François d'Epenoux est publicitaire. Mais dans son autre vie, il est aussi romancier. Depuis plusieurs années déjà, François d'Epenoux trace son sillon dans le milieu littéraire avec neuf romans à son actif depuis son premier titre « Gégé » en 1995. La fragilité des sentiments, les soubresauts de l'âme humaine, la difficulté à oser se dire les choses sont une constante dans l'univers de François d'Epenoux. On se souvient notamment de « Deux jours à tuer » ou « Les papas du dimanche », deux romans adaptés au...
Rediffusion - Dimanche 21 avril de François D'Epenoux - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour François d'Epenoux
François d'Epenoux :Bonjour
Philippe Chauveau :vous venez de recevoir le prix 2014 maison de la Presse pour votre nouveau roman, Le réveil du Coeur. C'est déjà votre neuvième livre, votre neuvième roman. Mais vous avez une autre vie vous êtes publicitaire j'ai envie de dire dans la vraie vie.
François d'Epenoux :Dans la vraie vie, ouais.
Philippe Chauveau :C'est pas péjoratif mais c'est une expression que vous utilisez vous même, quand on fait de la pub pour vendre des...
Rediffusion - Dimanche 21 avril de François D'Epenoux - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Dans ce nouveau titre, François d'Epenoux, Le réveil du cœur, nous allons faire connaissance avec Le vieux, essentiellement. Mais il y a d'autre personnages puisque le roman commence avec Jean. Jean et Leïla, qui se rencontrent, qui s'aiment. Il va y avoir un enfant, que l'on va retrouver quelques années plus tard. Le couple se sera séparé et cet enfant il va falloir que quelqu'un le garde pendant les vacances du mois d’août. Et là Jean va se souvenir que son père est là et peut peut être s'occuper du...
Rediffusion - Dimanche 21 avril de François D'Epenoux - Le livre - Suite
Maison de la Presse28 Bis Rue du Maréchal Foch, 78110 Le Vésinet
Isabelle Rosset :J'ai beaucoup aimé ce livre. C'est un livre, je trouve, formidable. Parce qu'il nous parle de plusieurs générations de personnes et des liens qui peuvent exister entre eux. De notre monde, de sa transformation, de ses 40 ou 50 dernières années, des conséquences aujourd'hui dans notre façon de vivre et aussi on a un regard dans ce livre sur la vie dans les années 50. Qui est un vie qui apparaît très différente de celle d'aujourd'hui donc on...
Rediffusion - Dimanche 21 avril de François D'Epenoux - L'avis du libraire - Suite
François d'Epenoux
Le réveil du coeur
Présentation 1'40François d'Epenoux est publicitaire. Mais dans son autre vie, il est aussi romancier. Depuis plusieurs années déjà, François d'Epenoux trace son sillon dans le milieu littéraire avec neuf romans à son actif
depuis son premier titre « Gégé » en 1995. La fragilité des sentiments, les soubresauts de l'âme humaine, la difficulté à oser se dire les choses sont une constante dans l'univers de François d'Epenoux.
On se souvient notamment de « Deux jours à tuer » ou « Les papas du dimanche », deux romans adaptés au cinéma et qui résument bien la sensibilité de l'auteur.
François d'Epenoux poursuit dans cette même veine avec ce très joli roman, « Le réveil du cœur » qui va permettre la rencontre d'un vieil homme bourru et de son petit-fils de 6 ans, Malo. Sujet déjà traité me direz-vous.
Et pourtant, François d'Epenoux sait y apporter sa touche personnelle, avec une écriture équilibrée et vivante, des personnages attachants, déroutants ou énervants et des paysages empreints de nostalgie.
François d'Epenoux revendique cette sensibilité et le lecteur se laisse emporter par cette histoire banale, belle et intemporelle.
Les liens intergénérationnels, l'apprentissage de la vie, l'éducation, les changements de notre société, la fragilité des couples, autant de thèmes abordés dans ce roman qui a séduit le jury du prix des Maisons de la Presse.
Rencontre avec un auteur attachant et sincère, François d'Epenoux et son joli roman « Le réveil du cœur » qui est un coup de cœur que je vous recommande particulièrement.
« Le réveil du cœur » de François d'Epenoux aux éditions Anne Carrière.
François d'Epenoux est avec nous sur WTC.
