Vincent Meylan
Boucheron, archives secrètes
Vincent Meylan est journaliste pour le magazine Point de Vue, en charge plus spécialement des pages « royauté » et « Histoire ». On lui doit notamment des ouvrages consacrés à la reine Elisabeth ou encore à l'impératrice Farah, au comte et à la comtesse de Paris. L'autre passion de Vincent Meylan, ce sont les pierres précieuses, la joaillerie. Après avoir publié en 2005, Bijoux de Reines, il nous ouvre aujourd'hui les archives d'une maison légendaire, Boucheron, place Vendôme à Paris où nous nous trouvons.
De Sarah Bernhardt à Fançoise Sagan, des maharadjahs aux tsars de Russie, c'est une grande histoire que nous conte Vincent Meylan dans ce livre Archives secrètes Boucheron publié aux éditions Télémaque.
Avec une écriture vive, rapide, avec plein d'anecdotes, d'humour également mais aussi des documents inédits, sans oublier des photos, c'est un livre tout à fait passionnant que nous vous invitions à découvrir aujourd'hui. Archives secrètes Boucheron, par Vincent Meylan.
Vincent Meylan
Boucheron, archives secrètes
Présentation 0'52De Sarah Bernhardt à Fançoise Sagan, des maharadjahs aux tsars de Russie, c'est une grande histoire que nous conte Vincent Meylan dans ce livre Archives secrètes Boucheron publié aux éditions Télémaque.
Avec une écriture vive, rapide, avec plein d'anecdotes, d'humour également mais aussi des documents inédits, sans oublier des photos, c'est un livre tout à fait passionnant que nous vous invitions à découvrir aujourd'hui. Archives secrètes Boucheron, par Vincent Meylan.
De Sarah Bernhardt à Fançoise Sagan, des maharadjahs aux tsars de Russie, c'est une grande histoire que nous conte Vincent Meylan dans ce livre Archives secrètes Boucheron publié aux éditions Télémaque.
Avec une écriture vive, rapide, avec plein d'anecdotes, d'humour également mais aussi des documents inédits, sans oublier des photos, c'est un livre tout à fait passionnant que nous vous invitions à découvrir aujourd'hui. Archives secrètes Boucheron, par Vincent Meylan.
Vincent Meylan
Boucheron, archives secrètes
Portrait 3'51Le grand public vous connait notamment puisque l'on vous retrouve chaque semaine dans les pages de Point de Vue, les pages Histoire et royauté. En préparant cette émission, vous me disiez qu'il y avait un historien pour lequel vous avez une grande admiration, c'est Alain Decaux, ca veut dire que l'histoire fait quand même partie de votre vie ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Il y en a deux, il y a deux historiens pour lesquels j'ai une admiration profonde parce que j'ai appris à lire avec ces deux historiens là, c'est Alain Decaux et évidemment André Castelot. Je trouve que tous les deux ont apporté énormément de choses à l'Histoire et c'est grâce à eux que l'Histoire est quelque chose d'aussi moderne, d'aussi agréable avec lequel tout le monde est familier en France. Moi, j'ai quand même beaucoup de mal a supporter la réalité, c'est vraiment un truc qui me casse les pieds, c'est vraiment un truc que je n'aime pas. J'ai l'impression qu'autrefois dans l'Histoire, pas si ancienne que ça, on avait quand même plus la possibilité de faire des choses, de s'exprimer, les caractères étaient plus excessifs, plus marqués.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Vous qui êtes passionné par l'Histoire, pourquoi la royauté associée à l'Histoire parce que l'Histoire, ça pourrait être d'autres sujets ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Dans les royautés, dans cette histoire royale et dans l'univers des pierres, il y a une brillance, une chatoyance, des étincelles, de la lumière… Ca brille quoi ! Vous avez d'un côté le bureau de Lénine tout sombre et tout gris et de l'autre la cave aux trésors des Romanov ; vous n'hésitez pas une seconde avant de savoir dans quelle pièce vous allez entrer. C'est vrai que la cave aux trésors des Romanov, c'est fascinant.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Si l'on revient sur l'un de vos précédents livres, celui consacré au comte et à la comtesse de Paris, c'est aussi finalement une façon de plonger dans l'Histoire puisque la famille d'Orléans, c'est l'Histoire de la France.
