Pour la 19ème année consécutive, la ville de Blois et son agglomération ont vibré au rythme du Prix Emmanuel Roblès, prix qui récompense un premier roman de langue française. Organisé à l'initiative des bibliothécaires du blésois, le Prix Emmanuel Roblès a la particularité d'être choisi par plus de 500 lecteurs issus de 67 comités de lecture implantés sur Blois et ses alentours. Dans ces comités, vous retrouvez des lecteurs de tous âges, de tous univers, unis par une même passion, la lecture, le partage d'idées et la découverte de jeunes talents. Ainsi des comités de lecture se sont formés dans des entreprises, des lycées, au centre hospitalier, dans des maisons de retraite, dans des associations ou encore, à la maison d'arrêt. Des comités de lecture basés à l'étranger, comme en Roumanie, en Pologne, au Maroc ou encore en Lettonie participent aussi à l'événement qui au fil des ans s'est imposé comme un prix de référence dans le monde de l'édition. Et pour les bibliothécaires du blésois, le Prix Roblès est devenu un rendez-vous incontournable.
Prix Emmanuel Roblès
Édition 2009
Présentation 4'31Pour la 19ème année consécutive, la ville de Blois et son agglomération ont vibré au rythme du Prix Emmanuel Roblès, prix qui récompense un premier roman de langue française.
Organisé à l'initiative des bibliothécaires du blésois, le Prix Emmanuel Roblès a la particularité d'être choisi par plus de 500 lecteurs issus de 67 comités de lecture implantés sur Blois et ses alentours. Dans ces comités, vous retrouvez des lecteurs de tous âges, de tous univers, unis par une même passion, la lecture, le partage d'idées et la découverte de jeunes talents. Ainsi des comités de lecture se sont formés dans des entreprises, des lycées, au centre hospitalier, dans des maisons de retraite, dans des associations ou encore, à la maison d'arrêt.
Des comités de lecture basés à l'étranger, comme en Roumanie, en Pologne, au Maroc ou encore en Lettonie participent aussi à l'événement qui au fil des ans s'est imposé comme un prix de référence dans le monde de l'édition.
Et pour les bibliothécaires du blésois, le Prix Roblès est devenu un rendez-vous incontournable.
Catherine Bony :
Je crois que les gens ont envie de tout ça, c'est-à-dire ont envie de cette découverte, ont envie qu'on les aide à découvrir la littérature ; et puis les autres, l'échange… On ne fait pas grand-chose, on ouvre une porte pour des gens qui ont envie d'entrer.
Philippe Chauveau :
Les bibliothécaires du blésois sont donc en quelque sorte les chevilles ouvrières de cette manifestation. En début d'année, une présélection d'ouvrages est choisie avant que 6 d'entre eux soient retenus pour être proposés aux comités de lecture. Dès lors, et pendant 3 mois, de mars à mai, chacun lit, discute, débat avant d'élire son favori.
Le Prix Roblès finalement, c'est une formidable opération au cours de laquelle le grand public et la culture se rejoignent. Tout naturellement, les collectivités locales se sont impliquées dans l'organisation de la manifestation qui en près de 20ans s'est imposée comme l'un des temps forts de la vie culturelle blésoise.
Christophe Degruelle :
Je pense qu'à Blois il y a une véritable passion pour la littérature, une passion pour le roman qui a sans doute d'abord été initiée par le « Prix Goncourt du 1er roman » ; il y avait à l'époque un « Prix 1537 ». Et puis, c'est une longue histoire. Et comme toutes les belles histoires d'amour, elle dure, et l'année prochaine, on fêtera les 20 ans du Prix Roblès.
Philippe Chauveau :
L'Académie Goncourt est largement impliquée dans la réussite de la manifestation puisque la liste des ouvrages proposés aux comités de lecture se fait en parallèle de celle de l'Académie Goncourt. Hauteur du roman Les hauteurs de la ville, prix Fémina en 1948, mais aussi passionné de cinéma, il a d'ailleurs travaillé avec Bunuel ou Visconti, Emmanuel Roblès s'est toujours intéressé à la jeune littérature. Entré à l'Académie Goncourt en 1973, le prix décerné à Blois et qui s'appelait alors Prix 1537 revêtait pour lui une importance capitale, l'encouragement du public à un jeune auteur. Aussi, à sa mort, c'est tout naturellement que le Prix 1537 est devenu Prix Emmanuel Roblès. Et chaque année, pour les membres de l'Académie Goncourt, c'est un bel hommage rendu à leur ami disparu.
Didier Decoin :
C'était quelqu'un que je voyais très souvent et qui me fascinait parce qu'il était extraordinairement simple, extraordinairement amoureux de la vie et extraordinairement amoureux de la littérature. Je trouve que c'est formidable qu'il soit prolongé, comme ça, quelque part, par un prix.
Philippe Chauveau :
Pour cette édition 2009, et au prix de débats passionnés et passionnants, c'est donc Tatiana Arfel qui a été récompensée et qui s'est vue décerner le Prix Emmanuel Roblès. Et parmi ses prédécesseurs, des auteurs qui ont depuis gagné leurs galons mais qui garde un souvenir ému de leur passage à Blois.
Philippe Besson :
Le Prix Emmanuel Roblès, il se trouve que c'était 400 personnes, à l'époque, répartis dans pleins de comités différents ; il y avait des lycéens, des détenus, des bibliothécaires, des gens d'horizons extrêmement différents. Et que tous ces gens là se rassemblent et choisissent ce livre là qui n'était pourtant pas un livre extrêmement facile, ni grand public, ça m'a touché voilà !