François d'Epenoux est publicitaire. Mais dans son autre vie, il est aussi romancier. Depuis plusieurs années déjà, François d'Epenoux trace son sillon dans le milieu littéraire avec neuf romans à son actif depuis son premier titre « Gégé » en 1995. La fragilité des sentiments, les soubresauts de l'âme humaine, la difficulté à oser se dire les choses sont une constante dans l'univers de François d'Epenoux. On se souvient notamment de « Deux jours à tuer » ou « Les papas du dimanche », deux romans adaptés au cinéma et qui résument bien la sensibilité de l'auteur.
François d'Epenoux poursuit dans cette même veine avec ce très joli roman, « Le réveil du cœur » qui va permettre la rencontre d'un vieil homme bourru et de son petit-fils de 6 ans, Malo. Sujet déjà traité me direz-vous. Et pourtant, François d'Epenoux sait y apporter sa touche personnelle, avec une écriture équilibrée et vivante, des personnages attachants, déroutants ou énervants et des paysages empreints de nostalgie. François d'Epenoux revendique cette sensibilité et le lecteur se laisse emporter par cette histoire banale, belle et intemporelle.
Les liens intergénérationnels, l'apprentissage de la vie, l'éducation, les changements de notre société, la fragilité des couples, autant de thèmes abordés dans ce roman qui a séduit le jury du prix des Maisons de la Presse.
Rencontre avec un auteur attachant et sincère, François d'Epenoux et son joli roman « Le réveil du cœur » qui est un coup de cœur que je vous recommande particulièrement.
« Le réveil du cœur » de François d'Epenoux aux éditions Anne Carrière.
François d'Epenoux est avec nous sur WTC.
François d'Epenoux
Le réveil du coeur
Portrait 4'42Bonjour François d'Epenoux
Bonjour
Vous venez de recevoir le prix 2014 maison de la Presse pour votre nouveau roman, Le réveil du Coeur. C'est déjà votre neuvième livre, votre neuvième roman.
Mais vous avez une autre vie vous êtes publicitaire j'ai envie de dire dans la vraie vie.
Dans la vraie vie, ouais.
Ce n'est pas péjoratif mais c'est une expression que vous utilisez vous même, quand on fait de la pub pour vendre des yaourts, comment trouve-t-on le chemin de l'écriture ? Ce sont deux métiers très différents.
C'est justement parce qu'ils sont très différents que j'ai choisi la pub. Parce que au début, je me destinais à être journaliste mais j'ai eu peur qu'en étant journaliste j'aille puiser à la même source pour créer mes livres
et pour créer mes papiers, mes articles, mes enquêtes. Donc je me suis dit d'un coté je vais faire de la pub, avec un langage marketing bien carré et qui s'affiche comme tel, et de l'autre je vais garder une disponibilité d'esprit
pour l'écriture romanesque.
Votre père grand journaliste également pour la presse magazine. Le fait de ne pas aller dans le journalisme est-ce que c'est aussi par rapport à l'image paternelle, la crainte d'être comparé à lui ?
De me faire un prénom ?
Ca a pu être déterminant aussi dans vos choix de vie ?
En fait je m'était destiné à suivre ses traces et puis je me usis aperçu que c'était quand même très très compliqué de trouver du travail dans la presse. D'autant qu'évidement par orgueil je voulais pas qu'il m'aide.
Comme mon idée première était d'écrire des livres, je me suis dit comme je vais faire pour tout simplement gagner ma vie. C'était pas le plus important finalement, j'aurais pu trouver dans autre chose
et puis il s'est avéré que j'ai pu trouver un boulot dans la pub. Mais j'ai pu séparer les choses comme ça et puis sans regret quitter le journalisme. Et puis lui ne s'en est pas formalisé,
il était surtout très content que j'écrive mes bouquins.
Parmi vos titres il y a : Deux jours à tuer et Les papas su dimanche. Ce sont deux titres qui ont été adaptés au cinéma et dans lesquels vous avez collaborés.
Vous avez découvert également le monde du cinéma. Donc peut être troisième casquette pour François d'Epenoux ? Publicitaire, romancier et le cinéma un petit peu.
Ca commence à faire pas mal de casquettes. Mais finalement, elles se nourissent les une les autres ces activités. Donc je garde une sorte de cloisonnement entre la pub, l'écriture et le cinéma.
