défunt, qui ne connaissent pas la jeune femme, vont devoir faire face. Les témoins de la mariée, publié chez Albin Michel, c'est donc la toute nouvelle histoire imaginée par Didier van Cauwelaert que nous retrouvons dans une brasserie parisienne pour Web TV Culture.
Didier van Cauwelaert
Les témoins de la mariée
Présentation 1'43En 1994, avec Un aller simple, Didier van Cauwelaert reçoit le Prix Goncourt qui lui ouvre les portes de la reconnaissance publique. Depuis, son succès ne s’est jamais démenti, que ce soit La demi-pensionnaire, Hors de moi, La vie interdite ou Le Père adopté dans lequel il retrace de façon romanesque ses souvenirs d’enfance.
Ses livres, traduits dans une trentaine de langues et dont la plupart ont été primés, révèlent une écriture souple, une imagination flirtant avec l’irréel, une observation minutieuse de notre société et une empathie pour l’humain.
L’évangile de Jimmy, ou plus récemment La nuit dernière au XVème siècle rappellent aussi que Didier van Cauwelaert a toujours pris position en faveur de la communication possible avec les êtres disparus.
Enfin, n’oublions pas qu’il est aussi homme de théâtre. Sa pièce L’astronome a été primée par l’Académie française, sa mise en scène du Passe-murailles de Marcel Aymé a reçu un Molière 97 et il vient d’écrire une nouvelle pièce sur Napoléon III, Le rattachement.
Le nouveau roman de Didier van Cauwelaert s’intitule Les témoins de la mariée. 5 jours avant son mariage, un homme meurt dans un accident de voiture. Sa fiancée arrive de Shangaï et les amis du défunt, qui ne connaissent pas la jeune femme, vont devoir faire face. Les témoins de la mariée, publié chez Albin Michel, c’est donc la toute nouvelle histoire imaginée par Didier van Cauwelaert que nous retrouvons dans une brasserie parisienne pour Web TV Culture.
En 1994, avec Un aller simple, Didier van Cauwelaert reçoit le Prix Goncourt qui lui ouvre les portes de la reconnaissance publique. Depuis, son succès ne s’est jamais démenti, que ce soit La demi-pensionnaire, Hors de moi, La vie interdite ou Le Père adopté dans lequel il retrace de façon romanesque ses souvenirs d’enfance.
Ses livres, traduits dans une trentaine de langues et dont la plupart ont été primés, révèlent une écriture souple, une imagination flirtant avec l’irréel, une observation minutieuse de notre société et une empathie pour l’humain.
L’évangile de Jimmy, ou plus récemment La nuit dernière au XVème siècle rappellent aussi que Didier van Cauwelaert a toujours pris position en faveur de la communication possible avec les êtres disparus.
Enfin, n’oublions pas qu’il est aussi homme de théâtre. Sa pièce L’astronome a été primée par l’Académie française, sa mise en scène du Passe-murailles de Marcel Aymé a reçu un Molière 97 et il vient d’écrire une nouvelle pièce sur Napoléon III, Le rattachement.
Le nouveau roman de Didier van Cauwelaert s’intitule Les témoins de la mariée. 5 jours avant son mariage, un homme meurt dans un accident de voiture. Sa fiancée arrive de Shangaï et les amis du défunt, qui ne connaissent pas la jeune femme, vont devoir faire face. Les témoins de la mariée, publié chez Albin Michel, c’est donc la toute nouvelle histoire imaginée par Didier van Cauwelaert que nous retrouvons dans une brasserie parisienne pour Web TV Culture.
Didier van Cauwelaert
Les témoins de la mariée
Portrait 4'41Didier van Cauwelaert, merci d’être avec nous, Les témoins de la mariée, c’est votre nouveau titre chez Albin Michel. On va en reparler bien sûr. Entre l’écriture et vous, c’est une grande et belle histoire. J’ai lu que vous aviez écrit votre premier livre, un polar, à 8 ans et que vous rêviez d’être publié chez Gallimard. C’est vrai cette histoire ?