Marc Lepape :
On est loin de toute la mauvaise publicité, entre guillemets, qu'il peut y avoir autour de certains prix. Là, c'est vraiment des gens passionnés par la littérature qui lisent beaucoup, qui travaillent, qui s'interrogent autour de ces œuvres, et puis qui donnent la possibilité à des auteurs de communiquer avec eux.
Carole Martinez :
C'était vraiment magique, et en plus ça se passe au Musée de la Magie… Ce sont des gens chaleureux qui te donnent énormément, donc, un don incroyable ; un cadeau merveilleux le Roblès, un cadeau merveilleux, l'un de mes plus beaux souvenirs.
Prix Emmanuel Roblès
Édition 2009
Les temps forts 4'00Tatiana Arfel (L'attente du soir): Moi j'ai été impressionnée par la passion des comités de lecture que j'ai pu voir un peu sur internet. Et donc je trouve ça très vivant, bouillonnant...je suis pressée de rencontrer des lecteurs en chair et en os et voir des gens avec qui on puisse parler sincèrement de ce qu'on a fait.
Marc Lepape, le lauréat 2008, est le parrain de cette 19e édition. L'occasion de distiller en route quelques conseils aux jeunes premiers.
Marc Lepape (parrain du prix Roblès): Je les invite à savourer chaque seconde parce que c'est vraiment une très belle expérience humaine. Artistiquement ça va être intéressant aussi mais il faut vraiment qu'ils savourent chaque seconde parce que c'est un grand moment. Et puis c'est une belle fête autour du livre donc autant la savourer pleinement quoi.
A peine descendu du train, c'est également un rituel: un petit cours d'histoire, la découverte du château de Blois au pas de course, une immersion dans une autre culture et des souvenirs qui remontent à la surface.
Frédérique Ciriez (Des néons sous la mer): Moi ça m'évoque surtout mon adolescence parce que j'étais venu donc voilà...je m'imagine en culotte courte trotter dans le château de Blois!
Après les présentations officielles et une pause déjeuner, c'est le moment de vérité. Les auteurs, après avoir écrit en solitaire, se retrouvent confrontés à leurs lecteurs. Des passionnés qui ont épluchés les ouvrages, décortiqués les premiers romans, défendus leur livre préféré. Une confrontation redoutée par certains, plutôt timides, anxieux, et attendus par d'autres écrivains.
Tristan Garcia (La meilleur part des hommes) : Le côté agréable c'est que tout le monde l'a lu normalement donc j'attends plus de savoir ce qu'en ont pensé les lecteurs. Au fond c'est plus eux l'objet de notre conversation que moi. Moi je l'ai écrit il y a longtemps, ce qui est plus intéressant c'est leur lecture.
Comme chaque année, six ouvrages ont été sélectionnés par les bibliothécaires, triés parmi une centaine de premiers romans.
Public: Je crois que l'on pouvait à chacun pour des raisons différentes trouver des qualités littéraires. Ca dépendait du point de vue, donc le choix a été très difficile.
Et face à cinq romans sombres, cinq hommes qui ont écrit sur le Paris libertin du 18e, un bordel imaginaire, une cité contemporaine enflammée, c'est une femme, trente ans, psychologue qui a fait l'unanimité.
Vincent Loiseleur (président du jury 2009): Le prix Emmanuel Roblès 2009 est décerné à Tatiana Arfel! Public: C'est elle qui nous a emporté plus dans l'imaginaire, c'est comme un vrai roman. Moi j'aime bien m'en aller loin ailleurs et imaginer, rêver.
Tatiana Arfel a donc décroché le Roblès 2009, un chèque, une émission sur Web Tv Culture, la reconnaissance de ses pères et une séance de dédicaces très chaleureuse. Jean-Baptiste Del Amo dans le dernier carré pour le Goncourt, a lui terminé deuxième à Blois. Il s'est contenté d'un bonheur simple comme une rencontre.
Jean-Baptiste Del Amo (L'éducation libertine): On publie un livre, on le soumet au regard de l'autre. Et donc il faut être prêt à la fois à avoir des questions qui peuvent parfois être déstabilisantes, parfois avoir des retours négatifs de gens qui n'ont pas aimé. Chacun reçoit un livre à sa manière et l'auteur est là surtout pour entendre ce que les gens ont à lui dire.
L'an prochain, bibliothécaires et lecteurs fêteront le 20e anniversaire du Roblès, autour d'un salon littéraire et d'une remise des prix à la halle au grains, une salle qui pourra accueillir sept cent passionnés de lecture.
Prix Emmanuel Roblès
Édition 2009
Interview de la lauréate 1'30Pourquoi l'histoire ?
Je voyais en écrivant des petits textes que j'avais très souvent les mêmes styles, les mêmes voix pour mes personnages, comme ci ils étaient les mêmes. Il y'avait toujours cette femme, un peut grise, un peut éteinte, qui parlait. Ce n'était pas la même, mais plusieurs fois elle revenait, c'était une sorte de récurrence. Je me suis aperçut que j'avais trois personnages qui voulaient pointer leurs nés et je me suis dit : Que font ils là dedans ?
De là, j'ai tiré le fil, comme ci c'était quelque chose d'extérieur à moi que je devais transcrire et non pas une chose imaginaire.
Je suis très contente, d'autant plus que je vois individuellement chaque personne ayant lut le livre et me donnant leurs avis.
Je suis contente de la rencontre de personne à personne, c'est un grand réconfort, une reconnaissance. Cela me donne envi de me remettre au travail.
Quand on à l'impression que la nécessité pour soit, c'est d'écrire et que l'on veut rien faire d'autre, c'est ce qu'il devrait suivre effectivement.
C'est ce qui vient dans la juste logique des choses.
On continue, récompense et justesse du destin qui va tout droit.