On apprend effectivement à travers les scenarii à être concis, très dialogué. D'ailleurs ce livre Le réveil du cœur, on me dit souvent : « il est plus dialogué que les autres ».
Je pense que c'est l'influence de l'adaptation et des dialogues que j'ai pu mener avec Jean Becker sur Deux jours à tuer.
Je vais me permettre de vous provoquer, la publicité, c'est un peu le monde du factice, du piège, du paraître. L'écriture est-elle un moyen pour vous de revenir vers plus d'authenticité ?
Ah oui absolument. Parfois dans la publicité, on souffre un peu. On est là à se prendre la tête, y a pas d'autres mots, sur des sujets dont on se dit...
Pas facile de rendre glamour un yaourt.
Ah ouais ouais ouais, c'est quand même un nouveau yaourt aux framboises quoi. L'avenir du monde ne dépend pas de ça. Et pourtant la pub m'a aidé aussi. Dans sa concision,
dans son sens de la formule et puis c'est un beau sujet de roman aussi parce dans Deux jours à tuer, Antoine Meillot était publicitaire et quand il pète les plombs dans son agence de pub, évidemment je connaissais très très bien le sujet.
Et pour la petite histoire, je suis un des figurants autour de la table dans la fameuse scène de l'agence de pub, où il rentre dans le lard de son client.
L'écriture vous a révélé à vous même ? Vous vous êtes découvert différent ?
Finalement oui parce qu'on tourne autour de soi-même. Il y a quand même... même si on essaye de faire des sujets personnels quelque chose d'universel mais de lisible pour beaucoup, on se revisite en permanence.
On revisite ses lieux, en tout cas moi je travaille beaucoup comme ça. J'ai le sentiment que chacun de mes bouquins est un pièce d'un puzzle. Et que ce puzzle se constitue petit à petit.
Dans tous mes livres d'une façon ou d'une autre, je revisite des lieux de mon enfance, ou des lieux qui m'ont marqué ou des personnages qui m'ont marqué dans ma vie.
Que se soit mon père, ma mère ou des gens que j'ai côtoyé ou qui m'ont côtoyé. Dans tous milieux professionnels ou autre, il y a toujours une façon de revisiter ou de retraiter et de recycler, d'une certaine façon, des choses que je connais.
De temps en temps, je dis, et c'est pas une coquetterie, j'ai pas beaucoup d'imagination et c'est vrai. Je serais incapable d'inventer une saga, inventée de rien et je trouve ça fascinant.
Moi j'ai besoin ,quand même, vraiment du réel. Pour m'appuyer, pour le transformer. J'espère le rendre, drôle attrayant ou intéressant.
Votre actualité François d'Epenoux c'est donc votre neuvième roman aux éditions Anne Carrière, ça s'appelle Le réveil du cœur. Roman pour lequel vous venez d'obtenir, le prix 2014 des maisons de la presse.
Philippe Chauveau :
Bonjour François d'Epenoux
François d'Epenoux :
Bonjour
Philippe Chauveau :
vous venez de recevoir le prix 2014 maison de la Presse pour votre nouveau roman, Le réveil du Coeur. C'est déjà votre neuvième livre, votre neuvième roman. Mais vous avez une autre vie vous êtes publicitaire j'ai envie de dire dans la vraie vie.
François d'Epenoux :
Dans la vraie vie, ouais.
Philippe Chauveau :
C'est pas péjoratif mais c'est une expression que vous utilisez vous même, quand on fait de la pub pour vendre des yaourts, comment trouve-t-on le chemin de l'écriture. Ce sont deux métiers très différents.
François d'Epenoux :
C'est justement parce qu'ils sont très différents que j'ai choisi la pub. Parce que au début, je me destinais à être journaliste mais j'ai eu peur qu'en étant journaliste j'aille puiser à la même source pour créer mes livres et pour créer mes papiers, mes articles, mes enquêtes. Donc je me suis dit d'un coté je vais faire de la pub, avec un langage marketing bien carré et qui s'affiche comme tel, et de l'autre je vais garder une disponibilité d'esprit pour l'écriture romanesque.