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : C'est l'Histoire de la France. C’'est la même démarche que ce livre là, et c'est aussi le même hommage à Alain Decaux et André Castelot, parce que je me souviens qu’Alain Decaux avait écrit un jour : « Si on n'a pas d'inédit, ce n'est pas la peine d'écrire un livre ». Il faut avoir des documents inédits pour faire un livre. Dans Contre-enquête sur le comte et la comtesse de Paris, j'avais eu l'autorisation exceptionnelle de consulter toutes les archives personnelles et toutes les archives historiques de la maison de France qui sont aux Archives Nationales, mais avec une grande partie qui est interdite de consultation jusqu'en 2047 je crois. Donc moi, j'avais énormément d'inédits que j'ai utilisé dans ce livre et qui ont été très utiles. Et dans ce livre Archives secrètes Boucheron, j'avais tout ce que vous avez autour de vous, plus tout ce qui est à la cave en-dessous qui là, était totalement inédit. D'ailleurs, à chaque fois, j'ai mis deux ans à faire le livre, donc ça prouve que j'avais de la matière mais il fallait la dépouiller.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Vous aimez enquêter, vous aimez fouiller dans les documents et vous écrivez. C'est parce que vous avez envie d'être un passeur de témoignages, que les choses se chassent, c'est ça le rôle que vous vous donnez ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Moi ça me passionne tellement que je ne peux pas imaginer que les gens ne vont pas être passionnés en me lisant, donc j'ai envie de le partager c'est vrai
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Mais alors justement, vous parlez de grandes sagas familiales, vous parlez de bijoux qui traversent les décennies ou les siècles, c'est très romanesque tout ça. Cela ne vous donne pas envie, un jour, de vous lancer dans un roman ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Evidemment que j'en meure d'envie et je pense qu'en fait, c'est progressif, un mécanisme très progressif. L'idéal, je pense que ce serait de prendre des joyaux célèbres, parce qu'il y en a qui ont vraiment des destins invraisemblables, c'est ce à quoi je pense à l'heure actuelle, et de combler les lacunes en leur donnant un avant et, peut être, un après quand il n'y a pas d'avant et d'après, ou de les insérer dans quelque chose de plus vaste mais en gardant au bijou son aspect historique pur, et sans toucher à cet aspect historique.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Merci beaucoup Vincent Meylan, nous attendons donc avec impatience le prochain livre. En attendant nous allons plonger avec délice dans celui-ci, Archives secrètes Boucheron, par Vincent Meylan, c'est aux éditionsTélémaque.
Le grand public vous connait notamment puisque l'on vous retrouve chaque semaine dans les pages de Point de Vue, les pages Histoire et royauté. En préparant cette émission, vous me disiez qu'il y avait un historien pour lequel vous avez une grande admiration, c'est Alain Decaux, ca veut dire que l'histoire fait quand même partie de votre vie ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Il y en a deux, il y a deux historiens pour lesquels j'ai une admiration profonde parce que j'ai appris à lire avec ces deux historiens là, c'est Alain Decaux et évidemment André Castelot. Je trouve que tous les deux ont apporté énormément de choses à l'Histoire et c'est grâce à eux que l'Histoire est quelque chose d'aussi moderne, d'aussi agréable avec lequel tout le monde est familier en France. Moi, j'ai quand même beaucoup de mal a supporter la réalité, c'est vraiment un truc qui me casse les pieds, c'est vraiment un truc que je n'aime pas. J'ai l'impression qu'autrefois dans l'Histoire, pas si ancienne que ça, on avait quand même plus la possibilité de faire des choses, de s'exprimer, les caractères étaient plus excessifs, plus marqués.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Vous qui êtes passionné par l'Histoire, pourquoi la royauté associée à l'Histoire parce que l'Histoire, ça pourrait être d'autres sujets ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Dans les royautés, dans cette histoire royale et dans l'univers des pierres, il y a une brillance, une chatoyance, des étincelles, de la lumière… Ca brille quoi ! Vous avez d'un côté le bureau de Lénine tout sombre et tout gris et de l'autre la cave aux trésors des Romanov ; vous n'hésitez pas une seconde avant de savoir dans quelle pièce vous allez entrer. C'est vrai que la cave aux trésors des Romanov, c'est fascinant.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Si l'on revient sur l'un de vos précédents livres, celui consacré au comte et à la comtesse de Paris, c'est aussi finalement une façon de plonger dans l'Histoire puisque la famille d'Orléans, c'est l'Histoire de la France.