Didier van Cauwelaert
Oui, enfin Gallimard parce que quand j’allais dans les librairies, le livre Gallimard qui avait des prix, ça paraissait très chic en écoutant les libraires. Donc je m’étais dit : « c’est ce qu’il y a de mieux » !
Philippe Chauveau
Tant qu’à faire…
Dider van Cauwelaert
Oui, autant essayer tout de suite… J’ai toujours écrit dans la perspective d’être publié. Et j’ai décidé que je serais romancier quand j’ai appris à écrire à l’école. Je me suis dit : « mais c’est formidable, les mots s’assemblent pour raconter une histoire »…Ce que je faisais auparavant avec mes soldats de plomb, mes petites voitures, mes ours en peluche… C’est le plus beau métier du monde. Donc j’ai décidé que ça serait le mien. Ça a mis du temps, mais je suis têtu.
Philippe Chauveau
1982 le premier roman.
Dider van Cauwelaert
Oui, donc il y a eu 12 ans de traversée… pas de traversée du désert, parce que le désert je le peuplais, avec les personnages de tous ces livres, et j’envoyais chaque livre à une vingtaine d’éditeurs. J’étais le roi de la photocopie !
Philippe Chauveau
Vous avez un souvenir de votre ressenti lorsque vous avez vu votre premier livre dans la vitrine du libraire ?
Dider van Cauwelaert
Alors, c’est pas ça le moment fort, c’est vraiment le moment où le livre, le premier exemplaire chez mon éditeur, Le Seuil à l’époque, est arrivé entre mes mains, où tout d’un coup, ces piles… Ca c’était vraiment la matérialisation du rêve . L’objet livre, avec mon histoire, mon nom, ça, c’était formidable.
Philippe Chauveau
Le prix Goncourt en 1994, Un aller simple, vous l’avez vécu comment ? Une reconnaissance, un engagement pour continuer à avancer…
Dider van Cauwelaert
J’avais la chance d’avoir un public fidèle avant, et je l’ai multiplié mais ça n’a été qu’un très beau cadeau. J’aime pas le concept de consécration, ou d’aboutissement, c’est encore pire, comme si derrière…voilà, comme si on était en haut de la montagne, et puis il y a plus qu’à redescendre ou rester assis au sommet, et respirer l’air du haut de son ego. Ce n’est pas du tout mon style ça…
En plus, j’ai eu la chance que le livre d’après marche très bien, et soit très bien reçu. Ce qui est très très rare. Généralement, c’est le livre maudit pour un écrivain, celui d’après le Goncourt parce que, on vous le fait payer comme on dit.
Philippe Chauveau
Un mot justement sur cette relation particulière qui vous unit à vos lecteurs…
Dider van Cauwelaert
Je n’ai pas besoin qu’on m’aime, mais j’ai besoin qu’on aime mes personnages, qu’ils soient importants pour les gens, qu’ils leur donnent un surcroît d’existence.
Et quand ils viennent me parler de ces personnages, ce en quoi ça les a touchés, donc ils me parlent d’eux même aussi, à travers la résonance qu’ils expriment.
Ça, c’est un moment qui est formidable, et je me dois, en plus c’est un plaisir même si c’est fatigant, je me dois d’être présent et de répondre.
Philippe Chauveau
Evoquons aussi, Dider van Cauwelaert, l’homme de théâtre. Vous aviez mis en scène, vous aviez adapté Le passe-muraille, il y a eu aussi L’Astronome avec une récompense, et puis aujourd’hui Le rattachement, avec un sujet sur Napoléon III, et ce rattachement de la Savoie à la France.
Dider van Cauwelaert
Et de Nice…
Philippe Chauveau
Et de Nice…Et le goût du théâtre…D’où vient-il ?