Philippe Chauveau :
Votre père grand journaliste également pour la presse magazine. Le fait de ne pas aller dans le journalisme est-ce que c'est aussi par rapport à l'image paternelle, la crainte d'être comparée à lui ?
François d'Epenoux :
De me faire un prénom ?
Philippe Chauveau :
Ca a pu être déterminant aussi dans vos choix de vie ?
François d'Epenoux :
En fait je m'était destiné à suivre ses traces et puis je me suis aperçu que c'était quand même très très compliqué de trouver du travail dans la presse. D'autant qu'évidement par orgueil je voulais pas qu'il m'aide. Comme mon idée première était d'écrire des livres, je me suis dit comme je vais faire pour tout simplement gagner ma vie. C'était pas le plus important finalement, j'aurais pu trouver dans autre chose et puis il s'est avéré que j'ai pu trouver un boulot dans la pub. Mais j'ai pu séparer les choses comme ça et puis sans regret quitter le journalisme. Et puis lui ne s'en est pas formalisé, il était surtout très content que j'écrive mes bouquins.
Philippe Chauveau :
Parmi vos titres il y a : Deux jours à tuer et Les papas su dimanche. Ce sont deux titres qui ont été adaptés au cinéma et dans lesquels vous avez collaborés. Vous avez découvert également le monde du cinéma. Donc peut être troisième casquette pour François d'Epenoux ? Publicitaire, romancier et le cinéma un petit peu.
François d'Epenoux :
Ca commence à faire pas mal de casquettes. Mais finalement, elles se nourrissent les une les autres ces activités. Donc je garde une sorte de cloisonnement entre la pub, l'écriture et le cinéma. On apprend effectivement à travers les scenarii à être concis, très dialogué. D'ailleurs ce livre Le réveil du cœur, on me dit souvent : « il est plus dialogué que les autres ». Je pense que c'est l'influence de l'adaptation et des dialogues que j'ai u mener avec Jean Becker sur Deux jours à tuer.
Philippe Chauveau :
Je vais me permettre de vous provoquer, la publicité sans un peu le monde du factice, du piège, du paraître. L'écriture est)elle un moyen pour vous de revenir vers plus d'authenticité ?
François d'Epenoux :
Ah oui absolument. Parfois dans la publicité, on souffre un peu. On est là à sa prendre la tête, y a pas d'autres mots, sur des sujets dont on se dit...
Philippe Chauveau :
Pas facile de rendre glamour un yaourt.
François d'Epenoux :
Ah ouais ouais ouais, c'est quand même un nouveau yaourt aux framboises quoi. L'avenir du monde ne dépend pas de ça. Et pourtant la pub m'a aidé aussi. Dans sa concision, dans son sens de la formule et puis c'est un beau sujet de roman aussi parce dans Deux jours à tuer, Antoine Meillot était publicitaire et quand il pète les plombs dans son agence de pub, évidemment je connaissais très très bien le sujet. Et pour la petite histoire, je suis un des figurants autour de la table dans la fameuse scène de l'agence de pub, où il rentre dans le lard de son client.
Philippe Chauveau :
L'écriture vous a révélé à vous même ? Vous vous êtes découvert différent ?
François d'Epenoux :
Finalement oui parce qu'on tourne autour de soi-même. Il y a quand même... même si on essaye de faire des sujets personnels quelque chose d'universel mais de lisible pour beaucoup, on se revisite en permanence. On revisite ses lieux, en tout cas moi je travaille beaucoup comme ça. J'ai le sentiment que chacun de mes bouquins est un pièce d'un puzzle. Et que ce puzzle se constitue petit à petit. Dans tous mes livres d'une façon ou d'une autre, je revisite des lieux de mon enfance, ou des lieux qui m'ont marqué ou des personnages qui m'ont marqué dans ma vie. Que se soit mon père, ma mère ou des gens que j'ai côtoyé ou qui m'ont côtoyé. Dans tous milieux professionnels ou autre, il y a toujours une façon de revisiter ou de retraiter et de recycler, d'une certaine façon, des choses que je connais. De temps en temps, je dis, et c'est pas une coquetterie, j'ai pas beaucoup d'imagination et c'est vrai. Je serais incapable d'inventer une saga, inventée de rien et je trouve ça fascinant. Moi j'ai besoin quand même vraiment du réel, pour m'appuyer, pour le transformer. J'espère le rendre, drôle attrayant ou intéressant.