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : C'est l'Histoire de la France. C’'est la même démarche que ce livre là, et c'est aussi le même hommage à Alain Decaux et André Castelot, parce que je me souviens qu’Alain Decaux avait écrit un jour : « Si on n'a pas d'inédit, ce n'est pas la peine d'écrire un livre ». Il faut avoir des documents inédits pour faire un livre. Dans Contre-enquête sur le comte et la comtesse de Paris, j'avais eu l'autorisation exceptionnelle de consulter toutes les archives personnelles et toutes les archives historiques de la maison de France qui sont aux Archives Nationales, mais avec une grande partie qui est interdite de consultation jusqu'en 2047 je crois. Donc moi, j'avais énormément d'inédits que j'ai utilisé dans ce livre et qui ont été très utiles. Et dans ce livre Archives secrètes Boucheron, j'avais tout ce que vous avez autour de vous, plus tout ce qui est à la cave en-dessous qui là, était totalement inédit. D'ailleurs, à chaque fois, j'ai mis deux ans à faire le livre, donc ça prouve que j'avais de la matière mais il fallait la dépouiller.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Vous aimez enquêter, vous aimez fouiller dans les documents et vous écrivez. C'est parce que vous avez envie d'être un passeur de témoignages, que les choses se chassent, c'est ça le rôle que vous vous donnez ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Moi ça me passionne tellement que je ne peux pas imaginer que les gens ne vont pas être passionnés en me lisant, donc j'ai envie de le partager c'est vrai
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Mais alors justement, vous parlez de grandes sagas familiales, vous parlez de bijoux qui traversent les décennies ou les siècles, c'est très romanesque tout ça. Cela ne vous donne pas envie, un jour, de vous lancer dans un roman ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Evidemment que j'en meure d'envie et je pense qu'en fait, c'est progressif, un mécanisme très progressif. L'idéal, je pense que ce serait de prendre des joyaux célèbres, parce qu'il y en a qui ont vraiment des destins invraisemblables, c'est ce à quoi je pense à l'heure actuelle, et de combler les lacunes en leur donnant un avant et, peut être, un après quand il n'y a pas d'avant et d'après, ou de les insérer dans quelque chose de plus vaste mais en gardant au bijou son aspect historique pur, et sans toucher à cet aspect historique.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Merci beaucoup Vincent Meylan, nous attendons donc avec impatience le prochain livre. En attendant nous allons plonger avec délice dans celui-ci, Archives secrètes Boucheron, par Vincent Meylan, c'est aux éditionsTélémaque.
Vincent Meylan
Boucheron, archives secrètes
Le livre 4'19Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : J'ai rencontré Jean-Christophe Bédos que je ne connaissais pas, et en fait, je pense que l'on a mis à peu près trois minutes pour se dire qu'en fait on était destiné à s'entendre. Et en fait au bout de deux heures et demi de déjeuner, Jean-Christophe m'a dit « Ca serait amusant que vous alliez voir dans nos archives comment c'est, et puis que vous nous donniez votre sentiment ». Je suis allé voir dans les archives, j'ai ouvert trois livres, j'ai trouvé des noms de gens que je trouvais vraiment intéressants avec des histoires invraisemblables. J'ai fait trois notes de cinq lignes chacune, j'ai envoyé par mail à Jean-Christophe Bédos, et il m'a répondu : « Et si vous écriviez un livre sur nous ? ».
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Nous sommes ici dans une pièce d'histoire s'il en est puisque c'était l'appartement de la Castiglione, juste au-dessus de la boutique Boucheron, Place Vendôme. Et c'est donc ici que vous avez travaillé, que vous avez pu compulser tous ces documents ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : C'est la partie propre dans laquelle j'ai travaillé parce qu’il y a toute une partie des documents qui est à la cave où là, c'est très très poussiéreux mais c'était vraiment intéressant. Mais ça, j'appelle ça la partie Dracula de mon travail. Je dis Dracula parce que la Castiglione était un personnage un peu énigmatique qui vivait la nuit et avoir pu travailler ici, vous êtes dans une telle ambiance, vous vivez dans l'appartement de la Castiglione, vous écrivez sur la Castiglione, vous écrivez sur les femmes et les hommes qui sont venus ici, qui ont acheté, qui ont vendu, qui ont volé, qui ont tué, qui ont trahis, qui ont aimé... C'était bien quoi !