Dider van Cauwelaert
A mesure que j’avançais dans le travail solitaire du romancier depuis l’enfance, en même temps, l’autre partie de mon temps, c’était le club théâtre, c’était le théâtre amateur, c’était la création commune. J’écrivais les pièces, elles étaient montrées, il y avait le contact avec le public, voilà donc c’était complètement, et ça l’est toujours, du domaine de la nécessité, et de l’hygiène même…
Philippe Chauveau
Comment qualifieriez-vous votre travail entre guillemets d’écrivain. C’est quoi pour vous un écrivain ? Comment le vivez-vous ?
Dider van Cauwelaert
Presque tous mes livres, je crois oui, tous mes livres commencent par une épreuve, une cassure, une trahison, un deuil, sa propre mort, et on voit ce qui se passe après, un choc amoureux, et on montre les chemins de la reconstruction. Se reconstruire soi-même, et reconstruire les autres aussi. Ce en quoi, je suis peu être un peu minoritaire, dans la production romanesque actuelle où il y a quand même une certaine jubilation, il y a une certaine auto complaisance à montrer la déchéance, la perte d’illusions, de repères. Voilà, c’est plus souvent une déconstruction, qu’une reconstruction.
Philippe Chauveau
Merci Dider van Cauwelaert, votre nouveau titre chez Albin Michel, Les témoins de la mariée.
Didier van Cauwelaert, merci d’être avec nous, Les témoins de la mariée, c’est votre nouveau titre chez Albin Michel. On va en reparler bien sûr. Entre l’écriture et vous, c’est une grande et belle histoire. J’ai lu que vous aviez écrit votre premier livre, un polar, à 8 ans et que vous rêviez d’être publié chez Gallimard. C’est vrai cette histoire ?
Didier van Cauwelaert
Oui, enfin Gallimard parce que quand j’allais dans les librairies, le livre Gallimard qui avait des prix, ça paraissait très chic en écoutant les libraires. Donc je m’étais dit : « c’est ce qu’il y a de mieux » !
Philippe Chauveau
Tant qu’à faire…
Dider van Cauwelaert
Oui, autant essayer tout de suite… J’ai toujours écrit dans la perspective d’être publié. Et j’ai décidé que je serais romancier quand j’ai appris à écrire à l’école. Je me suis dit : « mais c’est formidable, les mots s’assemblent pour raconter une histoire »…Ce que je faisais auparavant avec mes soldats de plomb, mes petites voitures, mes ours en peluche… C’est le plus beau métier du monde. Donc j’ai décidé que ça serait le mien. Ça a mis du temps, mais je suis têtu.
Philippe Chauveau
1982 le premier roman.
Dider van Cauwelaert
Oui, donc il y a eu 12 ans de traversée… pas de traversée du désert, parce que le désert je le peuplais, avec les personnages de tous ces livres, et j’envoyais chaque livre à une vingtaine d’éditeurs. J’étais le roi de la photocopie !
Philippe Chauveau
Vous avez un souvenir de votre ressenti lorsque vous avez vu votre premier livre dans la vitrine du libraire ?
Dider van Cauwelaert
Alors, c’est pas ça le moment fort, c’est vraiment le moment où le livre, le premier exemplaire chez mon éditeur, Le Seuil à l’époque, est arrivé entre mes mains, où tout d’un coup, ces piles… Ca c’était vraiment la matérialisation du rêve . L’objet livre, avec mon histoire, mon nom, ça, c’était formidable.
Philippe Chauveau
Le prix Goncourt en 1994, Un aller simple, vous l’avez vécu comment ? Une reconnaissance, un engagement pour continuer à avancer…
Dider van Cauwelaert
J’avais la chance d’avoir un public fidèle avant, et je l’ai multiplié mais ça n’a été qu’un très beau cadeau. J’aime pas le concept de consécration, ou d’aboutissement, c’est encore pire, comme si derrière…voilà, comme si on était en haut de la montagne, et puis il y a plus qu’à redescendre ou rester assis au sommet, et respirer l’air du haut de son ego. Ce n’est pas du tout mon style ça…
En plus, j’ai eu la chance que le livre d’après marche très bien, et soit très bien reçu. Ce qui est très très rare. Généralement, c’est le livre maudit pour un écrivain, celui d’après le Goncourt parce que, on vous le fait payer comme on dit.