Philippe Chauveau :
Votre actualité François d'Epenoux c'est donc votre neuvième roman aux éditions Anne Carrière, ça s'appelle Le réveil du cœur. Roman pour lequel vous venez d'obtenir, le prix 2014 des maisons de la presse.
François d'Epenoux
Le réveil du coeur
Le livre 5'27Dans ce nouveau titre, François d'Epenoux, Le réveil du cœur, nous allons faire connaissance avec Le vieux, essentiellement. Mais il y a d'autre personnages puisque le roman commence avec Jean.
Jean et Leïla, qui se rencontrent, qui s'aiment. Il va y avoir un enfant, que l'on va retrouver quelques années plus tard. Le couple se sera séparé et cet enfant il va falloir que quelqu'un le garde pendant les vacances du mois d'aout.
Et là Jean va se souvenir que son père est là et peut peut être s'occuper du gamin. Je schématise et je résume bien sûr. Il est important de préciser que Le vieux, puisqu'il n'a pas de prénom dans votre histoire,
on l'appelle toujours comme ça, c'est un sacré bonhomme avec un fichu caractère, et qui a une vision assez négative de la société qui l'entoure, de notre société. Comment l'avait-vous construit ce personnage ?
Est-ce qu'il y a beaucoup de vous-même dans Le vieux ? Même si votre personnage est beaucoup plus âgé que vous.
Un petit peu. Moi j'ai coutume de dire que, en tout cas quand j'ai réfléchi à ce bouquin et quand j'en parle à mon éditrice,
elle me dit : « Est-ce qu'il y a de toi dans ces personnages ? », il y a un peu de moi dans les trois personnages. Mais c'est vrai pour répondre à votre question, le personnage central c'est Le vieux, c'est à partir de lui que j'ai construit le roman.
Je me suis dit : tiens ça serait rigolo, un type qui ne vit pas comme un ermite, parce qu'il a un maison à Garches, donc il est pas si loin mais il est dans une maison de famille, mais il vit un petit peu coupé du monde, dans ses souvenirs.
Il a une vieille 203 Peugeot, il regarde que des films de Jacques Becker ou de Claude Autant-Lara ou Franck Capra.
Il a quand même un lecteur DVD
Il a un lecteur DVD, qu'on lui a bricolé. C'est un ronchon au grand cœur, les gens l'aiment bien donc lui bricolent des trucs. Mais très honnêtement, moins il voit la société dans laquelle il vit, mieux il se porte.
Et puis voilà qu'il recueille cet enfant, ce gamin qui arrive là-bas lui aussi sans doute un peu inquiet de ne pas voir de Playstation et de tablette ni même de télévision.
Donc dans une maison qui ressemble plus à une cabane en bois qu'à autre chose, où il n'y a, à peu près rien, le dénuement. En fait ces deux êtres, que 70 ans séparent et que tout un monde sépare en vérité, toute une époque,
vont s'apprivoiser, se reconnaître, se rencontrer et se reconnaître l'un dans l'autre. C'est à dire qu'en fait ce grand-père va retrouver dans son petit-fils ce qu'il n'avait pas forcément retrouvé dans son fils.
Une sorte de caractère, une curiosité pour la vie, qui lui plait beaucoup. Et puis à l'inverse, ce petit garçon va trouver dans ce grand-père quelque chose de merveilleux.
C'est à dire que le grand-père va lui enseigner l'observation des choses de la nature, comment on pêche, comment on va pêcher les anguilles au cordeau, comment on regarde les animaux, comment on regarde les saisons.
Toute chose que les enfants n'apprennent plus forcément aujourd'hui, peut être plus assez en tout cas. Même si encore une fois il s'agit pas d'opposer deux époques mais de voir qu'il ne faut pas non plus rentrer trop dans les excès.
Que tout n'était sans doute pas rose avant mais qu'il y a surement beaucoup de choses à revoir aujourd'hui, notamment l'éducation des enfants, quand je vois qu'ils sont parfois des heures et des heures et des heures devant leur télévision.
Malo, est-ce l'enfant que vous avez été, avez-vous une relation privilégiée comme ça avec peut-être l'un de vos grands-parents ou est-ce l'enfant que vous auriez rêvé d'être ?
