Céline Knidler
L'équilibre du funambule
Il s'appelle Ornicar et tous les jours, il est au paradis ! Il est couvreur-zingueur sur les toits de Paris et il adore son métier. Mais un jour, une chute l'entraine dans les catacombes... Sauvé par la jolie Helle, commence pour lui une aventure inattendue ! Et pour le lecteur, la palpitante découverte d'un Paris inédit.
Un beau roman virevoltant, plein d'humour et de poésie.
Céline Knidler
L'équilibre du funambule
Présentation 2'07"Céline Knidler est journaliste dans l’audiovisuel. Elle est aussi romancière. En 2013, son premier livre « La grâce des innocents » nous entrainait dans le Paris du XVIème siècle, dans la violence des guerres de religion. Cinq ans après, elle revient en librairie avec un nouveau titre « L’élégance des funambules ». Là encore, Paris sert de toile de fond à l’intrigue mais la romancière a choisi notre époque contemporaine, ou plus exactement 1989 pour une raison que vous découvrirez au fil de l’histoire. Quand je dis que la capitale sert de décor, en fait, ce n’est pas vrai car Paris est un personnage à part entière. Effectivement, dans ce livre qui se veut fois à la fois roman d’aventures, conte fantastique, intrigue amoureuse, nous sommes embarqués dans une incroyable histoire aux quatre coins de Paris. Nous allons suivre Ornicar dont le seul bonheur est d’être sur les toits en zinc de la capitale. Il est couvreur et voir la ville d’en haut le préserve de la cohabitation avec ses semblables. C’est un ours mal léché ! Mais un jour, une chute accidentelle l’entraine dans les profondeurs de Paris, dans d’anciennes carrières abandonnées. Dans sa lutte pour retrouver la lumière du jour, il rencontre Helle, une jeune femme, exploratrice urbaine. Tout les oppose mais ces deux-là vont finir par s’apprivoiser. Surtout, Helle ayant sauvé Ornicar, notre couvreur zingueur n’aura d’autre solution que répondre à la sollicitation de la jeune femme qui doit remplir une mission cruciale et secrète. Des souterrains de Paris aux sommets du Louvre, de la crypte du Panthéon au dernier étage de la Tour Eiffel, ils vont vivre les nuits les plus vertigineuses de la capitale. Un roman plein de fougue et d’originalité. Une intrigue bien ficelée et inattendue portée par une écriture rythmée et inventive. Voilà un joli roman non dénué de poésie. « L’équilibre du funambule » de Céline Knidler, aux éditions Larousse.
Céline Knidler
L'équilibre du funambule
Portrait 5'00"Philippe Chauveau : Bonjour Céline Knidler.
Céline Knidler : Bonjour.
Philippe Chauveau : Vous êtes dans l'actualité avec ce livre « L'équilibre du funambule » aux éditions Larousse. Ce n'est pas votre premier roman. Il y en avait eu un précédemment, il y a quelques années, « La grâce des innocents » qui était un roman historique. On va faire un peu plus connaissance… Vous êtes aujourd'hui journaliste tout en étant romancière mais quel a été votre parcours ? Pourquoi ce goût pour l'écrit ?
Céline Knidler : Pourquoi ce goût pour l'écrit ? Cela vient de très loin. Pour tout dire, j'ai commencé à écrire quand j'avais 10ans. J'ai découvert le goût de l'écriture avec la rédaction, avec mon professeur de français. Un goût qui s'est prolongé au lycée puis à la faculté, j'ai fait des études de lettres en littérature moderne à la Sorbonne et ensuite je me suis d'abord orientée vers le journalisme écrit et la force des choses a fait que je me suis orientée plutôt vers l'image qui est un autre style d'écriture mais qui est complémentaire.
Philippe Chauveau : Aviez-vous déjà l'envie de publier ? On peut écrire pour soit mais l'envie d'être lue, d'être publiée est venue en parallèle ou bien plus tardivement?
Céline Knidler : J'ai toujours eu envie d'écrire pour être publié
Philippe Chauveau : L'envie de raconter des histoires ?
Céline Knidler : L'envie de raconter des histoires, oui. Je participais a beaucoup de concours de nouvelles quand j'étais jeune. Je suis plus attirée par la littérature qui emmène le lecteur dans des contrées lointaines, le vrai roman, le vrai roman épique aussi ou le roman qui arrive à emporter le lecteur ailleurs que dans le réel.
Philippe Chauveau : Lorsqu’on est journaliste, on travaille dans l'actualité, dans l'effervescence, dans un rythme souvent soutenu ; l'écriture est-elle pour vous un moment de pause et que vous apporte-t-elle par rapport à votre métier de journaliste ? Vous faisiez le comparatif avec l'écriture journalistique, l'écriture romanesque est-elle différente ?