Philippe Chauveau
Un mot justement sur cette relation particulière qui vous unit à vos lecteurs…
Dider van Cauwelaert
Je n’ai pas besoin qu’on m’aime, mais j’ai besoin qu’on aime mes personnages, qu’ils soient importants pour les gens, qu’ils leur donnent un surcroît d’existence.
Et quand ils viennent me parler de ces personnages, ce en quoi ça les a touchés, donc ils me parlent d’eux même aussi, à travers la résonance qu’ils expriment.
Ça, c’est un moment qui est formidable, et je me dois, en plus c’est un plaisir même si c’est fatigant, je me dois d’être présent et de répondre.
Philippe Chauveau
Evoquons aussi, Dider van Cauwelaert, l’homme de théâtre. Vous aviez mis en scène, vous aviez adapté Le passe-muraille, il y a eu aussi L’Astronome avec une récompense, et puis aujourd’hui Le rattachement, avec un sujet sur Napoléon III, et ce rattachement de la Savoie à la France.
Dider van Cauwelaert
Et de Nice…
Philippe Chauveau
Et de Nice…Et le goût du théâtre…D’où vient-il ?
Dider van Cauwelaert
A mesure que j’avançais dans le travail solitaire du romancier depuis l’enfance, en même temps, l’autre partie de mon temps, c’était le club théâtre, c’était le théâtre amateur, c’était la création commune. J’écrivais les pièces, elles étaient montrées, il y avait le contact avec le public, voilà donc c’était complètement, et ça l’est toujours, du domaine de la nécessité, et de l’hygiène même…
Philippe Chauveau
Comment qualifieriez-vous votre travail entre guillemets d’écrivain. C’est quoi pour vous un écrivain ? Comment le vivez-vous ?
Dider van Cauwelaert
Presque tous mes livres, je crois oui, tous mes livres commencent par une épreuve, une cassure, une trahison, un deuil, sa propre mort, et on voit ce qui se passe après, un choc amoureux, et on montre les chemins de la reconstruction. Se reconstruire soi-même, et reconstruire les autres aussi. Ce en quoi, je suis peu être un peu minoritaire, dans la production romanesque actuelle où il y a quand même une certaine jubilation, il y a une certaine auto complaisance à montrer la déchéance, la perte d’illusions, de repères. Voilà, c’est plus souvent une déconstruction, qu’une reconstruction.
Philippe Chauveau
Merci Dider van Cauwelaert, votre nouveau titre chez Albin Michel, Les témoins de la mariée.
Didier van Cauwelaert
Les témoins de la mariée
Le livre 4'39Dider van Cauwelaert, Les témoins de la mariée, c’estvotre nouveau titre publié chez Albin Michel, Vous êtes un fidèle d’Albin Michel. Alors Les témoins de la mariée, c’est Marc, Marc est un célèbre photographe, il a une bande d’amis qui gravite autour de lui, il les aide un peu à avancer dans la vie, il leur annonce son mariage, et le soir même, il se tue en voiture…
Dider van Cauwelaert
C’est quelqu’un qui en même temps a eu un coup de bol énorme au début de sa carrière de photographe, à 19 ans, et il a entraîné tout un coup dans cette vie formidable, sa bande de copains du lycée, les a fait monter à Paris. Ils se sont satellisés autour de lui. Il veut le meilleur pour eux mais en même temps, il leur offre des facilités. Quand il met la main sur son cœur, c’est pour les dépanner en sortant son portefeuille. Lui n’a aucun problème financier et eux, ça les énerve un petit peu, cet argent facile, eux qui ont tous les problèmes des vrais gens de la vraie vie. Quelque part, si Marc n’avait pas été là, ils auraient peut-être été davantage eux-mêmes. Ce qui va être le cas au moment où Marc meurt, en leur laissant cette jeune femme qu’en tant que témoins, ils doivent aller chercher à l’aéroport. Elle n’est au courant de rien. Tout ce qu’ils connaissent d’elle, c’est son nom, sa photo et le numéro de son vol. Et ils attendent à l’aéroport et tout à coup, voilà que débarque devant eux une créature de rêve qui n’a plus rien à voir avec la photo un peu terne et modeste que leur avait montrée Marc.