J'aurais aimé être aussi curieux que l'est Malo. Moi j'étais plus secret, plus réservé, sans doute pas assez curieux par rapport à ce qui m'entourais ou trop timide.
Malo, j'aurais bien aimé plus être ce petit garçon effectivement qui n'hésite pas, qui remue un peu dans les brancards, qui est insolent. Moi j'étais beaucoup plus docile, beaucoup plus sage, d'où sans doute une façon de me rattraper
aujourd'hui à travers les romans. Effectivement j'avais une relation, avec mes grands-pères qui était très bonne et je pense que ça avait été des pères très difficiles mais qui étaient des grands-pères très gentils,
comme ça peut arriver parfois. Mais effectivement je suis un petit peu ce petit gamin, et puis ce que je voulais aussi c'était rendre hommage à un lieu, à la nature,
à quelque chose d'un peu intemporel à travers cet étang de Lacanau qui est très beau, que je connais bien. Toute cette région des Landes qui est très belle.
Vous même, vous êtes père de quatre enfants. Lorsqu'ils ont découvert cet ouvrage, est-ce qu'il y a peut être aussi un message pour eux, une façon de dire : « essayons de communiquer davantage, essayons de mieux nous connaitre ».
Oui. Oui oui bien sûr. Parlons, communiquons. Le propos du livre, même si le vieux est effectivement caricatural et volontairement caricatural, c'est quand même de rassembler et de rapprocher les générations.
Le vieux qui râle, finalement s'adoucit à la fin parce qu'il découvre que la modernité, y a pas que du mauvais puisqu'il arrive à communiquer avec son petit-fils à travers Skype.
Donc si il y avait un symbole d'aujourd'hui ça pourrait être ça. Donc il trouve que même si il s'exile en Ecosse chez son frère, ben le fait de pouvoir parler par écrans interposés, il trouve ça absolument génial.
Donc ce gamin, l'idée c'est de réveiller, d'où le réveil du cœur, c'est de réveiller le cœur de son grand-père à l'époque d'aujourd'hui. Et c'est surtout de dire toutes les époques ont du bon à prendre,
la nostalgie pourquoi pas mais dès lors qu'elle est source d'espérance ou de quelque chose de positif. La nostalgie pour la nostalgie ça n'a pas d'intérêt et surtout la nostalgie inoculée dans l'esprit d'un enfant de 6 ans,
c'est terrifiant. Parce que si on dit à un enfant de 6 ans, tout est foutu, le monde est foutu, c'est déprimant quand même. Donc qu'ils soient lucides et qu'ils aient les yeux ouverts sans être béats d'admiration
c'est bien mais il faut quand même leur donner des motifs d'espérer et de construire quelque chose. Autrement c'est quand même compliqué.
Un joli roman, des personnages très attachants puis une écriture pleine de sensibilité. Un joli coup de cœur, Le réveil du cœur, justement c'est le titre de votre nouveau roman, votre neuvième titre François d'Epenoux,
je rappelle que vous avez obtenu le prix 2014 des maisons de la presse pour ce nouveau titre. Merci beaucoup.
Philippe Chauveau :
Dans ce nouveau titre, François d'Epenoux, Le réveil du cœur, nous allons faire connaissance avec Le vieux, essentiellement. Mais il y a d'autre personnages puisque le roman commence avec Jean. Jean et Leïla, qui se rencontrent, qui s'aiment. Il va y avoir un enfant, que l'on va retrouver quelques années plus tard. Le couple se sera séparé et cet enfant il va falloir que quelqu'un le garde pendant les vacances du mois d’août. Et là Jean va se souvenir que son père est là et peut peut être s'occuper du gamin. Je schématise et je résume bien sûr. Il est important de préciser que Le vieux, puisqu'il n'a pas de prénom dans votre histoire, on l'appelle toujours comme ça, c'est un sacré bonhomme avec un fichu caractère, et qui a une vision assez négative de la société qui l'entoure, de notre société. Comment l'avait-vous construit ce personnage ? Est-ce qu'il y a beaucoup de vous-même dans Le vieux ? Même si votre personnage est beaucoup plus âgé que vous.