Céline Knidler : C'est complètement différent et en même temps, l'écriture journalistique est une écriture directe où il faut aller à l'essentiel, il y a une classification des informations. Ce n'est pas tout à fait pareil mais dans mon style je fais des phrases assez courtes, assez directes. Le journalisme influe un petit peu sur ma façon de raconter des histoires. Après, sur le rythme, c'est vrai que le journalisme est un métier assez prenant, donc c'est toujours assez compliqué de trouver du temps pour l'écriture mais en général j'écris tôt le matin. Je me lève tôt quand Paris se réveille tout doucement, qu'il n'y a pas beaucoup de bruit, un café et je me mets à écrire ! Ces petits moments de calme avant la tempête de la journée.
Philippe Chauveau : Il y avait eu un premier roman, je l'ai dit en préambule, « La grâce des innocents » où vous nous entraîniez dans le Paris du XVème siècle, avec un autre style d'écriture. Après avoir commencé par le roman historique, pourquoi revenir sur un roman contemporain ?
Céline Knidler : J'ai découvert l'histoire tardivement, par la littérature, j'ai lu « Les fortunes de France » de Robert Merle qui se passe au XVIe siècle pendant les guerres de religions, on y suit l'évolution d'un père et son fils et cela m'a fascinée. En même temps, cette découverte de l'Histoire par le roman s'est accompagnée de la découverte de la musique baroque, de toute une atmosphère, qui m'ont donné envie à mon tour d'écrire de l'Histoire. Ce qui me plaît, ce sont les histoires que raconte l'Histoire !
Philippe Chauveau : Pourquoi cette envie aujourd'hui de quitter la grande Histoire pour revenir à notre époque contemporaine ?
Céline Knidler : Peut-être pour ne pas m'enfermer dans le roman historique, on a peut-être tendance en France à classer un peu trop les auteurs dans des genres mais j'y retournerai sans doute un jour. Je voulais aussi écrire quelque chose de plus contemporain et cette histoire de « L'équilibre du funambule » sur Paris et ses coulisses, à l’époque moderne, me travaillait depuis quelques temps ; donc c'était l'occasion.
Philippe Chauveau : Quelles sont vos lectures ? Qu'y a-t-il en ce moment sur votre table de nuit ?
Céline Knidler : En ce moment je suis en train de lire un roman qui vient de sortir, de Victor Pouchet, « Pourquoi les oiseaux meurent ». Sinon, j'adore Raymond Queneau, ou beaucoup de classiques, Alexandre Dumas et Victor Hugo font partie de mes auteurs préférés, beaucoup de littérature classique.
Philippe Chauveau : Votre actualité Céline Knidler, « L'équilibre du funambule », vous êtes publiée aux éditions Larousse.
Céline Knidler
L'équilibre du funambule
Livre 7'10"Philippe Chauveau : « L'équilibre du funambule » Céline Knidler, aux éditions Larousse. Je précise que les éditions Larousse sont bien sûr connues pour les dictionnaires, pour les livres pratiques et encyclopédiques mais Larousse se lance à nouveau dans la publication de romans et vous faîtes partie des premiers auteurs publiés par Larousse, j'imagine que c'est aussi une petite fierté d'être sous ce beau patronyme.
Céline Knidler : C'est une grande fierté d'être chez Larousse en effet. Je suis le deuxième roman à être publié chez eux, je suis très fière qu'ils m'aient fait confiance pour le deuxième roman.
Philippe Chauveau : Nous allons découvrir Ornicar. Nous sommes à la fin des années 80, même si finalement cela n'a pas beaucoup d'importance parce que...
Céline Knidler : Si, ça a de l'importance ! Philippe Chauveau : Oui, ça a de l'importance ! Mais l'histoire que vous avez envie de nous raconter est surtout une belle déclaration d'amour à Paris. Qui est-il Ornicar, lui qui adore se promener sur les toits de Paris ?
Céline Knidler : Il est couvreur de métier, n'est pas forcément très heureux dans sa vie. Il a vécu dans sa jeunesse un amour déçu et pour se protéger des hommes et des aléas de la vie, il se réfugie sur les toits et il adore ça ! Sur les toits, il est tranquille, il n'y a personne. Mais un jour, sa vie si tranquille va basculer après une chute dans les sous-terrain de Paris.
Philippe Chauveau : Il n'est jamais aussi heureux que lorsqu'il est sur les toits de Paris, parce que finalement dans sa vie il s'ennuie un peu. Il est marié avec Claudine, c'est un ménage qui fonctionne gentiment mais sans grand enthousiasme et un jour dans le cadre de son travail il fait une chute qui va l'amener dans un endroit assez inattendu, où tombe-t-il ?