Pour l’homme de sa vie et le pays de ses rêves, elle a tout refait ! C’est une sorte de Bimbo flamboyante qui arrive devant eux, qui parle un français parfait avec un léger accent helvétique car Marc lui a payé des cours intensifs de français au consulat de Suisse à Shangaï en lui disant que c’était le nec plus ultra.
Elle arrive dans cet élan de bonheur qu’on imagine pour se marier, pour découvrir Paris. Elle cherche derrière eux, elle ne voit pas Marc. Ils lui disent : « Oui, il n’a pas pu venir parce que… ». Et aussitôt elle enchaîne : « Oui, parce que dans votre pays, ça porte malheur que les fiancés se voient avant le mariage, donc c’est vous qui allez me faire visiter Paris, allons-y ! ».
Philippe Chauveau
Et on part dans un quiproquo.
Didier van Cauwelaert
Surtout, on part dans une série de prolongations de ce mensonge temporaire, pour gagner du temps, pour la préparer à une révélation qu’ils ont de plus en plus de mal à lui faire, car égoïstement mais aussi pour des raisons altruistes, ce bonheur qui émane d’elle est le meilleur antidote possible au chagrin, au désespoir que leur cause la mort de Marc.
Philippe Chauveau
On ne va rien dévoiler mais il y a des thèmes qui vous sont chers, que ce soit l’amitié entre ces cinq personnages, que ce soit cette relation de la vie et de la mort, l’amour qui vient s’immiscer dans des relations d’amitié. Vous aviez envie de retravailler ces thèmes que vous nous aviez proposés dans certains de vos précédents romans.
Didier van Cauwelaert
Oui et en même temps, c’est la première fois que je traite une amitié de groupe. Généralement, mes amitiés sont des solitaires.
Philippe Chauveau
Là, ils sont comme les cinq doigts de la main.
Didier van Cauwelaert
Oui. Ils sont la main qui a perdu son cinquième doigt en fait.
Philippe Chauveau
Yun-Xiang est un personnage pour lequel, on le sent, vous avez une vraie sympathie. Parfois, elle est odieuse, parfois, elle est très attachante. C’est un personnage multi-facettes ?
Didier van Cauwelaert
C’est une force extraordinaire, construite sur des failles, sur une vulnérabilité lucide. Et elle évidemment, le fait d’être une jeune chinoise de 19 ans qui travaille depuis l’âge de 13 ans, qui travaille en tant que faussaire, qui reproduit des tableaux. C’est une chose qui existe, qui se fait beaucoup à Shangaï, c’est à dire ces gens qui au fond d’un atelier, pendant quinze heures par jour reproduisent des toiles de maître. Elle, elle reproduit trois Joconde par jour pour deux euros pièce.
Elle a surtout cette force de construction du bonheur à tout prix. C’est une fourmi du bonheur au pays des cigales désenchantées.
Philippe Chauveau
Si je dis que c’est une belle histoire d’amitié, est-ce que c’est un résumé un peu trop simpliste du livre ou est-ce que ça correspond à votre envie initiale ?
Didier van Cauwelaert
C’est surtout une tentative de synthèse entre les forces de l’amitié et les forces de l’amour, le but étant d’arriver à une certaine harmonie individuelle et collective, en faisant le moins de dégâts collatéraux et pour ça, il faut toute l’intelligence de cette jeune chinoise qui est une guerrière de l’amour. Son but c’est l’amour mais avec des moyens de guerrière.