François d'Epenoux :
Un petit peu. Moi j'ai coutume de dire que, en tout cas quand j'ai réfléchi à ce bouquin et quand j'en parle à mon éditrice, elle me dit : « Est-ce qu'il y a de toi dans ces personnages ? », il y a un peu de moi dans les trois personnages. Mais c'est vrai pour répondre à votre question, le personnage central c'est Le vieux, c'est à partir de lui que j'ai construit le roman. Je me suis dit : tiens ça serait rigolo, un type qui ne vit pas comme un ermite, parce qu'il a un maison à Garches, donc il est pas si loin mais il est dans une maison de famille, mais il vit un petit peu coupé du monde, dans ses souvenirs. Il a une vieille 203 Peugeot, il regarde que des films de Jacques Becker ou de Claude Autant-Lara ou Franck Capra.
Philippe Chauveau :
Il a quand même un lecteur DVD
François d'Epenoux :
Il a un lecteur DVD, qu'on lui a bricolé. C'est un ronchon au grand cœur, les gens l'aiment bien donc lui bricolent des trucs. Mais très honnêtement, moins il voit la société dans laquelle il vit, mieux il se porte. Et puis voilà qu'il recueille cet enfant, ce gamin qui arrive là-bas lui aussi sans doute un peu inquiet de ne pas voir de Playstation et de tablette ni même de télévision. Donc dans une maison qui ressemble plus à une cabane en bois qu'à autre chose, où il n'y a à peu près rien, le dénuement. En fait ces deux êtres, que 70 ans séparent et que tout un monde sépare en vérité, toute une époque, vont s'apprivoiser, se reconnaître, se rencontrer et se reconnaître l'un dans l'autre. C'est à dire qu'en fait ce grand-père va retrouver dans son petit-fils ce qu'il n'avait pas forcément retrouvé dans son fils. Une sorte de caractère, une curiosité pour la vie, qui lui plaît beaucoup. Et puis à l'inverse, ce petit garçon va trouver dans ce grand-père quelque chose de merveilleux. C'est à dire que le grand-père va lui enseigner l’observation des choses de la nature, comment on pêche, comment on va pêcher les anguilles au cordeau, comment on regarde les animaux, comment on regarde les saisons. Toute chose que les enfants n'apprennent plus forcément aujourd'hui, peut être plus assez en tout cas. Même si encore une fois il s'agit pas d'opposer deux époques mais de voir qu'il ne faut pas non plus rentrer trop dans les excès. Que tout n'était sans doute pas rose avant mais qu'il y a sûrement beaucoup de choses à revoir aujourd'hui, notamment l'éducation des enfants, quand je vois qu'ils sont parfois des heures et des heures et des heures devant leur télévision
Philippe Chauveau :
Malo, est-ce l'enfant que vous avez été, avez-vous une relation privilégiée comme ça avec peut-être l'un de vos grands-parents ou est-ce l'enfant que vous auriez rêvé d'être ?
François d'Epenoux :
J'aurais aimé être aussi curieux que l'est Malo. Moi j'étais plus secret, plus réservé, sans doute pas assez curieux par rapport à ce qui m'entourais ou trop timide. Malo, j'aurais bien aimé plus être ce petit garçon effectivement qui n'hésite pas, qui remue un peu dans les brancards, qui est insolent. Moi j'étais beaucoup plus docile, beaucoup plus sage, d'où sans doute une façon de me rattraper aujourd'hui à travers les romans. Effectivement j'avais une relation, avec mes grands-pères qui était très bonne et je pense que ça avait été des pères très difficiles mais qui étaient des grands-pères très gentils, comme ça peut arriver parfois. Mais effectivement je suis un petit peu ce petit gamin, et puis ce que je voulais aussi c'était rendre hommage à un lieu, à la nature, à quelque chose d'un peu intemporel à travers cet étang de Lacanau qui est très beau, que je connais bien. Toute cette région des Landes qui est très belle.
Philippe Chauveau :
Vous même, vous êtes père de quatre enfants. Lorsqu'ils ont découvert cet ouvrage, est-ce qu'il y a peut être aussi un message pour eux, une façon de dire : « essayons de communiquer davantage, essayons de mieux nous connaitre ».