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Pourquoi la maison Boucheron a-t-elle connu cette prestigieuse histoire ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : A cause de Frédéric Boucheron. Ce type là est vraiment un type génial. Il a des idées, il a de l'audace, il a de l'innovation, il est révolutionnaire, il n'a pas peur d'avoir une clientèle que les autres n'ont pas. Vous savez mon premier chapitre s'appelle Les filles du Péché, pour une raison très simple, c'est que de 1858 à 1885 et même au-delà jusqu'en 1900, toutes les courtisanes, et je dis bien toutes, sont dans les archives de Boucheron. C'est vraiment le joailler des courtisanes. Ces femmes, elles ne s'habillent pas comme l'impératrice Eugénie peinte par Winterhalter, c'est pas des grandes robes de cours, des grands voiles avec un grand ornement de corsage en diamant, un grand diadème, des grandes boucles d'oreilles, des bracelets... vous savez le côté un peu idole hiératique comme ça, qui ne bouge pas. Elles ont des bijoux qui sont très audacieux, elles peuvent avoir des décolletés vertigineux, il y a des orgies, il y a des soirées invraisemblables. On peut se promener, pour une courtisane, avec la moitié d'un sein à l'air, ça ne pose pas de problème dans certaines soirées. Et donc Frédéric Boucheron, il fait de la joaillerie qui va avec ces tenues. La deuxième raison pour laquelle il a eu cette capacité créative extraordinaire, enfin cette possibilité de s'exprimer extraordinaire, c'est le premier qui a compris la clientèle des milliardaires. Qui est-ce qu'on voit arriver chez Boucheron à partir de 1890, tous les milliardaires du Nouveau-Monde.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Et puis on arrive même jusque dans les années 1950 puisque vous évoquez Françoise Sagan, vous évoquez Edith Piaf...
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Je vais vous dire c'est mon grand grand regret et ça rassure aussi tout le monde parce qu'il faut toujours partager les choses. Moi pour des raisons de confidentialité évidente, j'étais obligé de m'arrêter en 1958. A la fin fin, on est arrivé à des personnages comme Rita Hayworth, comme Claudette Colbert qui est cliente, comme John Crawford dont on identifie une parure. On a identifié vous l'avez dit Françoise Sagan.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Votre livre est découpé en plusieurs chapitres, il y a beaucoup d'anecdotes forcément, juste une, notamment Madame Astor dont les bijoux finissent vraisemblablement au fond de l'océan, dans le Titanic.
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Les Bijoux de Madame Astor qui sont vraisemblablement dans les caves du Titanic à des centaines de mètres au fond de l'océan, ils y sont évidement toujours. Je veux dire ce n'est pas du tout du papier qui aurait pu pourrir ou du bois qui aurait pu pourrir. Si vous voulez le bijou, la pierre précieuse, moi je pense, alors là on va un petit peu plus loin, je pense que la pierre précieuse fascine parce qu’elle a une chose qu'on essaie tous d'avoir et qu'aucun d'entre nous a et n'aura jamais, elle a l'immortalité.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Outre la qualité du texte, ce qui fait le côté vraiment intéressant du livre, ce sont toutes les photos et toutes les illustrations, il y a plus de 400 photos dans le livre.
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Moi je voulais qu'il y ait un équilibre photos, documents et textes. C'était 33, 33, 33 et je pense que c'était pas mal réussi et c'est ce qu'on a voulu faire.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Pari réussi, merci beaucoup Vincent Meylan, Archives secrètes Boucheron, c'est votre nouveau livre et c'est aux éditionsTélémaque.
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : J'ai rencontré Jean-Christophe Bédos que je ne connaissais pas, et en fait, je pense que l'on a mis à peu près trois minutes pour se dire qu'en fait on était destiné à s'entendre. Et en fait au bout de deux heures et demi de déjeuner, Jean-Christophe m'a dit « Ca serait amusant que vous alliez voir dans nos archives comment c'est, et puis que vous nous donniez votre sentiment ». Je suis allé voir dans les archives, j'ai ouvert trois livres, j'ai trouvé des noms de gens que je trouvais vraiment intéressants avec des histoires invraisemblables. J'ai fait trois notes de cinq lignes chacune, j'ai envoyé par mail à Jean-Christophe Bédos, et il m'a répondu : « Et si vous écriviez un livre sur nous ? ».