Philippe Chauveau
Merci beaucoup Didier van Cauwelaert. Votre nouveau roman, c’est donc Les témoins de la mariée et c’est chez Albin Michel.
Dider van Cauwelaert, Les témoins de la mariée, c’estvotre nouveau titre publié chez Albin Michel, Vous êtes un fidèle d’Albin Michel. Alors Les témoins de la mariée, c’est Marc, Marc est un célèbre photographe, il a une bande d’amis qui gravite autour de lui, il les aide un peu à avancer dans la vie, il leur annonce son mariage, et le soir même, il se tue en voiture…
Dider van Cauwelaert
C’est quelqu’un qui en même temps a eu un coup de bol énorme au début de sa carrière de photographe, à 19 ans, et il a entraîné tout un coup dans cette vie formidable, sa bande de copains du lycée, les a fait monter à Paris. Ils se sont satellisés autour de lui. Il veut le meilleur pour eux mais en même temps, il leur offre des facilités. Quand il met la main sur son cœur, c’est pour les dépanner en sortant son portefeuille. Lui n’a aucun problème financier et eux, ça les énerve un petit peu, cet argent facile, eux qui ont tous les problèmes des vrais gens de la vraie vie. Quelque part, si Marc n’avait pas été là, ils auraient peut-être été davantage eux-mêmes. Ce qui va être le cas au moment où Marc meurt, en leur laissant cette jeune femme qu’en tant que témoins, ils doivent aller chercher à l’aéroport. Elle n’est au courant de rien. Tout ce qu’ils connaissent d’elle, c’est son nom, sa photo et le numéro de son vol. Et ils attendent à l’aéroport et tout à coup, voilà que débarque devant eux une créature de rêve qui n’a plus rien à voir avec la photo un peu terne et modeste que leur avait montrée Marc.
Pour l’homme de sa vie et le pays de ses rêves, elle a tout refait ! C’est une sorte de Bimbo flamboyante qui arrive devant eux, qui parle un français parfait avec un léger accent helvétique car Marc lui a payé des cours intensifs de français au consulat de Suisse à Shangaï en lui disant que c’était le nec plus ultra.
Elle arrive dans cet élan de bonheur qu’on imagine pour se marier, pour découvrir Paris. Elle cherche derrière eux, elle ne voit pas Marc. Ils lui disent : « Oui, il n’a pas pu venir parce que… ». Et aussitôt elle enchaîne : « Oui, parce que dans votre pays, ça porte malheur que les fiancés se voient avant le mariage, donc c’est vous qui allez me faire visiter Paris, allons-y ! ».
Philippe Chauveau
Et on part dans un quiproquo.
Didier van Cauwelaert
Surtout, on part dans une série de prolongations de ce mensonge temporaire, pour gagner du temps, pour la préparer à une révélation qu’ils ont de plus en plus de mal à lui faire, car égoïstement mais aussi pour des raisons altruistes, ce bonheur qui émane d’elle est le meilleur antidote possible au chagrin, au désespoir que leur cause la mort de Marc.
Philippe Chauveau
On ne va rien dévoiler mais il y a des thèmes qui vous sont chers, que ce soit l’amitié entre ces cinq personnages, que ce soit cette relation de la vie et de la mort, l’amour qui vient s’immiscer dans des relations d’amitié. Vous aviez envie de retravailler ces thèmes que vous nous aviez proposés dans certains de vos précédents romans.
Didier van Cauwelaert
Oui et en même temps, c’est la première fois que je traite une amitié de groupe. Généralement, mes amitiés sont des solitaires.
Philippe Chauveau
Là, ils sont comme les cinq doigts de la main.
Didier van Cauwelaert
Oui. Ils sont la main qui a perdu son cinquième doigt en fait.