François d'Epenoux :
Oui. Oui oui bien sûr. Parlons, communiquons. Le propos du livre, même si le vieux est effectivement caricatural et volontairement caricatural, c'est quand même de rassembler et de rapprocher les générations. Le vieux qui râle, finalement s'adoucit à la fin parce qu'il découvre que la modernité, y a pas que du mauvais puisqu'il arrive à communiquer avec son petit-fils à travers Skype. Donc si il y avait un symbole d'aujourd'hui ça pourrait être ça. Donc il trouve que même si il s'exile en Écosse chez son frère, ben le fait de pouvoir parler par écrans interposés, il trouve ça absolument génial. Donc ce gamin, l'idée c'est de réveiller, d'où le réveil du cœur, c'est de réveiller le cœur de son grand-père à l’époque d'aujourd'hui. Et c'est surtout de dire toutes les époques ont du bon à prendre, la nostalgie pourquoi pas mais dès lors qu'elle est source d'espérance ou de quelque chose de positif. La nostalgie pour la nostalgie ça n'a pas d'intérêt et surtout la nostalgie inoculée dans l'esprit d'un enfant de 6 ans, c'est terrifiant. Parce que si on dit à un enfant de 6 ans, tout est foutu, le monde est foutu, c'est déprimant quand même. Donc qu'ils soient lucides et qu'ils aient les yeux ouverts sans être béats d'admiration c'est bien mais il faut quand même leur donner des motifs d'espérer et de construire quelque chose. Autrement c'est quand même compliqué.
Philippe Chauveau :
Un joli roman, des personnages très attachants puis une écriture pleine de sensibilité. Un joli coup de cœur, Le réveil du cœur, justement c'est le titre de votre nouveau roman, votre neuvième titre François d'Epenoux, je rappelle que vous avez obtenu le prix 2014 des maisons de la presse pour ce nouveau titre. Merci beaucoup.
François d'Epenoux
Le réveil du coeur
L'avis du libraire 1'21J'ai beaucoup aimé ce livre. C'est un livre, je trouve, formidable. Parce qu'il nous parle de plusieurs générations de personnes et des liens qui peuvent exister entre eux. De notre monde, de sa transformation, de ses 40 ou 50 dernières années,
des conséquences aujourd'hui dans notre façon de vivre et aussi on a un regard dans ce livre sur la vie dans les années 50. Qui est un vie qui apparaît tèrs différente de celle d'aujourd'hui donc on voit
l'évolution de notre époque à travers ces deux générations de personnages. C'st un livre qui se lit... l'écriture est très fluide mais en même temps, il y a beaucoup d'humour. Je l'ai lu une première fois avec un regard de libraire.
Et puis je l'ai relu pour le plaisir, pour retrouver le rythme des phrases, l'humour qui sous-tend tout, la causticité de tout cela et j'ai encore découvert d'autres choses et même mon regard à à un peu changé sur le livre.
C'est facile à lire mais il en reste une trace en nous. C'est un livre anti dépresseur, on rit, on pleure parfois un petit peu aussi. C'est un livre plein de vie, plein de bonheur.
C'est un livre qui amène du bonheur aux personnages de fiction qui le vivent mais à nous aussi.
Maison de la Presse
28 Bis Rue du Maréchal Foch, 78110 Le Vésinet
Isabelle Rosset :
J'ai beaucoup aimé ce livre. C'est un livre, je trouve, formidable. Parce qu'il nous parle de plusieurs générations de personnes et des liens qui peuvent exister entre eux. De notre monde, de sa transformation, de ses 40 ou 50 dernières années, des conséquences aujourd'hui dans notre façon de vivre et aussi on a un regard dans ce livre sur la vie dans les années 50. Qui est un vie qui apparaît très différente de celle d'aujourd'hui donc on voit l'évolution de notre époque à travers ces deux générations de personnages. C'st un livre qui se lit... l'écriture est très fluide mais en même temps, il y a beaucoup d'humour. Je l'ai lu une première fois avec un regard de libraire. Et puis je l'ai relu pour le plaisir, pour retrouver le rythme des phrases, l'humour qui sous-tend tout, la causticité de tout cela et j'ai encore découvert d'autres choses et même mon regard à à un peu changé sur le livre. C'est facile à lire mais il en reste une trace en nous. C'est un livre anti dépresseur, on rit, on pleure parfois un petit peu aussi. C'est un livre plein de vie, plein de bonheur. C'est un livre qui amène du bonheur aux personnages de fiction qui le vivent mais à nous aussi.