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Nous sommes ici dans une pièce d'histoire s'il en est puisque c'était l'appartement de la Castiglione, juste au-dessus de la boutique Boucheron, Place Vendôme. Et c'est donc ici que vous avez travaillé, que vous avez pu compulser tous ces documents ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : C'est la partie propre dans laquelle j'ai travaillé parce qu’il y a toute une partie des documents qui est à la cave où là, c'est très très poussiéreux mais c'était vraiment intéressant. Mais ça, j'appelle ça la partie Dracula de mon travail. Je dis Dracula parce que la Castiglione était un personnage un peu énigmatique qui vivait la nuit et avoir pu travailler ici, vous êtes dans une telle ambiance, vous vivez dans l'appartement de la Castiglione, vous écrivez sur la Castiglione, vous écrivez sur les femmes et les hommes qui sont venus ici, qui ont acheté, qui ont vendu, qui ont volé, qui ont tué, qui ont trahis, qui ont aimé... C'était bien quoi !
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Pourquoi la maison Boucheron a-t-elle connu cette prestigieuse histoire ?
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : A cause de Frédéric Boucheron. Ce type là est vraiment un type génial. Il a des idées, il a de l'audace, il a de l'innovation, il est révolutionnaire, il n'a pas peur d'avoir une clientèle que les autres n'ont pas. Vous savez mon premier chapitre s'appelle Les filles du Péché, pour une raison très simple, c'est que de 1858 à 1885 et même au-delà jusqu'en 1900, toutes les courtisanes, et je dis bien toutes, sont dans les archives de Boucheron. C'est vraiment le joailler des courtisanes. Ces femmes, elles ne s'habillent pas comme l'impératrice Eugénie peinte par Winterhalter, c'est pas des grandes robes de cours, des grands voiles avec un grand ornement de corsage en diamant, un grand diadème, des grandes boucles d'oreilles, des bracelets... vous savez le côté un peu idole hiératique comme ça, qui ne bouge pas. Elles ont des bijoux qui sont très audacieux, elles peuvent avoir des décolletés vertigineux, il y a des orgies, il y a des soirées invraisemblables. On peut se promener, pour une courtisane, avec la moitié d'un sein à l'air, ça ne pose pas de problème dans certaines soirées. Et donc Frédéric Boucheron, il fait de la joaillerie qui va avec ces tenues. La deuxième raison pour laquelle il a eu cette capacité créative extraordinaire, enfin cette possibilité de s'exprimer extraordinaire, c'est le premier qui a compris la clientèle des milliardaires. Qui est-ce qu'on voit arriver chez Boucheron à partir de 1890, tous les milliardaires du Nouveau-Monde.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Et puis on arrive même jusque dans les années 1950 puisque vous évoquez Françoise Sagan, vous évoquez Edith Piaf...
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Je vais vous dire c'est mon grand grand regret et ça rassure aussi tout le monde parce qu'il faut toujours partager les choses. Moi pour des raisons de confidentialité évidente, j'étais obligé de m'arrêter en 1958. A la fin fin, on est arrivé à des personnages comme Rita Hayworth, comme Claudette Colbert qui est cliente, comme John Crawford dont on identifie une parure. On a identifié vous l'avez dit Françoise Sagan.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Votre livre est découpé en plusieurs chapitres, il y a beaucoup d'anecdotes forcément, juste une, notamment Madame Astor dont les bijoux finissent vraisemblablement au fond de l'océan, dans le Titanic.
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Les Bijoux de Madame Astor qui sont vraisemblablement dans les caves du Titanic à des centaines de mètres au fond de l'océan, ils y sont évidement toujours. Je veux dire ce n'est pas du tout du papier qui aurait pu pourrir ou du bois qui aurait pu pourrir. Si vous voulez le bijou, la pierre précieuse, moi je pense, alors là on va un petit peu plus loin, je pense que la pierre précieuse fascine parce qu’elle a une chose qu'on essaie tous d'avoir et qu'aucun d'entre nous a et n'aura jamais, elle a l'immortalité.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Outre la qualité du texte, ce qui fait le côté vraiment intéressant du livre, ce sont toutes les photos et toutes les illustrations, il y a plus de 400 photos dans le livre.
Vincent Meylan (Archives secrètes Boucheron) : Moi je voulais qu'il y ait un équilibre photos, documents et textes. C'était 33, 33, 33 et je pense que c'était pas mal réussi et c'est ce qu'on a voulu faire.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture) : Pari réussi, merci beaucoup Vincent Meylan, Archives secrètes Boucheron, c'est votre nouveau livre et c'est aux éditionsTélémaque.
Vincent Meylan
Boucheron, archives secrètes
L'avis du libraire 1'04