Céline Knidler : Il tombe dans les catacombes de Paris, les carrières plus précisément, on les appelle injustement des catacombes. Il va tomber dans la partie la plus ancienne des carrières qui est sous le Val de grâce. Il va tomber exactement dans « le trou de la reine », les anciennes toilettes de la reine... Il va donc se retrouver dans une situation qu'il déteste car c'est un homme des hauteurs et il va se retrouver dans les sous-terrain sans lumière, sans eau, sans nourriture et surtout sans plan pour pouvoir s'échapper de ces labyrinthes assez inextricables.
Philippe Chauveau : Voilà le point de votre histoire. Lorsque je disais que la datation n'avait pas une grande importance, je m'explique : on est en 1989 et on comprendra au cours du roman pourquoi vous situez l'histoire en 1989 mais finalement vous nous présentez Paris vu d'en haut, et Paris vu d'en Bas. Ornicar va faire une rencontre féminine avec Helle « H-e-l-l-e ». Qui est-elle ?
Céline Knidler : Alors qui est-elle, qui est Helle ? Justement, il y a tout un jeu de mots avec lequel je me suis amusée entre le pronom elle et le nom du personnage, il y a un clin d'oeil à la sonorité Hell, en anglais qui signifie les enfers. Helle est ce qu'on pourrait appeler une exploratrice urbaine, on va lui découvrir au fil du roman une blessure en elle qu'elle va essayer de combler.
Philippe Chauveau : Elle a un côté très baroudeur mais elle cache aussi pas mal de fragilité.
Céline Knidler : Elle a une sensibilité sous sa grosse capuche qui la dissimule, elle cache une sensibilité et une fragilité qu'elle essaie de dissimuler aux yeux du monde. Mais elle rencontre Ornicar qui est l'homme des hauteurs donc un peu son double. Elle va lui demander qu'il lui rende un service. Pendant tout le roman il ne va pas trop comprendre où elle veut le mener mais elle a une idée bien précise en tête.
Philippe Chauveau : On le sent à votre écriture, il y a beaucoup de recherches pour être très précise sur Paris, sur certains éléments architecturaux, sur certains éléments historiques mais en même temps on est dans l'ordre du conte, de la fable, dans un Paris un peu fantasmé. Est-ce l'image que vous avez de Paris ? Avez-vous toujours des étoiles dans les yeux lorsque vous vous baladez dans Paris ?
Céline Knidler : J'ai toujours eu des étoiles dans les yeux quand je me baladais dans Paris. D'ailleurs, j'ai commencé très jeune ; mon grand plaisir quand j'étais adolescente c'était de me balader à vélo dans Paris, ensuite ça a été en solex. Il y a différentes couches dans Paris, il y a cette ville lumière, majestueuse avec l'opéra Garnier, la tour Eiffel, c'est le Paris scintillant mais il y a aussi le Paris de l'ombre, le Paris des carrières mais aussi le Paris caché. Le clocher de Notre Dame de la Croix à Ménilmontant qui recèle de fresques, c'est de l'ordre de l'intime de Paris. C'est cet intime là que j'aime découvrir et que j'ai aussi découvert à l'époque quand j'avais un blog sur Paris. Cela m'a donné l'occasion d'aller dans les coulisses de Paris, des toits aux sous-terrain.
Philippe Chauveau : Je précise qu'il ne s'agit pas d'un guide touristique déguisé en roman, c'est un vrai roman avec une vraie intrigue bien ficelée et des personnages auxquels on s'attache. Mais votre plaisir, c'est d'emmener le lecteur dans des lieux plus ou moins connus. Même les lieux connus, vous nous les faîtes découvrir autrement. Question piège Céline Knidler : si je suis parisien, je vais complètement m'y retrouver, mais si j'habite au fin fond de la province française, quel est l'intérêt de lecture ?
Céline Knidler : (rires) Paris sert de décors au roman mais au-delà de ça, il y a toute l'histoire d'Ornicar et de Helle, cette quête à un rythme haletant dans les coulisses de Paris. On découvre au fur et à mesure du roman les clés et les réponses aux questions qui sont posées au début. J'espère tenir en haleine suffisamment le lecteur pour qu'il y trouve un intérêt certain.
Philippe Chauveau : Ornicar est un personnage attachant que n'aurait sans doute pas renier Marcel Aymé entre autres. Voilà un roman mené tambour battant, porté par une belle plume. On prend beaucoup de plaisir à suivre les aventures d'Ornicar et Helle, c'est aussi une belle balade, une course effrénée dans les rues de Paris. Merci Céline Knidler, c'est votre actualité, « L'équilibre du funambule ». Voilà un bon roman à découvrir aux éditions Larousse, merci Céline Knidler.
Céline Knidler : Merci.