Philippe Chauveau
Yun-Xiang est un personnage pour lequel, on le sent, vous avez une vraie sympathie. Parfois, elle est odieuse, parfois, elle est très attachante. C’est un personnage multi-facettes ?
Didier van Cauwelaert
C’est une force extraordinaire, construite sur des failles, sur une vulnérabilité lucide. Et elle évidemment, le fait d’être une jeune chinoise de 19 ans qui travaille depuis l’âge de 13 ans, qui travaille en tant que faussaire, qui reproduit des tableaux. C’est une chose qui existe, qui se fait beaucoup à Shangaï, c’est à dire ces gens qui au fond d’un atelier, pendant quinze heures par jour reproduisent des toiles de maître. Elle, elle reproduit trois Joconde par jour pour deux euros pièce.
Elle a surtout cette force de construction du bonheur à tout prix. C’est une fourmi du bonheur au pays des cigales désenchantées.
Philippe Chauveau
Si je dis que c’est une belle histoire d’amitié, est-ce que c’est un résumé un peu trop simpliste du livre ou est-ce que ça correspond à votre envie initiale ?
Didier van Cauwelaert
C’est surtout une tentative de synthèse entre les forces de l’amitié et les forces de l’amour, le but étant d’arriver à une certaine harmonie individuelle et collective, en faisant le moins de dégâts collatéraux et pour ça, il faut toute l’intelligence de cette jeune chinoise qui est une guerrière de l’amour. Son but c’est l’amour mais avec des moyens de guerrière.
Philippe Chauveau
Merci beaucoup Didier van Cauwelaert. Votre nouveau roman, c’est donc Les témoins de la mariée et c’est chez Albin Michel.
Didier van Cauwelaert
Les témoins de la mariée
L'avis du libraire 1'08Frédéric Lapeyre
81, rue St Dominique
75007 Paris
J'ai beaucoup aimé le dernier livre de Didier van Cauwelaert, parce que déjà c'est un grand écrivain,il écrit extrêmement bien; et surtout il est toujours très en avance sur son temps, c'est ça qui est vraiment bien avec van Cauwelaert.
La construction du livre, c'est très novateur de faire quatre personnages pour faire quatre situations.
Et surtout, aussi, la relation vielle France et nouvelle Chine, c'est absolument génial, surtout avec Shangaï qui est vraiment à l'ordre du jour en ce moment.
Et là en fait, il revient à ses premiers livres, ses premières comédies, ses premières fables qui sont moins pesantes que les derniers qui étaient - avec les revenants - , un petit peu plus durs. Là on s'amuse, on rigole, c'est vraiment un très bon livre.
Et surtout un très très bon roman d'été, ça c'est vraiment bien, il faut vraiment y penser. C'est un auteur majeur de la littérature française actuelle, c'est vraiment bien pour un libraire d'avoir ce genre d'auteur qu'on puisse vendre et conseiller.
Frédéric Lapeyre
81, rue St Dominique
75007 Paris
J'ai beaucoup aimé le dernier livre de Didier van Cauwelaert, parce que déjà c'est un grand écrivain,il écrit extrêmement bien; et surtout il est toujours très en avance sur son temps, c'est ça qui est vraiment bien avec van Cauwelaert.
La construction du livre, c'est très novateur de faire quatre personnages pour faire quatre situations.
Et surtout, aussi, la relation vielle France et nouvelle Chine, c'est absolument génial, surtout avec Shangaï qui est vraiment à l'ordre du jour en ce moment.
Et là en fait, il revient à ses premiers livres, ses premières comédies, ses premières fables qui sont moins pesantes que les derniers qui étaient - avec les revenants - , un petit peu plus durs. Là on s'amuse, on rigole, c'est vraiment un très bon livre.
Et surtout un très très bon roman d'été, ça c'est vraiment bien, il faut vraiment y penser. C'est un auteur majeur de la littérature française actuelle, c'est vraiment bien pour un libraire d'avoir ce genre d'auteur qu'on puisse vendre et conseiller.